Le 27 septembre 2015
Mais face à ce renforcement du
dispositif de domination du capital
européen, au détriment d'un peuple déjà
dramatiquement martyrisé et profondément
désorienté par le cours tsiprien des choses,
face aussi au message siglé TINA (There
is no alternative) qu'il fait porter
en direction des autres peuples par
l'emblème même de la gauche radicale, la
réponse de larges pans de cette gauche
radicale européenne est d'une faiblesse
insigne. Faiblesse qui démultiplie
désastreusement l'effet TINA tsipriote !
Le
PCF mais aussi la direction iglesiste de
Podemos persistent dans leur alignement
total sur Tsipras au risque, pour les
espagnols, d'accroître, à la veille des
élections législatives, les interrogations
sur leur capacité à être toujours "the
alternative" tonitruante qu'ils avaient
imposée sur l'échiquier politique des
européennes, l'an passé. Mélenchon se
réjouit de la victoire de Tsipras tout en
regrettant l'échec de la gauche
anti-mémorandum de l'Unité Populaire qu'il
soutenait. Clémentine Autain (Ensemble),
quant à elle, signe un billet tout en
atermoiements sur Syriza :
une victoire de la soumission ou de la
résistance ?
consacrant, comme fait la
doxa médiatique, que Tsipras a bien reçu un
appui populaire.
Ce que pourtant dément
l'importance de l'abstention, soulignée, au
passage, sans plus, par la billettiste
elle-même. L'énormité
de poser, même sous forme de question, que
l'orientation de Tsipras et de Syriza puisse
être autre chose qu'une soumission, à savoir
un acte de résistance (à qui, à quoi ?),
n'est possible que par le travers décidément
très Front de Gauche, toutes tendances
confondues, consistant à subordonner le
social au politique, qui plus est
institutionnel : dans le cas grec, les
élections et la signification de surface
qu'elles offrent finissent par primer sur le
contenu du mémorandum dont au fond rien
n'est dit dans le texte de Clémentine
Autain. Alors qu'il est le noyau de sens des
élections que la campagne de Tsipras
évidemment a tout fait pour occulter
!
Rappelons, pour mémoire, ce que
l'excellent, quoique parfois discutable,
journaliste, de la Tribune spécialisé dans
la Grèce rappelle, lui : "Le gouvernement Tsipras III devra
donc mettre en place au 1er janvier 2016 une
nouvelle réforme des retraites (article
2.5.1.ii du mémorandum) qui est décrit très
précisément dans l'accord. Parmi ces
mesures, on trouve […] une nouvelle
augmentation des cotisations, soit faire une
nouvelle baisse des pensions, soit un
mélange des deux. Cette réforme devrait
aussi confirmer la suppression d'ici à 2019
de l'EKAS, une prestation complémentaire
attribuée aux retraités les plus pauvres, en
commençant, dès le mois de mars 2016 par les
20 % de bénéficiaires qui touchent le plus.
Enfin, l'accord oblige le gouvernement grec
à financer les conséquences de la décision
du Conseil d'Etat grec de juin dernier qui
avait cassé les baisses de pension de 2012.
Il faut donc, là aussi, s'attendre à de
nouvelles coupes dans les pensions. Le
gouvernement grec devra produire une baisse
des dépenses de 1 % du PIB du système en
2016. La lecture du
mémorandum laisse également présager
d'autres coupes franches, notamment dans le
secteur de la santé et dans ce qui reste de
l'Etat providence grec." (pour plus de
détails sur les mesures concernant
la santé, etc. lire
ici). Vous avez dit soumission ?
Résistance ?
On reconnaîtra hélas, dans ce découplage, à l'occasion de la Grèce, de l'orientation politique francocentrée vis-à-vis des enjeux proprement sociaux, ce qui travaille la démarche électoraliste qui préside aux accords passés ou présents (cf les régionales), de telle ou telle composante du Front de Gauche, avec soit le PS, soit son turbulent allié de fait ou virtuel qu'est EELV (lire ici). Ce n'est bien entendu pas ainsi que se créent les conditions pour qu'émerge une politique anti-austérité décidée et, par là, crédible, susceptible d'entraîner une mobilisation politique incontournablement enracinée dans les préoccupations sociales et démocratiques, les luttes, des plus larges couches de la population.
A lire aussi
On reconnaîtra hélas, dans ce découplage, à l'occasion de la Grèce, de l'orientation politique francocentrée vis-à-vis des enjeux proprement sociaux, ce qui travaille la démarche électoraliste qui préside aux accords passés ou présents (cf les régionales), de telle ou telle composante du Front de Gauche, avec soit le PS, soit son turbulent allié de fait ou virtuel qu'est EELV (lire ici). Ce n'est bien entendu pas ainsi que se créent les conditions pour qu'émerge une politique anti-austérité décidée et, par là, crédible, susceptible d'entraîner une mobilisation politique incontournablement enracinée dans les préoccupations sociales et démocratiques, les luttes, des plus larges couches de la population.
Tsipras se révèle être
la pierre de touche des errements d'une
bonne partie de la gauche qui, se déclarant
de rupture, n'en reste pas moins polarisée
par le "système" et incapable de contrer
l'austérité "socialiste" et les
concomitantes remise en selle de la droite
et montée du FN ! Cliquer ici
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L'Huma écrit (cliquer ici) "En renouvelant sa confiance à Syriza, [le peuple grec] a douché les espoirs de la
droite et des dirigeants de l’UE d’assister à la fin de ce qu’ils
appelaient la « parenthèse Tsipras »".
La réalité, c'est bien
entendu exactement le contraire : les dirigeants de l'UE, droite et
"gauche" confondues, auraient bien aimé une victoire de ND et un
meilleur score de Potami, leur parti cajolé. Mais, tout comme ils
préfèrent Sarkozy à Hollande, en s'accommodant parfaitement que celui-ci
rivalise avec le premier pour être en phase avec eux sur les grands
choix capitalistes austéritaires, ils se félicitent du succès de Tsipras
et ils le félicitent (voir ci-dessous). Après tout il a comblé leurs
voeux : outre qu'il réaffirme sa docilité à appliquer, mais en
l'adoucissant (sic), le terrible mémorandum, grâce à cette docilité, il a
découragé et démobilisé de larges secteurs populaires et de la jeunesse
(près de 45 % d'abstention) ! Toutes choses qui collent avec le
leitmotiv eurocratique « Les élections ne changent pas les traités » (Juncker, lire ici). Ni donc les choix d'austérité qu'ils autorisent.
La suite est à retrouver sur cette page au 21 septembre
Nos dossiers Capitalisme, Union Européenne, Grèce,
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