Il n'est pas dit
que, emportée par son élan
capitaliste, cette gauche de droite
ne soit pas près de commettre la
mesure de trop... Mais tout dépend de nos luttes !
Communiqué intersyndical, voir ci-dessous : pas à la hauteur !
Communiqué intersyndical, voir ci-dessous : pas à la hauteur !
Persiflage droitier à part, il s'agit bien de cela ou presque car la bienvenue à droite de la gauche a en effet été largement amorcée dès 2012. Mais l'inédit est l'énormité de l'attaque du jour contre le droit du travail : thermonucléaire n'a pas craint de clamer le socialiste Gérard Filoche ! Gérard Filoche, ce courageux pourfendeur de la dérive libérale de son parti, est pourtant l'emblème même de l'impuissance d'une gauche se revendiquant de la défense des droits sociaux à s'extirper des rets de ce parti, le PS, qui assume toujours plus sa politique pro-patronale.
Impuissance aussi de tous les Laurent, Coquerel (Mélenchon faisant retraite dans la solitude hors sol du sauveur du peuple pour régénérer une aura largement abîmée par les impasses sans fin du Front de Gauche ) ou encore Autain qui, eux, depuis l'extérieur du Parti Socialiste, n'hésitent pas à nouer avec lui les alliances, on l'a vu aux récentes régionales, les plus contradictoires avec leur déclaration d'indépendance vis-à-vis du gouvernement ! Ni la proclamation par celui-ci d'un état d'urgence ciblant jusqu'à plus soif les musulman-es mais aussi voué à mater les oppositions à sa politique antisociale et anti-écologique, ni la perspective affichée de constitutionnaliser la déchéance de nationalité, n'ont freiné cette déroute politique "unitariste" des autoproclamés alternatifs de gauche ! Déroute qui, au demeurant, est un encouragement permanent pour les Hollande et Valls à persévérer dans leur sale boulot en finissant d'affaiblir cette fois la droite et l'extrême droite par l'accaparement des deux mesures susmentionnées qui figurent dans leurs registres programmatiques. Il est confondant de voir, comment, malgré leur discrédit exponentiel, les deux duettistes de l'exécutif poursuivent en toute impunité une politique d'allégeance au Medef qui est en continuité si zélée avec celle de leurs prédécesseurs de droite que ceux-ci s'en trouvent dépassés ! Il est vrai que, du côté syndical, ayant réussi à perpétuer le leurre "historique" d'un dialogue social n'ayant pourtant plus de "grain social à moudre", ils sont parvenus, à ce jour, à empêcher leur plus grand ennemi, le mouvement social, de jouer son rôle indépendant de défense des acquis et d'affirmation d'une alternative à cette société des pires inégalités.
Il n'est pas dit cependant
que, emportée par son élan
capitaliste, cette gauche de droite
ne soit pas près de commettre la
mesure de trop et que les blocages
et désorientations posés tant du
côté d'une gauche radicale émoussée
par tant de confusionnisme que des
directions syndicales engluées dans
les pièges institutionnels,
s'avèreront efficaces à contenir la
colère sociale. Le NPA, ayant
assumé, contre vents et marées,
d'être resté indexé, malgré leur
reflux, sur les logiques du
mouvement social, prendra toute sa
place
pour que celui-ci soit à nouveau
pleinement à l'initiative sur les
revendications menacées sur
l'ensemble des droits démocratiques
et
sociaux (réduction et partage du
temps de travail, salaires, etc.).
Nous savons que nous nous
retrouverons à lutter ensemble avec
nombre de
militant-es du Front de Gauche, les
militant-es d'extrême gauche et les
équipes syndicales combatives pour
saisir l'opportunité de faire rendre
gorge aux politiciens de gauche
abonnés à satisfaire les exigences
du
Medef. Et pour casser la spirale
infernale des choix
"social"-austéritaires de faire
payer aux travailleurs et aux autres
couches paupérisées une crise qui,
étant celle du capital, des
possédants et autres actionnaires,
amène paradoxalement ceux-ci à
s'enrichir toujours plus !
Ce qui est en jeu c'est en fait notre capacité à abattre par le social nos cartes politiques pour la rupture avec le système. Ce qui passe, sans détour ni contournement possibles, par la double rupture 1/ avec les jeux politiciens de la gauche radicale (dont, pour certains le dernier hochet agité, celui des "primaires" : lire l'article "Primaires : Ni sur le fond ni sur la forme..." et ci-dessous Une primaire, pour la "rénovation-refondation" de la gauche, préparée avec le PS ?) et 2/ au débouché de cette clarification nécessaire, avec le PS, tout comme il doit être fait avec le reste de la droite ! Telle est au demeurant la seule voie pour commencer à retrouver la crédibilité permettant de combattre l'illusionnisme entretenu par un FN se postulant, à peu de frais, l'ami du peuple (mais déjà délesté de ses migrant-es et autres immigré-es) et dont il faudra entériner qu'il n'est fort que des faiblesses et des incohérences ... de gauche (!) vis-à-vis d'un PS désormais à diagnostiquer, grâce aux mesures El Khomri, par ceux qui en doutaient encore, comme parti irréversiblement bourgeois !
Illustration : cliquer ici
Le syndicalisme de dialogue a encore frappé. Pas de danger pour le gouvernement !
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Quelques liens extraits de la dernière Lettre d'Information (LI)
Dossier Putsch contre le droit du travail. C'est décidé, le Medef adhère au PS ! LR hésite...
- DOSSIER. Aux origines de l’état d’urgence
- S’organiser dans la durée contre la répression
- Qui veut la peau du Code du travail ? – Le plan des élites pour une société sans salariés (Frustration)
- Flexibiliser le droit du travail ne peut pas réduire le chômage mais il peut le masquer (Frustration)
- Pétition. Loi Travail : non, merci ! (Relevé sur le Net...)
- Licenciements : difficile de faire plus simple (AlterEcoPlus)
- Les lois El Khomri vont créer de nouveaux chômeurs (La Tribune)
- Répétez après moi : l’assurance chômage est excédentaire (AlterEcoPlus)
- Du Front populaire à la loi El Khomri (AlterEcoPlus)
- Suisse. Un «droit» du travail et un «droit» de grève qui font rêver le Medef de Pierre Gattaz et le «PS» de Macron (I) (A l'Encontre)
- Suisse. Un «droit» du travail et un «droit» de grève qui font rêver le Medef de Pierre Gattaz et le «PS» de Macron (II) (A l'Encontre)
- Fraude fiscale : ne pas expliquer, c’est déjà un peu excuser (Mediapart)
- Les «prix Nobel», français, d’économie: dans les eaux glacées du calcul égoïste, par Michel Husson (A l'Encontre)
Le ministère du Travail
a réalisé un contre-argumentaire pour répondre aux critiques de son
projet de loi réformant le code du travail. Mais en rajoutant lui-même
quelques «erreurs».
Un peu paniqué par la fronde grandissante contre le projet de loi El Khomri sur la réforme du code du travail, le gouvernement a dégainé, samedi, un contre-argumentaire sur le mode du «vrai-faux».
Créant de toutes pièces une phrase censée résumer une rumeur du moment
sur le projet de réforme, le texte de l’exécutif la tamponne à coup de
«vrai» ou de «faux» suivant les cas, avant d’avancer ses explications.
Or si cet argumentaire rectifie quelques erreurs qui ont pu circuler ici
ou là, il contient lui-même des approximations ou contrevérités.
Désintox. Cliquer ici
Contre le projet de réforme du travail, l’heure est à la mobilisation. La Confédération générale du travail (CGT) a convié neuf syndicats, lundi 22 février, à discuter dès mardi dans ses locaux, à Montreuil, près de Paris, d’« actions et initiatives communes » contre un texte jugé trop favorable au patronat.
Quatre d’entre eux ont d’ores et déjà accepté : la Confédération
française et démocratique du travail (CFDT), Force ouvrière (FO),
l’Union nationale des syndicats autonomes (UNSA), ainsi que la
Confédération française de l’encadrement - Confédération générale des
cadres (CFE-CGC). Cliquer ici
A propos de syndicalisme, celui qui met ses compétences au service de qui vous savez ...
L'inspection des affaires sociales, une voie royale de propulsion politique des syndicalistes. Atterrissage "socialiste" garanti pour bons et loyaux services rendus ... et à rendre : La très chère reconversion de François Chérèque
Jean Ferrat avait tout résumé ..."La porte a droite" ("je ne suis qu'un cri", 1985)
Droite-gauche à front renversé, le brouillage politicien est à la manoeuvre...
"On a l'impression qu'à l'approche des élections présidentielles ce gouvernement est pris d'une sorte de frénésie de législation, essayant d'ailleurs de piquer des idées plutôt à droite qu'à gauche", a dit Alain Juppé, estimant que ce texte "n'est pas d'inspiration socialiste"" (Alain Juppé, grand pourfendeur des droits sociaux en 1995, lire ici)
"Je pense qu'il y a une erreur de vouloir redéfinir ce qu'on appelle le licenciement économique, la nouvelle définition ne peut pas être celle qui est proposée dans le texte. Deuxièmement, je suis opposé à la baisse de la rémunération des heures supplémentaires. Ces deux points doivent à mon avis être travaillés en amont." (François Rebsamen, grand acteur du détricotage du Code du Travail quand il était ministre de Valls, lire ici)
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Sur FB Ensemble plus trop ensemble...
Dans Marianne, une fois n'est pas coutume...
Réforme du droit du travail : la gauche est aux manettes, et elle réussit à faire pire que la droite tout au long de son histoire.
Comme l’écrit Le Figaro, à propos de la bombe lancée contre le code du travail: « On voudrait y croire car même la droite n’est jamais allé aussi loin ».. Et le quotidien de Serge Dassault d’ajouter, à l’intention de qui vous savez : « A
l’heure où ils rédigent leur programme, les candidats à la primaire
doivent s’inspirer de ce bing bang. Si un président socialiste tente de
se libérer de tabous, il serait bon qu’un prétendant républicain s’en
débarrasse définitivement ». Traduction : la gauche a été capable de faire le sale boulot, soyez à la hauteur !
Le journal Les Echos est arrivé à des conclusions similaires en constatant, non sans satisfaction, que Myriam El Khomri allait défendre « un texte qu’aurait pu – et dû – rédiger la droite » - un texte qui relève du « va-tout libéral ». Ce journal salue la réforme du licenciement « partie potentiellement la plus explosive », en soulignant avec les accents d’un Jean-Luc Mélenchon qu’il s’agit d’une rupture que « ni Nicolas Sarkozy ni Jacques Chirac n’avaient osé faire ».
Un copié-collé des propositions de Gattaz.
On comprend pourquoi l’ancien ministre Eric Woerth s’est montré enthousiaste,
tout comme Pierre Gattaz. Ce dernier aurait eu mauvaise grâce à ne pas
saluer un copié-collé de ses propres propositions, dont la philosophie
est celle du dumping salarial et de la guerre des pauvres contre les
pauvres.
Voilà donc où aura mené la lente préparation des esprits, avec les
mille et une déclarations sur le « coût du travail » et la prétendue
« rigidité » du marché de l’emploi. Le couronnement aura été l’embrigadement de Robert Badinter,
ex-ministre de la justice, digne représentant de la gauche morale,
mobilisé pour porter le coup de grâce au code du travail devenu l’ennemi
public numéro 1.
On ainsi entendu de prétendus experts expliquer qu’il suffirait de
dérèglementer et de laisser les patrons libres de licencier à leur guise
pour créer des emplois par miracle, comme s’il fallait déchoir le
travail de sa dignité. Si cela marchait, ça se saurait. Au fil des ans,
la flexibilité s’est accrue, l’intérim et les CDD se sont multipliés, la
précarité s’est aggravée. Résultat ? Le chômage n’a jamais été aussi
élevé. […]
Le projet de loi de Myriam El Khomri, en l’état, représente l’un des pires reculs sociaux depuis la Libération.
Il est l’équivalent du tournant blairiste en Grande-Bretagne ou de la
potion Schröder en Allemagne. Dans les deux cas, la gauche
social-démocrate en est ressortie essorée. On peut penser qu’il en sera
de même en France, au grand profit de Marine Le Pen, laquelle peut
continuer tranquillement sa cure de silence. D’autres font le travail
pour elle en démolissant les consciences en même temps qu’ils
détricotent un modèle social que les élites du business ont toujours
voué aux gémonies.
Pendant ce temps, on organise la farce des primaires au nom de la
gauche éternelle. Plus approchera l’échéance de 2017, plus l’on entendra
des appels pathétiques à se mobiliser pour résister au FN, ce diable
que l’on ressort de la boîte à chaque échéance électorale pendant qu’on
aménage son lit au jour le jour. On expliquera qu’il faut un candidat
unique de la gauche, oubliant que le Hollandisme, cette machine à trahir
le peuple, est le principal allié de l'extrême droite que l'on prétend
combattre.
Quand on perd la bataille des idées, on gagne rarement la bataille politique. Cliquer ici
Illustration
par NPA 34
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