Un condensé de ce que les mesures liberticides du gouvernement vont généraliser ?
Le procès du policier
qui a abattu Amine Bentounsi par derrière le 21 avril 2012 s’est conclu
sur un verdict de clémence au nom de la légitime défense.
L’affaire avait enflammé l’entre-deux-tours de la présidentielle de 2012. Amine Bentounsi, un délinquant de 28 ans, était tué d’une balle dans le dos par Damien S., gardien de la paix au commissariat de Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis). Depuis les faits, ce dernier a toujours affirmé avoir agi dans le cadre de la légitime défense. Sa mise en examen - pour «homicide volontaire» au départ - avait poussé de nombreux policiers à exprimer leur mécontentement en descendant les Champs-Elysées. Vendredi, l’avocat général requiert cinq ans de prison avec sursis. A 20 h 30, le président prononce le verdict : le policier est acquitté. Dans la salle, une large partie du public scande : «La justice acquitte, la police assassine.»
[…] Ghislain B., l’équipier de Damien S. au moment des faits, ne verra
pas tomber Amine Bentounsi sous la balle de son collègue. Au départ, pourtant, il
prétend le contraire et ment ouvertement aux enquêteurs : oui, il a bien
vu Amine Bentounsi braquer son arme sur Damien S, ce qui fonde le
recours à la légitime défense. La supercherie s’effondre le 22 juin 2012
devant l’Inspection générale des services (IGS, la police des polices).
Ghislain B. reconnaît avoir livré une version des faits rapportée par
Damien S. lui-même... Il dit avoir agi ainsi «pour le couvrir». Michel Konitz, l’avocat de la famille Bentounsi, s’embrase : «Je
note que Ghislain B. n’a jamais reçu de sanctions disciplinaires. Un
policier peut mentir dans le cadre d’une enquête et ça ne semble choquer
personne.» Cliquer ici
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[…] La décision, qui survient quelques mois après l’acquittement des
policiers impliqués dans la mort de Zyed et Bouna, montre une nouvelle
fois que les forces de l’ordre sont rarement condamnées en France,
quelles que soient les circonstances. Pour Amal Bentounsi, la sœur
d’Amine, qui a pris depuis 2013 la tête d’un collectif «Urgence notre
police assassine », ce verdict est « la démonstration de l'impunité
policière qui continue. Aujourd'hui la justice n'est pas encore prête à
condamner des policiers. ». Pour l'avocat des parties civiles, Me Michel Konitz, qui espère que le parquet de Bobigny fera appel, « c'est un verdict ahurissant et un signal très nauséabond envoyé à la police ».
Cette fois pourtant, la connivence entre la police et la justice
ne pourra être dénoncée. C’est un jury populaire qui a pris la décision.
Et l’avocat général (le procureur devant la cour d’assises) avait rendu
un réquisitoire implacable contre le policier mis en cause. L'intégralité de l'article (réservé aux abonné-es de Mediapart)
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