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Adopter la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires ?


 Bretagne. Le Front de Gauche empêtré dans la défense tétanisée d'une unité de LA république postulée menacée de mort par l'expression des "différences" !

[A lire ci-dessous A notre avis : pour la Charte des Langues régionales, contre le chauvinisme républicaniste ! ]

Publié par bretagne-info.org. Le Front de Gauche (FdG) et une de ses principales composantes le Parti de Gauche (PG) se sont souvent illustrés par une frilosité certaine à l’endroit des revendications linguistiques ou territoriales, et ce, singulièrement en Bretagne.

Tout étant justifié par le bréviaire républicain qui interdirait d’affirmer, de penser que la France est un état plurinational. Le sujet politique c’est le peuple français, un point c’est tout. La république a tout de même inventé les droits de l’homme et les a exportées notamment lors des guerres coloniales ! Impossible pour beaucoup d’adhérents de ces deux formations de penser dans un autre cadre. Le peuple Breton ça n’existe pas ! 


Surtout ne lui donnons pas la parole par ce qu’il n’existe pas… Les langues de l’hexagone sont mal en point mais continuent d’exister alors n’accordons aucun droit à leurs locuteurs… et combattons main dans la main avec le Front National l’éventuelle et très symbolique ratification de la Charte Européenne des langues minoritaires.

C’est ce que l’on peut comprendre de la dernière déclaration du brittophobe obsessionel Jean-Luc Mélenchon porte parole du Front de Gauche et secrétaire du PG à lire ici et à comparer avec celle du militant d’extrème-droite Florian Phillipot.

Jusque là le FdG et le PG en Bretagne , déjà bien isolés et ayant bien du mal à faire croire que leur attelage fonctionne, le PCF (principale composante du FdG) collaborant avec le PS dans tous les exécutifs en Bretagne, se faisait plutôt taiseux sur tous ces sujets, histoire de ne pas se mettre tous le monde à dos. Cliquer ici

La position du NPA sur les langues régionales

Cette position fut défendue par son candidat Philippe Poutou à la présidentielle de 2012 , en particulier (mais pas seulement) pour l'Occitan


A notre avis : pour la Charte des Langues régionales, contre le chauvinisme républicaniste !

Sur ce sujet des langues régionales ou minoritaires, comme sur bien d'autres (la laïcité, l'immigration), il est important de déjouer les stigmatisations menées sous l'enseigne du "ne pas faire le jeu de l'ennemi "communautariste" (version islamiste ou régionaliste) ou d'une pression migratoire à rejeter car menaçant la nation : en l'occurrence, à propos de la Charte des Langues Régionales, la proposition de la signer étant portée par Hollande et le PS, il y aurait là, dans la lecture qu'en fait un Mélenchon, une contribution à la déconstruction de la République "une et indivisible" par les identités régionales, en quelque sorte par le bas, complétant paradoxalement sa déconstruction "par le haut",  autour de la dérégulation marchande, anti-identitaire, elle, de l'UE. D'où l'injonction faite, plus ou moins implicitement, à tout antilibéral, qui plus est à tout anticapitaliste, de s'y opposer. Cette vision mécaniquement binaire, articulée à une conception de la République niant (ou relativisant) sa dimension capitaliste, induit le piège d'une véritable impasse politique : celle d'une alternative à être avec le PS ou, in fine, en convergence avec la droite ou le FN ! Au nom, sous le vernis républicain, d'une conception "grand-nationaliste" de la lutte contre le régionalisme supposé inhérent au développement des langues "d'ici" autres que le français.

Il existe pourtant une alternative à cette alternative totalement biaisée : la défense des droits territoriaux hors (contre) toute problématique libérale (métropoles et régions à la sauce vallsienne) ou franchouillarde, centrée sur la reconnaissance des cultures des peuples, au premier chef celle de leurs langues, y compris dans le cadre des Etats s'étant imposés en nation "unique"-centralisatrice. Avec, à la clé, le cas échéant, la reconnaissance du droit des peuples à l'autodétermination "nationale/nationalitaire". 

Tel est le cadre, certes non suffisant, mais nécessaire à la promotion de l'alternative anticapitaliste (et, aussi surprenant que cela puisse paraître aux républicanistes chauvins ou universalisant ... leur nation, internationaliste) telle que la conçoit le NPA et qui l'amène à soutenir dans l'Etat espagnol, pour ne prendre que cet exemple, les mobilisations en Catalogne ou au Pays Basque sur "les droits à décider" (lire ici). 

Voilà l'arrière-plan général qui l'amène aussi à soutenir la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. Tout en luttant contre les orientations politiques des Hollande et Valls (1), Sarkozy et Le Pen, contre celles de l'Union Européenne. Voilà enfin ce qui constitue un point de divergence majeur avec le PG et Mélenchon et de fait avec l'ensemble des composantes du FdG.

Antoine

(1) Complexité supplémentaire, qui donne à voir, si l'on peut dire, l'envers de la médaille "signature de la Charte" par Hollande et Valls, leur réforme des collèges organise, sous leur habituel enfumage et double jeu, la régression de l'enseignement des langues régionales. Ce qui est dénoncé par nombre d'associations attachées à cet enseignement : "Nous refusons que l'enseignement des langues régionales disparaisse en tant que discipline avec la réforme du collège et demandons le maintien et l'amélioration des conditions de cet enseignement." Voir la pétition Maintien et développement de l’enseignement des langues régionales au collège
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