Aporie* à la Charlie : ils sont morts... mais ils auraient tapé à grands coups de crayon rigolards ...
... contre la tétanisation de l'esprit critique et libre par la terrible émotion du moment (et son exploitation politique et médiatique. Et commerciale !) !
Après la tristesse et l’émotion suscitées par l’attentat contre
Charlie Hebdo, il faut se rendre à l’évidence : l’attentat nous a déjà
presque tous rendus cons.
L’attentat contre Charlie Hebdo tourne en boucle sur BFM TV. Normalement plus une actu est partout dans les médias, moins on en a grand chose à foutre. On change de gouvernement, la Bourse se casse la gueule : on continuera à aller boire des coups le soir et déconner de la même manière.
Pourtant sur ce coup là, avec l’attentat, on est en plein dedans. Pas parce que les tueurs ont abandonné leur caisse à deux rues de StreetPress. Pas parce qu’on s’est tapé la tête contre le mur de tristesse quand on appris la nouvelle. Mais parce que l’attentat a déjà commencé à nous rendre cons, dans notre vie de tous les jours ou ici chez StreetPress. Voilà pourquoi :
Quelques heures après l’attentat, l’équipe de StreetPress débat : doit-on sortir demain, comme prévu, notre reportage dans la mosquée de Drancy avec l’Imam chouchou des médias ? On décide de reporter l’article à la semaine prochaine.
On réfléchit à plusieurs articles sur les musulmans de France, mais finalement, on se dit que ça serait tomber dans le panneau que de les mêler à l’actu du jour.
On a bien envie de parler des blogueurs qui expliquent que l’attentat est une conspiration, mais attendons un peu, ce serait donner trop d’importance aux extrémistes qui profitent de ce genre d’épisodes pour gonfler leurs rangs.
Peut-on écrire qu’on était au départ des lecteurs de Charlie Hebdo mais que certains d’entre nous ne se retrouvait plus, depuis plusieurs années, dans la nouvelle ligne du journal ? Pas évident non plus. Cliquer ici
* Aporie : Impasse logique par incompatibilité des termes en jeu. Exemple : que des dessinateurs ... morts puissent jouer férocement du crayon pour dénoncer l'exploitation politique et médiatique (et commerciale) de ...leur mort !
Jumeaux frères ennemis...
Les tueurs avaient à peine fini leur crapulerie que les islamophobes pointaient leur museau...
Mercredi matin, Mourad, 18 ans, était en cours avec ses potes de lycée à
Charleville-Mézières, pendant que se déroulait le carnage à Charlie
Hebdo. Mais sur les réseaux sociaux, son nom était jeté en pâture.
« C’est complètement fou ! Comment il aurait pu descendre à Paris, commettre un attentat à 11h30 et revenir dans l’heure au lycée, à Charleville-Mézières ! »
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