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Front de Gauche, EELV... Vous avez dit "élections régionales" ?


Diversions (même pas divertissantes), divisions, unions, désunions,  "collaborations"... Elections pièges à démoralisation ! Action !


A lire ci-après. A notre avis. L' alternative au capitalisme, c'est d'abord l'alternative au confusionnisme politique ... à gauche !

 Lors des rendez-vous politiques de fin août, il aura beaucoup été question des régionales... et cela pas seulement parce que ces rendez-vous se tenaient en région !

Europe Écologie-les Verts se réunissait dans la banlieue de Lille, Ensemble ! à Bordeaux, le Parti de gauche à Toulouse et le Parti communiste aux Karellis en Savoie. Le NPA était invité et présent à l’université d’été d’Ensemble ! pour participer à un débat autour de « quels projets pour la gauche en France ? », ainsi qu’aux « remue-méninges » du PG pour y tenir une table de presse et assister aux échanges. 

Des questions qui fâchent

Les discussions en vue de listes aux prochaines élections régionales étaient au cœur de ces rassemblements militants. Elles ont en commun les déclarations de volonté unitaire et les proclamations de listes citoyennes. Dans la réalité, les situations sont assez variées d’une région à l’autre : en Rhône-Alpes-Auvergne (il faut se familiariser avec les nouvelles régions !), un accord EÉLV-PG est déjà acté, et en Nord-Picardie, PACA, Languedoc-Roussillon–Midi-Pyrénées, Aquitaine-Limousin-Poitou-Charente ou Bretagne, les discussions sont en cours entre les mêmes partenaires, avec des degrés d’avancement variables et des chances d’aboutir au final dans cinq ou six régions. Cliquer ici


En juillet, PG, PC, Ensemble et quelques autres ont rencontré Hollande, confiants dans le rôle positif de celui-ci pour garder la Grèce dans l’eurozone ! Mais à quel prix pour les Grecs ? Quelques jours plus tard, au vu du résultat des négociations, la plupart des membres de cette délégation ont été refroidis…Visiblement pas tous ! Cliquer ici

En Haute Garonne

 Forts des 8 % à 10 % de voix qu'ils estiment peser dans la future grande région, les Communistes ont décidé d'imposer leur calendrier à leurs éventuels partenaires d'Europe écologie les verts (EELV) et du Front de Gauche. S'il doit y avoir un accord, le temps de la négociation est désormais compté. Pour Pierre Lacaze, les contenus devront impérativement être définis le 7 septembre, et la répartition des places éligibles bouclée avant le 10, veille du premier jour de la fête de l'Huma. Cliquer ici


A notre avis. L' alternative au capitalisme, c'est d'abord l'alternative au confusionnisme politique ... à gauche !

Comme on le voit dans le compte rendu ci-dessus que nos camarades d'Ensemble 34 font du débat auquel ils ont participé à notre université d'été de Port-Leucate, lesdits camarades font assaut d'ouverture et de déclarations de convergence à notre endroit, le NPA. Nous avions noté ce même positionnement lors de la venue, il y a presque un an, de Clémentine Autain à Montpellier, réunion à laquelle nous avions été invités (lire ici). Comme à cette occasion, nous sommes cependant amenés à rappeler, au vu de l'importance de la crise d'orientation qui sévit à la gauche du PS, qu'il ne suffit pas de postuler que les convergences sont entre nous plus fortes que les divergences... pour que l'appel à l'unité ainsi induit ait quelque chance d'être reçu de façon crédible dans de larges couches de la population se retrouvant aujourd'hui en détresse politique ou parfois même tentées par le grand coup de balai mariniste. 

En Midi Pyrénées, les élus du Front de Gauche participent à la gestion social-libérale de la région, à Montpellier Métropole, René Revol, figure dirigeante du PG 34, s'est allié au clone de feu Georges Frêche aux côtés de personnalités de droite. Le dernier coup d'éclat dudit Philippe Saurel aura été, en cette rentrée scolaire, de remettre en cause le droit de grève  des personnels des cantines (lire ici). Le PG 34 (mais pas René Revol évidemment) est certes sorti de son habituel silence complaisant sur cette alliance pour dénoncer l'atteinte au droit de grève (lire ici). Ensemble ! aussi a fortement réagi (lire ici). 

 
Mais voilà, nous sommes toujours, avec le Front de Gauche, dans la politique de l'auberge espagnole (pas précisément sur le mode Podemos revendiqué à contresens dans cette coalition) : celle du temps électoral appelant la relance des démarches électoralistes par lesquelles on met le mouchoir sur ce qui fâche (les cogestions locales avec le PS ou ses dissidents) pour agiter le chiffon rouge d'une alternative ne reposant sur aucune pratique de terrain qui lui donne corps. Qui plus est en laissant la porte plus qu'ouverte à des fusions, véritable suicide politique, de second tour avec des socialistes "vallsisés-macronisés" ! Sans oublier les alliances avec une EELV qui, malgré les turbulences internes actuelles, n'a, dans aucune de ses fractions, y compris "de gauche" (n'est-ce pas Cécile Duflot ?), tiré le bilan de la participation au gouvernement Ayrault. Faut-il rappeler ici le rôle joué par Gérard Onesta, partie prenante (pressenti même comme tête de liste) de l'accord qui se profile pour les prochaines régionales avec le Front de Gauche, en tant que vice-président EELV de Martin Malvy (PS), au Conseil régional de Midi-Pyrénées (lire ici) ? (1) Toutes les belles paroles dessinant les "Projets en commun" des lendemains qui chantent, dans l'instant où le présent des compromissions politiciennes invite à un désenchantement ravageur, envoient le message d'une duplicité désastreuse ...
 
 Les participants à la liste commune EELV-Front de Gauche envisagée pour
Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées : certains cogèrent localement avec le PS, d'autres pas. Tous prônent, pour la circonstance, l'alternative aux politiques du PS. Vous avez dit crédibilité ? (Photo Midi Libre)

Le NPA reste disponible à toute unité pour une alternative qui ne peut se décliner qu'en termes de rupture totale avec la politique gouvernementale; laquelle rupture se vérifie, en pleine cohérence, à tous les échelons institutionnels et ne se conçoit en fait que dans la reconstruction d'un mouvement social appelé à être le fer de lance du rejet de l'austérité et, par là, le vecteur d'un choix d'une société en sortie du capitalisme. La leçon grecque (2) comme la tragique situation que l'Europe impose à nos frères et soeurs migrants indique où se situe la barre du défi à relever par la gauche se réclamant de la radicalité. Force est de constater que le syndrome électoraliste des régionales (et de la prochaine présidentielle) qui travaille actuellement au coeur les diverses composantes du Front de Gauche n'est pas à la hauteur de la situation et contribue à la désorientation politique de la population, à une démoralisation qui ne peut que profiter à la droite et à l'extrême droite. 

L'alternative au capitalisme à construire passe inévitablement par la construction d'une alternative au confusionnisme politique qu'alimente le Front de Gauche. Ses militant-es ont toute leur place pour mener cette démarche de clarification avec nous et d'autres. Tant d'autres. Mais cela urge !


Antoine 

  
(1)  Exemple emblématique de cet alignement structurel d'EELV sur le gouvernement et ses relais locaux, son soutien sur le fond à la réforme territoriale ("Résolument régionalistes, les sénateurs EELV approuvent naturellement le projet de loi « NOTRe » dans sa version gouvernementale." Lire ici) que nous jugeons, pour notre part, antidémocratique et, corrélativement, vouée à restructurer les espaces régionaux en fonction de logiques de développement capitalistes si peu écologiques au demeurant. 
  
(2) La capitulation de Tsipras envoie un avertissement clair aux "alternatifs" européens : la rupture avec les sociaux-libéraux est une condition nécessaire mais non suffisante pour opposer une logique de défense des intérêts populaires  aux agressions des vautours eurocratiques. Non suffisante car ladite capitulation de la direction de Syriza s'est faite en toute indépendance d'un Pasok politiquement réduit à la marginalité ! La rupture nécessaire doit être aussi interne : comme il fallait chasser le policier de sa tête en mai 68, il faut aujourd'hui chasser le social-démocrate qui peut sévir, malgré soi, dans les esprits ! Par exemple quand on construit une liste électorale régionale sans le PS, alternative même, nous dit-on, au PS ...

Dernière modification de ce texte vendredi 4/09 à 13h40.

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