Projet de loi sur le droit au séjour des étrangers : l’assignation à résidence en plus de la rétention administrative ?
TRIBUNE
A l’abri des regards et peu connue de l’opinion publique, la rétention
administrative s’est, peu à peu, banalisée. Le nombre de places dans les
centres de rétention a doublé en une décennie, passant de 969, en 2004,
à plus de 1 800. Chaque année, la France enferme plus de 40
000 personnes dans ces «prisons» qui, nous dit-on, n’en sont pas, avec
pourtant, leur lot de murs et barbelés, sas, verrous et portes closes,
caméras de surveillance et cellules d’isolement. Alors que la rétention
administrative devait, sous cette majorité, «redevenir l’exception»,
elle constitue toujours l’instrument majeur d’une politique
d’éloignement violente et ravageuse. Pour les personnes étrangères,
enfermées au seul motif qu’elles ne disposent pas des bons papiers, elle
symbolise des lieux d’injustice et de désespoir. Cliquer ici
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Pas plus que sous Sarkozy, ces faits ne sont des erreurs ou des
bavures. Ils sont le recours démagogique des gouvernements incapables ou
impuissants à résoudre les vrais problèmes et qui, pour brouiller les
cartes, inventent des responsables, les immigrés, les Roms, les
sans-papiers. La courbe du chômage n’est pas inversée malgré les
promesses à répétition de Hollande, la croissance est quasiment nulle et
le pouvoir d’achat en berne. Raison de plus, estiment les gouvernants à
la vue courte, pour mettre en avant ceux qui n’y sont pour rien en
créant de toute pièces des boucs émissaires. Qui peut penser que les 80
ou 90 000 € gaspillés dans l’expulsion des quatre parents et des quatre
enfants Babayan et Topalli améliorent si peu que ce soit le sort de
quelqu’un en France ? Cliquer ici
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