Le livre fait frétiller les milieux «autorisés», du minier à l'intelligence économique
Le 4 avril est paru aux Editions Belfond son brûlot Radioactif. La saga de l'achat par un géant du nucléaire français d'une petite junior minière laisse placer des soupçons de rétrocommission vers la présidence sud-africaine -qui a promis en échange un gigantesque contrat - vers la tête de l'Etat centrafricain qui fournit l'Uranium... Surtout l'opération permet au président de l'entreprise Murana de conserver son poste en bakchichant le chef d'état français, passé par le ministère de l'Intérieur, et son ami d'origine hongroise et député-maire des Hauts de Seine. 2 milliards de dollars d'argent public évaporé. Et au coeur de l'intrigue un Indo-Pakistanais, des hommes d'affaires congolais, un magnat du Katanga, un chef du renseignement intérieur français baptisé Ottavi. Des lieux, des dates, un récit haletant. Et surtout cohérent. Très (trop?) avec l'existant.
Le 10 avril, Le Monde dévoile qu'une enquête judiciaire sur le rachat par Areva de la junior Uramin, en 2007 pour 2,5 milliards de dollars a été ouverte. «Cela m'a un peu soulagé», avoue Crouzet. Derrière ses personnages l'écrivain ne cache même pas les vrais acteurs. Bien vivant. Ils sont transparents, la mécanique de l'escroquerie décrite, bien huilée. Les dates correspondent, les prix, même le ton. «Je n'avais pas été aussi stressé pour les précédents romans». Peut-être parce que le sujet était moins sensible, ses héros moins reconnaissables.
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