... Garanti high cost politique !
La région Occitanie
(Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées) va-t-elle continuer à subventionner
allègrement la compagne aérienne low-cost irlandaise Ryanair ? Le
Conseil régional s’apprête à voter ce 16 décembre une nouvelle subvention de
550 000 euros à l’Association de promotion des flux touristiques et
économiques afin « de poursuivre les actions de promotion du territoire
qui s’appuient sur la dynamique de l’aéroport de Montpellier »,
peut-on lire dans un rapport de la présidente du Conseil régional, la
socialiste Carole Delga, en vue du vote de cette semaine. Cliquer
ici
De l'art
d'être Ensemble ! en Région avec le PS sans en être vraiment mais tout en y
étant... ou comment se crasher politiquement sur le dossier Ryanair...
Rappel préalable : nos camarades d'Ensemble !, tout comme leurs compagnons et compagnonnes de la liste régionale de premier tour en 2015, Nouveau Monde (liste Onesta), du PG, du PCF et d'EELV, siègent à la Région sous la présidence de la socialiste vallsiste Carole Delga, démissionnaire, pour la cause régionale, du gouvernement dont elle était Secrétaire d'Etat, avec qui ils et elles ont fait liste commune (Nouveau Monde en Commun) victorieuse de second tour. Ce fut ce qu'on appelle une fusion technique qui n'en fut pas une car elle fut actée sur la base d'un accord politique... (lire ici). D'emblée on nous fit le coup d'une unité avec le PS mais toute en revendication d'une indépendance (mais pas d'une opposition ?) vis-à-vis d'une politique socialiste vertement critiquée nationalement mais plus vraiment localement... Vous suivez ?
La convergence électorale de décembre 2015
La majorité régionale au test Ryanair
La Commission Permanente de la région Occitanie du 16 décembre a effectivement voté ce que l'article de Basta ! voyait venir. Mais on notera avec quel doigté la dotation Ryanair est traitée par les services com' de l'institution...
[…]
Mais, alors que élus EELV siégeant à cette Commission Permanente, prennent ouvertement leur distance avec la décision, nous ne lisons rien de tout cela du côté d'Ensemble !, ni sur leur site 34 ni sur le blog de leur cheffe de file, Myriam Martin. Motus également sur le site des élus régionaux de Nouveau Monde en Commun. Idem sur le blog du PG 34 où l'on trouve une déclaration générale, se déployant en généralités lénifiantes (1), de son élue, la mélenchoniste Muriel Ressiguier, lors de l’assemblée plénière régionale du 28 novembre où visiblement la dotation Ryanair n'a pas été évoquée (ou ... est passée inaperçue de nos vaillant-es élu-es "radicaux/radicales"). A croire que la Commission Permanente du 16 décembre (2), et non l'Assemblée plénière de novembre, est le centre de décision et d'attribution des dotations financières.
Précisons les choses : la dotation Ryanair aurait, selon nous, dû faire l'objet d'une mobilisation "d'élus de lutte" contre ce qu'elle signifie comme politique régionale emblématique du financement sur fonds public, du patronat, qui plus est (mais cela n'exonère pas le scandale, plus soft, des autres bénéficiaires) dans sa version la plus prédatrice des droits sociaux et la plus méprisante des conditions de transport et de sécurité des usagers, comme c'est le cas avec Ryanair. La gauche se réclamant d'être à la gauche du PS est passée à côté de ce qu'elle proclame être la juste politique favorable aux intérêts populaires. Elle, EELV compris malgré la circonstancielle sortie antiRyanair qui ne fait pas oublier son tout venant politique cogestionnaire, est engluée dans un tête-à-tête institutionnel avec le PS qui écarte toute implication dans l'action des populations, de par la confidentialité des débats confinés dans l'enceinte d'un pouvoir fait depuis toujours pour que tout se passe précisément, par définition, entre représentant-es, loin des représenté-es... Logique implacable de la "politique représentative" qui est une politique sans (et contre) les gens "du commun". Qu'"une affaire aussi grosse" que celle de l'argent public dilapidé dans le soutien d'un requin du transport aérien ait donné lieu à ce "blanc" chez ceux et celles dont certain-es se réclament aujourd'hui rien moins que de l'Insoumission, souligne ce qu'est, quelques mois à peine après la révolte populaire antiLoi "travail", l'impasse électoraliste, gestionnaire de ce que l'on prétend contester. Brouillage assuré. Malgré le prétendu rapport de force instauré en intégrant la liste du PS au second tour de la régionale pour peser (sic) sur/contre ledit PS, le fait est que, comme le montre la dotation Ryanair, la gestion de l'ordinaire régional reste, mais avec la condition aggravante d'une caution de gauche, à l'image de son correspondant national : une politique où prévaut la loi du capital. Malgré les discours enflammés décochés sur les estrades électorales de second tour, tout rapprochement avec le PS se paye très rapidement d'un discrédit sur le mode "politiciens tous pourris" dont on peut voir ci-dessous qui tire profit :
Le vide politique à gauche, cette gauche qui disait s'unir pour "lui" barrer la voie, est occupé par l'extrême droite ? Si étonnant que cela ? Un autre monde à gauche est à inventer ... sans le PS, contre le PS mais clairement, ouvertement et d'emblée contre lui parce qu'il est de droite ! Clairement et ouvertement de droite et même extrême-droitisé ! Par une mobilisation sociale à reconstruire pour qu'elle impose son tempo et sa logique politiques, contre toute illusion électoraliste... Pour faire se crasher la gauche de droite, la droite extrémisée, l'extrême droite "chassant" démagogiquement à gauche, contre le pouvoir des patrons ! Qu'ils s'appellent O'Leary ou Gattaz, etc. !
Antoine
(1) La conclusion de cette déclaration dit assez "la philosophie" de cette présence de la "gauche radicale" dans une instance dirigée par le PS : d'une part, critique de l'austérité gouvernementale et de ses effets funestes sur les finances des collectivités locales, d'autre part, espoir que les élu-es régionaux du PS partagent la volonté "radicale" de "mener une politique volontariste pour construire à moyen terme un avenir serein et enthousiasmant pour les citoyens de toute l’Occitanie."... en exigeant ("Tous Ensemble ! Tous Ensemble !"?) que le gouvernement fasse une politique de gauche ! L'invitation à créer une dynamique de "mobilisation institutionnelle" anti-austérité ne semble pas avoir été convaincante au vu du vote, sagement gestionnaire des enveloppes financières existantes, des dotations ... Lire ici
Présidée par Carole Delga, elle se compose des 15 vice-présidents et de conseillers élus pour y siéger.
Ses 52 membres au total délibèrent sur les affaires courantes environ une fois par mois, remplaçant, de fait, l’assemblée régionale entre ses réunions." (nous soulignons). Cliquer ici
A lire aussi
Sur le site d'Ensemble! 34, en septembre 2010, du temps où il était le blog du NPA 34 !
Pourquoi financer une multinationale qui multiplie les cartons rouges sur le plan social et commercial ? Exactement ce que le NPA 34 dit.. toujours !
Idem en juin 2010
La continuité anticapitaliste, sur le site du blog du NPA 34
Et aussi
Nos dossiers Ecologie, Economie locale, Transports, Capitalisme, droit du travail, droits démocratiques , Gouvernement, Luttes, NPA, Travail
Ci-dessous, l'hebdo satirique montpelliérain nous fait voyager dans les coulisses du pouvoir régional...
Une majorité "de gauche" qui vit des coups bas entre ses membres et une perspective d'alliance PS-droite... Population hors jeu... Au désastre de tous ceux/toutes celles qui, à la gauche du PS, font de l'extrême droite, par leurs petites tractations politiciennes, l'alternative politique ! De l'urgence de reconstruire la gauche de la rupture pour une société libérée des lois, y compris politiques, du capital !
Ce qui aurait dû commencer par faire rompre avec Delga...
Loin de leur monde piégé...la rue !
Les antiLoi "Travail", emmenés par l'AG Populaire Nuit Debout de Montpellier, contre Delga, Saurel (maire exPS de Montpellier) ... et Valls !
NPA 34, NPA