Récit d'un bide politique...
Envoyé spécial dans le carré presse d’un meeting politique, An Premier de l’Etat d’urgence.
Voilà un bail que mon cousin –
appelons-le Kevin – m’invitait à lui rendre visite à l’improviste. A une
heure de chez lui, je le prévenais par SMS de mon arrivée avec des
victuailles. En retour, une réponse sibylline : « Pas avant minuit, ce soir c’est Macaron ! »
Ledit Macaron était en réalité un ex-banquier passé au travers d’un
correcteur orthographique. Il donnait un meeting, où Kevin et une amie
devaient se rendre en reportage. Ils allaient se débrouiller pour que je
puisse me joindre à eux.
Et pourtant "des bâches noires
recouvraient encore des sièges vides"
Même Midi Libre est obligé de le reconnaître (cliquer ici) : "Après des rencontres à La Paillade, il était en meeting au Zénith devant
2 000 personnes. Des dizaines de personnes, "qui ne s'étaient pas
inscrites" sur le site internet du mouvement, n'ont pas pu entrer. Plus
de place, avait dit son équipe. Et pourtant, des bâches noires
recouvraient encore des sièges vides." Mais vite la machine à faire le buzz se met ... "en marche" ! Il faut bien vendre : "Le mouvement “En marche !” avait assurément joué la carte du contrôle, pour éviter les perturbations." Pimenté du petit frisson à l'idée qu'un commando de Nuit Debout aurait pu "macaroniser" la soirée, le récit midilibresque fait gonfler l'évènement pourtant marqué indéniablement du sceau de l'anecdote politique : "Après Le Mans et Strasbourg, il était question cette fois-ci d'"égalité"
et de "vivre ensemble". Ici, dans l'Hérault, plutôt qu'ailleurs, a-t-il
insisté. À Montpellier, donc, "ville dont le dynamisme est le fruit de
son histoire, volonté de Georges Frêche dont Philippe Saurel est le
digne héritier ", insiste Emmanuel Macron qui, cette fois-ci, n'a pas
opté pour le discours sans notes, s'appuyant sur son pupitre et sur son
texte, à la tribune." Egalité, vivre ensemble... Les Sanofi de Montpellier auront apprécié qui ont vu leur direction casser leurs emplois tout en empochant le macronesque et substantiel CICE (Crédit d'Impôt pour la Compétitivité et l'Emploi ) ! Lire ci-dessous.
A.
* Macarel : interjection occitane servant à exprimer la surprise ou la contrariété. Traduction : zut !, merde !
Pour aller plus loin
Le CICE, mesure phare du plan compétitivité du gouvernement, dont
l’inspirateur était Emmanuel Macron, alors conseiller économique de
François Hollande (NouvelObs)
Le « pacte de responsabilité », un énorme cadeau fiscal sans aucune contrepartie.
40,6
milliards. C’est ce que coûtera en 2017 le « pacte de responsabilité »,
cet énorme avantage fiscal offert à partir de 2013 à toutes les
entreprises. La somme représente 1,8 % du PIB, sous forme de baisses
d’impôts, notamment sur les revenus (le fameux CICE). Offerte sans
aucune contrepartie.
1 - Grands gagnants du CICE : les actionnaires
Mal
ciblée, inefficace, coûteuse… La mesure économique phare du mandat de
François Hollande est sévèrement remise en question. Pourtant, certains
veulent aller encore plus loin.
En
2012, nous allions voir ce que nous allions voir ! Le « choc fiscal »
serait sans précédent. Il allait libérer les entreprises, relancer
l’investissement et créer massivement des emplois. Pierre Gattaz,
président du Medef, en promettait un million. Arnaud Montebourg, alors
ministre du Développement productif, en espérait presque deux fois plus.
Pour que « l’effet levier » soit maximal, la dose prescrite était
d’emblée colossale. Vingt milliards d’euros de réduction d’impôt sur les
salaires inférieurs à deux Smic et demi, au nom du crédit d’impôt pour
la compétitivité et l’emploi (CICE), 21 autres milliards de réductions
de cotisations patronales et d’impôts, au titre du pacte de
responsabilité. Au total, en 2017, 41 milliards financés par des baisses
de dépenses publiques. Soit 1,8 % de la totalité de la richesse créée
en France (PIB). Cliquer ici
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