Le gouvernement pensait avoir trouvé le moyen de diviser durablement le mouvement entre intermittentEs et précaires. Le report du « différé d’indemnisation » et une concertation jusqu’en décembre sur le régime spécifique d’assurance chômage devaient avoir raison de la mobilisation qui, depuis fin mars, exigeait du gouvernement qu’il n’agrée pas le scandaleux accord Unedic conclu entre le Medef, la CFDT, la CFTC et FO. C’est raté. Le leurre de Valls n’a pas pris et l’agrément rendu public le 26 juin a été considéré, à juste titre, comme une véritable et nouvelle provocation. Cliquer ici
Agenda de mobilisation pour demain samedi 12
Journée de grève nationale.
Avignon Les équipes
du Festival IN ont voté la grève à 65%.
L’équipe d’Hyperion dans le Festival
IN , salle Benoît XII, avait annoncé quelques jours auparavant
qu’elle serait en grève, représentation annulée.
La Compagnie Quartet buccal en grève
dans le festival Avignon off. Les salariés de la cie Hvdz en
grève, le spectacle La Brique est annulé. La suite de l'agenda est ci-dessous.
Agenda de mobilisation du samedi 12 juillet : suite et fin
Spectacles et compagnies également en
grève : « Shake it out », Cie Pavé Volubile, Cie Evedia -
Bruno Fontaine, Le temps de dire, Dame tartine Les graines
de…, Cie Tempo, La Manivelle Théâtre, Cie amateur Les tréteaux
du Chassi, Cie OKKIO, Cie HVDZ, Les fous à réaction.
La maison du théâtre pour enfants est
en grève, avec Cie du Loup Ange, Cie Piccola velocità, Cie
Théâtre du phare, Cie Lunatic, Cie Pavé volubile, Cie
Gorgomar, Cie Upcp métive/Gérard baraton, Cie Alĺimprovviso,
Cie Ytuquepintas, Cie de L’enelle.
L’Ecole des spectateurs, en grève
avec Cie Babel, Cie Théâtre de la courte échelle, Cie Saida
Kao, Athra et cie, Cie Théâtre de l’Eclaircie, Cie Eclats de
Scènes, Cie L’Agit, Cie Théâtre du rond point, Cie Idéal Deux
neuf, Cie Les gentils.
Le Grenier à Sel est en grève.
Cie Théâtre régional des Pays de
Loire, David Rolland Chorégraphies, Créatures Cie, Grosse
Théâtre, Cie Du pas suivant, Cie NBA Spectacles, Cie La
Cavale, Cie Le Bazar Mythique, Cie Le Chat perplexe, Théâtre
du Rictus, Cie François Godard, Cie L’arsenal d’Apparitions,
Théâtre de la Bourse du travail CGT, Cie Théâtre de L’œuf, Cie
Ginkgo Bilboa Théâtre, Cie Waf Waf Production, Cie de l’Etoile
Bleue.
Montpellier Une
partie des salariés de Folies lyriques en grève, la
représentation de Cabaret annulée.
Moissac Guillaume
Barraband, Mélanie Fossier, Luc Fagoaga, Reynier Silegas et
Coco Guimbaud, membres du groupe TANGONELLA, seront en grève.
Le concert qui devait de dérouler sur le parvis de la Mairie
de Moissac n’aura pas lieu mais l’équipe sera sur place pour
informer le public citoyen.
COORDONNÉES SUR LA CAISSE DE SOUTIEN du Mouvement Unitaire
Ordre des chèques : UFR CGT LR C&C
Adresse postale : UD CGT - Maison des Syndicats
474, allée Henry II de Montmorency - 34000 Montpellier
RIB: sur demande.
Parce que la
convention issue de l'accord du 22 mai 2014
est injuste pour tous les demandeurs
d'emploi, travailleurs précaires,
intérimaires, intermittents du spectacle.
Parce que le
gouvernement a agréé ce texte injuste et
qu'il est entré en vigueur au 1er
juillet.
Parce que la
concertation sous l'égide du trio
Gille-Archambault-Combrexelle est engagée
avec le différé comme seule mesure
suspendue provisoirement.
Parce que nous
voulons une autre réforme, qu'elle est
possible, que le gouvernement doit nous
entendre.
Parce que nous
voulons que les propositions que nous
portons depuis p lus de 10 ans soient
enfin prises en compte.
Parce que la lutte
a déjà fait reculer le Medef qui voulait
supprimer les annexes 8 et 10 en février.
Parce que nous
sommes un mouvement unitaire qu'il faut
amplifier.
NOUS APPELONS
TOUTES ET TOUS À PARTICIPER LE 12
JUILLET
L'Hérault du jour 10 juillet 2014. A lire ci-dessous
Madame
Françoise Chazaud, Secrétaire générale
de la Fasap-Fo.
Nous sommes
contraints de répondre publiquement à vos
communiqués et déclarations multiples
depuis le 22 mars dernier qui mêlent
approximations et mensonges dans une
magnifique campagne de désinformation.
Non,
votre signature n'a pas sauvé le régime
spécifique d'assurance chômage des
artistes et techniciens du spectacle, du
cinéma et de l'audiovisuel.
Cet
argument, utilisé depuis plus de 10 ans
par la Cfdt, vous l'aviez dénoncé dans
tous vos tracts depuis la réforme de 2003.
Votre mémoire vous joue des tours : seule
la mobilisation des artistes et des
techniciens, permanents comme
intermittents, et le fantastique rapport
de force créé ainsi sur tout le territoire
auront permis de préserver ce qu'il reste,
depuis 2003, de notre régime spécifique,
face à un Pierre Gattaz déterminé cette
fois-ci à liquider les annexes 8 et 10.
Malheureusement il n'aura pas suffi à
préserver les autres régimes particuliers
comme l'annexe 4 des intérimaires et des
intermittents du régime général. Votre
signature aura permis au Medef de réduire
à néant la prise en compte des
spécificités de la discontinuité de
l'emploi adapté aux diverses professions
concernées en « massacrant » le régime des
intérimaires et des salariés à activités
réduites.
Non,
votre signature n'est pas une bonne
nouvelle. Nous la vivons comme un coup
dans le dos (en souvenir de la déloyauté
des négociations de couloir avec le
Medef auxquelles vous avez participé).
Lors de la
manifestation du 20 mars dernier, vous
aviez distribué un tract qui a été repris
à l'occasion de vos interventions sur
notre camion sono. Il reprenait vos
positions exprimées lors des Assemblées
générales. En substance : 507 h sur 12
mois, date anniversaire préfixe, 365 jours
d'indemnisations. Vous proposiez même
alors la grève générale pour l'obtenir !
De fait, le
22 mars à 0h30 vous avez avalisé : 507 h
sur 10 mois et 10 mois et demi, période
flottante, 243 jours d'indemnisation,
c'est-à-dire la confirmation de la refonte
néfaste de 2003. Cette volte face n'est ni
plus ni moins qu'un reniement, une
trahison du mouvement auquel vous
participiez.
Non,
votre signature n'est pas une attaque
contre le pacte de responsabilité et le
plan d'austérité que vous dénoncez.
Bien au
contraire ! Le plan d'austérité de 50
milliards sur 3 ans annoncé par le
gouvernement inclut les 2 milliards
d'économies sur le régime d'assurance
chômage. Dans son discours de politique
générale à l'Assemblée nationale, Manuel
Valls l'a confirmé. L'accord que vous
venez de signer consacre ces économies en
les faisant reposer en presque totalité
sur les chômeurs, intérimaires et
intermittents (il est à noter que les
seuls employeurs mis à contribution sont
ceux du spectacle).
Ainsi,
selon les derniers chiffrages de l'Unedic,
si 120 000 chômeurs peuvent bénéficier des
droits rechargeables (à condition
d'accepter n'importe quel petit boulot),
440 000 vont voir, eux, leurs droits
amputés de 3 jours en moyenne par mois, ce
qui représente une baisse de 10 % des
revenus mensuels. Merci !
Si 9 % des
salariés intermittents étaient touchés
avant l'accord que vous venez de signer
par la carence, aujourd'hui, ce sont 47 %
qui vont être frappés par le nouveau
différé. Celui-ci n'est suspendu que pour
quelques mois, dans l'attente de la
concertation, mais figure bien en toutes
lettres dans le texte agréé. Quel progrès
social et merci de cette conquête !
Non,
contrairement à ce que vous exprimez à
présent, il n'y a pas de « déficit » des
annexes 8 et 10 pour un milliard d'€,
qui représenterait 25% du déficit global
de l'Unedic.
De la sorte, vous reprenez les
pires argumentaires du Medef et de la Cfdt
auxquels ils ne croient pas eux-mêmes
puisque l'Unedic parle de 320 millions de
« surcoût » des annexes. Il s'agit là de
la remise en cause de la solidarité
interprofessionnelle. Son principe est que
les cotisations de celles et ceux qui
travaillent en CDI ou en CDD couvrent les
allocations chômage et le fonctionnement
de l'institution. Les comptes des régimes
spécifiques des travailleurs relevant
d'activités discontinues ne sont pas par
nature équilibrés.
Ainsi ce
« déséquilibre » est de 1 Milliard pour
les annexes 8 et 10, 1,5 Milliards pour
l'annexe 4, plus de 8 Milliards pour les
CDD du régime général (activités réduites)
et 4,4 Milliards pour les ruptures
conventionnelles. Le déficit annuel de
l'Unedic (qui intègre le remboursement des
emprunts) s'élève à 4 Milliards.
Rappelons
que les intermittents représentent 3,5 %
des demandeurs d'emploi et 3,4 % des
dépenses de l'Unedic.
Le
responsable du déficit du régime
interprofessionnel, c'est le chômage de
masse, la politique d'emploi du patronat,
les plans de licenciement, les
délocalisations, le recours à des CDD de
plus en plus courts (80% des embauches).
L'accord que vous avez signé dédouane le
patronat de ses responsabilités en la
matière et fustige les chômeurs,
intérimaires, intermittents et précaires.
Non, nous n'avons jamais demandé l'intervention
de l'Etat dans le financement de la
solidarité interprofessionnelle.
Vous savez
très bien que nous luttons contre toute
idée de caisse « autonome » et de
financement de la protection sociale par
l'Etat. Vous le savez fort bien puisque la
Cgt Spectacle lutte contre depuis plus de
20 ans. L'article 2 de la PPL, déposée le
3 mars 2005, auquel vous faites référence,
précise : « les charges éventuelles
qui résulteraient pour les régimes
sociaux de l'application de la présente
loi sont compensées, à due concurrence,
par la création d'une taxe additionnelle
aux droits visés à l'article 1001 du
code général des impôts. »
Il ne
s'agit en aucun cas de faire payer par
l'impôt la protection sociale, mais le
règlement de l'Assemblée nationale impose
à toute proposition parlementaire de loi
de financer les nouvelles dépenses qu'elle
entrainerait. C'est la seule
justification, habituelle et formelle, de
cet article.
L'ensemble
des débats et conférences de presse du
comité de suivi appelait à remettre à plat
la réforme de 2003 au sein de la
solidarité interprofessionnelle, contre
toute idée de financement des annexes 8 et
10 par l'impôt.
Nous vous
mettons au défi de trouver le moindre
écrit, la moindre intervention de la Cgt
Spectacle allant dans le sens de vos
affirmations.
Oui, votre signature est une volte face
totale par rapport aux positions que vous
défendiez depuis 1992.
Le syndicalisme
n'a pas besoin aujourd'hui de postures
qui s'apparentent à la trahison, à la remise en
cause de la démocratie sociale et à la
soumission aux desiderata du patronat.
Fidèles à ses
engagements et ses orientations, la Cgt
Spectacle et ses syndicats continueront à
appeler à amplifier la mobilisation contre cet
agrément, pour l'ouverture de réelles
négociations loyales et la remise à plat des
annexes 8 et 10 et du régime d'assurance
chômage.
Nous attendons
avec impatience le prochain virage à 180° vous
faisant revenir à la position qui nous faisait
lutter ensemble depuis 2003 jusqu'au 20 mars
dernier.
La porte reste
ouverte à la lutte unitaire sur la base de ces
revendications claires.
Comme pour les
élections Fnas, où la Cfdt n'est toujours pas en
mesure de présenter des candidats et où Fo vient
de passer de 9 à 5 sièges sur 40 dans le collège
intermittents, nous laissons la profession juger
de la pertinence des positions de chacun.
Le gouvernement a bel et bien agréé l’accord Unedic du 22 mars
dernier. Cet agrément est donc officiel depuis le 26 juin, onze ans jour
pour jour après l’agrément par la droite du protocole Unedic sur
l’assurance chômage des intermittents. La date est un symbole...
Cette
date dit parfaitement la continuité entre les gouvernements. À
l’époque, en 2003, le PS contestait l’accord, et promettait de revenir
sur ses dispositions scandaleuses qui ont précarisé, les années
suivantes, des milliers d’intermittentEs. La nouvelle convention signée
le 22 mars, entre le Medef, la CFDT, FO et la CFTC, entérine pourtant la
casse de 2003 et l’aggrave. Elle s’applique à partir du 1er juillet. Cliquer ici
A l’occasion d’une assemblée de la Coordination des intermittents et
précaires d’Indre-et-Loire (CIP 37), Michel, ancien délégué général du
Syndicat français des artistes-interprètes, est revenu sur la lutte
actuelle et ses enjeux. Il réagit aux annonces faites par Manuel Valls
le 19 juin, explique les enjeux de représentativité dans le domaine du
spectacle, et prévient que les professions artistiques constituent un
laboratoire d’expérimentation pour le patronat. Cliquer ici
Marion a 28 ans. Elle se dit privilégiée : artiste,
elle vit son rêve – même si ses conditions de travail ne sont pas
idéales. Marion déroule son mois de mai pour Rue89, contre ceux qui
fustigent les intermittents. […] Oui, je suis une privilégiée : je fais un boulot que j’aime, je suis une
artiste, je vis mon rêve. Mais je n’aime pas qu’on s’attaque à moi en
disant que je ne travaille pas, et que je n’ai pas droit à des jours
d’indemnités pour ces jours où, non, je ne suis pas engagée par un
contrat, mais où je travaille pour moi, pour un futur projet, pour le
prochain concert, parce que ma responsabilité, c’est de maintenir mon
niveau artistique et technique, pour vous, public. Cliquer ici
Signataires : Ensemble 34 (membre du Front de Gauche), Groupe UAF de la CGA, NPA 34, PG 34
20 juin. A Lille, la police poursuit un intermittent du spectacle lors d'une manifestation contre la réforme de leur statut. Photo Philippe Huguen. AFP Cliquer ici
22 juin
Vendredi : Les intermittents s'attaquent au local PS à Amiens (vidéo)
Cliquer ici
M. Valls veut enfumer les chômeurs, précaires, intermittents, intérimaires et tous les salariés…
M. Valls refuse d’entendre ce que les intermittents, intérimaires,
chômeurs et précaires en lutte clament depuis le 22 Mars.
M. Valls ne veut pas comprendre que c’est l’ensemble de l’accord Unedic
signé le 22 mars qui est inacceptable.
M. Valls prétend sauver les intermittents du spectacle en annonçant
qu’il leur sera distribué un vague sédatif social et il se moque que 6
chômeurs sur 10 ne soient pas indemnisés. C’est bien l’ensemble des
chômeurs et précaires qu’il méprise. Le texte complet
[…] La journée de grève et de manifestations du lundi 16 juin,
particulièrement suivie, témoigne de la mobilisation ascendante, de la
solidarité du milieu culturel, initiant d’ailleurs en de multiples
endroits des convergences avec le mouvement des cheminotEs. Les
prochains jours seront décisifs, entre les tentatives d’enfumage et de
diversion du gouvernement, la perspective prochaine des festivals d’été
et la radicalité grandissante d’un mouvement déterminé à mettre en échec
la politique de Valls et de Gattaz. Le texte complet
Communiqué des occupants de la Philharmonie de Paris en construction
Nous, chômeurs, intermittents, intérimaires, précaires, occupons ce
mercredi 18 juin depuis 6h30 le chantier de la Philharmonie de Paris.
Chantier pharaonique dont la réalisation à été confiée à Bouygues.
Onze d’entre nous ont accroché deux banderoles au sommet qui se
voit encore depuis le périphérique.
Sur ce chantier, nous sommes allés à la rencontre de nombreux
travailleurs roumains, slovaques, polonais, espagnols, portugais,
allemands, belges, avec ou sans papiers, intérimaires pour beaucoup
d’entre eux.
Ils nous ont fait part de leurs conditions de travail proches de
l’esclavage, comme des ouvriers polonais payés 4€ de l’heure.
Dès l’arrêt du travail prononcé, leurs supérieurs les ont empêchés de
nous parler en les isolant derrière des barrières. Nous avons proposé
une Assemblée générale mais les ouvriers ont été renvoyés dans leurs
baraquements.