Travaux, en classe, de recherche d'après-visite ministérielle sur les mots et les choses* : Mascarade...
Une mascarade est au sens propre une réunion de gens masqués et déguisés. Par extension, le mot mascarade signifie également un déguisement ou un accoutrement bizarre et ridicule. Ce terme, utilisé de façon figurée, signifie une action hypocrite relevant d'une mise en scène trompeuse.
HISTOIRE
Une
partie de l'équipe éducative du lycée Victor-Hugo s'est senti trahie
lors du déplacement de Manuel Valls et Najat Vallaud-Belkacem la semaine
dernière.
Elle raconte : «L’administration a fait chanter la Marseillaise à des élèves triés sur le volet. Ils ont carrément été dispensés de bac blanc pour répéter ! Le jour J, il y avait des flics dans la salle des profs soi-disant pour des raisons de sécurité. C’était évidemment pour empêcher toute protestation…» Une partie des profs voulaient interpeller les ministres sur l’avenir encore flou des lycées classés ZEP. Si une réforme est en cours concernant les collèges et écoles difficiles, qui passent sous l’appellation REP à la rentrée, aucune annonce précise n’a encore été faite concernant les lycées, entretenant un climat d’inquiétude au sein des équipes. Beaucoup craignent l’éviction de leur lycée du dispositif, et donc la suppression des moyens supplémentaires accordés. Cliquer ici
* Note du blog : simple clin d'oeil à Michel Foucault qui publia en 1966 Les Mots et les Choses (une archéologie des sciences humaines)
[…] Dix des douze collèges dont viennent les lycéens de Victor-Hugo sont en
REP, voire REP + (réseaux d'éducation prioritaire). Et 65% des élèves
viennent de familles classées dans la catégorie socioprofessionnelle "ouvriers et inactifs" (contre 25% en moyenne nationale). « Ici, la majorité des élèves sont arabes, la mixité n’existe pas, il n’y a que des commerces hallal, décrit l’un d’eux. La
pauvreté est omniprésente, les familles se tassent dans de tout petits
appartements et les enfants n’ont quasiment aucune chance de s’en sortir
mieux que leurs parents. » […]
« […] pourquoi un gouvernement qui dit tout miser sur
l’éducation veut sortir de ZEP un lycée qui se trouve dans un ghetto,
alors que lui-même parle d’apartheid ». […]
Les parents et enseignants de collèges REP +, venus protester sur le
parvis de la gare contre le redécoupage des zones d’éducation
prioritaire dans le département, se sont retrouvés cachés derrière un
cordon de bus de la RTM (Régie des transports marseillais). Quant aux
personnels grévistes du lycée, qui ont tenté avant l'arrivée des
ministres de déployer une banderole réclamant des moyens pour les ZEP,
ils ont été immédiatement repoussés par des policiers.
Selon plusieurs témoignages, une enseignante qui a tenté d’ouvrir les fenêtres se serait même vue menacer de garde à vue. « On aurait aimé leur montrer des classes au travail, la réalité d’une ZEP, pas cette mise en scène avec des élèves chantant la Marseillaise ! », s’exclame ce fonctionnaire. Une enseignante de français dit avoir quant à elle vu pleurer « certains profs qui portent le lycée à bout de bras depuis des années ». […]
« Sortir quelques élèves du lot pour leur permettre d’accéder à un parcours d’excellence, ça permet de rééquilibrer les inégalités sociales, c’est formidable, dit une enseignante. Mais ne voir qu’eux, c’est très méprisant à l’égard des autres élèves. Mes "Seconde" étaient hyper en colère. Ils m’ont dit "On n’est pas des animaux". » « On a voulu donner une certaine image de la ZEP », dit un autre enseignant. Une lycéenne nuance : « Les élèves qui font partie des Cordées de la réussite ne sont pas forcément de bons élèves, ils n’ont pas tous des notes de fou. Ça vise justement à les aider dans le supérieur. » […]
« On m’avait demandé d’expliquer en quoi le lycée m’avait portée vers l’admissibilité à Sciences-Po et dit que le reste (concernant les moyens en ZEP, ndlr) était hors de propos, mais je n’avais pas envie de prendre le thé avec Valls alors que des camarades manifestaient dehors », explique la jeune fille qui, comme beaucoup de lycéens, a « mal vécu » cette visite. « J’ai réalisé la distance qu’il y a entre nous et eux », confie également notre étudiant en BTS, qui dit avoir été « dégoûté de la politique ». « Ils ont donné exactement l’image de la politique qu’il ne faut pas donner », conclut, amère, une prof.
L'intégralité de l'article sur le site de Mediapart (accès réservé aux abonnés)
NPA 34, NPA
Mascarade marseillaise, l'envers du décor
Enseignants manifestants de Victor Hugo "évacués" par la police pour qu'ils ne "gênent" pas la visite ministérielle...
Extrait de la vidéo de l'article de Mediapart
Parfois le socialiste tombe de lui-même le masque...
Cliquer ici
En plus anecdotique mais quand même...
Parfois le socialiste tombe de lui-même le masque...
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En plus anecdotique mais quand même...
La secrétaire d'État à l'enseignement supérieur et à la recherche,
Geneviève Fioraso, s'est inventé une maîtrise d'économie qu'elle n'a en
réalité jamais obtenue. Elle n'a même jamais suivi aucun cursus dans
cette matière, contrairement à tout ce que racontent ses biographies
officielles qu'elle n'a jamais pris soin de corriger. […]
Il n'est heureusement nul besoin d'avoir fait des études pour être
ministre, mais il n'est pas non plus nécessaire de mentir sur son CV. […]
Dans le milieu universitaire, les interrogations sur le cursus suivi par
Geneviève Fioraso ont commencé à se faire jour il y a plusieurs mois.
À la nomination de Najat Vallaud-Belkacem à la tête du grand ministère
regroupant éducation nationale, enseignement supérieur et recherche,
l’université d’Amiens aurait souhaité communiquer sur le fait que les
deux ministres en charge de l’enseignement supérieur et de la recherche
étaient issues de ses rangs, puisque la jeune ministre a fait une partie
de ses études à Amiens. Pourtant, après vérification, l’université ne
peut que constater que Geneviève Fioraso n’a pas obtenu ses maîtrises à
Amiens et renonce donc à ce petit coup de pub. […]
Selon nos informations, la secrétaire d’État devrait, pour des raisons
de santé, quitter le gouvernement dans les semaines à venir. Sans doute
au lendemain des départementales, comme le lui a demandé François
Hollande. Ce nouveau mensonge d’un membre du gouvernement, qui surgit quelques semaines après nos révélations concernant son incroyable conflit d'intérêts dans le domaine des nanotechnologies, pourrait néanmoins contrarier ce calendrier. Cliquer ici (article réservé aux abonnés de Mediapart)
Note : sur le conflit d'intérêt concernant les nanotechnologies, Mediapart publiait le 12 décembre dernier un article titré "Recherche: le pont d'or fait aux nanotechnologies met Fioraso sur la sellette" et introduit par ces lignes : "Alors que les universités et la recherche crient famine, Bercy a décidé d'accorder 274 millions d'euros à un programme de recherche et développement sur les nanotechnologies à Grenoble. Or ce programme intéresse directement l'actuelle secrétaire d'Etat à l'enseignement supérieur, Geneviève Fioraso, et son compagnon, haut cadre au CEA." Cliquer ici (accès réservé aux abonnés)
Note : sur le conflit d'intérêt concernant les nanotechnologies, Mediapart publiait le 12 décembre dernier un article titré "Recherche: le pont d'or fait aux nanotechnologies met Fioraso sur la sellette" et introduit par ces lignes : "Alors que les universités et la recherche crient famine, Bercy a décidé d'accorder 274 millions d'euros à un programme de recherche et développement sur les nanotechnologies à Grenoble. Or ce programme intéresse directement l'actuelle secrétaire d'Etat à l'enseignement supérieur, Geneviève Fioraso, et son compagnon, haut cadre au CEA." Cliquer ici (accès réservé aux abonnés)
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