À la Une...

L'horreur des attentats de Paris... prétexte à attaquer les libertés ici et le droit à la vie là-bas !


Les jihadistes ne passent même pas par un endoctrinement politique construit, ils sautent directement dans la case jihad, sans passer par la case islam, car ils ont préalablement ce désir de violence.

Info en continu...

23 novembre

Le problème n’est pas le communautarisme. Ils ont simplement un désir de vengeance qui saute sur le jihadisme car le jihadiste est supposé être la figure de l’ennemi ; or, ils se sentent les ennemis de la société qui les “oppresse”. Ce désir de pure violence, de frustration, s’exprime en se justifiant ainsi : je suis soldat de l’islam. Il n’y a donc pas de processus d’endoctrinement, mais seulement un processus d’entraînement. Il n’y pas besoin d’aller très loin, ils adoptent tout de suite les slogans. Ils ne découvrent l’islam qu’après être devenus des jihadistes, parce que cela fait partie de la panoplie. Cliquer ici

22 novembre
 

 

Après les attaques terroristes de vendredi soir à Paris, on observe une déferlante d'actes islamophobes : tags de croix gammées et tranches de jambon déposées devant une mosquée en Pyrénées-Atlantiques, des croix rouges sang inscrites sur la mosquée de Créteil, tirs par balle sur une personne d'origine turque à Cambrai dans le Nord, rassemblement à Reims devant la cathédrale derrière une banderole "On est chez nous, islamisation hors de notre nation". Cliquer ici

Les attentats vus de Grèce (cliquer sur les images pour les agrandir)

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21 novembre

Désinformation et hoax islamophobes par la fachosphère



L’utopie régressive de la néo-Umma combinée au rôle du preux chevalier du jihad exerce une indéniable fascination sur certains jeunes des banlieues. Mais il existe désormais, depuis la guerre civile de 2013 en Syrie, un second vivier de recrutement pour le djihadisme : des jeunes de la classe moyenne en quête de sens. 
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Je n'en reviens toujours pas d'avoir vu des élus de la République, des élus socialistes de la République, proposer en toute bonne foi de rétablir la censure. Cliquer ici

Après le NPA et LO, la CGT est, à son tour, ciblée pour son rejet de l'état d'urgence...

 
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La "France" "riposte", elle bombarde l'EI : "un stade, un musée, une clinique, un camp militaire ou encore un "bâtiment politique" ont été visés". A l'intérieur Hollande s'aligne sur la droite et l'extrême droite en amplifiant le tout-sécuritaire !

 20 novembre

A lire ci-dessous


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L’actuel climat d’affolement et de surenchère sécuritaire favorise par ailleurs les suggestions les plus inquiétantes. Ainsi celle d’incarcérer les « suspects » de djihadisme, ou de radicalisation, ce qui reviendrait à confier à la police et à l’administration le droit de rendre la justice, y compris pour décider unilatéralement des mesures privatives de liberté.
 
Après une série de crimes prémédités ciblant des lieux de loisirs et de sociabilité un vendredi soir, l’émotion de la population française est compréhensible. Mais les responsables politiques ont pour responsabilité de réfléchir aux motivations de leurs adversaires et aux dynamiques qu’ils engagent plutôt que d’enchaîner les rodomontades dans l’espoir éphémère de conforter leur popularité flageolante. Cliquer ici




La CGT refuse  que les salariés et la population française, à travers des modifications de la constitution, soient placés de fait dans un état d’urgence permanent.
Elle refuse que l’expression revendicative et le mouvement social soient muselés.
Cette situation douloureuse touche la conscience de chacun des citoyens, mais c’est bien le combat pour la justice sociale qui fera reculer les guerres, le terrorisme, le fondamentalisme, la xénophobie, le racisme, l’obscurantisme et la régression. Cliquer ici

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19 novembre


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Le gouvernement a annoncé ce mercredi les principales mesures du projet de loi de prolongation et de réforme de la loi de 1955 sur l'état d'urgence. L'analyse de Laurent Mucchielli, spécialiste des questions de sécurité. Tout ce qui ne relève pas de l'urgence qu'il y a à traquer les terroristes prêts à opérer me choque. Que veut dire "dissoudre des associations qui facilitent ou incitent à la commission d'actes portant une atteinte grave à l'ordre public". 

Cela ne risque-t-il pas permettre de restreindre le droit de manifestation? L'on apprend aussi qu'un groupe de parlementaires socialistes veut réintroduire le contrôle des médias. Pourquoi pas rétablir aussi la censure générale comme sous les monarchies d'Ancien Régime? Pouvait-on imaginer qu'un gouvernement de gauche proposerait ce dont le FN n'avait même pas rêvé, comme la déchéance de nationalité Cliquer ici

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  Nouvelle vague raciste et islamophobe en France

Comment j’ai appris que j’étais fiché « S »  

Dans la guerre (Etienne Balibar)

Cours de mathématiques à l’usage des islamophobes

18 novembre

Attentats de Paris. L'abjection des dirigeants israéliens !

La France se retrouve bien seule dans son combat contre Daech, les puissances régionales n’étant pas prêtes à la soutenir militairement. Par chance, l’Etat islamique a révélé ses limites stratégiques. Par Olivier Roy, professeur à l’Institut universitaire européen de Florence. Cliquer ici

Après les attentats du 13 novembre : Ce que signifie l’instauration de l’état d’urgence

Le sécuritaire, un scandale en lui-même, près d'être délégué au privé ? 

Des lobbyistes, très proches du monde du renseignement et très introduits dans l’appareil d’État, ont commencé à militer pour l’extension des moyens de sécurité au privé, en invoquant l’urgence et la rigueur budgétaire. 

Alors que les employés de sécurité de la SNCF et de la RATP, déjà armés, pourraient être autorisés prochainement à fouiller les bagages et les personnes, ceux-ci proposent d’enrôler des forces de sécurité privée armées pour assurer la sécurité de certains lieux à la place de la police. L’idée, déjà avancée par certains syndicats policiers, semble cheminer rapidement. (Après les attentats du 13 novembre : Hollande assume sa « guerre »)

Collectivement, nous ne saurons résister durablement à la terreur qui nous défie si nous ne sommes pas maîtres des réponses qui lui sont apportées. 

Si nous ne sommes pas informés, consultés, mobilisés. Si l’on nous dénie le droit d’interroger une politique étrangère d’alliance avec des régimes dictatoriaux ou obscurantistes (Égypte, Arabie saoudite), des aventures guerrières sans vision stratégique (notamment au Sahel), des lois sécuritaires dont l’accumulation se révèle inefficace (tandis qu’elles portent atteinte à nos libertés), des discours politiques de courte vue et de faible hauteur (sur l’islam notamment, avec ce refoulé colonial de « l’assimilation »), qui divisent plus qu’ils ne rassemblent, qui alimentent les haines plus qu’ils ne rassurent, qui expriment les peurs d’en haut plus qu’ils ne mobilisent le peuple d’en bas. Cliquer ici 

17 novembre

Deux heures trente avec les terroristes du Bataclan


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Les mesures tant judiciaires qu’administratives qui seront prises ne feront qu’ajouter le mal au mal si elles s’écartent de nos principes démocratiques. C’est pourquoi le discours martial repris par l’exécutif et sa déclinaison juridique dans l’état d’urgence, décrété sur la base de la loi du 3 avril 1955, ne peuvent qu’inquiéter.
L’état d’urgence modifie dangereusement la nature et l’étendue des pouvoirs de police des autorités administratives. Des interdictions et des restrictions aux libertés individuelles et collectives habituellement encadrées, examinées et justifiées une à une deviennent possibles par principe, sans autre motivation que celle, générale, de l’état d’urgence. 
 
Des perquisitions peuvent être ordonnées par l’autorité préfectorale, sans établir de lien avec une infraction pénale et sans contrôle de l’autorité judiciaire, qui en sera seulement informée. Il en va de même des assignations à résidence décidées dans ce cadre flou du risque de trouble à l’ordre public. Quant au contrôle du juge administratif, il est réduit à peau de chagrin. 

La France a tout à perdre à cette suspension – même temporaire – de l’Etat de droit.
Lutter contre le terrorisme, c’est d’abord protéger nos libertés et nos institutions démocratiques en refusant de céder à la peur et à la spirale guerrière. Et rappeler que l’Etat de droit n’est pas l’Etat impuissant. Cliquer ici

Les actes islamophobes se multiplient depuis les attentats de Paris

Je n’arborerai pas le drapeau tricolore !


Pour la première fois, les utilisateurs de Facebook ont eu l’opportunité de superposer à leur photo de profil le drapeau d’une nation. 
Déjà expérimentée au moment de l’adoption du mariage pour tous aux Etats-Unis avec le célèbre gay flag multicolore, cette fonctionnalité doit nous interpeller au-delà des divergences sur le sens politique, culturel et social associé au drapeau lui-même.
Le simple fait que Facebook propose de recouvrir nos photos d’une teinte bleu-blanc-rouge facilite grandement la décision de l’utilisateur d’adopter ce code couleur en réaction aux attentats de Paris. Cliquer ici


Il faut rester prudent, parce qu’on a pour le moment très peu d’indicationssur le profil des attaquants, mais s’il s’avère qu’on est face à des commandos comprenant des étrangers, syriens ou égyptiens, c’est une première. Quoi qu’il en soit, on a vu à l’œuvre des commandos entraînés et même si, en théorie, cet entraînement a pu avoir lieu n’importe où, il est probable que cette formation ait eu lieu sur le territoire administré par l’Etat islamique (EI) entre la Syrie et l’Irak.

Cela va poser des questions sur comment ces personnes ont pu entrer en France, s’armer et se doter de ceintures explosives. Jusqu’à présent la focale était mise sur les francophones et Français capables de revenir en France, mais s’il y a des étrangers dans les commandos, les services chargés de cette surveillance, qui sont déjà dans l’incapacité de tout faire, vont être complètement débordés. Cliquer ici

16 novembre

Au niveau national, Hollande propose de prolonger et d’amplifier, l’état d’urgence durant trois mois puis de le normaliser et de le banaliser en proposant une révision de la Constitution. Reprenant à son compte, dans l’esprit de l’union nationale, les propositions de la droite et de l’extrême droite, il propose la déchéance de nationalité, des expulsions plus rapides et plus expéditives et enfin sous couvert de légitime défense, il banalise le libre usage des armes par la police. Il amplifie le tout sécuritaire avec le recrutement de 5000 policiers et gendarmes en deux ans, et propose la mise en place d’une garde nationale de réservistes. Cliquer ici



Les grandes puissances cherchent à reprendre le contrôle de la situation. L'abject attentat de Paris leur donne des justifications pour accentuer leur politique guerrière et sécuritaire en y associant et Poutine et Erdogan à la fois pour rétablir un semblant d'ordre au Moyen Orient et contenir les migrants aux frontières de l'Europe. Dans cette politique la Turquie est indispensable et Erdogan entend bien en tirer le maximum de profits en obtenant l'aide des Etats-Unis et de l'Europe et en négociant aussi sa place dans l'UE.
Le résultat, c'est l'intensification de la guerre. Même si tous les chefs d'Etat l'écartent pour l'instant, cette politique nécessitera d'une façon ou d'une autre une intervention au sol et, quelles que soient les prochaines étapes de la guerre, elle entraine une exacerbation des tensions qui, loin de l'affaiblir, nourrissent le terrorisme intégriste et entretiennent le flux de migrants fuyant la misère et la guerre.
La fuite en avant militariste conduit directement à une détérioration dramatique de la situation des populations et accroit l'instabilité politique de la région. Cliquer ici

Un groupe d'activistes anti-EI à Raqqa a dénombré une trentaine de bombardements, indiquant qu'un stade, un musée, une clinique, un camp militaire ou encore un "bâtiment politique" avaient été visés. Cliquer ici

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15 novembre

Les multiples formes de discrimination quotidienne (sociale, religieuse, d’apparence ou d’origine), la relégation sociale et spatiale, de même que les contrôles policiers rendent peu probable la coalescence en un même mouvement de ceux qui les subissent, de ceux qui les organisent et de ceux qui les déplorent sans souvent s’en préoccuper vraiment. Cliquer ici 

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Non, tout le monde ne vit pas dans la liberté, l’égalité et la fraternité dans notre République

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L’Etat d’urgence est devenu l’autre nom du bon plaisir des gouvernants

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Toute logique de guerre entraîne l’imposition d’une propagande qui veut imposer des vérités établies, écarter doutes et réflexivité.

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"Vous avez accepté leur invitation au djihad avec enthousiasme. [...]
Vous êtes tombé dans le panneau, et vous l’avez fait les yeux grands ouverts. Vous êtes tombé dans le panneau, Monsieur le Président, parce que vous sentez l’haleine chaude de faucons comme Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen vous brûler la nuque. Cliquer ici
Les territoires de la terreur



Seul un retournement radical pourrait nous en sortir : la remise en cause de la financiarisation du capitalisme qui détruit le lien social, créé la misère de masse et engendre des desperados ; une politique de sécurité qui privilégie le renseignement humain de qualité et de proximité plutôt que la surveillance systématique, mais vaine, de la population ; le rétablissement et l’amplification des libertés publiques qui constituent la meilleure riposte à l’attaque de notre société ; la révision de nos alliances douteuses avec des pays dont nous ne partageons que les contrats ; et surtout, peut-être, la lutte contre la bêtise identitaire, aussi bien celle d’une partie de notre propre classe politique et intellectuelle que celle des djihadistes. Cliquer ici 
 
A lire aussi  


Notre émotion au risque de leur instrumentalisation politicienne (ne pas oublier Charlie)...


par Julien Salingue

Fragments
Ce sont les nôtres qui sont morts la nuit dernière. 
À la terrasse d’un restaurant, dans un bar, dans la rue, dans une salle de concert.  
Les nôtres.

Morts parce que des assassins ont décidé de frapper en plein Paris et de tirer dans la foule, avec pour objectif de faire le plus de victimes possible.
11h30. Sarkozy vient de déclarer : « Nous sommes en guerre ».

Pour une fois je suis d’accord avec lui. Ils sont en guerre.  

Vous êtes en guerre, vous les Sarkozy, Hollande, Valls, Cameron, Netanyahou, Obama. Vous êtes en guerre, vous et vos alliés politiques, vous et vos amis patrons de multinationales.
Et vous nous avez entrainés là-dedans, sans nous demander notre avis. Cliquer ici

 Le communiqué du NPA


Samedi 14 novembre 2015, mise à jour Samedi 14 novembre 2015, 09:22
Les attentats horribles qui ont eu lieu à Paris vendredi soir, faisant plus de 120 morts, des dizaines de blessés, cette violence aveugle, suscitent la révolte et l'indignation. Le NPA les partage et exprime sa solidarité aux victimes, à leurs proches. Ce drame est d'autant plus révoltant qu'il frappe des victimes innocentes, que les attaques meurtrières visaient la population. 
Cette barbarie abjecte en plein Paris répond à la violence tout aussi aveugle et encore plus meurtrière des bombardements perpétrés par l'aviation française en Syrie suite aux décisions de François Hollande et de son gouvernement. Cliquer ici

Paris est endeuillé par des attentats d’une violence inouïe ayant fait plus de 120 morts et de nombreux blessés dont certains ont leur pronostic vital engagé. Toutes nos condoléances et notre solidarité vont aux familles des victimes. Cliquer ici
 
Comprendre en désintox...

Les lignes que nous proposons ci-dessous nous semblent utiles pour déjouer l'instrumentalisation politico-politicienne de notre émotion devant la tragédie qu'ont vécue ou vivent (les blessés) ceux que nous considérons "les nôtres". Précision : nous ne sommes pas nécessairement d'accord avec tout ce que proposent ces textes.

L'état d'urgence 

La déclaration de l’état d’urgence donne au préfet le pouvoir d'«interdire la circulation des personnes ou des véhicules dans les lieux et aux heures fixés par arrêté, d’instituer, par arrêté, des zones de protection ou de sécurité où le séjour des personnes est réglementé, et d’interdire le séjour dans tout ou partie du département à toute personne cherchant à entraver, de quelque manière que ce soit, l’action des pouvoirs publics».
 
Le préfet peut ainsi établir un couvre-feu, prononcer des interdictions de séjour et des assignations à résidence contre les individus. Il autorise aussi la fermeture des lieux publics, comme les salles de spectacle, les cafés ou les salles de réunion. Il permet aussi, sur disposition express du décret déclarant l’état d’urgence, décider du contrôle de la presse, des publications, des émissions de radio ou encore des projections de cinéma et des représentations théâtrales. Enfin, il permet aussi de dessaisir la justice de prérogatives essentielles : les autorités administratives obtiennent le droit de pratiquer des perquisitions, de jour comme de nuit, et la justice militaire peut être déclarée compétente. (L'état d'urgence, qu'est-ce que c'est ? - Libération)

« Ce qui fait le lit du djihadisme, c’est le déni de démocratie »

Si l'on croit à la démocratie, il faut laisser faire la démocratie, sinon, on la discrédite. C’est exactement ce que font les pays occidentaux, et la France, en faisant à nouveau le choix des dictatures. Or qu’est-ce que l’on a à vendre, nous, en Occident ? C’est « liberté, égalité, fraternité ». Si l'on se désavoue soi-même, sur ces principes là, qu’est-ce qui reste ? Il faut donner du rêve aux gens, leur donner une perspective, de vrais projets. La révolution, la démocratie, tout le monde y croyait. Et maintenant, les populations se retrouvent dans les mêmes équations qu’il y a 20, 30 ans. Il ne faut pas s’étonner qu’il y ait des déçus qui basculent. Toutes ces politiques de la France et de l’Occident d’appui des dictatures auront des conséquences, et nous enferment vers davantage de violences. Cliquer ici
 
Et aussi
 
 Les guerres perdues de François Hollande et Nicolas Sarkozy

|  Par Thomas Cantaloube

En compulsant la liste des attaques les plus meurtrières depuis une trentaine d’années, force est de constater qu’à quelques exceptions près, la plupart des attentats peuvent être liés à des ingérences étrangères et, dans l’immense majorité des cas, à des conflits dans le monde musulman, internes ou externes. Que l’on approuve ou désapprouve les interventions militaires à l’étranger et, de manière générale, la politique étrangère de la France, toute action provoque une réaction. Comme en physique. [...]

La mondialisation (de l’information, des transports, des idéologies) a rapproché la réaction violente de l’action violente. [...]

Depuis 2011, Paris a lancé quatre opérations extérieures (Opex dans le langage militaro-politique) : Libye, Mali, Centrafrique et Irak, étendue plus tard à la Syrie. Dans le même temps, elle en bouclait une autre (Afghanistan) que l’on peut difficilement qualifier de succès, et transformait celle au Mali en opération régionale de grande ampleur (Barkhane). [...]

Où sont les débats parlementaires autres que purement formels, l’information régulière des élus, les commissions d’enquête sur les bombardements de civils en Libye ou les viols d’enfants en Centrafrique ?  

Le monde entier, les Français en particulier, se sont gaussés de George W. Bush sur son porte-avion déclarant « Mission accomplie » au mois de mai 2003 à propos de l’intervention en Irak. Mais Nicolas Sarkozy n’a-t-il pas fait la même chose à Benghazi en septembre 2011, et François Hollande au Mali le 2 février 2013, ce dernier allant jusqu’à en faire « la journée la plus importante de [sa] vie politique » ? Notons que, depuis, la Libye s’est enfoncée dans les conflits sectaires et politiques après avoir exporté son arsenal dans toute l’Afrique. Et que le Mali est l’opération onusienne la plus meurtrière de l’histoire de l’organisation internationale.

Vraiment, il n’y a pas de « mission accomplie » en dépit du satisfecit des gouvernants français. Quant à la Centrafrique, c’est actuellement un bourbier dont Paris aimerait se désengager, et la Syrie… mieux vaut ne pas en parler.

Ces quatre Opex ont été conçues comme des missions militaires à l’ancienne (on se projette, on tape, on se retire, veni, vidi, vici). Sauf que les exemples de la Somalie et de l’ex-Yougoslavie dans les années 1990, de l’Irak et de l’Afghanistan dans les années 2000 ont montré que le monde ne fonctionnait plus ainsi. Tous les experts le disent depuis plus de vingt ans : les interventions armées dans des États fragiles, c’est-à-dire une bonne moitié de la planète aujourd’hui, ne font qu’aggraver leur situation, à moins d’être accompagnées d’un appareillage extrêmement solide et coûteux de « nation building » (reconstruction de l’État).


A-t-on vu des mini-plans Marshall pour la Libye, le Mali ou la Centrafrique ? Non. A-t-on vu un changement radical de gouvernance à Bamako ? Non, Hollande choisissant même de soutenir un vieux président soupçonné de corruption. A-t-on expliqué aux Français que, après être intervenu au nom de la sécurité nationale et internationale, il fallait aider au maximum les Libyens, les Maliens ou les Syriens non seulement financièrement, mais aussi peut-être humainement en accueillant des réfugiés et des gens qui ont beaucoup perdu durant ces guerres ? Non, c’est même une réaction quasi inverse à laquelle on assiste, au nom des politiques d’austérité et de la crise du chômage…

La rhétorique sans la stratégie ni les moyens de ses ambitions, c’est suicidaire

Cette relative faiblesse des moyens débloqués et, au bout du compte, le faible investissement moral et politique des gouvernements français successifs, contraste singulièrement avec le discours et la rhétorique déployés pour emballer ces guerres. Les djihadistes sont des « terroristes criminels », il faut les « détruire »« Nous devons agir là-bas pour nous protéger ici », « Bachar al-Assad ne mérite pas d’être sur la Terre »

Dans la foulée de l’attaque armée dans le Thalys fin août 2015 (et de la crise des réfugiés), l’Élysée a annoncé à grand fracas que les avions tricolores allaient désormais bombarder Daech en Syrie et non plus seulement en Irak. Le résultat ? Deux missions en deux mois et demi. Le New York Times a d’ailleurs pointé début novembre le fait que les États-Unis étaient quasiment les seuls à mener des bombardements en Syrie et en Irak, en dépit d’une coalition théorique d’une dizaine de pays.

La rhétorique sans les bombes, c’est vain. La rhétorique sans la stratégie ni les moyens de ses ambitions, c’est suicidaire.

D’autant plus qu’il faut être bien malin pour s’y retrouver aujourd’hui dans les alliances géopolitiques de la France. La confusion ne facilite pas l’adhésion des Français et sème sans aucun doute le trouble chez les djihadistes en graine. Qui Paris combat-il en Syrie ? Bachar al-Assad ou Daech ? Les deux, répondent Hollande et Laurent Fabius. Mais alors pourquoi bombarder l’État islamique mais pas Damas ? Pourquoi la France appuie-t-elle des groupes armés syriens qui ont prêté allégeance à Al-Qaïda ? La situation en Syrie (et en Irak) est extrêmement complexe, évolue constamment et peut effectivement conduire à d’étranges alliances sur le terrain. Mais alors, pourquoi adopter un discours martial et univoque, qui rejoue, avec dix ans de retard, celui des néoconservateurs américains ? Pourquoi avoir soutenu sans aucune retenue la politique de l’ultradroite israélienne lors de la guerre de Gaza en 2014, alors que la France avait pu s’enorgueillir, pendant des années, d’une approche mesurée du conflit israélo-palestinien ?

Pendant que nous y sommes, pourquoi Hollande célèbre-t-il la « révolution tunisienne » et la participation d’Ennahda au gouvernement à Tunis, alors qu’il fait ami-ami avec le maréchal égyptien al-Sissi qui écrase non seulement les révolutionnaires de 2011 mais aussi les Frères musulmans qui avaient remporté les élections par les urnes ? Pourquoi Bachar al-Assad ne mérite-t-il plus d’être né, alors qu’il était l’invité du président Nicolas Sarkozy à la fête nationale du 14 juillet 2008 ? Pourquoi Mouammar Kadhafi est-il passé en l’espace d’une dizaine d’années de paria de l’Élysée à celui de financier d’une campagne présidentielle française et d’invité de la nation, avant de se retrouver dans la ligne de mire des avions français en 2011 ?

La liste des interrogations est déjà longue, mais elle serait incomplète sans se demander pourquoi Paris vend des armes de guerre et ouvre grand les bras aux investisseurs (mettant en gage son économie) des monarchies du golfe Persique, Arabie saoudite en tête, alors qu’elles demeurent les financiers historiques des organisations terroristes sunnites dans le monde et leur principal inspirateur idéologique (les convictions religieuses de Daech ne diffèrent guère de celles de Riyad) ?

Il existe bien entendu des réponses, plus ou moins faciles, plus ou moins complexes, à toutes ces questions. Mais au bout du compte, elles finissent par se contredire toutes en l’absence des quelques principes (géo)politiques fondamentaux, ou alors d’un réalisme forcené, qui sont les deux seuls axes véritables de toute diplomatie et politique interventionniste. Un proverbe oriental souligne qu’au Proche-Orient personne ne croira vos explications si vous ne les appuyez pas sur une théorie du complot. Il est probable que la France soit aujourd’hui la victime de ses propres conspirations : personne ne la croit, car rien n’est cohérent.

Le fait d’avoir affaire à des fanatiques prêts à se faire exploser dans Paris en tuant un maximum de personnes au nom d’Allah ou d’une idéologie politique ou des deux n’absout pas de ses propres responsabilités, ou plutôt de ses inconséquences. Quatre années de guerres qui ne disent pas leurs noms ; la soumission des élus à l’opacité militaire ; une politique de com’ qui a remplacé la réflexion stratégique ; la primauté du court terme sur le long terme ; un discours martial qui n’est pas à la hauteur de ses réalisations ; des alliances hypocrites avec des régimes qui écrasent leurs peuples… On a le sentiment que la France de Hollande et Sarkozy ressemble aux États-Unis des dernières décennies, mais sans les moyens de l’hyperpuissance américaine. (extrait de  (Les guerres perdues de François Hollande et Nicolas Sarkozy - Accès au texte intégral réservé aux abonnés de Mediapart) 


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