Pour une rentrée ... dans les luttes ! L'Education de nos enfants le vaut bien !
Crise du recrutement, mauvaise gestion des
stagiaires, effectifs pléthoriques... Pour la FSU, l'école paie
aujourd'hui au centuple dans la région les années Sarkozy de
suppressions de postes. [1]
242 postes ont été créés en Languedoc-Roussillon dans les premier et
deuxième degré. Eric Bachelart (FSU) ne le nie évidemment pas. Et
pourtant, c'est si insuffisant que cette rentrée connaît selon lui "une
pagaille indescriptible".
A cela des causes diverses qui ne sont pas, la plupart du temps, à mettre au débit de l'administration régionale et pas toujours à celui du ministère. "Nous payons au prix fort le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux de la période Sarkozy" analyse Eric Bachelart.
Première conséquence visible : les classes surchargées, même si la situation est contrastée selon les départements. Dans l'Hérault, en primaire, le tableau est pour le moins "compliqué" : les classes sont saturées à Montpellier et selon Eric Perlès (SNUipp) "très chargées à Béziers" où "il n'y a pas assez d'écoles dans le centre ville". "Celles qui sont dans les réseaux d'éducation prioritaire vont avoir les effectifs de classes ordinaires", déplore l'enseignant qui pense que "les mesures d'ouverture prises lundi ne suffiront pas à masquer la misère".
Déjà plus aucun remplaçant dans certaines matières
Dans le secondaire, si en Lozère et dans le Gard c'est moins "catastrophique", dans l'Aude, mais surtout dans les Pyrénées-Orientales et dans l'Hérault, la situation est "tendue", en particulier dans la périphérie de Montpellier. "C'est un problème démographique, analyse Eric Bachelart, mais c'est surtout une question de prévision". Elles ont été faites en février. Et le syndicaliste conçoit qu'il soit difficile pour le rectorat de prévoir six mois à l'avance.
Reste que dès aujourd'hui, il n'y a plus de titulaires de zone de remplacement en lettres classiques, mathématiques, anglais et Éducation physique et sportive. Ceux-là ont été mis sur des postes vacants à l'année. "Cela vaut pour toute la région. On devra faire appel et on fait déjà appel à des contractuels." Autre raison de cette "pagaille", dans ces matières, les postes mis au concours n'ont pas été pourvus, en raison du manque de volontaires pour exercer un métier que l'on sait aujourd'hui si difficile et pour lequel on n'encourage plus les jeunes.
Un afflux de stagiaires connu seulement fin juillet
Enfin l'afflux des stagiaires de l'Éducation nationale a ajouté à l'impréparation. 620 dans le premier degré, 850 dans le second, vont occuper des postes de titulaires, soit à temps complet (quand il s'agit des étudiants qui ont été reçus au concours exceptionnel de l'an dernier) soit à mi-temps (pour ceux qui ont passé le concours cette année). Ils sont salariés et recrutés à la fin de leur Master 1. Mais en février, le rectorat ne savait pas combien arriveraient d'une part parce que le résultat des concours n'était pas connu, d'autre part parce qu'il est arrivé, imposés par le ministère, des stagiaires d'autres académies "La situation a été connue très tardivement, fin juillet, révèle Eric Bachelart. Il a fallu réserver des postes pour les stagiaires à proximité des centres de formation, notamment sur Montpellier". Ce qui fait que certains profs nommés près de la capitale régionales ont été désaffectés au dernier moment. Et quand cela n'a pas été possible, les jeunes ont écopé d'un emploi du temps qui les empêche de poursuivre leurs études et donc de valider leur concours. Enfin conséquence importante pour les élèves, ces stagiaires qui n'ont jamais exercés vont se retrouver "dans les endroits les plus difficiles de Montpellier".
Impréparation ministérielle et manque de moyens académiques sont donc les caractéristiques de cette rentrée. Ils vont, selon la FSU, créer des situations impossible à vivre.
« La rentrée c’est compliqué, souffle Magali Korjani, co-secrétaire
départementale du SNUipp. Les prévisions d’effectifs réalisées par le
rectorat semblent largement erronées. Nous l’avons signalé à maintes
reprises et ce qui devait arriver arriva : sur l’ensemble du département
et à Montpellier en particulier, les écoles sont débordées ».
Montpellier en pleine expansion a bien du mal à absorber ses nouveaux rejetons qui s’installent dans les logements fraîchement livrés. Les compositions de classes peaufinées avant l’été sont bonnes pour la poubelle, tout est à refaire. « Au global, je me retrouve avec dix à quinze élèves de plus que la capacité maximale de l’école [Garibaldi dans le quartier du Mas Drevon Ndlr], et c’est ainsi pour les quatre ou cinq autres écoles de proximité », confie Magali Korjani. On frôle, voire on dépasse les 27 élèves en moyenne par classe et le seuil d’effectifs appelant une ouverture de classe supplémentaire. Certaines écoles sont contraintes de refuser de nouvelles inscriptions. Cliquer ici
A cela des causes diverses qui ne sont pas, la plupart du temps, à mettre au débit de l'administration régionale et pas toujours à celui du ministère. "Nous payons au prix fort le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux de la période Sarkozy" analyse Eric Bachelart.
Première conséquence visible : les classes surchargées, même si la situation est contrastée selon les départements. Dans l'Hérault, en primaire, le tableau est pour le moins "compliqué" : les classes sont saturées à Montpellier et selon Eric Perlès (SNUipp) "très chargées à Béziers" où "il n'y a pas assez d'écoles dans le centre ville". "Celles qui sont dans les réseaux d'éducation prioritaire vont avoir les effectifs de classes ordinaires", déplore l'enseignant qui pense que "les mesures d'ouverture prises lundi ne suffiront pas à masquer la misère".
Déjà plus aucun remplaçant dans certaines matières
Dans le secondaire, si en Lozère et dans le Gard c'est moins "catastrophique", dans l'Aude, mais surtout dans les Pyrénées-Orientales et dans l'Hérault, la situation est "tendue", en particulier dans la périphérie de Montpellier. "C'est un problème démographique, analyse Eric Bachelart, mais c'est surtout une question de prévision". Elles ont été faites en février. Et le syndicaliste conçoit qu'il soit difficile pour le rectorat de prévoir six mois à l'avance.
Reste que dès aujourd'hui, il n'y a plus de titulaires de zone de remplacement en lettres classiques, mathématiques, anglais et Éducation physique et sportive. Ceux-là ont été mis sur des postes vacants à l'année. "Cela vaut pour toute la région. On devra faire appel et on fait déjà appel à des contractuels." Autre raison de cette "pagaille", dans ces matières, les postes mis au concours n'ont pas été pourvus, en raison du manque de volontaires pour exercer un métier que l'on sait aujourd'hui si difficile et pour lequel on n'encourage plus les jeunes.
Un afflux de stagiaires connu seulement fin juillet
Enfin l'afflux des stagiaires de l'Éducation nationale a ajouté à l'impréparation. 620 dans le premier degré, 850 dans le second, vont occuper des postes de titulaires, soit à temps complet (quand il s'agit des étudiants qui ont été reçus au concours exceptionnel de l'an dernier) soit à mi-temps (pour ceux qui ont passé le concours cette année). Ils sont salariés et recrutés à la fin de leur Master 1. Mais en février, le rectorat ne savait pas combien arriveraient d'une part parce que le résultat des concours n'était pas connu, d'autre part parce qu'il est arrivé, imposés par le ministère, des stagiaires d'autres académies "La situation a été connue très tardivement, fin juillet, révèle Eric Bachelart. Il a fallu réserver des postes pour les stagiaires à proximité des centres de formation, notamment sur Montpellier". Ce qui fait que certains profs nommés près de la capitale régionales ont été désaffectés au dernier moment. Et quand cela n'a pas été possible, les jeunes ont écopé d'un emploi du temps qui les empêche de poursuivre leurs études et donc de valider leur concours. Enfin conséquence importante pour les élèves, ces stagiaires qui n'ont jamais exercés vont se retrouver "dans les endroits les plus difficiles de Montpellier".
Impréparation ministérielle et manque de moyens académiques sont donc les caractéristiques de cette rentrée. Ils vont, selon la FSU, créer des situations impossible à vivre.
Annie Menras
[1] Note du blog : le NPA 34 se reconnaît dans les grandes lignes de ce qu'expose dans cet article le responsable départemental de la FSU. Qu'il nous permette cependant de relever un effet langue de bois affaiblissant le diagnostic posé par la FSU sur la rentrée et les analyses induites : comment peut-on continuer à expliquer la 3e rentrée scolaire du gouvernement par les mesures Sarkozy et, par là, exonérer "l'administration régionale", autrement dit le rectorat, et partiellement le ministère lui-même de leur responsabilité propre dans la situation inadmissible qui est faite aux enfants, aux parents et aux personnels par le gouvernement. Un gouvernement renouvelé qui, par ailleurs, vient d'en rajouter sur une déclaration de guerre ouverte à la population ?
Une telle attitude est d'autant plus illisible et syndicalement contreproductive que ce qui est rapporté des positions de la FSU 34 sur la rentrée montre bien que celle-ci est clairement la traduction de la politique gouvernementale actuelle. Il aurait au demeurant été des plus éclairants d'indiquer que le rapport à Sarkozy est dans l'effet de... continuité avec la droite sur le fond (l'austérité) de la part de la gauche de gouvernement [1]. Ce qui, du coup, aurait donné son plein sens politique à la responsabilité écrasante de Hollande, Valls et Najat Vallaud-Belkacem dans ce que vit l'Education Nationale. Le syndicalisme ne gagne rien à brouiller ses messages en donnant l'impression de ménager "malgré tout" le gouvernement à l'heure où une lutte massive devient urgente. Contre le gouvernement ... pour que la droite soit vraiment défaite...
Antoine
[1] La seule vraie "rupture" avec le sarkozysme, l'arrêt de la politique "sauvage" de suppression de postes qui caractérisait celui-ci, n'en est pas une si l'on considère 1/ que rien n'est mis en place pour retrouver les postes perdus et 2/ rien ne permet d'améliorer le taux d'encadrement prof/élèves qui est une condition budgétaire insuffisante en elle-même mais incontournable pour tout projet répondant aux besoins des élèves et des personnels. Si l'on ajoute, entre autres méfaits, les conditions générales faites aux stagiaires, le développement du précariat (vacataires, etc.), une politique de blocage salarial désincitative pour les métiers de l'EN et une politique des rythmes scolaires qui prive l'Education Nationale du recrutement des animateurs des activités périscolaires, nous voyons que la politique de l'emploi dans l'EN reste dans l'orthodoxie néolibérale capitaliste dont témoigne au demeurant l'ensemble de l'orientation du gouvernement.
[1] La seule vraie "rupture" avec le sarkozysme, l'arrêt de la politique "sauvage" de suppression de postes qui caractérisait celui-ci, n'en est pas une si l'on considère 1/ que rien n'est mis en place pour retrouver les postes perdus et 2/ rien ne permet d'améliorer le taux d'encadrement prof/élèves qui est une condition budgétaire insuffisante en elle-même mais incontournable pour tout projet répondant aux besoins des élèves et des personnels. Si l'on ajoute, entre autres méfaits, les conditions générales faites aux stagiaires, le développement du précariat (vacataires, etc.), une politique de blocage salarial désincitative pour les métiers de l'EN et une politique des rythmes scolaires qui prive l'Education Nationale du recrutement des animateurs des activités périscolaires, nous voyons que la politique de l'emploi dans l'EN reste dans l'orthodoxie néolibérale capitaliste dont témoigne au demeurant l'ensemble de l'orientation du gouvernement.
Les élèves de la région Languedoc plus en difficulté qu'ailleurs
En région le décrochage scolaire est non seulement très
supérieur à la moyenne nationale (15,9% soit 4 points de plus) mais
surtout plus précoce. Source : cliquer ici
« On n'en est même plus à prendre en compte les considérations
pédagogiques, mais les conditions de sécurité »
Montpellier en pleine expansion a bien du mal à absorber ses nouveaux rejetons qui s’installent dans les logements fraîchement livrés. Les compositions de classes peaufinées avant l’été sont bonnes pour la poubelle, tout est à refaire. « Au global, je me retrouve avec dix à quinze élèves de plus que la capacité maximale de l’école [Garibaldi dans le quartier du Mas Drevon Ndlr], et c’est ainsi pour les quatre ou cinq autres écoles de proximité », confie Magali Korjani. On frôle, voire on dépasse les 27 élèves en moyenne par classe et le seuil d’effectifs appelant une ouverture de classe supplémentaire. Certaines écoles sont contraintes de refuser de nouvelles inscriptions. Cliquer ici
Ce que nous publiions aux rentrées précédentes
Septembre 2012
Septembre 2013
La rentrée 2014 vue par le NPA
I) Un gouvernement de
plus en plus à droite.
Le gouvernement Valls 1
aura été intransigeant face aux grèves des cheminots ou des
instits, il aura fait preuve de la même abnégation dans son soutien
à la colonisation israélienne, en interdisant des manifestations de
soutien aux palestiniens, allant jusqu'à poursuivre en justice notre
camarade Alain Pojolat pour avoir appelé à une manifestation non
autorisée. Il sera jugé en octobre. L'ensemble des organisations
politiques, syndicales et associatives du mouvement social doivent le
soutenir.
L'autoritarisme du
gouvernement face aux oppositions anti-impérialistes et des salariés
n'a d'égal que son empressement à répondre aux revendications des
plus riches et des réactionnaires. A tel point que Montebourg,
Filipetti et Hamon, ministres des licenciements, des intermittents du
spectacle et de la casse des statuts enseignants et des rythmes
scolaires étaient trop à gauche pour Valls et Hollande ! Cela
augure une accentuation des politiques de droite, dans l'éducation
comme ailleurs. Le gouvernement nous enfonce dans des logiques
économiques qui ont permis aux entreprises du CAC 40 d'augmenter
leurs dividendes de 30 % cette année, alors que le chômage a
augmenté de 4 %, que Pôle Emploi compte plus de 6 millions
d'inscrits en plus des centaines de milliers qui en ont été radiés.
La conférence sociale de juillet, a été placée sous le signe des
intérêts patronaux à tel point que la FSU, Solidaires et la CGT
ont refusé d'y participer.
II) L'éducation
n'est pas un cas à part.
Elle est touchée par les
politiques menées sur plusieurs plans :
Des économies
immédiates.
Les salaires resteront
gelés jusqu'en 2017. Les économies sur les postes restent un
élément central. La promesse des 54 000 postes en 2012, déjà
insuffisants par rapport à la hausse démographique, ne sera pas
tenue. Pour cela il faudrait encore recruter 30 000 enseignants en
deux ans. Or la crise du recrutement, organisé par la réforme des
concours, aboutit à 20 % de postes non pourvus dans le second
degré, et 750 dans le premier degré. La conséquence est connue :
des classes sans prof, et de plus en plus de contrats précaires pour
boucher les trous. La réforme des rythmes scolaires, combattue par
les enseignants, les parents, et les animateurs, a vocation a
réaliser des économies en reportant sur les communes une partie des
frais d'éducation de leurs élèves, renforçant les inégalités.
L'intensification du
travail.
Les nouveaux décrets sur
les statuts pèsent sur l'intensification du travail des enseignants,
avec de nouvelles missions obligatoires en dehors des heures de
cours, et une mise en concurrence des collègues dans l'institution
de hiérarchies intermédiaires (coordinateurs de toute sorte avec
primes à la clé). Elle instaure une flexibilité du temps de
travail notamment pour les remplaçants. Par ailleurs la réforme
territoriale, cadrée par la volonté affichée de 18 milliards
d'économies, va accentuer la pression sur les agents ATTEE [adjoints techniques territoriaux des établissements d'enseignement en charge de tâches de restauration, maintenance, hébergement, etc.] et leur
charge de travail.
La soumission de
l'éducation aux entreprises
La conférence sociale de
juillet a placé le rapprochement école-entreprises au cœur de sa
politique de « redressement » économique. Valls a donc
annoncé une accélération dans l'adaptation de l'école aux besoins
des entreprises face à la crise. C'est dans ce cadre qu'il a
présenté le parcours individuel d'orientation mis en place dès la
classe de 5ème, en association avec les acteurs économiques. Pour
Valls, l'école au service des entreprises, c'est aussi l'objectif de
développer l'apprentissage avec 1000 euros par apprentis offerts aux
entreprises en guise d'incitation. La réforme du collège qui se
profile s'inscrit dans cette logique : en finir avec le collège
unique, et mettre en place dès le plus jeune âges des parcours
différenciés, une division de plus en plus précoce entre formation
professionnelle et formation générale. L'austérité dans
l'éducation c'est aussi cela : ne pas dépenser d'argent pour
éduquer les enfants les moins favorisés, quand on peut les faire
travailler pour une bouchée de pain. Enfin, le nouveau socle commun,
maintient l'essentiel pour le patronat : une logique de
validation de compétences, au service de l'employabilité des
jeunes, et en concurrence avec les diplômes nationaux et
qualifiants.
Encadrement moral de
la jeunesse.
L'organisation même du
système scolaire renforce la mise en concurrence des élèves entre
eux à travers la sélection et l'orientation. L'individualisation
des difficultés, dès le primaire, alors que les RASED [Réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté] ont été
démantelés et que le nombre réel d'élèves par classe ne cesse
d'augmenter, fabrique un sentiment collectif que les dons, les
talents et le mérite de chacun sont les moteurs naturels de la
société. Cette situation concrète, qui n'a rien de naturelle mais
est le résultat de choix politiques, joue un rôle idéologique dans
l'intégration d'un système de compétition et de concurrence dans
les consciences collectives. A cela s'ajoute une volonté de formater
explicitement la jeunesse à travers l'enseignement moral, la
référence à des attitudes comme l'esprit d'initiative et l'envie
d'entreprendre, notamment dans le nouveau socle commun [1].
III) 2014 :
une rentrée scolaire chaotique.
La sous-estimation,
organisée par les rectorats, de la hausse démographique produit des
dépassements de seuils du nombre d'élèves par classe, une forte
pression sur les heures sup, des créations en urgence de classe sans
réels moyens nécessaires, des élèves qui ne pourront s'inscrire
dans l'établissement de leur secteurs. De nombreux postes sont
laissés vacants par le non recrutement aux concours, la précarité
s'en trouve développée et s'approfondit. Des stagiaires seront affectés dans
des académies différentes de leur lieux d'inscription à
l'université. La généralisation des rythmes scolaires va
généraliser les galères qu'ont connues les premiers touchés. La
mise en place de la réforme de l'éducation prioritaire et d'outils
de contrôle administratif comme les conseils école-collège rendent
encore plus insupportable le manque structurel de moyens. La pression
du manque de moyens s'exerce aussi sur les agents territoriaux et
administratifs.
Ne relâchons pas la
pression.
Les professeurs des
académies de Versailles et de Créteil ont eu raison de se battre
cet hiver contre cette pénurie de moyens notamment dans les zones
les plus défavorisées. Les instits de Paris et d'ailleurs ont eu
raison de se battre contre l'application de la réforme des rythmes.
Dans les deux cas les mobilisations ont d'ailleurs obtenu le soutien
actif et massif de nombreux parents. Enfin les lycéens qui ont
bloqué leurs établissements à l'automne et manifesté contre les
expulsions de leurs camarades sans papiers ont démontré que le
gouvernement n'avait pas gagné la partie.
La nomination de
N.Vallaud-Belkacem a provoqué un tollé de la droite réactionnaire,
lui reprochant ses positions officielles en faveur de l'égalité
homme-femme. Nous reprochons au contraire à la nouvelle ministre
d'avoir soutenu l'abandon des ABCD de l'égalité, en tant que
ministre du gouvernement. Nous ne laisserons pas la rue et la
contestation à l'extrême droite et aux réactionnaires des JRE [Journées de retrait de l'école] et
consorts. Il faudra les combattre dans l'unité la plus large et sans
états d'âme. Cependant, il ne s'agit pas de défendre la ministre.
Il est d'autant plus nécessaire de combattre résolument le
gouvernement et sa politique.
Des conditions de
rentrée au vote du budget, une même bataille.
Les salariés de l'Education, et les
élèves, n'ont pas rendu les armes. Ce secteur reste
réactif et chaque année des batailles se mènent mais elles n'ont
pu dépasser le stade des réponses au coups par coup, des
mobilisations en réaction à une situation locale. Il manque aux
mobilisations une perspective d'ensemble. Les mobilisations contre
les rythmes ville par ville en sont un exemple alors qu'il aurait
fallu une mobilisation de toutes et tous contre la réforme. Les
directions syndicales au niveau national en portent une part
importante de responsabilité. Cette année les élections
professionnelles risquent d'alimenter leurs réflexes boutiquiers mais cela ne doit pas nous empêcher
d'organiser au maximum les bagarres contre les conditions de travail
et d'étude dès la rentrée et faire entendre les revendications des
personnels. Cela doit permettre de lier les problèmes concrets et la
perspective de mettre en échec à l'automne le budget 2015, qui
s'annonce être un budget de combat contre les salariés, l'éducation
et la jeunesse, porteur d'une rentrée 2015 pire que celle-ci.
Université d'été du NPA, commission Education Nationale du NPA
[1] "référence à des attitudes comme l'esprit d'initiative et l'envie
d'entreprendre, notamment dans le nouveau socle commun" : attention au trompe-l'oeil de ces valeurs à première vue généreuses et tout à fait intégrables dans une démarche scolaire et pédagogique de gauche (sans guillemets). Ne confondons pas, d'une part, ce qui dans les pratiques d'apprentissage et d'expérimentation mises en oeuvre avec les élèves sollicite évidemment initiative et envie d'entreprendre dans une dynamique de croisement de l'individuel et du collectif s'enrichissant mutuellement et, d'autre part, l'idéologie "entrepeunariale", en clair : patronale, du dépassement de soi individualiste qui sous-tend les réformes de droite et de gauche de l'Education Nationale. Combinées à l'austérité qui handicape tout projet d'"école pour tous", ces réformes tendent à acclimater l'idée que ces qualités "d'initiative et d'entreprise" doivent orienter "naturellement" les élèves vers des parcours diversifiés et, in fine, vers des insertions sociales également diversifiées. Le tout permettant la reproduction et la légitimation scolaire des inégalités sociales et la structuration de classe de la société "réellement" existante défendue par l'équipe Hollande-Valls-Gattaz.
_____________________
Communiqué des personnels du lycée Guy de Maupassant de Colombes
Suite à la pré-rentrée, les équipes du lycée Maupassant ont constaté qu’il était impossible d’assurer le début des cours dès le 4 septembre dans des conditions acceptables pour les élèves. En effet, de multiples manques et dysfonctionnements ont été rapidement relevés.
D’abord, dans plusieurs classes les horaires officiels ne sont pas respectés ; certaines matières ont même parfois été oubliées dans l’emploi du temps. De nombreux élèves ne peuvent pas bénéficier des enseignements choisis (spécialités terminale, enseignements d’exploration, sections européennes, options...).
Les restrictions de moyens (heures d’enseignement) ont conduit à un certain nombre de problèmes. D’une part, les heures d’accompagnement personnalisé ont quasiment disparu alors que la réforme du lycée prévoit qu’elles sont obligatoires et font partie intégrante des enseignements dus aux élèves. D’autre part, la volonté nouvelle d’augmenter les effectifs par classe a rendu exceptionnelle la possibilité pour nos élèves ayant échoué au baccalauréat en juin dernier de redoubler dans notre lycée (par exemple en ES, sur 17 élèves ayant échoué à l’examen en juin dernier, un seul a été admis à redoubler dans notre lycée !). Le Directeur académique des services de l’éducation nationale (DASEN) avait affirmé que nous n’accueillerions pas plus de 360 élèves en seconde alors que nos effectifs réels de la rentrée atteignent 390 élèves. Les contraintes liées aux économies budgétaires et à l’empilement des réformes conduisent à des emplois du temps de plus en plus compliqués où les élèves ont souvent cours de 8 à 18h – nouveauté pour le lycée.
Suite à la mobilisation de la communauté éducative (grève massive des personnels, pétition de soutien des parents d’élèves transmise à l’Inspection d’Académie, happening « profs en slip » à St Lazare ...) en janvier-février 2014, le Ministre M. Vincent Peillon avait assuré que nous ferions la rentrée 2014 dans les mêmes conditions qu’en 2013, étant donné que nous relevions de l’éducation prioritaire. Nous avions donc transmis une pétition signée par l’ensemble des collègues signalant que nous ne ferions pas la rentrée si les conditions d’enseignement de l’année dernière n’étaient pas remplies :
D’abord, dans plusieurs classes les horaires officiels ne sont pas respectés ; certaines matières ont même parfois été oubliées dans l’emploi du temps. De nombreux élèves ne peuvent pas bénéficier des enseignements choisis (spécialités terminale, enseignements d’exploration, sections européennes, options...).
Les restrictions de moyens (heures d’enseignement) ont conduit à un certain nombre de problèmes. D’une part, les heures d’accompagnement personnalisé ont quasiment disparu alors que la réforme du lycée prévoit qu’elles sont obligatoires et font partie intégrante des enseignements dus aux élèves. D’autre part, la volonté nouvelle d’augmenter les effectifs par classe a rendu exceptionnelle la possibilité pour nos élèves ayant échoué au baccalauréat en juin dernier de redoubler dans notre lycée (par exemple en ES, sur 17 élèves ayant échoué à l’examen en juin dernier, un seul a été admis à redoubler dans notre lycée !). Le Directeur académique des services de l’éducation nationale (DASEN) avait affirmé que nous n’accueillerions pas plus de 360 élèves en seconde alors que nos effectifs réels de la rentrée atteignent 390 élèves. Les contraintes liées aux économies budgétaires et à l’empilement des réformes conduisent à des emplois du temps de plus en plus compliqués où les élèves ont souvent cours de 8 à 18h – nouveauté pour le lycée.
Suite à la mobilisation de la communauté éducative (grève massive des personnels, pétition de soutien des parents d’élèves transmise à l’Inspection d’Académie, happening « profs en slip » à St Lazare ...) en janvier-février 2014, le Ministre M. Vincent Peillon avait assuré que nous ferions la rentrée 2014 dans les mêmes conditions qu’en 2013, étant donné que nous relevions de l’éducation prioritaire. Nous avions donc transmis une pétition signée par l’ensemble des collègues signalant que nous ne ferions pas la rentrée si les conditions d’enseignement de l’année dernière n’étaient pas remplies :
- Moins de 30 élèves par classe.
- Conservation de tous nos dédoublements et travaux en groupes réduits.
- Maintien de l’accompagnement personnalisé.
Les personnels du lycée Guy de Maupassant de Colombes soutenus par les sections syndicales CGT SNES-FSU et SUD
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