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Montpellier. 1er mai, journée de mobilisation...


Après le 1er mai on fait quoi ?

Correspondance (texte et photos) NPA 34

Vent glacial ce dimanche 1 er mai, place de la Comédie à Montpellier...une température qui n’invite pas trop à se rassembler. Et pourtant petit à petit de quelques centaines, nous passons à un millier et c’est à presque 1500 que nous défilerons dans la ville après avoir écouté les déclarations des organisations syndicales au pied de l’Opéra.


Derrière la banderole unitaire des syndicats, la CGT ouvre la marche, des drapeaux de l’UL, de la CGT Clinique du Millénaire, quelques représentants de la Fsu, Snes, ...puis Solidaires avec quelques appels à la grève générale, les Sanofi, un petit groupe de FO à la sono assourdissante et enfin juste après nos camarades de BDS un cortège dynamique d’environ 500 personnes où se mêlent la CNT et la CGA, le NPA, l’AG Populaire et Nuit debout, les intermittents, précaires, quelques drapeaux d’Ensemble, du PG, de Lutte ouvrière ...


Les slogans fusent : « Ni amendable , ni négociable , retrait, retrait de la loi Travail » « Tout est à nous, rien n’est à eux, Tout ce qu’ils ont,  ils l’ont volé, Partage du temps de travail, partage des richesses  ou alors ça va péter (avec la variante ... ça va saigner ) », « De l’argent il y’en a dans les banques au Panama », « Police partout, justice nulle part », «  C’est pas les immigrés qui coûtent cher, c’est les patrons et les actionnaires », « P comme pourri, S comme salaud, A bas, A bas le Parti Socialiste » (slogan qui traduit la révolte face à l’accumulation des mesures anti sociales de ce gouvernement PS-Medef et à la répression féroce qui s’abat sur le mouvement social).

Arrivée, place de la Comédie, une caisse de soutien circule pour aider financièrement les camarades en procès ... Avec les camarades du NPA on entonne une Internationale...

On s’interroge sur les rendez-vous de la semaine à venir, sur le 3 mai, date du début de l’examen à l’Assemblée nationale du texte de loi El Khomri.

Alors... c’est quand qu’on bloque tout ?

Correspondance NPA 34 : texte Martine G., Photos Geneviève F.

Après la manif, direction Las Rébès ... Lire le reportage à suivre.




 Agenda "On  lâche rien" !


A l'initiative de l'AG Populaire/Nuit Debout : 
AG d’après manif du jeudi 28 avril (Montpellier)
 

Après une manifestation ayant réuni 2500 personnes contre la Loi Travail et une provocation policière de fin de manif ayant amené l’arrestation d’un de nos camarades, une AG a pu réunir 200 personnes environ sur la Comédie.

Le démarrage fut assez difficile puisqu’une partie des manifestant-es avait décidé de fixer un face à face avec les flics pour exiger la libération de notre camarade. La question fut tranchée quand l’AG s’est mise en place : il fut maintenu qu’il fallait mener à bien les échanges sur la Loi Travail et sur les perspectives d’action permettant qu’en priorité celle-ci soit abrogée. Et cela sans préjudice que la dynamique de lutte plus globale, contre une société capable de produire une telle casse du droit du travail, en soit affaiblie. Au contraire, il fut rappelé dans le cours de la discussion qu’une victoire sur la Loi Travail, en rompant le cycle des défaites qui jusqu’ici nous accable, serait un précieux stimulant aux luttes contre l’ensemble du système. Il n’était cependant pas question de laisser tomber notre camarade arrêté, l’AG votant qu’après le débat nous partirions groupé-es jusqu’au commissariat central où l’on supposait que V avait été transféré. Une cinquantaine (une centaine ?) d’entre nous sont allé-es faire un regroupement de quelques heures devant le commissariat qui avait été fortement protégé par les flics.

Précision : selon ce que j’ai pu savoir, notre camarade, qui, à cette heure, devrait avoir été libéré, est convoqué à comparaître au tribunal de Montpellier lundi prochain. Pour les détails sur le soutien et la mobilisation voir les infos à venir sur la page FB et le site.

Thèmes abordés dans la discussion (en fin de CR propositions mises au vote) :

. une déléguée de Solidaires : difficultés rencontrées par les syndicats dans les négociations car non transparence sur les sujets mis sur la table. Affaiblissement de la capacité syndicale à défendre les salarié-es. Nécessité de mener les bagarres pour « rendre mémoire » des combats menés par nos aîné-es. « Ce serait misérable que les pauvres soient plus pauvres ».

. nécessité de mener de front la lutte contre la Loi Travail et pour les revendications sur le logement et l’agro-écologie car cela forme un tout pour ce que vivent les sans-travail.

. la situation des migrant-es sur la ville : leurs difficultés malgré la prise en charge qui se met en place par le mouvement associatif en particulier sur le plan médical. Une de leurs revendications : l’obtention d’une carte Tram gratuite. Vigilance par rapport aux actions des fachos sur le lieu d ‘hébergement de ces migrant-es.

. nécessité que Nuit Debout s’investisse dans le rapprochement avec les lieux de travail comme lieux spécifiques décisifs pour faire tomber la Loi Travail. Et cela malgré les difficultés à mobiliser sur ce terrain, entre autres, à cause du poids des défaites passées.

. la ZAD de las Rébès : un espace de convergence de gens mobilisés qui a connu un développement important en lien serré avec les habitant-es du quartier. C’est un véritable espace de travail politique qui mérite que l’on aille y faire un tour régulièrement.

. le rôle des syndicats : urgence de défaire la rupture entre nous et les syndicats. Soutien à apporter aux syndicats locaux. Quand il y a grèves, organiser des caisses de grève.
Un camarade des AntiSanofric : il faut nous inviter aux « interpro » pour proposer aux syndicats de venir à nos réus Nuit debout pour lever les freins aux convergences que nous connaissons depuis le 9 mars.

Un syndicaliste Sud : il nous faut aller tous dans le même sens, être solidaires en n’oubliant pas que, si des gens ne se sentent pas concernés, c’est parfois parce qu’ils/elles ont fait grève et perdu des thunes en perdant la bagarre.

Un camarade de Sud Education : ne pas majorer le frein aux luttes qui vient des directions syndicales, c’est dur à la base même. Les intersyndicales n’arrivent pas à mobiliser. Nécessité de favoriser les rencontres entre syndicalistes.

D. : méfiance des directions syndicales vis-à-vis des assemblées comme la nôtre. La bataille contre la Loi Travail reste importante. Demander à la CGT qu’elle donne une réponse à notre invitation à discuter ensemble.

S. membre de la CGT chômeurs/précaires : nous n’avons rien à faire des directions syndicales, nous devons rencontrer les salarié-es.

A. : nécessité de créer une caisse de solidarité. Pour cela tenir un stand bouffe, vente de bouquins pour alimenter cette caisse. Nécessité d’intégrer dans notre démarche la question des artisans et des difficultés qu’ils rencontrent. Egalement celle des retraité-es. Il nous faut « un discours large ».

V. : il est incontournable de travailler à la grève générale en y intégrant des modalités comme la grève du zèle.

Un camarade de Sud Education : « on est là ». Nécessité de la convergence des luttes pour créer le rapport de force et aller vers la grève générale.

S. : avec ce que l’on voit en Espagne, Portugal, Grèce, ici en France, on peut parler d’un plan d’attaque capitaliste. Pour ce qui est des lycéens, ils savent ce qu’ils font mais il nous faut les soutenir, y compris idéologiquement.

St. de Sud PTT : Nuit Debout est un phénomène nouveau très positif. Mais nous restons minoritaires. Comme nous sommes aussi minoritaires dans les boîtes. Sur la journée de grève aujourd’hui, nous avons fait l’info mais nous n’aurons été que 10% à avoir franchi le pas. Il faut redonner confiance mais en constatant que la convergence des luttes bute sur l’absence de luttes en cours.

B. : Oui, l’élargissement des luttes est nécessaire mais cela doit passer par la radicalité des modes d’action : bloquer les autoroutes, les dépôts de pétrole…

Un gars de la CGT : il faut aller vers les jeunes. Le problème pour la CGT ce sont les dissensions entre organisations syndicales.

F. : il faut que les syndicalistes prennent contact entre eux et avec nous.

A : nécessité d’aller voir en nombre les gens en lutte, comme les Renault de Tournezy. Nous avons fait des difs’ devant les Pôles Emploi mais il faut renforcer les équipes de diffusion. Il faut aller vers les gens mais en tenant compte de là où ils en sont et en les incitant à nous retrouver.

G. : ne pas oublier la paupérisation des seniors.

M. : prêter une attention aux discriminations ou difficultés comme celles que rencontrent les artistes de rue, les femmes ou les handicapé-es. Se battre pour un droit à l’art et à la culture pour tous/toutes.

? : problème de l’individualisme des gens pour construire une grève générale.

? : actions à mener en s’assumant comme minorités.

J. : problème de la com’. Nuit Debout n’est pas relayée médiatiquement. Constituer des groupes de 5 personnes pour porter autour de soi l’info.

A. : Voir que, si nous sommes une minorité, nous le sommes beaucoup moins qu’il y a peu. Mais, à partir de là, il faut trouver les voies de l’élargissement de proche en proche : solliciter des lieux de travail stratégiques comme par exemple le CHU qui est le principal pourvoyeur d’emplois sur la zone de Montpellier. Aussi la Poste.

M. fils de délégué syndical : si on fait, les syndiqué-es suivront. Attention aux actions minoritaires qui sont démobilisatrices.

? : avoir une démarche positive en direction de la police.

Un camarade de la CGT précaires et chômeurs : du travail, il y en a, ce qu’il n’y a pas, ce sont des emplois. Partir des besoins des gens. Nécessité de se coordonner.

G. : se retrouver le lendemain, vendredi, devant le tribunal pour soutenir notre camarade arrêté qui sera en comparution devant le juge.

Rappeler qu’on est calé-es sur le « zéro interpellations ». Ne pas distinguer ceux/celles qui sont catalogué-es comme « casseurs » des autres mobilisé-es. Refuser de jouer le jeu de « faire pression ». Notre combat ce n’est pas ça.

Propositions et résultats des votes :

- géolocalisation des luttes (carte interactive). Adopté.
- proposer aux syndicats d’élargir les mots d’ordre au logement, à la précarité. Rejeté.
- caisse de grève et actions solidaires pour soutenir les grévistes. Adopté.
- s’inviter aux interpros pour construire la convergence des luttes et la grève générale. Adopté.
- contacter les syndicats de base, rencontrer les salarié-es. Adopté.
- actions de blocage économique. Adopté.
- actions de sensibilisation des lycéen-nes, du CHU, des grosses boîtes. Adopté.
- coups de pression sur les élu-es (député-es, etc.). Rejeté.
- 6 mai opérer des retraits massifs d’argent dans les banques. Rejeté.


Rappel : que des propositions aient été rejetées ne signifie pas qu’elles doivent rester lettre morte. Ceux et celles qui se sentent pouvoir les porter peuvent s’organiser pour faire.

Rendez-vous à l’AG Populaire Minuit Debout de samedi prochain 30 avril sur la Comédie à partir de 18 h. Ces propositions votées à l’AG d’après manif seront portées à la discussion et soumises aux votes des présent-es pour devenir, le cas échéant, des propositions de l’AG Populaire/Nuit Debout.

CR rédigé par Antoine (30 avril 2016)

Photo NPA 34 : Montpellier. 2500 manifestant-es malgré les vacances scolaires...

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Par Philippe Poutou.

Un mouvement social, ça se construit. Nous nous battons pour cela, pour aider à remettre en place des réseaux de solidarité, pour se coordonner, pour que nous, les oppriméEs, redevenions une force collective capable de changer les choses par nos combats et par notre auto-organisation. Et c’est peut-être ce 28 avril, ce 1er Mai, et après, dans les grèves à reconduire et à élargir, dans les rues et sur les places à investir massivement, que ça commence. Cliquer ici
  

 SUD-Rail et FO n’ayant pas les forces suffisantes pour appeler à une reconductible digne de ce nom, il paraît aujourd’hui de plus en plus évident que c’est la CGT qui donnera le coup d’envoi. Même si elle souhaiterait la remettre au plus tard possible, sa direction parle en interne de la date du 17 mai, d’autant que ça pousse à la base et que de nombreux syndicats locaux ont des fourmis dans les jambes.
Dès le lancement de la reconductible, les cheminotEs devront prendre en main leur grève : en participants à des AG souveraines et démocratiques, en faisant des actions, en militant quotidiennement dans la grève pendant les piquets de grève et les tournées. La mobilisation contre la loi El Khomri dans le reste du monde du travail ainsi que les Nuits debout sont des éléments qui peuvent permettre de maintenir un climat favorable à la combativité, voire aider à faire converger les luttes. Il nous faudra donc tisser des liens et être un des éléments moteurs du tous ensemble ! Cliquer ici

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 NPA 34, NPA

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