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Béziers : un ex-taulard d'Action directe à livre ouvert
CHARLOTTE FRASSON-BOTTON
Midi Libre 20/02/2014
Son livre, "Le tricard", raconte ses premiers mois de liberté.
(PIERRE SALIBA)
Jean-Marc Rouillan, l'ancien leader d'Action directe, présente son livre
ce jeudi soir à 18 h 30 à la librairie des sources, 5, rue Trencavel, à
Béziers.
L’ancien leader du groupe Action directe,
aujourd’hui écrivain, choisit d’énumérer les lieux où il est interdit
de séjour jusqu’en 2017. Et, à juste titre, c’est Le tricard, comme il
dit en argot, qu’il présente ce soir à la librairie des sources à
Béziers.
"Au XIXe siècle, ce traitement était appelé la relègue, une peine
appliquée aux bagnards, à savoir l’interdiction de séjourner dans des
départements frontaliers et dans des grandes villes."
Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour assassinat
Arrêté en 1987 avec les trois autres membres du groupuscule d’extrême
gauche, il est condamné, en 1989 et en 1994, à la réclusion criminelle à
perpétuité pour les assassinats du PDG de Renault, George Besse, et de
l’ingénieur général de l’armement, René Audran.
Après une période d’incarcération, de semi-liberté, de réincarcération
de deux ans et demi, et une année sous surveillance électronique, il
rend bracelet et appareil de surveillance. Avec presque un tiers de
siècle en prison au compteur, les tribunaux lui accordent une mesure de
liberté conditionnelle en mai 2012.
Celui-ci doit rester assigné à résidence et justifier de tout
déplacement. Autorisations de sorties à respecter, comme sa venue à
Béziers par exemple, soumise à une autorisation du juge de la section
antiterroriste de Paris.
Sa parole est tout aussi limitée, il ne peut évoquer les faits pour lesquels il a été condamné. C’est ce qu’il s’applique à raconter dans cet ouvrage sous forme de journal de bord, dans la lignée d’Autopsie du dehors. Il relate ses premiers mois de liberté, une autre tranche de sa vie.
L'ancien terroriste parle
Sa parole est tout aussi limitée, il ne peut évoquer les faits pour lesquels il a été condamné. C’est ce qu’il s’applique à raconter dans cet ouvrage sous forme de journal de bord, dans la lignée d’Autopsie du dehors. Il relate ses premiers mois de liberté, une autre tranche de sa vie.
Et "ce choc traumatisant" qu’il a ressenti dès les premiers jours. Plus
de murs, ni d’horaires rythmant son quotidien. Plus rien à calculer.
Avant sa libération conditionnelle et pendant une année, il était soumis
au régime de surveillance électronique. C’est d’ailleurs ce qu’il
disait déjà dans son précédent ouvrage. Son quotidien de relégué avec
son lot de droits et devoirs. "C’est très dur, il faut savoir se
contrôler."
C’est une autre logique celle du monde “normal”. "Quand je me suis rendu
compte que je n’avais plus de compte à rendre, c’est devenu très dur."
Mais ce livre n’est pas seulement un journal d’un ex-taulard qui se
reconstruit une vie en dehors de la prison. C’est aussi sa vision de la
société. Qui selon lui, n’offre pas de réelle liberté.
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