La réponse de Hollande à la débâcle électorale: toujours plus à droite avec Valls ! Rom, sans-papier, salarié... prends garde à toi !
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Après le second tour, communiqué du NPA
Le second tour des élections municipales confirme la défaite du Parti Socialiste avec plusieurs villes importantes basculant à droite. Derrière cette défaite, c'est bien la politique en faveur du patronat et des plus riches menée par le gouvernement depuis deux ans qui vent d'être sanctionnée dans les urnes et par une abstention une nouvelle fois historique. Ces élections marquent également une poussée inquiétante du FN qui gagne une dizaine de villes dont Béziers et Fréjus.
Le changement de personnel gouvernemental, annoncé pour demain, ne servira à rien car c'est bien de politique qu'il faudrait changer, ce que Hollande et le PS n'envisagent évidemment pas. Au lieu des multiples cadeaux en faveur du Medef, tel le Pacte de responsabilité, il faudrait des mesures d'urgence en faveur du plus grand nombre, des classes populaires, contre l'austérité et le chômage, pour répartir les richesses, interdire les licenciements ou instaurer la réduction du temps de travail.
Face à cette situation, le NPA appelle à construire une alternative d’ampleur aux politiques de reculs sociaux et démocratiques que mène aujourd’hui le gouvernement et qui font le lit du FN. Ce combat ne sera gagné que par nos mobilisations. Pour cela, l'opposition de gauche au gouvernement PS-Medef doit avancer et la gauche sociale et politique doit reprendre la rue. C'est cela que nous porterons, avec d'autres, dans la manifestation unitaire du 12 avril, "Maintenant ça suffit".
Montreuil, le 30 mars 2014
La démocratie d'opinion contre la responsabilité politique : en nommant Manuel Valls premier ministre, François Hollande fait un choix contraire aux leçons des municipales. Là où une demande de gauche et de justice sociale s'est exprimée, le président brandit le discours d'ordre, de sécurité et de libéralisme : celui-là même qui a organisé la descente aux enfers de la gauche.
Vingt-quatre heures après une déroute électorale historique (plus de
150 villes perdues par le PS), François Hollande a donc pris acte de la
sanction de ses deux premières années de présidence. Les rites de la Ve
République sont immuables. Institutions obligent, le président a
mécaniquement sacrifié son premier ministre fusible. Jean-Marc Ayrault,
renvoyé de Matignon, portera seul la responsabilité de la défaite. Autre
rituel : les seules enquêtes d’opinion auront décidé de l’identité du
nouveau locataire de Matignon.
De cette ville nouvelle et populaire, dont il a été maire de 2001 à 2012, Manuel Valls n’aura en rien fait un laboratoire, ni en termes de démocratie locale et d'innovation citoyenne, ni en termes de développement économique. En revanche, dans ce département englouti dans les affaires locales, où clientélisme et marchés publics suspects prospèrent, le nouveau premier ministre s’est retrouvé accroché dans plusieurs dossiers […].
Outre une abstention historique, ce scrutin municipal a été sans surprise marqué par un nouveau décrochage des quartiers populaires, de nouveau installés durablement aux marges de la vie républicaine. À la demande sociale, de justice et de lutte contre les inégalités qui s'est massivement exprimée lors de ces municipales, François Hollande répond par un message d'ordre et d'autorité que Manuel Valls a tant tenu à incarner depuis le ministère de l'intérieur. C'est le deuxième contresens de cette nomination.
- 1. Sanctionné lui aussi par l'électorat de gauche
De cette ville nouvelle et populaire, dont il a été maire de 2001 à 2012, Manuel Valls n’aura en rien fait un laboratoire, ni en termes de démocratie locale et d'innovation citoyenne, ni en termes de développement économique. En revanche, dans ce département englouti dans les affaires locales, où clientélisme et marchés publics suspects prospèrent, le nouveau premier ministre s’est retrouvé accroché dans plusieurs dossiers […].
Outre une abstention historique, ce scrutin municipal a été sans surprise marqué par un nouveau décrochage des quartiers populaires, de nouveau installés durablement aux marges de la vie républicaine. À la demande sociale, de justice et de lutte contre les inégalités qui s'est massivement exprimée lors de ces municipales, François Hollande répond par un message d'ordre et d'autorité que Manuel Valls a tant tenu à incarner depuis le ministère de l'intérieur. C'est le deuxième contresens de cette nomination.
- 2. Incapable d'endiguer la montée du Front national
Valls n'aura cessé d'arpenter les chemins ouverts
par Nicolas Sarkozy et Brice Hortefeux. Pire, il a durablement placé au
cœur même du débat public des thématiques légitimant l'agenda développé
par le parti d'extrême droite.
- 3. Acteur du reniement des promesses électorales
Troisième
contresens, le nouveau premier ministre n'aura cessé ces deux dernières
années d'incarner les renoncements, voire les reniements des
socialistes au pouvoir. D'abord en jetant au panier la promesse d'instaurer un dispositif de lutte contre les contrôles d'identité au faciès,
par l'instauration de récépissé. Ensuite en renvoyant aux calendes
grecques cette autre promesse emblématique : le droit de vote des
étrangers aux élections locales. Enfin en se mettant en travers de toute
nouvelle évolution de la loi sur la famille et en s'opposant à
l'ouverture de la PMA (procréation médicalement assistée) aux couples de
lesbiennes. […]
Rejouant le vieux scénario
écrit par Charles Pasqua et Nicolas Sarkozy d'une justice laxiste contre
une police républicaine, il s'est bien gardé de toute incursion sur le
terrain social, sauf lorsqu'il s'était employé à tailler en pièces la
proposition de loi sur l'« amnistie sociale » visant à effacer les
condamnations subies ces dernières années par des délégués syndicaux ou
représentants de salariés.
- L'hyper-Valls ou la faiblesse du hollandisme
Dès dimanche soir, les ministres poids lourds du gouvernement
n'avaient d'ailleurs laissé aucun doute sur la poursuite de la même
politique économique. Pour Pierre Moscovici, cette débâcle municipale « est le prix du courage d'avoir engagé de grandes réformes ». Pour Michel Sapin, il était exclu d'engager « une politique de zigzags, il faut affirmer la continuité ».
Même cap donc, ignorant la demande sociale qui s'est fortement exprimée
dans les territoires et villes de la gauche ces 23 et 30 mars.
[…] La promotion du ministre de l’intérieur apparaît comme un exact
contresens par rapport aux enseignements évidents de ces deux tours de
municipales. Triomphe de la démocratie d'opinion, du story-telling et de
l'habileté communicationnelle, cette nomination allégera peut-être la
pression subie par François Hollande. Mais ce choix et les débats qu’il
va déclencher dans toute la gauche peuvent aussi offrir dans les mois
qui viennent l’opportunité de vrais éclaircissements et d’une forte
recomposition à gauche.
La réponse à ce salmigondis politicard ? Elle est par exemple ici pour Montpellier et sa région :
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