Il est urgent de dissiper le soupçon de leur dépendance à l’égard du pouvoir exécutif
TRIBUNE Un principe proclamé : l’indépendance de la justice. Une réalité permanente de notre histoire : la tentation pour le pouvoir politique d’influer sur le cours de la justice. Elle trouvait deux principaux canaux pour se concrétiser : le contrôle des carrières des magistrats - du siège comme du parquet - et les prérogatives détenues par le ministre de la Justice à l’égard de l’action du parquet. Cet état du droit et les pratiques nées de la longue subordination de la justice au pouvoir politique expliquent, dans une large mesure, le spectacle récent : celui d’un exécutif mis en difficulté, comme tant d’autres avant lui, par le traitement judiciaire d’affaires «sensibles».
Quel intérêt peut donc avoir le pouvoir politique, d’aujourd’hui ou de demain, à maintenir une telle situation ? Le soupçon, le seul soupçon, suffit pour que s’ouvrent les vannes des indignations plus ou moins sincères, et que du même coup la confiance vacille.
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