Qu'est-ce
que
vous croyez ? Je ne vais quand-même pas vous parler des attentats.
Et
pour quelques billets de plus...Vous dire qu'une telle saloperie, ça déchire les tripes. Vous dire que le traitement médiatique m'a écœuré, avec son accumulation incessante et répétitive de témoignages tous plus pathétiques les uns que les autres, comme si on voulait nous empêcher de réfléchir à coup de pathos. Heureusement, les consultants et autres spécialistes sont là pour nous indiquer ce qu'il convient de penser. Vous dire que les bombardements sur Raqqa "en représailles" massacrent les populations civiles asservies par Daesh. Ce n'est pas du terrorisme. Tout juste des dégâts collatéraux. Ah ! Les frappes chirurgicales... Si les chirurgiens opéraient avec autant de précision, ils seraient tous membres du Syndicat National des Garçons-Bouchers. Et les maisons de convalescence post-opératoires seraient bien vides. Vous dire que l'état d'urgence liberticide nous offre un avenir bien inquiétant. N'insistez pas : je ne parlerai pas de tout ça. Je veux juste évoquer un chanteur, hélas disparu. Pour celles et ceux qui sont trop jeunes pour l'avoir connu, et pour celles et ceux qui sont passés à côté à l'époque, je dirai juste que l'écoute de François Béranger, avec sa force poétique, ses mots de tous les jours, sa révolte, sa soif de vivre, représente un véritable antidote à l'état dépressif que pourrait engendrer l'actualité de ces derniers jours. Alors, juste une chanson. Le reste, avec internet, vous pourrez vous faire une idée. Cette CHANSON BLEUE aurait pu être écrite à propos de ce bidonville de Calais, qu'on appelle Jungle (ah ! les relents de mépris colonialiste...) où s'entassent ces êtres humains qu'on appelle migrants (ah ! ce vocabulaire qui sait bien nous faire sentir que ces gens-là, monsieur, ne sont pas comme nous). Ci-dessous, les paroles de cette chanson que vous pouvez écouter en cliquant ICI. CHANSON BLEUE Est-ce qu'on peut sans déchoir Faire une chanson d'une histoire A rendre fou ? Faut-il chanter ou taire ? Faut-il s'en foutre ou crier Avec les loups ? Ça se passe près de Paris Dans un lieu construit Avec des bidons Des tôles, des cageots Des vieux matériaux Le froid arrive un soir Sans s'annoncer, sans frapper Sans fracasser Dans la maison Doma Vous savez bien, un d' ces noms A se coucher tard Déjà, les enfants Sont rangés sagement Sur un vieux matelas On ne voit plus d'eux Que des cheveux Le froid salement dans le noir Au fil des heures laisse choir Son manteau Son bleu manteau si doux Sur les enfants Qu'on retrouve le matin Bleus, tout bleus, si bleus Qu'on dirait qu'ils sont bleus Comme la mort Bleus, tout bleus, si bleus Qu'ils en sont morts Est-ce qu'on peut sans déchoir Faire une chanson d'une histoire A rendre fou ?
NPA 34
Claude
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