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Migrant-e, Rom... L'été au soleil d'une vie sans angoisses ni misère, connais pas...





 Cher monsieur le Directeur Général Pierre Henry, 


Par la présente nous souhaitons vous remercier.

Merci, pour votre probité, pour votre courage, pour votre honnêteté et pour votre esprit de résistance face aux vagues de désinformation que nous subissons.


Plus que jamais, actuellement, il importe de savoir distinguer ses faux ami-es de ses véritables allié-es. 


Merci d' informer vos 4588 amis Facebook et les 1887 personnes qui vous "suivent" [lire ci-dessous] que les collectifs de migrant-es, de citoyen-nes, de voisin-es, de militant-es solidaires, qui depuis plus d'un an sont présent-es sur les campements sauvages à Paris ou ailleurs, ne vivent que pour avoir des images des rafles, des gazages et des matraquages de personnes à la rue.
 
[…] Merci pour votre obstination à assurer pour chaque demandeur-se d'asile un suivi toujours plus individualisé par les forces de l'ordre.

En effet, nous nous souvenons de votre élan d'Humanité le jour de l'expulsion du lycée Jean Jaurés. 

Ce jour là, à rebours de toutes les autres associations qui ont refusé de participer à l’expulsion qui s’est transformée en rafle, vous avez tenu bon… aux côtés de la police pour qu'un maximum d' éxilé-es sans distinction de nationalité puissent se faire prendre leurs empreintes. Cliquer ici

Les propos incriminés dans le billet ci-dessus

Le directeur de France Terre d'asile a, dans un post daté du 2 aout 2016 sur son profil public Facebook, stigmatisé les soutiens aux migrants. P. Henry alimente ainsi la tentative du ministère de l'intérieur de criminaliser la solidarité, tout en prétendant critiquer ce même gouvernement pour une gestion désastreuse de l'asile... dont son organisation est un des principaux rouages...


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« Loin de se montrer solidaire, l’Union européenne s’est érigée en forteresse, au point de laisser à ses frontières des personnes en besoin patent de protection internationale. » Cette prise de position, publiée ce lundi 11 juillet, n’émane pas d’unE révolutionnaire mais porte la signature d’un ancien ministre de la Justice qui appartenait en son temps au RPR... 

Il s’agit bien d’un avis du Défenseur des droits (DdD), poste actuellement occupé par Jacques Toubon. L’homme, s’il vient incontestablement de la droite, semble au moins prendre au sérieux ses fonctions.

L’objet principal de cet avis du DdD, avis adressé au Parlement, est l’accord conclu le 18 mars 2016 à Bruxelles entre l’Union européenne et la Turquie. Cet accord prévoit de renvoyer sur le territoire turc, depuis la Grèce – point d’arrivée sur le sol européen –, les migrantEs, y compris des réfugiéEs et demandeurEs d’asile venant de Syrie et d’autres pays marqués par des régimes tortionnaires et des guerres sanglantes. Cela sachant que la Turquie renvoie à son tour en Afghanistan, tire sur des SyrienNEs à la frontière, et envisage de conclure des accords de réadmission avec des régimes tels que ceux d’Iran, d’Irak et du Soudan. Le DdD, quant à lui, s’oppose à ce mécanisme infernal. Cliquer ici



 Les restaurants, et plus généralement tous les commerces et services du camp de Calais vont être détruits. Cette décision du gouvernement mérite une analyse, faite ici par la plate-forme "Vu de Calais, vu du camp" des associations d'aide aux migrants de Calais. Cliquer ici
 


 Ils ont connu l’horreur dans leur pays d’origine, puis sur la route de l’exil, parfois aussi en France. Souffrant de stress post-traumatique, d’anxiété, de dépression, une centaine de personnes sont suivies en santé mentale dans le bidonville de Calais par des médecins hospitaliers ou humanitaires. Lesquels constatent que les conditions de vie dans la « jungle » empirent, « alimentant une impression d’être persécuté ».

[…] Une centaine de personnes […] sont suivies en santé mentale dans le bidonville de Calais par les petites équipes de Médecins du monde (MDM), Médecins sans frontières (MSF) et la Permanence d'accès aux soins de santé (Pass) de l'hôpital de Calais, installés en bordure de la « jungle ». Des personnes fuyant guerres et dictatures, souffrant de stress post-traumatique, de dépression et d'anxiété, en raison des violences et des deuils subis dans leur pays mais aussi sur la route, voire à Calais.   

Quelques centaines bénéficient en plus de maraudes et d'échanges informels avec des psychologues. Une goutte d'eau, sur les 7 000 habitants du bidonville recensés par les associations. Aucune femme parmi les personnes accompagnées, alors qu'elles forment 4 % du camp. Peu d'Érythréens et d'Éthiopiens, par manque de traducteurs en tigrinya et en amharique. Pas d'enfants pour l'instant, alors que le bidonville compte 600 enfants seuls, dont le plus jeune a 8 ans. MSF met en place ces jours-ci un lieu d'accueil pour eux, avec psychologue. 

[…] Une cellule d'urgence psychologique existe pour les salariés d'Eurotunnel si un train blesse ou tue un exilé. Une autre est prévue pour la rentrée, destinée aux salariés du port de Calais. Aucune n'est prévue pour accompagner les endeuillés de la « jungle », parents et amis, si un exilé est fauché. Pour accompagner son deuil, on peut pousser la porte de Maud Jacquel, psychologue, qui assure 30 consultations par semaine à la Pass. Lou Einhorn-Jardin, psychologue chargée de la santé mentale pour MDM à Calais, qui a lancé il y a un an les premières initiatives en santé mentale dans la « jungle », rêve d'« une consultation spécialisée pour toutes les victimes de trauma, y compris calaisiennes », tant l'offre en santé mentale est faible à Calais, y compris pour le droit commun.

[…] Joëlle Vernet, psychiatre à MSF : « On voit des gens qui souffrent de stress post-traumatique, d'états dépressifs réactionnels. Dans les récits, on a des cauchemars, des intrusions de pensées, des troubles du sommeil et de l'appétit, des difficultés à trouver un sens à la vie, des états de sidération. Ils n'arrivent plus à penser. Leurs capacités d'adaptation sont mises en sommeil. Le travail, c'est de les aider à les retrouver. C'est difficile, d'abord à cause de l'ampleur de la sidération. Ensuite parce qu'il y a une distorsion possible à cause de la traduction. Aussi parce que les trois quarts sont en fuite. Ils ne vont pas vers quelque chose, ils fuient quelque chose. Le projet migratoire, c'est “je m'en vais”. Ils ne sont pas encore capables de construire. Enfin parce que les conditions sont épouvantables ici, avec beaucoup de bonnes volontés mais un manque de coordination qui ajoute à leur confusion. Et l'État aggrave les choses. Pour ces gens qui ont vécu des violences inimaginables, la confrontation avec la police ne fait que raviver les traumatismes. » 

2 000 euros le passage en 2010, 12 000 euros aujourd'hui

Les conditions de vie s'aggravent. Depuis les incendies de mai, la police interdit l'entrée de matériel de construction, pour tenter en vain de limiter le nombre de migrants. Plus de 1 000 vivent sous une tente. Le bidonville croît en moyenne de 50 personnes par jour, de plus en plus dense depuis la destruction de sa zone sud par les autorités fin février. La « jungle », ancienne décharge à l'écart de la ville, imposée aux migrants par la préfecture en mars 2015, a été en partie détruite sur ordre de la même préfecture, obligeant les exilés à se masser sur un espace confiné, où on croise de plus en plus de rats. Les exilés y avaient créé de la vie avec boulangeries, bars de nuit, restaurants, épiceries. Jusqu'à il y a peu, la zone nord comptait une soixantaine de commerces. Ils ont été fermés par la police fin juillet au nom des règles « sanitaires » et de « l'ordre public ». 

L'étanchéité de la frontière augmente le niveau de danger. Le tarif du passage « garanti », avec complicité du chauffeur, est passé de 2 000 euros en 2010 à 6 000 en janvier et à 12 000 aujourd'hui. D'où les tentatives désespérées et agressives, la nuit, sur la rocade : feux, pierres sur les camions, troncs d'arbre sur la voie, tout est bon pour déclencher un embouteillage et tenter de grimper dans les poids lourds. Résultat : des batailles rangées avec les CRS. Quelque 30 000 grenades lacrymogènes ont été tirées depuis octobre, selon Gilles Debove, du syndicat de police SGP-FO, cité par l'AFP. Lou Einhorn-Jardin : « L'autre jour, je suis allée chercher quelqu'un à l'hôpital psychiatrique, il avait une doudoune sur lui, alors qu'il faisait très chaud. Il m'a dit que c'était pour amortir l'impact des flash-balls. Dans un autre contexte, il aurait pu être résilient. »  

[…] MDM a planté une grande tente blanche en bordure de la « jungle », pour créer du lien. On peut dessiner, jardiner, bavarder. Il y a toujours un psychologue. « Un lieu “contenant”, pour recréer de la routine, dit Lou Einhorn-Jardin, repérer ceux qui ne vont pas bien, et pour que ceux qui vont bien continuent d'aller bien. Qu'ils ne vrillent pas. » La frontière devenant de plus en plus étanche, il n'est plus rare de rencontrer des gens bloqués depuis un an. « Ils sont de plus en plus nombreux à ne plus essayer de partir, ni à demander l’asile. Ils attendent. » Avec de plus en plus de pathologies lourdes. « Peut-être parce qu'on détecte mieux, parce qu'ils sont plus nombreux, mais peut-être aussi parce que la destruction de la zone sud de la jungle a détruit des équilibres. La situation est dure et on leur impose pire. Ça ne peut pas arranger leur santé mentale. Cela alimente une impression d'être persécuté. » 

Jacques Toubon, défenseur des droits, avait noté lors de sa visite le 30 juin : « Depuis six mois, les associations observent une nette aggravation des troubles mentaux […] à mettre en lien selon elles [avec] l'évacuation partielle de la lande et la réinstallation dans des lieux plus précaires et [les] phénomènes d'errance et de violence dont [les personnes] sont victimes. » Dans sa décision du 25 juillet, il « recommande que les pouvoirs publics viennent en relais à l'offre associative en matière de psychologie, de psychiatrie et de pédopsychiatrie ». 

On « vrille » aussi parfois avec une blessure. Le corps lâche, le projet de passage est anéanti et ce qui tenait s'écroule. Dans sa cabane de la « jungle », Ako*, plombier kurde de Syrie, 24 ans, maigre, raconte en se raclant la gorge. Maryam Rachih, animatrice au Secours catholique, traduit. Son père et un de ses frères sont morts. Sa mère réfugiée en Irak pleure dans le téléphone. Il est là depuis neuf mois, dont quatre à l'hôpital pour une broche. Il a chuté d'un camion après avoir été touché par une grenade lacrymogène. « Il ne mangeait plus, n'avait plus envie de vivre, se souvient Maryam Rachih. À l'hôpital, le personnel le pesait deux fois par jour. » Elle a cherché un groupe pour l'entourer à son retour dans le bidonville. « Les seuls qui ont voulu de lui, ce sont les “Bidoune” », les Bédouins, une minorité du Koweït privée de papiers d'identité. L'article intégral sur le site de Mediapart (accès réservé aux abonné-es)

  



 
Et aussi

A Montpellier...

 Pour chasser ces citoyens roumains à moindres frais, le procureur de la République de Montpellier et la préfecture de l’Hérault ont monté un système de connivence, à base de PV illégaux, qui leur permet de multiplier et d’accélérer les procédures de renvoi.

À l’heure où les immigrés sont pointés du doigt comme un danger, l’État semble prêt à tout pour prouver son inflexibilité vis-à-vis des étrangers. Quitte à flirter avec l’illégalité. L’Humanité a eu accès à des procès-verbaux de police, que nous reproduisons en partie ici, qui attestent un véritable système de collusion entre le procureur de la République de Montpellier et le préfet de l’Hérault pour expulser des Roms en masse, au mépris de la séparation des pouvoirs et du respect de la loi. La manœuvre est simple : le procureur de la République établit des réquisitions soi-disant aux fins de rechercher les auteurs de « vols » ou de « recels » pour justifier l’envoi de forces de police dans des camps de Roms, qui procèdent alors à des contrôles d’identité et des vérifications de situation administrative sur place, systématiquement sans avocat. Cliquer ici


Montreuil (maire communiste !). Familles Roms expulsées : treizième jour à la rue 

"Quand les Roms de Montreuil (Seine-Saint-Denis) collaient les affiches du candidat Patrice Bessac (PCF), au second tour des élections municipales de mars 2014, ils ne se doutaient pas que, deux ans plus tard, ils seraient expulsés sans solution de relogement. Jeudi 28 juillet, 40 personnes, dont 19 enfants, ont été expulsées d’un hangar insalubre." (Cliquer ici)

'Les expulsions forcées subies par les Roms atteignent des niveaux intolérables' - Ligue des droits de l’Homme

Et encore

 

Dans la foulée d'une manif contre la Loi Travail à Montpellier, le 23 juin...
  


NPA 34, NPA

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