La hantise de la direction, c’est un nouveau 1995. Tout est fait pour l’empêcher.
Aucun mouvement ne ressemble au précédent. Le temps
écoulé depuis les grèves de 1995 est plus important que celui qui
séparait les grèves de 1986 de celles de 1968. Et la prochaine grève ne
ressemblera pas à celle-ci. Pour autant, il est nécessaire de faire les
bilans de chaque mobilisation pour en tirer des enseignements.
La
réforme à l’origine de la mobilisation est l’aboutissement d’un
processus en cours depuis la création de Réseau ferré de France. En
s’appuyant sur une directive européenne préconisant des comptes séparés
entre l’exploitation du réseau et l’entretien de celui-ci, le
gouvernement de la gauche plurielle achevait, en 1997, de séparer
totalement les infrastructures (les voies) du reste de la SNCF. Il
s’agissait de préparer la libéralisation du trafic ferroviaire et de
mettre un terme au monopole public de la SNCF. Depuis lors, les attaques
ont redoublé : 20 000 suppressions de postes de
cheminots en dix ans, des réorganisations permanentes, un découpage de
la SNCF par activités, des fermetures de gares, etc.
La réforme adoptée cet été par le parlement parachève le processus de
morcellement. En effet, si RFF rejoint bien un EPIC, établissement
public à caractère industriel et commercial, « SNCF réseau » dans lequel
sont intégrés les postes d’aiguillages, ainsi que les cheminots en
charge de l’entretien du réseau – activités non rentables et coûteuses
–, une seconde entreprise, « SNCF Mobilités », devra gérer les activités
commerciales. Enfin, une troisième entreprise sera là pour chapeauter
l'ensemble. Pour couronner le tout, les droits sociaux des plus de 150
000 cheminots au statut (le RH 077, en jargon SNCF) seront revus pour
être « harmonisés » – par le bas – avec ceux des 3 000 cheminots du
privé. Cliquer ici
Marie-Noëlle Lienemann, une des figures de la gauche du PS, qui la joue depuis quelque temps "frondeuse" vis-à-vis du gouvernement, a voté au Sénat (comme avaient fait ses petits camarades députés "de gauche" : lire ici) la réforme ferroviaire, si, si, cette réforme que les cheminots ont vivement contestée et que le gouvernement a imposée avec la bénédiction de la droite (lire ici). Il n'empêche, à la gauche du PS, en particulier du côté du Front de Gauche, certains (pas seulement au PC) dépensent une folle énergie à faire basculer lesdits frondeurs dans l'opposition à Hollande-Valls. Chiche qu'ensuite cette majorité d'opposition reviendrait sur la loi ferroviaire ! Dans l'immédiat, en guise d'opposition, les copains/copines de Lienemann à l'Assemblée Nationale penchent pour ... s'abstenir (lire ici) ! Cheminot-e, tu avais rêvé un instant ? Cliquer ici
NPA 34, NPA
Cet article est tiré de la revue du NPA L'Anticapitaliste n°57 (septembre 2014)
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Marie-Noëlle Lienemann, une des figures de la gauche du PS, qui la joue depuis quelque temps "frondeuse" vis-à-vis du gouvernement, a voté au Sénat (comme avaient fait ses petits camarades députés "de gauche" : lire ici) la réforme ferroviaire, si, si, cette réforme que les cheminots ont vivement contestée et que le gouvernement a imposée avec la bénédiction de la droite (lire ici). Il n'empêche, à la gauche du PS, en particulier du côté du Front de Gauche, certains (pas seulement au PC) dépensent une folle énergie à faire basculer lesdits frondeurs dans l'opposition à Hollande-Valls. Chiche qu'ensuite cette majorité d'opposition reviendrait sur la loi ferroviaire ! Dans l'immédiat, en guise d'opposition, les copains/copines de Lienemann à l'Assemblée Nationale penchent pour ... s'abstenir (lire ici) ! Cheminot-e, tu avais rêvé un instant ? Cliquer ici
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