Hier un homme de Rothschild, aujourd'hui une femme de Bank of America. La droite de gouvernement réorganise ses conseillers économiques.
La promesse du candidat François Hollande de mettre de claires limites au monde de la finance, qu'il désignait comme son « adversaire » en 2012, semble toujours plus difficile à tenir alors que vient d'être annoncée, mercredi 11 juin, l'arrivée à l'Elysée de celle qui remplacera dans une quinzaine de jours Emmanuel Macron comme conseiller pour les affaires macroéconomiques : Laurence Boone, qui officiait jusqu'ici au sein de la deuxième plus grosse banque outre-Atlantique, Bank of America (BofA).
« Ces promesses paraissent bien lointaines alors même que l'Elysée confirme avoir embauché comme conseillère particulière du président une économiste forgée du plus beau métal libéral, au fil d'une carrière allant de Merrill Lynch, l'une des premières banques d'affaires américaine, à Bank of America, en passant par Barclays », ont-ils accusé.
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Exit, donc, Emmanuel Macron, brillant associé-gérant de la banque Rothschild, devenu en 2012 conseiller économique et secrétaire général adjoint de l’Élysée. Stéphane Richard, PDG de France Télécom, avait confessé son "coup de foudre" pour celui dont il disait : « Emmanuel Macron est notre relais, notre porte d’entrée auprès du président ». Un conseiller trop proche des patrons et de la finance ? Non, pas assez, semble penser François Hollande. Car la nouvelle recrue a un CV à faire pâlir d’envie les responsables du syndicat patronal. Laurence Boone est Chef économiste Europe au sein de Bank of America Merrill Lynch depuis 2011, fonction qu’elle a auparavant exercée au sein de la banque Barclays Capital France, de 2004 à 2011. Deux banques irréprochables, comme en témoigne la longue liste des enquêtes gouvernementales à leur encontre. Bank of America pourrait écoper aux États-Unis d’une amende record de 12 milliards de dollars (mieux que BNP !) pour des litiges concernant des crédits hypothécaires douteux, et a été reconnue coupable de fraude sur les subprimes.
De la nomination à l’Élysée d’une conseillère économique libérale à la
proposition en Défenseur des droits d’un grognard chiraquien, sans
oublier une surdité sociale face aux intermittents et aux cheminots, la
semaine écoulée confirme qu’avec un tel président de la République, le
pouvoir socialiste n’a pas besoin d’ennemis pour trébucher. Car le
chemin de François Hollande n’est pas seulement à rebours de tous ses
engagements. Il est aussi devenu illisible et incompréhensible, y
compris pour les siens. L'article complet (accès réservé aux abonnés)
Extraits : « Le pluralisme démocratique interne [du PS] est régulièrement mis à mal
depuis 1995 par l’instauration de scrutins majoritaires (premier
secrétaire, premier fédéral, section, référendum interne, jusqu’à la
réforme des statuts de 2008). Désormais, ils n’ont même plus d’influence
dans la désignation d’un leader. » [...]
Christophe Bouillaud s’est demandé si finalement le chômage ne convenait pas au pouvoir, en ce qu’il « entretient la modération salariale ». « On se complaît aujourd’hui dans une société qui peut concrètement se passer des 3 à 5 millions de chômeurs actuels », lâche-t-il. L'article complet (accès réservé aux abonnés).
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