"Le gouvernement français parle de situation pré-génocidaire pour justifier sa guerre et clore toute discussion"
Au Parti de Gauche on ne voit pas les choses de la même façon... La Centrafrique n'est pas la FrançoisAfrique !
[…]
Le Parti Communiste s'est, quant à lui, exprimé sur le sujet mais paradoxalement par la voix du porte-parole des députés du ... Front de Gauche se positionnant au nom de "nous, les communistes", "des valeurs anticoloniales, toujours défendues par les communistes". Bien plus conséquent que le PG, il ne ménage pas ses critiques envers l'intervention militaire de la France...
[…]
[…]
[…]
... tout un chacun constatera que les fortes paroles anticolonialistes du PCF oublient cependant, sous couvert d'en appeler à l'intervention d'une force multilatérale que pourtant personne ne prévoit de mettre en oeuvre, de demander le retrait des troupes françaises ! Comme le souligne Mediapart "Comme souvent lors de ces débats parlementaires sans vote, au contenu
relativement indigent, le député PCF n’est pas non plus sorti d’un
discours convenu, se disant finalement « favorable au recours à une force d'interposition sous l’égide de l'Onu », où la France ne serait pas la seule impliquée." (article réservé aux abonnés).
De son côté, GA reproduit cette position critique envers l'intervention française mais en en radicalisant le ton ("Nous refusons cette intervention") et en invoquant, comme le PCF, la nécessité d' "une force de paix et d'interposition internationale, sous mandat de
l'ONU, de l'Union africaine" mais ... "sans l'ancienne puissance coloniale". Là non plus pourtant, pas de trace d'une exigence de retrait des soldats français (lire ici).
A lire aussi
La position officielle du NPA
Entretien. Nous avons rencontré Raphaël Granvaud, militant de l’association Survie, et auteur de Que fait l’armée française en Afrique (Agone, 2009) et Areva en Afrique, une face cachée du nucléaire (Agone, 2012).
Extrait
Lors de ses interventions militaires à répétition, la France
prétend soutenir l’action des forces militaires africaines, qui servent
en réalité de forces supplétives. […] La
coopération militaire et logistique que la France propose à l’Union
africaine (UA) lui permet aussi de justifier le maintien de sa présence
militaire permanente sur le continent. […]
Les arguments humanitaires ou moraux, et en particulier le risque
de « génocide » qui a été brandi avant le vote de la résolution au
Conseil de sécurité, relèvent de la pure propagande. La situation est
suffisamment grave pour ne pas avoir besoin d’en rajouter. […]
Il faut articuler des mots d’ordre sur le retrait des militaires
français à des revendications qui prennent en compte le droit des
Centrafricains à la sécurité.
Après quelques hésitations de posture, on a vu Hollande
se convertir rapidement à la realpolitik en matière de collusion avec
les régimes autoritaires et les dictateurs traditionnellement soutenus
par la France. Sur le plan militaire, il faut même parler de régression.
Le dernier Livre blanc de la défense, rédigé pendant l’opération
Serval, relégitime les prétentions de la France à intervenir de manière
unilatérale dans son pré carré traditionnel et à y consolider son
dispositif militaire. […]
Dans un premier temps, il faudrait par exemple cesser toute forme
de soutien aux régimes répressifs, interdire toute présence militaire
française en Afrique francophone, renoncer à la tutelle sur le
franc-CFA, en finir avec la diplomatie du tiroir-caisse, auditer et
annuler les dettes odieuses, reconnaître les crimes commis et ouvrir le
dossier des réparations, et enfin mettre en place une aide qui profite
aux populations locales et qui soit contrôlée par elles.
Sur le mouvement Emergence dont Almamy Kanouté, le cosignataire de la tribune sur Mediapart avec Olivier Besancenot, est le porte-parole : La liste « Émergence » Un révélateur des enjeux militants dans les quartiers populaires
Nos dossiers Afrique, international
NPA 34, NPA