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Ha ha ha : "Dès que vous devenez français, vos ancêtres sont gaulois." (Nicolas Sarkozy)


Sarkozyx vaincu par le grotesque, mais heureusement ça ne tue pas ! ... 
“A quoi servirait l’intelligence si l’imbécillité n’existait pas ?” (Pierre Dac)

21 septembre : Sortie de Sarkozy sur les Gaulois : les meilleurs tweet

 
Une campagne présidentielle apporte toujours son lot de contre-vérités. Un des domaines régulièrement malmené est l’histoire de France, objet de nombreux fantasmes et recompositions à la faveur du discours des uns ou des autres.

Le 29 août, au meeting de rentrée du Parti socialiste, Manuel Valls gratifiait la salle d’un raccourci sur Marianne qui a « le sein nu » parce qu’elle est « libre », et « pas voilée ». Un mélange d’approximations historiques (Marianne n’a pas toujours eu le sein nu) et de manipulation des symboles (l’allégorie de Marianne n’a jamais eu vocation à dicter le vestiaire féminin). Le raccourci avait été rapidement pointé par l’historienne Mathilde Larrère, maître de conférences à l’université Paris-Est Marne-la-Vallée et ancienne responsable départementale du Parti de gauche.

Aujourd’hui, c’est Nicolas Sarkozy qui convoque « les Gaulois ». Lors d’un meeting à Franconville (Val-d’Oise), l’ancien chef de l’Etat a déclaré :
« Dès que l’on devient français, nos ancêtres sont gaulois. »

Une phrase qui témoigne d’une vision fantasmée de l’Histoire, proche de ce que les historiens appellent le « roman national », cette histoire de France en partie réinventée pour créer une continuité culturelle, géographique et ethnique du peuple français, de sa langue et de son territoire à travers l’histoire – alors que la France est en fait le fruit de multiples recompositions. Cliquer ici

  Mythomanie sarko-chauvine contre l'historiographie...


 

[…]

 
Tiré de L'histoire de France autrement, par Suzanne Citron, Les Editions ouvrières, 1992

La contre-histoire dans quelques écoles en 1927

Il y avait en Gaule environ soixante peuples qui se gouvernaient chacun à sa manière, et parfois se faisaient la guerre entre eux. […] Chaque noble avait de nombreux esclaves. Les esclaves étaient des hommes, des femmes, des enfants que le maître pouvait acheter ou vendre comme des animaux domestiques. Il les faisait travailler sans les payer dans des fermes ou des ateliers. Il pouvait les frapper et même les tuer s'il le voulait. […] L'ignorance générale était profonde. 
[…] Les Gaulois étaient cruels et faisaient aux dieux des sacrifices sanglants, égorgeant ou brûlant des animaux et des hommes.

Les Gaulois passaient pour intelligents. Ils avaient des poètes qui chantaient la bravoure des guerriers.(Extrait de La Nouvelle histoire de France, par un groupe de professeurs et d'instituteurs de la Fédération de l'Enseignement, Cours Moyen-Certificat d'Etudes, Editions de l'Ecole Emancipée, 1927. Rééditée par l'Ecole Emancipée en 1984)

Note : La Nouvelle Histoire de France est un ouvrage réalisé par un groupe de professeurs et instituteurs et imprimé en 1927 aux éditions de l'École Émancipée. Les membres de l'École Émancipée cohabitaient — difficilement — avec les militants du Parti communiste au sein de la Fédération unitaire de l'enseignement. L'ouvrage ne passa pas inaperçu, loin de là. Tiré à 100 000 exemplaires, il déchaîna même les passions et suscita une levée de boucliers. À tel point qu'il ne fut autorisé que dans trois départements : les Bouches-du-Rhône, le Cantal et la Mayenne. De même, il fit partie des ouvrages détruits, sous le régime de Vichy. (Cliquer ici)


 La Nouvelle Histoire de France vue par les partisans de la pédagogie Freinet en 1932

La Nouvelle Histoire de France est la tentative la plus hardie et la plus poussée qui ait vu le jour en France depuis la guerre : l'histoire traditionnelle passe au second plan et on essaye de faire surgir devant l'esprit des enfants l'évolution dans la vie économique, politique et sociale qui constitue la véritable histoire.
Et pourtant, cet essai louable lui- même a manqué son but, non pas seulement parce que toutes les forces conservatrices se sont liguées pour en entraver la diffusion, mais surtout, pensons-nous, parce qu'on n'a pas osé briser les vieux cadres, changer une technique périmée pour adapter l’enseignement historique élémentaire aux nécessités fonctionnelles de la pédagogie — parce qu'on a conservé le manuel dont nous préparons la radicale disparition. Cliquer ici

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