... Monsieur le Premier ministre, il y a urgence !
L'Etat le recrute comme prof en novembre et cherche à l'expulser en juillet.
[…] Nous vous demandons d’intervenir auprès de la sous-préfecture de
Béziers pour débloquer la situation, empêcher l’expulsion de M Balde en
annulant son obligation de quitter le territoire, et en lui délivrant
un titre de séjour étudiant lui permettant de préparer sa thèse.
L'Etat le recrute comme prof en novembre et cherche à l'expulser en juillet.
C'est par où la gauche ?
8 juillet 2014
Sans lui, les élèves de terminale L1 du lycée
Henri IV n'auraient pas eu de prof de français cette année, mais
l'administration multiplie les faux prétextes.
L'affaire commence en novembre quand Amadou Woury Balde, Sénégalais de nationalité, qui vient de décrocher un master de lettres modernes à l'université de Tours, décide de rejoindre Béziers où un poste se libère au lycée Henry IV. Il a déposé une demande de renouvellement de son titre de séjour étudiant dans l'objectif de passer sa thèse, c'est en voulant le transformer en titre de séjour salarié qu'il va déclencher la machine bureaucratique.
Il s'est présenté à temps en décembre à l'administration héraultaise et avec un dossier complet, mais on lui a dit de revenir en janvier... quand le délai légal est dépassé. Résultat : une obligation à quitter le territoire (OQTF) dès le 13 avril, comme s'il était clandestin en France. Ses collègues d'Henri IV se mobilisent et le rectorat pèse pour que son prof puisse préparer ses élèves au bac... Il obtient un court répit, mais une nouvelle OQTF est prévue pour le 6 juillet. Dimanche.
Hier matin donc une petite mobilisation* - car beaucoup de profs d'Henri IV faisaient passer en ce lundi 7 juillet, les oraux du bac - se retrouve à la sous-préfecture où M. Woury Balde va à nouveau plaider le renouvellement de son titre de séjour étudiant, avec en main, la lettre d'admission en thèse de l'université de Tours. Le fonctionnaire présent va pourtant lui asséner qu'il faut une lettre de préinscription. "Il n'a pas besoin de se préinscrire, note, choquée, Marie, militante de la Cimade, puisqu'il est admis en thèse". Le fonctionnaire n'en démordra pas. Tout juste, dira-t-il, selon les présents, que M. Woury Balde peut encore rester un mois...
"S'il se fait arrêter par la police, il sera expulsé comme un malpropre", dénonce Marie, excédée.. Des collègues présents (une centaine ont signé une pétition), des élèves de sa classe et même une mère d'élève sont tout aussi désespérés de l'attitude préfectorale.
Christophe Benoît du SNES du lycée, qui faisait passer l'oral hier matin, est lui aussi choqué à l'annonce de la dernière péripétie. "L'Etat s'est assis sur le code du travail en l'embauchant sans qu'il ait une autorisation. Il l'a recruté en novembre puis a voulu l'expulser. C'est comme ça qu'on remercie les gens ?", interroge l'enseignant qui soutient en outre que la sous-préfecture n'est pas consciente du fait qu'il manque des profs dans un grand nombre de matières. "J'en appelle à M. Valls", dit-il en fustigeant cette façon qu'a l'administration de "faire tourner les gens en bourrique".
Reste la possibilité de demander à l'université de Tours une préinscription même si elle n'est pas nécessaire et de déposer un recours gracieux. Reste aussi ce recours judiciaire déposé par la Cimade. Pas sûr cependant qu'Amadou veuille poursuivre ce combat absurde... et qu'il ne se contente pas de rentrer un peu plus tôt qu'il ne l'avait prévu dans son pays...
Et si toute cette incohérence n'avait que cet objectif ?
ANNIE MENRAS
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Euh, en toute discrétion, lui, à ma gauche, il a ses papiers ? Sûr ?
NPA 34, NPA