Point de vue. Syrie. La chute d'Alep Est, cette métaphore de la débâcle politique d'une partie de la gauche...
Du déni d'une révolution assiégée à l'appui à ses ennemis mortels !
[…] Alors que les révolutions arabes, atteignant la dimension
insurrectionnelle en Tunisie, Egypte, Syrie, Bahrein, Yémen, mais
suscitant ou rejoignant en les marquant, des mouvements sociaux et
démocratiques en Grèce, Espagne, Portugal, Israël et jusqu'au Wisconsin
où les grévistes, au printemps
2011, occupent la place de Madison comme
les Egyptiens leur place Tahir, alors que se produit tout cela, par
contre, très vite, la croyance dans la manipulation, surtout lorsque ces
révolutions ont affecté, tout autant que les vieilles dictatures
"pro-occidentales", des régimes "progressistes" (Libye, Syrie), la
méfiance envers les masses '("tout ce qui bouge n'est pas rouge",
"derrière Facebook, Washington"), ont prévalu, pour finalement rejeter
les mouvements de masse dans les ténèbres d'un "islamisme" qui est en
réalité leur adversaire et leur est foncièrement étranger.
[…] Avec l'axe Trump-Poutine qui se dessine, les stades ultimes du
néostalinisme et du néoconservatisme, aussi néolibéraux l'un que l'autre
d'ailleurs, se rejoignent. Les donneurs de leçons qui nous disaient que
les manifestants de Tien An Men avaient des références douteuses, que
la chute du mur de Berlin ce n'était pas bien, que les Ukrainiens sont
des nazis c'est bien connu, que les dictatures arabes sont certes,
brutales mais tout de même laïques et puis qu'elles résistent à
l'impérialisme, que Chavez construisait le socialisme et que Castro
l'avait construit, que la réussite économique chinoise tient quand même
au socialisme et que faudrait pas quand même que les ouvriers chinois
fassent trop grève, que la révolution syrienne, a) n'a jamais existé, b)
n'existe plus, c) est moche partout sauf chez les Kurdes (cochez la
case), vont-ils en toute logique raconter avec Breitbart news que
Georges Soros et les sionistes payent les jeunes Américains pour leur
faire faire une "révolution orange" contre Donald Trump, l'homme qui a
formé un cabinet dont la fortune équivaut à celle de 110 millions
d'Américains ?
Quand on a fait ça, on peut tout faire : défiler derrière un Fillon, un Orban, un Trump, cela pourra leur arriver, car les bornes au-delà desquelles il n'y a plus de limites ont déjà été franchies.
Nous verrons, mais disons-le clairement : c'est tout à fait possible puisqu'il ont déjà fait pire, ils ont veillé à ce que gauche et syndicats en Europe, en Amérique du Nord et du Sud, restent l'arme au pied pendant que le peuple syrien se faisait massacrer, raconté partout que la population d'Alep a) n'était plus composée que d'islamistes armés, b) était otage des islamistes, c) aspirait à être libérée par cet Etat certes un peu brutal, mais laïque, etc. (rayez les mentions inutiles).
Nous en avons d'ailleurs un indice en France, que pas mal de gens ont perçu sur les forums et réseaux sociaux, y compris parmi les partisans intelligents (il y en a encore quelques uns) de la candidature Mélenchon, qui s'affirme à la fois, dans la situation de vide créée par les cinq années Hollande, comme le premier candidat de ce que l'on appelle encore la "gauche" et un candidat crédible à la gestion des intérêts bien compris de l'impérialisme français (alliance russe, recomposition européenne, mainmise africaine réaffirmée), avec les explosions de violence verbale, de rage excommunicatrice et de culte du chef opérées par les prétendus "Insoumis". Nous verrons sans doute courant janvier si le staff du chef, qui a forcément conscience du caractère de plus en plus contre-productif, même pour lui, de cette batterie d'admirateurs forcenés et d'éradicateurs de la liberté de quiconque pense autrement, prend des mesures pour les calmer ou décide de continuer à les exciter. Mais cette amplification a été parfaitement synchrone avec la chute d'Alep Est.
Cet exemple participe pleinement de notre sujet : les enjeux sociaux sont mondiaux, une ancienne gauche est aujourd'hui rangée, pratiquement en ordre de bataille, dans le camp de la contre-révolution sociale au niveau réel de la lutte des classes mondiale. Cliquer ici
Illustrations par NPA 34.
NPA 34, NPA
Quand on a fait ça, on peut tout faire : défiler derrière un Fillon, un Orban, un Trump, cela pourra leur arriver, car les bornes au-delà desquelles il n'y a plus de limites ont déjà été franchies.
Nous verrons, mais disons-le clairement : c'est tout à fait possible puisqu'il ont déjà fait pire, ils ont veillé à ce que gauche et syndicats en Europe, en Amérique du Nord et du Sud, restent l'arme au pied pendant que le peuple syrien se faisait massacrer, raconté partout que la population d'Alep a) n'était plus composée que d'islamistes armés, b) était otage des islamistes, c) aspirait à être libérée par cet Etat certes un peu brutal, mais laïque, etc. (rayez les mentions inutiles).
Nous en avons d'ailleurs un indice en France, que pas mal de gens ont perçu sur les forums et réseaux sociaux, y compris parmi les partisans intelligents (il y en a encore quelques uns) de la candidature Mélenchon, qui s'affirme à la fois, dans la situation de vide créée par les cinq années Hollande, comme le premier candidat de ce que l'on appelle encore la "gauche" et un candidat crédible à la gestion des intérêts bien compris de l'impérialisme français (alliance russe, recomposition européenne, mainmise africaine réaffirmée), avec les explosions de violence verbale, de rage excommunicatrice et de culte du chef opérées par les prétendus "Insoumis". Nous verrons sans doute courant janvier si le staff du chef, qui a forcément conscience du caractère de plus en plus contre-productif, même pour lui, de cette batterie d'admirateurs forcenés et d'éradicateurs de la liberté de quiconque pense autrement, prend des mesures pour les calmer ou décide de continuer à les exciter. Mais cette amplification a été parfaitement synchrone avec la chute d'Alep Est.
Cet exemple participe pleinement de notre sujet : les enjeux sociaux sont mondiaux, une ancienne gauche est aujourd'hui rangée, pratiquement en ordre de bataille, dans le camp de la contre-révolution sociale au niveau réel de la lutte des classes mondiale. Cliquer ici
Illustrations par NPA 34.
Après un bombardement d'Alep... Cliquer ici
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