"L'université française est désormais menacée de mort"
Avoir nommé à nouveau madame Geneviève Fioraso à l'enseignement supérieur et à la recherche n'est pas seulement une erreur, politique, de la part du président de la République, c'est aussi une faute, lourde, profonde et durable qu'il commet à l'égard de l'ensemble de la communauté universitaire et de la recherche française. […]
Sous-financement chronique des missions fondamentales de l'université (enseignement et recherche) ; mépris statutaire et symbolique pour les personnels qui y travaillent ; précarisation généralisée des jeunes doctorants qui veulent se malgré tout se consacrer à ce beau métier ; dégradation des conditions pratiques de l'exercice du métier, etc. La liste est longue et connue des défauts du « système français ».
On peut y ajouter désormais les réformes entreprises à un rythme effréné depuis des années par les gouvernements qui se sont succédés, et les injonctions contradictoires qu'elles n'ont cessé de produire sur l'université : entre la nécessité d'accueillir tous les étudiants issus d'un système de formation secondaire lui-même dégradé, l'impératif de les faire toujours mieux réussir à la fois académiquement et professionnellement et l'imprécation à « l'excellence » de la recherche, de maintenir le pays parmi les meilleurs mondiaux.
Depuis 2007, avec la loi LRU, dite « de l'autonomie », mise en œuvre sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy et reprise sous celui de François Hollande sans qu'il y ait eu de changement, la situation n'a fait qu'empirer.
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