... une com' presse impuissante à contenir l'hémorragie politique !
Sur la question des réfugiéEs il propose de répartir « l'effort », mais en visant à développer au plus près des pays de départ, des camps de réfugiéEs pour limiter l'exode. Une posture humanitaire qui ne saurait masquer la réalité d'une politique faite de répression, d'expulsions.
Rejetant toute responsabilité des états impérialistes, dont la France, dans cet état du monde, l'essentiel de sa politique repose en fait sur la lutte contre le terrorisme en France avec le maintien de Vigipirate, la loi sur le renseignement, etc. En annonçant des vols de reconnaissance au dessus de la Syrie, il envisage même de renforcer la politique guerrière de la France, en plus de l'intervention en Irak et dans divers pays d'Afrique.
Il ne suffit pas de dénoncer de façon générale la politique
gouvernementale, il faut aussi partir des conséquences concrètes de
cette politique en matière de salaires, de conditions de travail. Et
dans le même temps se dégager de tout accompagnement de cette politique
en refusant toute participation au « dialogue social », habit déjà bien
usé de la collaboration de classes. Cliquer ici
Lundi lors de sa conférence de presse, Hollande a
affiché son hypocrisie et son cynisme face à la crise des migrants en
posant au chef de guerre pour tenter de reprendre l'initiative, ici et
vis-à-vis de Merkel.
Hypocrite et cynique, il ne fait
rien d'autre pour les réfugiéEs que d'appliquer les décisions de la
Commission européenne de répartir 120 000 réfugiéEs entre les États
membres, soit 24 000 en France sur deux ans. « C’est l’honneur de la France que d’avoir toujours accueilli les persécutés »,
a-t-il osé déclarer.
Comparé aux 20 000 arrivés sur ce seul week-end en
Allemagne, l'effort est pour le moins limité quand on sait qu’il y a 4
millions de réfugiéEs syriens dont 1,8 million en Turquie, plus d’un
million au Liban…
Le président de la République a fait sa rentrée. Un seul mot d'ordre: il agit et fait des « choix ». En creux, on comprend qu'il prépare déjà activement 2017, compétition où il entend se présenter en rempart contre le « repli » et les désordres du monde. [...]
Les réfugiés ? La France en accueillera 24 000 dans les deux ans à venir. Il propose d’accueillir à Paris une « conférence internationale pour les réfugiés », rappelle la proposition franco-allemande d’un « mécanisme obligatoire d’accueil » en Europe – la France refuse de parler de quotas, mais il s’agit bien de cela.
François Hollande embraie sur le chômage. Le « faire diminuer » reste sa priorité. Mais ce ne sera pas en relançant l'activité par la demande, comme le lui demande une partie de sa majorité. Il parie plus que jamais sur le crédit impôt compétitivité emploi (CICE), cette baisse générale des cotisations sociales de 40 milliards d’euros pour les entreprises décidée à l’automne 2012, mesure phare de son quinquennat qui ne figurait pas à son programme de campagne. Le CICE ne sera d’ailleurs pas modifié – comme le PS le lui a pourtant demandé fin juillet. Le chef de l’État laisse quand même la porte ouverte à un « bilan » (souvent promis, toujours reporté) en fin d’année ou l'an prochain.
La réforme du code du travail est aussi confirmée – sans modification de la durée légale du travail, ni suppression du Smic, ni suppression du CDI. Des « garanties », dit-il, qui sont en réalité minimales. Par ailleurs, le chef de l’État confirme une baisse de 2 milliards de l’impôt sur le revenu pour l’année prochaine, cadeau censé rattraper la suppression des heures supplémentaires pour les salariés modestes, intervenue au début du mandat. François Hollande est content de mener « des réformes qui n’ont jamais été faites » : « la baisse du coût du travail de 40 milliards, la réforme du droit du travail, la transition énergétique ».
De la société française, il est assez peu question. Le fameux « esprit du 11-Janvier » est bien convoqué à deux reprises. Mais pour résoudre « l’apartheid social, ethnique, territorial » évoqué par son premier ministre après les attentats de Paris, François Hollande ne propose pas grand-chose. Il annonce une loi sur les discriminations, sans contenu à ce stade. Il rejette même ouvertement le CV anonyme et le récépissé pour les contrôles au faciès – une de ses promesses. La démocratie ? Il n’est plus question d’instaurer la proportionnelle, autre promesse à laquelle tiennent beaucoup les écologistes, juste d'accélérer la procédure parlementaire. Cliquer ici pour accéder à l'intégralité de l'article (réservé aux abonnés)
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[Hollande écarte un élargissement de la redevance audiovisuelle aux "objets connectés" un temps envisagée]
Impôt-gruyère, grevé d’exonérations et d’abattements en tous genres,
profitant d’abord aux plus hauts revenus, l’impôt sur le revenu devait
être réformé, reconstruit, refondé : c’était la promesse-phare de
François Hollande avant 2012. Or depuis, les coups de boutoir n’ont, de
fait, cessé de se multiplier, de sorte que l’impôt sur le revenu joue un
rôle de plus en plus mineur dans le paysage fiscal français, au profit
des impôts indirects, beaucoup plus injustes, dont le poids ne cesse de
croître.
C’est bel et bien ce qui se dessine. [...] Le gouvernement [...] prépare un nouvel allègement de l’impôt sur le revenu. Pour l’instant, nul n’en connaît les modalités précises. S’agira-t-il d’un nouvel aménagement de la décote ? Ou d’un nouvel allègement de la première tranche d’imposition de l’impôt, d’une variation de son taux, d’une modification des tranches de revenus à partir desquelles l’imposition se déclenche ? [...]
Le gouvernement socialiste a totalement échoué dans la mise en place
d’une fiscalité écologique. Car celle-ci exigeait un alourdissement de
la fiscalité sur les carburants les plus polluants. Mais pour que la
hausse de la TVA correspondante – impôt injuste s’il en est – puisse
être supportée par les foyers modestes, encore aurait-il fallu qu’une
véritable refondation de l’impôt sur le revenu intervienne, réduisant
fortement les inégalités, de telle sorte que l’écotaxe soit socialement
supportable, c'est-à-dire compensée par d'autres réformes fortement
redistributives. Or, par conservatisme, la fameuse « révolution fiscale » promise avant 2012 n’a jamais été engagée. Et par contrecoup, l’écotaxe n’y a pas survécu. [...]
C’est bel et bien ce qui se dessine. [...] Le gouvernement [...] prépare un nouvel allègement de l’impôt sur le revenu. Pour l’instant, nul n’en connaît les modalités précises. S’agira-t-il d’un nouvel aménagement de la décote ? Ou d’un nouvel allègement de la première tranche d’imposition de l’impôt, d’une variation de son taux, d’une modification des tranches de revenus à partir desquelles l’imposition se déclenche ? [...]
Dans tous les cas de figure, la philosophie de la réforme fiscale est déjà connue : sous couvert de mesures en faveur des « classes moyennes »,
il s’agira de torpiller un peu plus l’impôt sur le revenu. Or, par
construction, il n’y a que 50 % des Français, les plus favorisés, qui
sont assujettis à l’impôt sur le revenu. Ce sont donc eux, et eux
seulement, qui profiteront du nouveau recul du seul impôt citoyen (et
qui l’est de moins en moins) dont la France s’était dotée. [...]
François Hollande a annoncé en juin dernier que la réforme du prélèvement des impôts à la source « sera engagée dès 2016 pour être pleinement appliquée en 2018 ». [...]
Il s’agit d'un tour de bonneteau. Le chef de l'État réactualise une
promesse de sa campagne présidentielle mais dans un but opposé : ruiner
le consentement à l'impôt et creuser davantage les inégalités. Car le
prélèvement à la source, géré par les entreprises, poussera
inéluctablement à la simplification de l’impôt, à la diminution de
nombre de tranches d’imposition.
La fin de la progressivité de l’impôt à laquelle travaille le gouvernement ainsi que la montée en puissance de la fiscalité indirecte, la plus injuste, sont même clairement assumées par François Hollande. C’est ce qui transparaît de cet coup de chapeau rétrospectif qu’il a aussi donné cette semaine à la politique fiscale inégalitaire conduite par son prédécesseur.
On sait en effet que François Hollande s’est confié à une journaliste du Monde, Françoise Fressoz, pour un livre paru cette semaine (Le stage est fini, Albin Michel). Et lors de cet entretien, le chef de l’État a estimé qu’il avait été « trop loin » en supprimant au début de son quinquennat la hausse de TVA projetée par Nicolas Sarkozy. Et, à la journaliste qui lui demande s’il recommencerait, si c’était à refaire, il apporte la réponse : « Je ne serais pas allé aussi loin, j’aurais gardé l’augmentation de la TVA décidée par Nicolas Sarkozy pour boucler le budget qu’il nous avait laissé », a concédé le chef de l’État.
« J’aurais gardé l’augmentation de la TVA »… Il suffit de se replonger dans le contexte de la campagne présidentielle pour mesurer le cynisme de François Hollande.
De très longue date, la gauche en général et les socialistes en particulier ont toujours dénoncé la TVA, lui reprochant son caractère dégressif et inégalitaire. Et François Hollande lui-même a toujours, avec verve et vivacité, fait siennes ces critiques contre cet impôt injuste. Cela a été vrai du temps où il était premier secrétaire du Parti socialiste, sous le gouvernement de Lionel Jospin. Il a alors souvent pris la parole pour stigmatiser l’impôt inégalitaire qu’est la TVA. [...]
La TVA antisociale devient d'un seul coup... sociale !
Que l’on se souvienne: le 29 janvier 2012, Nicolas Sarkozy, qui
craint d’être battu, sort précipitamment de son chapeau l’idée de faire
un immense cadeau aux patrons en créant un « choc de compétitivité ». Le
dispositif qu’il propose vise à alléger fortement les charges sociales
des employeurs et à financer le dispositif en relevant notamment le taux
normal de TVA de 1,6 point. Par antiphrase, il parle de « TVA
sociale », mais en vérité, il s’agit d’une TVA antisociale : faire un
cadeau sans contrepartie aux entreprises, en le faisant financer par
l’un des impôts les plus injustes.
Dès le lendemain, le 30 janvier 2012, à l’occasion d’une conférence
de presse à Brest, François Hollande tourne en dérision ce dispositif. [...]
À de nombreuses reprises, tout au long de la campagne présidentielle, François Hollande enfonce le clou. Dénonçant le « choc de compétitivité »
que veut organiser Nicolas Sarkozy, il brocarde la hausse de la TVA,
qui a été votée par le Parlement et qui doit entrer en vigueur seulement
le 1er octobre suivant. La TVA est ainsi l’objet de l’une
des passes d’armes remarquées du face-à-face qui oppose le 2 mai 2012
les deux candidats, entre les deux tours de l’élection présidentielle. [...]
Si la hausse de la TVA, telle qu’elle avait été dessinée par Nicolas
Sarkozy, a été annulée, François Hollande a finalement tourné casaque et
a décidé de mettre en œuvre le « choc de compétitivité », qu'il
critiquait auparavant. Et pour financer les 20 milliards d’euros
apportés aux entreprises sous des modalités remaniées, celles non plus
d’un allègement de charges mais d’un crédit d’impôt (le CICE, qui a
précédé le pacte de responsabilité), il a ressorti un projet de hausse…
de la TVA, juste un peu moins forte.
« J'ai engagé des réformes qui ne sont pas toutes de gauche »
Voilà donc, avec le recul, qu’il a des regrets. Non pas pour avoir commis un grave reniement, mais pour n’avoir pas bu le calice sarkozyste jusqu’à la lie, en maintenant l’intégralité de la hausse de la TVA.
Ce regret, non pas d’avoir trompé ses électeurs mais de ne pas avoir été assez loin dans le mimétisme des mesures prises par Nicolas Sarkozy, prend d’autant plus de relief que le caractère très inégalitaire de la TVA, connu depuis longtemps, a été documenté par des études nouvelles, dont Mediapart s’est fait largement l’écho. [...] Plus les ménages sont riches, moins leur taux d’effort est élevé. La TVA est bel et bien une taxe fortement dégressive. [...] Le taux d’effort pour les 10 % des Français les plus modestes dépasse 50 %, alors que pour les 10 % les plus riches il est inférieur à 10 %. Toute l’injustice du système fiscal français est consignée dans cet écart ahurissant.
« J'ai engagé des réformes qui ne sont pas toutes de gauche »
Voilà donc, avec le recul, qu’il a des regrets. Non pas pour avoir commis un grave reniement, mais pour n’avoir pas bu le calice sarkozyste jusqu’à la lie, en maintenant l’intégralité de la hausse de la TVA.
Ce regret, non pas d’avoir trompé ses électeurs mais de ne pas avoir été assez loin dans le mimétisme des mesures prises par Nicolas Sarkozy, prend d’autant plus de relief que le caractère très inégalitaire de la TVA, connu depuis longtemps, a été documenté par des études nouvelles, dont Mediapart s’est fait largement l’écho. [...] Plus les ménages sont riches, moins leur taux d’effort est élevé. La TVA est bel et bien une taxe fortement dégressive. [...] Le taux d’effort pour les 10 % des Français les plus modestes dépasse 50 %, alors que pour les 10 % les plus riches il est inférieur à 10 %. Toute l’injustice du système fiscal français est consignée dans cet écart ahurissant.
[...] Par quelque bout que l’on prenne le problème, le constat est
invariablement le même. La TVA est un impôt profondément injuste, qui
obéit à un vieux et détestable principe fiscal : « Pourquoi faire payer les riches ? Faisons payer les pauvres. Ils sont beaucoup plus nombreux… »
Dans tout cela, il y a donc une profonde cohérence. Réflexion sur une
extension de l’impôt injuste qu’est la redevance télévisuelle [momentanément reportée] ; nouveau
coup de boutoir pour démanteler l’impôt sur le revenu, seul prélèvement
progressif, avec la « flat tax » en perspective ; éloge de la TVA,
impôt injuste par excellence, et de la politique fiscale inégalitaire de
son prédécesseur : François Hollande mène une politique clairement
réactionnaire.
Et il n’en éprouve visiblement pas la moindre gêne puisque dans ces confidences à la journaliste du Monde, il a eu aussi cet euphémisme : « J'ai engagé des réformes qui ne sont pas toutes de gauche. »
Mais cela, on l’avait compris depuis bien longtemps. Article complet ici (réservé aux abonnés)
Illustration par NPA 34
Et il n’en éprouve visiblement pas la moindre gêne puisque dans ces confidences à la journaliste du Monde, il a eu aussi cet euphémisme : « J'ai engagé des réformes qui ne sont pas toutes de gauche. »
Mais cela, on l’avait compris depuis bien longtemps. Article complet ici (réservé aux abonnés)
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