Au pays d'Ubu flic un viol ou un acte de barbarie ne sont "que" de la violence nécessaire à l'exercice (républicain) de la profession !
(Richard J. Daley, ancien maire de Chicago)
13 février : Le troublant passé judiciaire du commissaire d'Aulnay-sous-Bois (à lire ci-dessous)
Manif pour Théo à Bobigny : un autre récit (Alternative Libertaire)
13 février : Le troublant passé judiciaire du commissaire d'Aulnay-sous-Bois (à lire ci-dessous)
Manif pour Théo à Bobigny : un autre récit (Alternative Libertaire)
Le viol, c'est d'abord une question de non-consentement
Lisons le Code pénal, et comprenons bien que toute tentative de parler
d'«accident» ou de «violences volontaires» pour qualifier ce dont a été
victime ce jeune homme au soir du 2 février est un grave recul dans la
lutte contre les violences sexuelles faites aux femmes comme aux hommes,
alerte un collectif de sociologues de différentes générations
travaillant sur les violences de genre.
Jeudi 2 février, dans la Cité des 3000 à Aulnay-sous-Bois, Théo a bien
été victime d’un viol policier à l’occasion d’un contrôle d’identité.
Nous, signataires de ce texte, qui menons et avons mené des recherches
en sciences sociales sur les violences de genre, tenons à le déclarer
avec force. Dans cette affaire, il n’est pas pertinent de rappeler la
« présomption d’innocence », comme le font les syndicats de policiers.
En effet, la pénétration par une matraque télescopique est avérée ; nul
ne la conteste, puisqu’une déchirure de 10 centimètres à l’anus en
témoigne ; et il va sans dire qu’elle est contraire à la volonté de la
victime.
Illustration par NPA 34
Le sociologue Didier
Fassin revient sur le caractère sexuel souvent prononcé des
interventions des forces de l'ordre dans les quartiers populaires.
C’est un élément qui revient souvent dans les récits des interpellations
policières violentes au sein des quartiers populaires : un caractère
sexuel prononcé. Insultes homophobes, testicules écrasés, fouilles
appuyées des parties intimes, jusqu’au pire avec le viol dont aurait été victime Théo à Aulnay-sous-Bois. Le sociologue Didier Fassin, professeur de sciences sociales à l’Institut d’étude avancée de Princeton, a écrit en 2011 la Force de l’ordre. Une anthropologie de la police des quartiers, résultat d’une immersion de quinze mois dans une brigade anticriminalité. Interrogé par mail, il revient sur cet aspect du problème. Cliquer ici
L'Humanité 13 février 2017
En débat...
J'ai une confession à faire : jusqu'à hier, j'avais la même conviction
que Me Dupond-Moretti en matière de viol. J'étais persuadée que la Cour
de cassation avait depuis longtemps établi qu'introduire un objet, quel
qu'il soit, dans un anus constituait un viol, point. Aussi la mise en
examen pour viol de l'un des policiers ayant interpellé son client Théo
de façon extrêmement brutale, en forçant dans son rectum sa matraque sur
une profondeur de 10 cm, tandis que ses collègues se voyaient reprocher
des actes de violence par le juge d'instruction, me paraissait-elle
logique. Aussi le positionnement de l’inspection générale de la police
nationale, qui concluait (de façon provisoire en l'état) seulement à la
commission de faits de violence, me semblait-il totalement inapproprié.
Aussi m'étais-je indignée en entendant un collègue, voilà plusieurs
années, évoquer une décision de cour d'appel requalifiant en violences
aggravées des faits d'intromission d'objet dans l'anus d'un adolescent
commis par un groupe de jeunes, condamnés pour viol par un Tribunal pour
enfants.
Et pourtant, quelques recherches m’ont permis de constater que la
solution juridique retenue par la Cour n’était pas si évidente que cela. Cliquer ici
Non à l'impunité policière...
Nous sommes en colère et révolté-e-s car ce qui est arrivé à Théo n’est ni un accident ni une bavure.
Théo est la dernière victime en date d’une police qui humilie, torture, mutile, viole et assassine régulièrement.
Il est victime d’une politique institutionnelle raciste et sécuritaire qui donne de plus en plus de pouvoirs à la police pour contrôler au faciès, chasser les migrant-e-s et les Rroms, réprimer les manifestations et humilier les habitant-e-s des quartiers populaires.
Il est victime d’un système judiciaire et politique qui assure l’impunité aux policiers. Cliquer ici
Illustration par NPA 34
La police est sur les dents, celles des autres, évidemment (Boris Vian)
Les dernières statistiques sur le racisme dans l’opinion en France semblent paradoxales : l’indice de tolérance s’est remis à augmenter pour toutes les catégories... mais les actes racistes continuent d’augmenter sur la durée. Ce qui est clair c’est que le racisme progresse de manière continue dans les politiques et les discours dominants. Les programmes de Hamon et Mélenchon sont en recul par rapport à ce qui semblait un minimum pour la gauche il y a encore quelques années (par exemple la liberté de circulation). Mais surtout, les programmes et les discours de Le Pen à Valls en passant par Fillon annoncent une politique d’État encore plus dure dans les années qui viennent. Tout cela crée un climat de racisme décomplexé qui aura des conséquences graves. Ainsi, à la rentrée de septembre, le sociologue Saïd Bouamama alertait sur « la construction progressive des conditions d’un pogrome »... Cliquer ici
Il s’agit pourtant bien d’une injure… proférée dans un contexte déjà tendu suite à l’interpellation particulièrement brutale d’un jeune noir de 22 ans, Théodore, alias « Théo », à Aulnay-sous-Bois (Seine-saint-Denis). Cliquer ici
La police joue à se "flinguer"...
Après l'IGPN qui "couvre" un viol (un acte de barbarie ?), la Préfecture de Police de Paris avoue qu'elle ment...
Plus de 2000 personnes se sont rassemblées samedi 11 février à Bobigny (Seine-Saint-Denis), comme dans d’autres villes de France, pour réclamer « Justice pour Théo ». Des heurts ont éclaté qui ont mis une fillette de six ans en danger. Qui a sauvé l’enfant ? C’est bien Emmanuel et pas les CRS, finit par avouer la Préfecture. Cliquer ici
Et ça continue...car c'est le système : Zyed, Bouna, Adama, Théo et tant d'autres (Rémi, on n'oublie pas non plus)...
La riposte
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