La « reconnaissance mutuelle » consiste à retenir les dispositions les
plus avantageuses de part et d’autre de l’Atlantique, ce qui permettrait de contourner les législations existantes sans devoir les
remettre en cause
Un véritable déploiement de forces : ainsi peut-on résumer l’action des lobbies agro-industriels auprès de la Commission européenne dans le contexte des négociations sur le Partenariat transatlantique entre l’UE et les États-Unis (TTIP, TAFTA ou GMT – lire « C’est quoi le Partenariat transatlantique ? »). L’ONG Corporate Europe Observatory a récemment publié une enquête sur les rencontres entre les représentants des différents secteurs économiques concernés, indiquant notamment que les multinationales de l’alimentation, les traders de denrées et les semenciers ont eu plus de contacts avec la Direction générale du commerce que les industries pharmaceutique, chimique, automobile et financières réunies.
C’est dans les domaines sensibles de l’alimentation et de l’environnement que s’exerce l’action des lobbies agro-industriels sur les négociations transatlantiques, comprenant bien quelles opportunités elles présentent pour eux – le tout dans une confortable discrétion, que les mobilisations ont fini par compromettre au cours des derniers mois. Malgré les réassurances données par le commissaire au Commerce Karel de Gucht ou le président Obama lui-même, les demandes de ces secteurs ont bien été mises sur la table par les négociateurs. Notamment américains, s’agissant de remettre en cause les législations européennes restrictives sur les OGM ou la viande aux hormones, mais aussi européens [1]. Cliquer ici
A lire aussi
[…] La portée de l’AECG, qui compte 42 chapitres et plus de 1500 pages, sera
considérable. L’accord ne vise pas seulement l’abaissement des droits de
douane, mais aussi la remise en cause de « barrières non tarifaires »
comme les réglementations écologiques et sanitaires. De nombreux
secteurs sont concernés, depuis les services publics à la santé, en
passant par les services financiers… Cliquer ici
Et aussi
Nos dossiers Capitalisme,
Gouvernement,
Union Européenne
520 des 560 rencontres organisées par la Commission Européenne pour préparer les négociations, soit
92%, l’ont été avec lobbyistes, contre 26 (4%) avec des représentants de la
société civile – syndicats ou associations. Un rapport de un à vingt !