"Arielle Dombasle (présidente du jury), déguisée en sac à sapin, débarque sur scène pour vanter «l'excellence française»" (cliquer ici)
Comment voulez-vous qu l'on explique aux hommes qu'il ne faut pas
siffler les femmes dans la rue quand on note leur physique au 20h ?".
Samedi 17 décembre, dans l'après-midi, tandis que les 30 candidates à
l'élection de Miss France 2017 se pomponnent avant d'être détaillées du
bout des cils à la pointe des seins à l'Arena et devant des millions de
téléspectateurs, des femmes de la vie quotidienne mènent l'opération
Miss Rance sur la place de la Comédie.
"Ni à prendre ni à vendre, les femmes ne sont pas des objets". Au pied du globe scintillant installé pour les fêtes de Noël, des panneaux jettent à la face des passants la vraie vie des femmes : objectisation, violences physiques, verbales, harcèlement, dictature de la beauté, de la minceur, excision, mariage forcé... "Nous dénonçons une société patriarcale, hétéronormée où la femme est objectivée, explique Catherine, membre de l'AG. Le concours de Miss France en est représentatif : les femmes y défilent en maillot de bain devant des hommes pour les faire bander, alors que pendant ce temps la loi Travail précarise les plus fragilisés, donc les travailleuses, alors que l'on remet en cause le droit à l'avortement, alors que le droit à la PMA pour les lesbiennes n'est pas acquis... et on nous propose comme divertissement un défilé de jeunes femmes, toutes les mêmes, comme modèle de LA femme." Cliquez ici
Une quarantaine de personnes ont manifesté samedi après midi au centre
de Montpelllier contre le concours de Miss France, rebaptisé Miss Rance !
Le titre de reine de beauté se dispute le soir même à Montpellier. Un
concours jugé ringard et dégradant par ces militants. Cliquer ici
Besoin de crèches... pas de Miss France ! (15 avril 2016)
Montpellier. Des femmes la jouent...Collective... (article de 2012)
Montpellier. Des femmes la jouent...Collective... (article de 2012)
Défilés, des filets...
Il n'en rate pas une, le mec (sic)...
ça (sic), c'est le maire de Montpellier... Niaisement heureux d'une opération brassant tous les clichés patriarcaux et sexistes sur la beauté féminine... Dommage que le reportage vidéo nous prive d'une image en pied du bonhomme qui nous aurait permis de reluquer et détailler les attraits, les avantages et faiblesses d'un physique à évaluer en rapport avec la psychologie autosatisfaite qui dégouline de son visage...
Cliquer ici
De gros moyens et des facilités mises en oeuvre par la municipalité, ici pour des défilés sur la Comédie destinés à "gagner les esprits" à l'opération...
De gros moyens et des facilités mises en oeuvre par la municipalité, ici pour des défilés sur la Comédie destinés à "gagner les esprits" à l'opération...
Midi Libre, une pièce maîtresse du dispositif d'intox...
Télescopage mâle-encontreux...
"Au programme pour Alicia Aylies, dans les prochains jours, interviews,
photos, émissions télé… Dont peut-être « Touche pas à mon poste » avec
Cyril Hanouna, à laquelle elle rêve de participer. « C’est une émission
que j’aime bien suivre », assure la jeune femme." (Midi Libre)
Involontairement la nouvelle Miss France nous aiguillonne vers ce que les paillettes du concours qui l'a faite "reine" cherchent à faire oublier..., qui se passe sur les plateaux télévisés, en écho pourtant bien assourdi de ce que la réalité quotidienne charrie de glauque et cruel (criminel souvent) pour des millions de femmes mais aussi de LGBTI.
POLÉMIQUE – Une séquence de "Touche pas à mon poste" diffusée en
direct dans la nuit de jeudi à vendredi a vu un chroniqueur embrasser
les seins d’une jeune femme sans son consentement. Selon nos
informations, le CSA avait reçu, en milieu d'après-midi, 250
signalements. Cliquer ici
Sans oublier l'homophobie...
Dans ce système où l’homosexualité peut faire l’objet de toutes les
railleries, un membre de l’équipe occupe en effet une place à part :
Matthieu Delormeau. Souffre-douleur numéro un de Cyril Hanouna, le
chroniqueur fait l’objet, dès qu’il est présent en plateau, d’allusions
incessantes à son homosexualité. L’AJL en a comptabilisées 27 pour le seul mois de novembre.
[…] Ces remarques servent aussi à afficher une vision extrêmement binaire des
genres, perceptible tant dans les propos homophobes (qui moquent les
marques dites de féminité chez les hommes) que dans les remarques
sexistes assignant les femmes aux rôles d’objets esthétiques
et sexuels. Au cours du mois de novembre, c’est-à-dire moins d’un mois
après l’agression sexuelle de Jean-Michel Maire sur une jeune femme
invitée en plateau, qui a donné lieu à de nombreux signalements auprès
du CSA, l’Association des Journalistes LGBT (AJL) a relevé dans
l’émission 20 remarques sexistes. Le 4 novembre, par
exemple, une séquence met en scène deux rugbymen qui commentent
l’émission et ses chroniqueuses. Remarque du premier : « Ah bah, je la prendrais bien Enora. Dans le vestiaire, mon gars, elle ferait pas la maligne, hein! » L’autre répond : « Ouais
Valérie, je lui mettrais bien un bon plaquage, un bon plaquage comme le
boudin à l’entraînement, tu vois ce que je veux dire ! » Rires des deux. Le premier reprend : « En plus, elle est tellement maquillée, elle ressemble au boudin jaune ! » Cliquer ici
Impertinence d'internaute
Les miss France c'est comme l'ONU (France Inter)
A lire
Mona Chollet
Beauté fatale
Les nouveaux visages d’une aliénation féminine (Zones)
Extrait de l'introduction : Notre thèse sera ici que la célébration des « rapports de séduction à la française », que l’on a vu resurgir, en même temps que la condamnation du « puritanisme américain », lors des affaires Polanski et Strauss-Kahn, en 2009 et en 2011, traduit le désir de maintenir les femmes dans une position sociale et intellectuelle subalterne ; elle est, pour ceux qui la défendent, une manière de nier la subjectivité féminine et de protéger leur monopole de la péroraison (chapitre 7). On a affaire avec ces discours à une banale réaction antiféministe, qui fait semblant de confondre remise en cause d’un ordre social et hostilité envers les hommes. Alors que ses prédécesseurs avaient simplement travesti ce postulat en chauvinisme, Badinter, en 2003, a réussi la prouesse de le travestir en féminisme ; elle s’est d’ailleurs référée à La Tentation de l’innocence de Bruckner dès les premières pages de Fausse route. Dans son attitude, le réflexe de classe et la mise à distance dédaigneuse de la masse des femmes prennent clairement le pas sur la démarche féministe. La journaliste Sylvie Barbier nous livre le résultat de cette opération idéologique, tel qu’on le retrouve dans la bouche du directeur d’un magazine féminin s’adressant à sa nouvelle rédactrice en chef : « La guerre des sexes c’est fini, les psychos qui se moquent des hommes aussi, on rêve de réconciliation, non ? Françoise, excuse, Évelyne [sic] Badinter elle-même l’affirme : le vrai féminisme, c’est un combat qui doit se mener avec les hommes, pas contre eux. La lutte pour l’autonomie est également terminée, nous allons tourner la page et projeter une vision réconciliée de la féminité. »
À ce conservatisme viscéral s’ajoute le fait que la femme française est un trésor national, quasiment une marque déposée. Elle a pour noble mission de perpétuer l’image d’élégance associée au pays, ne serait-ce que pour servir le rayonnement international des deux géants français du luxe, Moët Hennessy Louis Vuitton (LVMH), le groupe de Bernard Arnault, et Pinault Printemps Redoute (PPR), celui de François Pinault (propriétaire notamment de Gucci et d’Yves Saint Laurent)
Cet ouvrage est en consultation gratuite sur le site de Zones. Cliquer ici
Beauté fatale
Les nouveaux visages d’une aliénation féminine (Zones)
Extrait de l'introduction : Notre thèse sera ici que la célébration des « rapports de séduction à la française », que l’on a vu resurgir, en même temps que la condamnation du « puritanisme américain », lors des affaires Polanski et Strauss-Kahn, en 2009 et en 2011, traduit le désir de maintenir les femmes dans une position sociale et intellectuelle subalterne ; elle est, pour ceux qui la défendent, une manière de nier la subjectivité féminine et de protéger leur monopole de la péroraison (chapitre 7). On a affaire avec ces discours à une banale réaction antiféministe, qui fait semblant de confondre remise en cause d’un ordre social et hostilité envers les hommes. Alors que ses prédécesseurs avaient simplement travesti ce postulat en chauvinisme, Badinter, en 2003, a réussi la prouesse de le travestir en féminisme ; elle s’est d’ailleurs référée à La Tentation de l’innocence de Bruckner dès les premières pages de Fausse route. Dans son attitude, le réflexe de classe et la mise à distance dédaigneuse de la masse des femmes prennent clairement le pas sur la démarche féministe. La journaliste Sylvie Barbier nous livre le résultat de cette opération idéologique, tel qu’on le retrouve dans la bouche du directeur d’un magazine féminin s’adressant à sa nouvelle rédactrice en chef : « La guerre des sexes c’est fini, les psychos qui se moquent des hommes aussi, on rêve de réconciliation, non ? Françoise, excuse, Évelyne [sic] Badinter elle-même l’affirme : le vrai féminisme, c’est un combat qui doit se mener avec les hommes, pas contre eux. La lutte pour l’autonomie est également terminée, nous allons tourner la page et projeter une vision réconciliée de la féminité. »
À ce conservatisme viscéral s’ajoute le fait que la femme française est un trésor national, quasiment une marque déposée. Elle a pour noble mission de perpétuer l’image d’élégance associée au pays, ne serait-ce que pour servir le rayonnement international des deux géants français du luxe, Moët Hennessy Louis Vuitton (LVMH), le groupe de Bernard Arnault, et Pinault Printemps Redoute (PPR), celui de François Pinault (propriétaire notamment de Gucci et d’Yves Saint Laurent)
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