Lendemain d'expulsion... Les regards sont apeurés, les lèvres fermées, les mots en colère.
Un témoignage fort. Les Roms ont rarement l'occasion de s'exprimer. Rosika et sa famille ont été expulsés lundi, d'un terrain à Béziers. Ils racontent la misère, l'errance et le désespoir qui font leur quotidien.
Par chance, Rosika, 20 ans, parle français. Pas très bien, mais suffisamment pour comprendre et se faire comprendre. L’écrivain Paul Nizan aurait sûrement dit d’elle, comme dans son œuvre “Aden Arabie ” : "Je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie."
Une évidence pour cette jeune Rom revenue au pays de Voltaire il y a trois semaines. Cette fois, accompagnée de son bébé de 4 mois, de sa mère, sa cousine, sa belle-sœur, les deux jeunes enfants de celles-ci, des époux respectifs et d’un vieil oncle.
A notre avis
A
maintes reprises nous avons clairement exprimé sur ce blog (voir liens
ci-dessous) notre condamnation de la politique menée par ce gouvernement
contre les Roms installés dans le pays. Cette politique est un condensé
de tout ce qui, dans cette gauche, atteste qu'elle n'est plus de gauche
: elle reprend en effet, portant à son paroxysme sa démission politique sur le terrain de l'austérité infligée à la majorité de la population,
les pires méthodes du sarkozysme en matière de chasse au bouc émissaire
supposément étranger. Supposément car il convient de rappeler que rien
de ce qui est humain ne peut nous être étranger, expression célèbre (Térence) qui,
chez nous, les anticapitalistes, se décline en internationalisme, en
solidarité qu'il y a peu on disait de classe et que l'on peut qualifier,
si l'on préfère, de populaire. Pour parler clair nous nous sentons si
proche de Rosika qu'évoque l'article de Midi Libre et si... étranger à
Moure, Saurel, Francis, Domergue, ou encore Hollande, Ayrault, Valls,
Copé, Morano... sans parler de notre "nationale" de pure souche, France Jamet, la groupie locale de la Marine !
Nous demandons concrètement qu'il soit mis fin aux infâmes conditions de logement et
plus généralement de vie des populations roms mais nous refusons que
cela passe par des expulsions, terme qui signe cette droitisation des
socialauds qui nous gouvernent... Relogement donc dans des conditions
décentes au plus près de tout, des commerces, des écoles, de la vie commune des villes et villages. En concertation avec les soutiens des Roms et les associations de quartier. Le tout accompagné d'un soutien spécifique pour l'accès au travail des adultes. Tout ce que la mairie de Montpellier n'a pas su ni surtout voulu faire (voir ici).
En ce début de campagne des municipales où les
politiciens de tous bords sont tentés de se débarrasser de cette
population jugée électoralement pénalisante, nous reprenons à notre compte les analyses et
les propositions de Romeurope (voir son rapport) dont, dans l'immédiat, le respect "parmi les droits fondamentaux dont les Roms disposent théoriquement, de la
mise en place de bennes à ordures, la domiciliation administrative
auprès d’un centre communal d’action sociale qui permet aux personnes
sans domicile fixe d’avoir une adresse à laquelle recevoir les courriers
nécessaires à toute démarche administrative et à la scolarisation des
enfants." (Bidonvilles: Romeurope dénonce un «climat nauséabond», Mediapart, article réservé aux abonnés).
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