...une partie de la "gauche de la gauche" valide sans avoir l'air d'y toucher...
Et la « gauche de la gauche », comment réagit-elle ?
Ses prises de position face à l’intervention française en
Centrafrique ne sont pas sans poser question. On trouvera ici, à ce
sujet, un court extrait d’un texte – beaucoup plus substantiel – de Jean
Batou (« Le redéploiement de l’impérialisme français en Afrique et la
sidération humanitaire de la gauche »), publié le 15 janvier 2014 sur le
site de la revue Contretemps (http://www.contretemps.eu/).
Pour
s’en rendre compte, il suffit de lire attentivement les communiqués
relatifs à l’opération Sangaris. Dans ce concert de voix empruntées,
seul le NPA appelle sans détour au retrait des troupes françaises
d’Afrique, revendication à laquelle il faudrait au moins
ajouter le démantèlement des bases militaires et la dénonciation des
accords léonins passés avec les dictatures du pré carré françafricain.
Droit international et situation humanitaire
Le secrétaire national du Parti de gauche, François Delapierre, n’y va pas par quatre chemins : d’une part, il ne conteste pas l’intervention militaire en RCA, « parce qu’elle s’inscrit pleinement dans le cadre du droit international », et que « la situation humanitaire désastreuse en Centrafrique plaide également pour une intervention »
; d’autre part, il défend l’abandon du modèle néolibéral, qui
conduirait selon lui à redresser l’agriculture de ce pays, et la sortie
du nucléaire, qui permettrait à la France de se passer des gisements
d’uranium de ses ex-colonies (pourquoi ne pas conditionner aussi la
restitution des gisements de pétrole contrôlés par Total à l’abandon du
moteur à explosion ?).
Un raisonnement spécieux, puisque les paysans de Centrafrique ne
pratiquent guère plus qu’une agriculture de subsistance, sans rapport
direct avec le marché mondial, et que l’exploitation de la mine de
Bakouma a été actuellement suspendue. A quoi peuvent servir de telles
circonvolutions, si ce n’est à valider une opération militaire
néocoloniale sans avoir l’air d’y toucher. Quant au PCF, sa résolution
du 10 décembre émet certes une série de critiques envers l’attitude de
Paris, sans pour autant condamner explicitement l’envoi de troupes, ce
que ses élus ne feront pas non plus au Parlement.
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