Sciences en marche : le départ de Montpellier. Voir la vidéo ci-dessous ....................................................>>>>>>>>>>>>>>>>
...Marchons [pédalons], mais pour que ça marche, allons jusqu’au bout et
demandons des interventions de fond sur ce qui a produit la situation
actuelle de l’enseignement supérieur et de la recherche (Sauvons L'Université !)
A lire ci-dessous A NOTRE AVIS
Le
départ s'est bien effectué à 10 h de l’esplanade Charles de Gaulle à
Montpellier et la colonne, constituée de 200 chercheurs cyclistes, s'est
dirigée sur l'avenue de Nîmes, jusqu’au rond-point de Castelnau-le-Lez
(photos), l'objectif étant de rejoindre la mairie de St Aunès puis Baillargues avant la pause déjeuner, prévue à St-Génies-des-Mourgues. Cliquer ici
Pourquoi l’association Sauvons L’Université apporte-t-elle aujourd’hui son soutien à l’initiative "Sciences en marche" ?
Pour trois raisons majeures : parce qu’il est fondamental de dénoncer la crise de l’emploi scientifique ; parce qu’il est plus que jamais d’actualité de pointer les déséquilibres dans les attributions budgétaires (balance entre crédits récurrents et crédits sur projets, place des agences nationales telles que l’ANR [Agence Nationale de la Recherche] ou l’ex-AERES [Agence d'Evaluation de la Recherche dans l'Enseignement Supérieur] dans leurs processus d’attribution, poids du Crédit Impôt Recherche) ; parce qu’il est important, enfin, de rappeler dans le débat public le défaut de reconnaissance du métier de chercheur et d’enseignant-chercheur (absence de reconnaissance du doctorat dans le privé, de réévaluation des carrières, de contrôle de l’augmentation exponentielle des primes ad personam).
Il n’en reste pas moins que se contenter d’agir sur le point d’aboutissement de la chaîne, même si c’est le plus visible et celui où « ça fait mal », présente le risque de se tromper de solution ou, au mieux, de déboucher sur des mesures dont l’efficacité sera limitée. On a vu récemment qu’un plan pluri-annuel de création d ‘emplois (car il n’est pas interdit d’appeler ainsi les 1000 emplois ouverts chaque année dans l’enseignement supérieur et la recherche depuis 2013) pouvait se transformer en mesure conjoncturelle permettant de combler les déficits budgétaires des universités : il a suffi pour cela de ne pas pourvoir les postes et d’utiliser l’argent à d’autres dépenses, selon le principe de la fongibilité asymétrique. Il ne s’agit pas là d’une perversion du système, mais bien la révélation de sa logique profonde. De même, les engagements sur la reconnaissance du doctorat pour les emplois du secteur privé font partie des promesses répétées depuis une dizaine d’années. Enfin, on a pu voir ce que devenaient les annonces récentes sur le rééquilibrage des crédits récurrents et des fonds ANR. Sur ces trois points essentiels, ce ne sont pas des mesures de circonstances, ni même des interventions d’urgence, qui suffiront : seul un tournant dans la politique de l’enseignement supérieur et de la recherche, un tournant dont, malheureusement, la loi Fioraso n’est en rien le premier signe, pourrait avoir des effets ! […]
Tant que ne sera pas remise en cause l’existence même de l’ANR qui rend impossible le rétablissement de crédits récurrents à la hauteur souhaitable, on se paiera de mots en parlant de rééquilibrage entre crédits sur projet et crédits récurrents.
Alors, marchons, certes, mais pour ce que ça marche, allons jusqu’au bout et demandons des interventions de fond sur ce qui a produit la situation actuelle de l’enseignement supérieur et de la recherche. SLU apporte donc son soutien à l’initiative de « Sciences en marche » mais tient à rappeler que pour que les sciences, leur enseignement, leur pratique, la recherche aillent de l’avant, il est crucial de rompre clairement avec ce qui domine l’organisation de la recherche depuis une quinzaine d’années au moins et qui a trouvé son accomplissement dans une série d’interventions réglementaires ou législatives successives, allant du Pacte pour la Recherche de 2006 à la loi Fioraso de 2013 en passant par la loi LRU de 2007 et les réformes internes du CNRS (création des instituts). Autant dire que le chemin emprunté par trois gouvernements successifs est directement responsable des problèmes actuels de l’enseignement supérieur et de la recherche. Réfléchir, réfléchir collectivement, démocratiquement – et non dans le cadre factice d’« assises » sous contrôle – sur le rôle que doivent jouer la science et les chercheurs dans la société peut être une manière de mesurer toute l’étendue de ces réformes destructrices.
Le texte complet est à lire ici
A NOTRE AVIS
Science En Marche est une initiative atypique qui a le mérite de relancer la mobilisation des salariéEs du service public d'enseignement supérieur et de recherche, un secteur assommé par 10 années de réformes libérales destructrices.
Cependant, certains aspects du texte d'appel comme l'utilitarisme économique de la recherche, la méconnaissance des universités, l'absence de mesures d'urgence pour lutter contre la précarité et le refus de remettre en cause le gachis des dizaines de milliards d'euros de cadeaux aux entreprises privées (comme le CIR, le CICE, le Pacte de Responsabilité) ont rendu compliqué l'implication des organisations syndicales et des collectifs de précaires.
D'un autre côté, c'est un défi qui est lancé aux militantEs de la lutte des classes pour donner à cette marche un réel aspect revendicatif, progressiste et pousser à la radicalisation et à l'autoorganisation de la mobilisation au cours des nombreuses assemblées générales du parcours.
C'est toutes et tous ensemble, en ne lâchant rien, qu'on pourra infliger une défaite au gouvernement Valls II, version ultralibérale. L'actuelle secrétaire d'état à l'ESR, G. Fioraso, ne fait que poursuivre les politiques des précédents gouvernements pour casser les missions de service public des facs et des labos de recherche et les soumettre toujours plus aux intérêts du “marché”.
FIORASO, DÉGAGE!
Texte et photos de Romain pour le NPA 34
Texte et photos de Romain pour le NPA 34
Suite du reportage photo
A lire aussi
[…] On commence à comprendre l’astuce sémantique gouvernementale: parler en
«postes autorisés» et non en postes «pourvus» que les Universités
peuvent rémunérer puisqu’elles sont désormais en charge des salaires. Le
problème, c’est que les postes «autorisés» ne sont que du papier, les
personnels qui font vraiment des cours, des examens, organisent
l’enseignement et effectuent de la recherche, ou les tâches
administratives et d’entretien, ce sont les postes «pourvus et payés».
Or, l’écart grandit entre les deux. Ainsi, en 2013, si 3.067 postes ont
été «autorisés», seuls 2.437 ont été «pourvus et financés». Pourquoi ?
Tout simplement parce que l’Etat ne transfère pas aux Universités
l’exact équivalent des salaires. Sauf que c’est toujours en moins,
jamais en plus. Du coup, pour éviter de se trouver en déficit, les
Universités ne recrutent pas tous les postes «autorisés». Un peu gênée,
Geneviève Fioraso en arrive à argumenter en retraite: la situation» aurait été pire» sans ces créations de postes. […]
Lors d’un reportage récent à Montpellier,
la présidente de l’Université Paul Valéry, Anne Fraïsse, m’avait
confirmé cette pratique… au point que, énervée de devoir répondre à un
questionnaire du ministère lui demandant à quels emplois avaient été
attribués les «postes Fioraso», elle avait répondu que ces emplois «n’existaient pas».
Autrement dit, la diminution du nombre d’Universités en déficit ne
provient absolument pas de l’amélioration de leur financement mais de la
compression des dépenses et d’abord par le gel de postes et la
diminution des heures de cours complémentaires. […]
L’aspiration de postes par les nouvelles structures de gouvernance (les
COMUE [Communautés d'Universités et Etablissements : pour en savoir plus], les «équipes présidentielles» qui s’étoffent, la gabegie de com'
générée par les appels d’offres IDEX [Initiatives d’excellence : pour en savoir plus]) et par les nouvelles fonctions
administratives des Universités, aggrave le déficit de postes en
situation d’enseignement réel. Cliquer ici
Et aussi
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NPA 34, NPA