Pour le syndicat Alliance, les victimes ce sont ses "collègues" ! N'en doutons pas, ce syndicat va relancer la mobilisation contre l'inacceptable, l'intolérable, euh, l'injustifiable "haine anti-flic" !
Vidéo. "Les policiers, des grosses brutes au service du gouvernement"
9 février : À "C dans l'air", un syndicaliste policier affirme que "Bamboula, ça reste convenable" comme insulte
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8 février : Aulnay-sous-bois (93) : Les tortionnaires de Théo remis en liberté !
Marine Le Pen ne condamne pas les violences policières à Aulnay-sous-Bois
Beaumont-sur-Oise : Assa Traoré apporte son soutien à Théo
Retour sur une semaine de violences policières à Aulnay (Paris-luttes.info)
7 février : AULNAY SOUS BOIS : NUIT D’ÉMEUTE ET PROBABLES TIRS À BALLES RÉELLES
taranis.news
[Nous recommandons la lecture ci-dessous de l'éclairant entretien avec Mathieu Rigouste sur "Une généalogie coloniale de la police française"]
[Nous recommandons la lecture ci-dessous de l'éclairant entretien avec Mathieu Rigouste sur "Une généalogie coloniale de la police française"]
Alliance Police, le pompier pyromane de l'ultrasécuritaire aspirant à "un permis de tuer" (cf CQFD)
Le syndicat Alliance sait aussi se faire remarquer pour ses fausses informations.
Pour Alliance ce qu'il faut c'est un permis de tuer en bonne et due forme.
Le calvaire de Théo dont Alliance n'a que faire...
"Je me mets contre le mur, tranquillement, et là un des policiers vient et m'assène un coup". "J'étais de trois-quarts, je voyais ce qu'il faisait derrière moi. Je l'ai vu avec sa matraque : il me l'a enfoncée dans les fesses, volontairement. Je suis tombé sur le ventre, j'avais plus de force, on dirait que mon corps m'avait laissé", décrit-il.
Il évoque ensuite, racontant le trajet dans la voiture qui le mène au commissariat, les "coups", les parties intimes "matraquées", les crachats et les insultes. Jusqu'à son arrivée dans les locaux de la police où un fonctionnaire aurait lancé : "Je pense qu'il faut l'amener se faire opérer, c'est grave".
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Théo a reçu des coups, mais présente aussi une «section du sphincter
anal» et une «lésion du canal anal de dix centimètres de profondeur». (cliquer ici)
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«Ce qu'il s'est passé à Aulnay-sous-Bois, c'est l'une des
conséquences du renoncement de la gauche sur le récépissé du contrôle
d'identité.» (ib)
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Les chiffres [incomplets quant aux devenirs des plaintes] de l'IGPN, et la frilosité des magistrats à condamner le corps de la police, conduisent naturellement à un «sentiment d'impunité» de la part des policiers. (ib)
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«S'il n'y a pas de preuve filmée, la vérité pour les institutions, c'est qu'il ne s'est rien passé»,
explique Me Ben Achour. La multiplication des images intervient alors
comme de nouvelles formes de preuves au profit des victimes, qui devrait
jouer en la faveur de Théo. (ib)
Les quatre policiers appartenaient à la BST (brigade spécialisée de terrain) du 93, dont le Bondy Blog avait déjà décrit les méthodes « musclées », passant mal auprès des habitants du quartier, surtout les plus jeunes. Sur Twitter, cette semaine, les militantes et militants contre les violences policières, par crainte de nouvelles bavures, faisaient tourner un message exhortant les habitants à filmer, sans prendre de risques supplémentaires, les interpellations policières. (Article accessible aux abonné-es de Mediapart)
Les quatre policiers appartenaient à la BST (brigade spécialisée de terrain) du 93, dont le Bondy Blog avait déjà décrit les méthodes « musclées », passant mal auprès des habitants du quartier, surtout les plus jeunes. Sur Twitter, cette semaine, les militantes et militants contre les violences policières, par crainte de nouvelles bavures, faisaient tourner un message exhortant les habitants à filmer, sans prendre de risques supplémentaires, les interpellations policières. (Article accessible aux abonné-es de Mediapart)
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« Les policiers ne respectent pas les jeunes, comment voulez-vous qu’ils les respectent ensuite? »
Si les faits étaient avérés, ils « pourraient être qualifiés de torture », écrit l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT) dans un communiqué. Pour appuyer
son propos, l’ONG se fonde sur une jurisprudence établie en 1999 par la
Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), qui avait condamné la
France « pour actes de torture » sur une personne en garde à vue victime « de nombreuses violences, dont des sévices sexuels au moyen d’une matraque ». Cliquer ici
N’est-on pas en droit de considérer que ce geste doublé des
atermoiements de la Justice est, au-delà de sa violence physique et
psychologique, porteur de sens ?
Celui d’une certaine et brutale phallocratie qui veut toujours posséder, dominer et humilier. Quitte à passer, pour les plus extrémistes, par le viol anal, châtiment suprême pour son "avilissement"... Quelle idée de la représentation cela suggère-t-il sur la mentalité de ces flics ? Est-il au moins légitime d’y déceler, en plus d’autres troubles, une certaine homophobie ?
Quant à la Justice, pourquoi est-elle souvent si prompte à amoindrir les violences policières ou politiques ? Pourquoi participe-t-elle à la banalisation de ces actes inadmissibles ? Quels messages envoie-t-elle au reste de la population à qui, a contrario, on ne fait que rarement cadeau d’une telle indulgence ? Cet événement a eu lieu il y a déjà 4 jours, le jeune homme est toujours hospitalisé aujourd’hui et il a fallu attendre ce soir dimanche, pour que l’erreur soit réparée et les policiers mis en examen pour les faits graves qui leur sont reprochés. Sûrement un effet des pressions politiques et de la médiatisation de l’affaire.
Celui d’une certaine et brutale phallocratie qui veut toujours posséder, dominer et humilier. Quitte à passer, pour les plus extrémistes, par le viol anal, châtiment suprême pour son "avilissement"... Quelle idée de la représentation cela suggère-t-il sur la mentalité de ces flics ? Est-il au moins légitime d’y déceler, en plus d’autres troubles, une certaine homophobie ?
Quant à la Justice, pourquoi est-elle souvent si prompte à amoindrir les violences policières ou politiques ? Pourquoi participe-t-elle à la banalisation de ces actes inadmissibles ? Quels messages envoie-t-elle au reste de la population à qui, a contrario, on ne fait que rarement cadeau d’une telle indulgence ? Cet événement a eu lieu il y a déjà 4 jours, le jeune homme est toujours hospitalisé aujourd’hui et il a fallu attendre ce soir dimanche, pour que l’erreur soit réparée et les policiers mis en examen pour les faits graves qui leur sont reprochés. Sûrement un effet des pressions politiques et de la médiatisation de l’affaire.
Sans ces scandaleux échos, ce jeune homme serait sans doute tombé
dans la cohorte des victimes condamnées à la double peine, violence et
silence.
Cela suffit. Vraiment. Cliquer ici
Déclaration de Philippe Poutou.
Pour le NPA, la police doit être désarmée, au contraire des mesures prises sans cesse ces vingt dernières années. Nous revendiquons également la dissolution de tous les corps spéciaux intervenant et réprimant brutalement dans les quartiers populaires (comme la BAC ou les Brigades spécialisées de terrain). Pour en finir avec les contrôles au faciès, qui sont le support et le prétexte à tant de violences policières, nous réclamons aussi la mise en place d'un récépissé à chaque contrôle (promesse de Hollande en 2012, aussitôt enterrée). Cliquer ici
Ce qu'ils font aux gens des "quartiers"... L'humiliation sexuelle, option homophobie... des précédents.
Outre Aulnay-sous-Bois, le département de la Seine-Saint-Denis
s'est déjà illustré pour des actes policiers illégitimes : le 16 janvier
dernier, un policier municipal de Drancy comparaissait devant le
tribunal de grande instance de Bobigny pour violences policières avec
arme en octobre 2015, la victime s'étant retrouvée avec une plaie
ouverte de 1,5 centimètre au niveau de l'anus. Son ADN a été repéré sur
la matraque télescopique de l'agent, selon le récit d'audience de Julia Pascual, du Monde.
À Paris, la même année, des adolescents avaient également déjà déposé
plainte pour des agressions sexuelles lors de contrôles, avec plusieurs
témoignages de doigts dans les fesses. Cliquer ici (accès réservé aux abonné-es)
Police, gendarmerie...le mensonge en bande organisée ?
Les conversations entre les
médecins du SMUR et les pompiers semblent indiquer que les forces de
l'ordre ne les ont pas informés correctement sur l'état de la victime,
arrêtée plus tôt par la technique du plaquage ventral. Cliquer ici
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Publié le 27 janvier 2017
Publié le 27 janvier 2017
Cette semaine était examinée devant le Sénat la réforme de la « sécurité publique ». Cette loi répond à une veille
revendication des syndicats majoritaires et vient ponctuer une période
qui, depuis la mort de Rémi Fraisse en passant par celle d’Adama Traoré,
a vu les violences et les crimes policiers devenir un sujet un peu
moins confidentiel dans les médias.
Sur les
cinquante dernières années, 10 à 15 personnes décèdent chaque année du
fait des forces de l’ordre. Dans la majorité des cas,
la personne décédée était désarmée. On l’a dit et redit, ces morts ne
sont jamais des bavures (le terme ne veut rien dire) mais le résultat de
l’activité normale de la police. D’où leur insupportable régularité
dans le temps. Cliquer ici
L'idée "folle", si juste politiquement, du désarmement de la police
Le
seul pare-feu possible au développement des violences serait en fait…
le désarmement de la police. Il y a chez les principales forces
politiques une telle unanimité répressive que l’idée pourrait sembler
folle. Elle n’a pourtant rien de spécialement « révolutionnaire » et est
même appliquée dans des pays qui pourtant connaissent eux aussi la
violence économique et sociale du capitalisme, et ont tout comme nous
leurs gangsters et leurs dealers. C’est le cas du Royaume-Uni où ni les
flics de terrain, ni ceux qui enquêtent sur un délit ou un crime ne sont
armés. Le policier y est de ce fait plus respecté et user contre lui
d’une arme y constitue une sorte d’interdit social. Une autre
conséquence étant que la société britannique est beaucoup moins sujette
que la nôtre aux violences et bavures policières.
A
l’exact opposé du « permis de tuer » que réclament aujourd’hui ceux qui
manifestent, ou du développement de l’armement des polices municipales,
le désarmement protégerait les policiers… tout en nous protégeant de la
police. Cliquer ici
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Photos, vidéos... nos armes pour les prendre sur le fait et tenter de dynamiter l'impunité dont les gratifie, le plus souvent, la Justice !
Marseille: un policier jugé pour la première bavure mortelle au Flash-Ball
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Pour aller au coeur du problème
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Tout se tient
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Pour aller au coeur du problème
MATHIEU RIGOUSTE : Il y a plusieurs racines de l’ordre
sécuritaire. L’axe de mes recherches, c’est la restructuration
sécuritaire qui accompagne la restructuration néolibérale du capitalisme
à l’époque contemporaine. Dans tous mes travaux je retombe sur ce
mécanisme dans lequel on voit la société impérialiste française importer
dans son système de contrôle, de surveillance, de répression des
dispositifs qui viennent des répertoires coloniaux et militaires. Au
sein de l’Algérie qui est la colonie de peuplement et d’expérimentations
d’une gestion militaire de la population colonisée la plus poussée,
sont développés des répertoires d’encadrement qui vont influencer en
permanence, depuis 1830, la restructuration du contrôle de la population
« en métropole ». Notamment par l’application de ces dispositifs sur
les populations directement désignées comme étant la continuité des
indigènes en Algérie, c’est-à-dire principalement les arabes à Paris. On
a donc des répertoires particuliers, des régimes policiers de violences
appliqués aux colonisés « en métropole » qui font un usage régulier de
pratiques de coercition, d’humiliation, de rafles, d’assassinats, de
tortures longtemps avant la guerre d’Algérie et de manière continue. On a
déjà une police dans les années 30 qui s’appelle Brigade de
surveillance des Nord-Africains (BNA) qui est donc une police opérant
sous critères racistes, chargée par l’utilisation de la coercition
d’encadrer les français de souche nord-africaine. Ces répertoires vont
se transmettre. La continuité de l’état, ça veut dire la continuité des
personnels, des administrations, des bureaucraties. Et à travers la
restructuration des unités de police, se transmettent des systèmes de
discours, d’imaginaires, d’idéologies, et de pratiques.
[…] On se retrouve avec une police […] qui se rationalise, se modernise, et au tout début des années
1970, c’est-à-dire juste après 1968 – parce que dans tous ces ennemis
intérieurs, il y a aussi le gauchiste, la figure qui n’avait jamais
complètement disparue du révolutionnaire qu’incarnait la figure du
fellagha – on considère qu’il faut des polices modernes qui vont aller
dans les quartiers populaires installer la nouvelle société rationnelle,
optimisée, néolibérale, etc. On va donc aller chercher dans les
répertoires d’idées, de pratiques, de personnels, pour forger une
nouvelle police. La première expérimentation se fait en
Seine-Saint-Denis, c’est pas un hasard et en 1973, on file à un ancien
des Brigades Agression et Violence la charge de policer les quartiers
populaires de Seine-Saint-Denis et son unité va donc s’appeler la
Brigade AntiCriminalité. Il va mettre à profit tout ce qu’on apprend à
l’époque dans les grandes écoles de la nouvelle société, c’est-à-dire,
ce qui s’appellera bientôt le néomanagement : l’application aux
appareils d’état de la restructuration néolibérale dans les entreprises
en quelques sortes. D’ailleurs, la doctrine de la guerre
contre-révolutionnaire va elle-même être transposée dans les théories
néolibérales et on parlera de doctrines de « guerre économique » par
exemple. Il s’agit de détruire l’entreprise ennemie, en l’empoisonnant,
en quadrillant son marché, en utilisant des agents de renseignement,
tout ça nait au cours des années 1970. Cette première BAC va influencer
la naissance d’autres unités sur le même mode dans différente villes et
on va ainsi appliquer aux quartiers populaires des méthodes de gestion
endocoloniales ce qui va mener aux premières grandes révoltes contre les
violences policières dans les cités.
[…] Ce qui est très intéressant du point de vue du
capitalisme sécuritaire c’est que les BAC sont des unités qui utilisent
beaucoup de matériel, et qui en revendiquent beaucoup, qui « gueulent »
pour être de plus en plus armées. Ça c’est très intéressant pour les
industriels de la sécurité. Pour les flashballs par exemple ; les BAC
ont demandé à en être armées très vite, elles veulent les nouveaux
modèles et elles participent avec les industriels à créer les nouveaux
modèles et, bien-sûr, c’est elles qui utilisent le plus de munitions :
le flashball est utilisé tous les soirs pour tirer dans les quartiers
populaires de France. C’est la même chose pour les grenades
lacrymogènes ; on en voit beaucoup dans le maintien de l’ordre des
manifestations de mouvements sociaux dans les centre-villes mais les gaz
sont utilisés quotidiennement dans les quartiers populaires.
Le phénomène continue de se développer dans les dix dernières
années. La BAC semble vraiment caractéristique de ce capitalisme
sécuritaire, notamment par sa férocité mais aussi par son aspect
ultralibéral, ultraproductif, ultraoptimisé, ultraviril,
ultramédiatique : la BAC se met en scène, les agents s’inspirent
énormément de ce qu’ils voient à la télévision…
On a même une extension
de ce qu’elle a inventé comme système de domination et d’écrasement des
quartiers populaires vers la gestion des autres mouvements sociaux,
comme récemment des luttes contre la loi travail. Généralement, la BAC
est utilisée comme dispositif de pénétration, de saisie, de capture et
elle est de plus en plus combinée à des dispositifs d’encerclement,
d’enfermement, d’étranglement dans lesquels on utilise plutôt les CRS,
les gardes mobiles. On a vu pendant le mouvement contre la loi travail,
les BAC qui étaient employées à faire « du maintien de l’ordre ». À
Toulouse, on a vu les effectifs des BAC sont utilisés dans
l’expérimentation de nouveaux dispositifs hybrides : capable de faire et
du maintien de l’ordre et de la capture, de l’intervention, de passer
de l’un à l’autre en permanence, et de passer à des niveaux d’intensité
très hauts très rapidement. La BAC rejoint ainsi la logique de
restructuration de tous les appareils en ce moment qui consiste à
devenir rhéostatique : être capable de s’adapter comme le mode de
production toyotiste, c’est-à-dire s’adapter le plus instantanément à la
demande, avec le moins de stock et de dépenses possibles et de la
manière la plus rationalisée qui soit.
[…] Ce qui nait dans les années 1970, c’est un schéma qu’on va voir
apparaître ; à partir du moment où on met des polices féroces, comme la
BAC, autour des quartiers populaires, celles-ci produisent de la
violence policière et donc produisent de la colère. Les dominé-e-s, face
à ça, vont produire des tactiques, des techniques, des stratégies, des
pratiques de résistance et de contre-attaque. Ça va donner lieu à des
révoltes, parfois très spontanées, parfois plus organisées : une
histoire des contre-attaques face à la police nait dans les années 1970
et on se rend compte, au gré de ces révoltes et de leur répression et de
leur gestion médiatique que des municipalités en collaboration avec la
police et les média sont capables de désigner aux pouvoirs publics et au
reste de la population en général un quartier populaire comme
ingérable, infâme, irrécupérable. Ceci s’accompagne d’une logique
humanitaire ; aller « sauver des gens » alors que les revendications
pour des meilleures conditions de vie sont permanentes et que les
habitants n’obtiennent jamais rien.
Toute cette logique va activer au cours des années 1970 la
reconnaissance par les pouvoirs publics et par le capital industriel et
financier du fait que lorsqu’on est capable de désigner un quartier
populaire comme infâme, on va pouvoir activer un circuit de capitaux
financiers d’abord, puis industriels, liés à ce qu’on va appeler de
manière publicitaire « la rénovation urbaine », c’est-à-dire un
protocole de restructuration de ce quartier qui peut aller jusqu’à sa
destruction complète. Il va ainsi apparaitre beaucoup de régimes de
restructuration : certains consistent à éloigner les populations les
plus pauvres ou les moins gouvernables, d’autres vont organiser
l’évacuation totale de ces populations, d’autre encore qu’on observe
beaucoup depuis le début des années 2000 à travers la mystification de
la mixité sociale consistent à parler de réhabilitation mais à en fait
déplacer les plus pauvres, sans détruire le quartier. On fait ça à la
fois avec de la police et de la prison, mais aussi avec la hausse des
loyers provoquée par l’arrivée de nœuds de transports en commun qui
permet de faire venir des cadres qui ne se seraient pas déplacés
jusque-là ; la petite bourgeoisie à laquelle on veut permettre de venir
s’installer à la place des quartiers populaires. Bref, à travers tout ce
programme publicitaire qu’est la rénovation urbaine, la transformation
des quartiers populaires en quartiers petits-bourgeois va attirer des
flux de capitaux gigantesques, notamment liés au fait que depuis le
début des années 2000, l’État investit énormément pour appuyer les
pouvoirs locaux dans leur politiques de restructurations urbaines. C’est
de l’argent qui va retomber immédiatement dans les poches des
industriels du bâtiment et aussi dans celles des industriels de la
sécurité, encore une fois, parce qu’on voit qu’une fois que la police,
les média, la prison et les autorités municipales ont réussi à
« déblayer le terrain », le réaménagement des quartiers se fait en
partenariat avec tous les industriels du bâtiment mais aussi des
technologies de surveillance, de design – les cliques du néo-urbanisme –
les publicitaires, les commerces, bref tout un système d’entreprises
qui vivent autour de ça. La logique de fond est à la fois le
renforcement du socio-apartheid, mais aussi une forme de colonisation
interne à travers l’expansion de la ville capitaliste et l’invention de
nouvelles formes d’encadrement de la vie sociale. (L'intégralité de l'entrevue)
A lire aussi
L’AG contre l’état d’urgence et les violences d’État a donc organisé une campagne de solidarité et de mobilisation, avec des soirées de débats, projection, concert, mais aussi des rassemblements de soutien et une manifestation ! En voici l'agenda :
P.-S. La première soirée annoncée au Royal occupé se tiendra finalement à Luttopia003 a l’angle de la rue Proudhon et de l’avenue de Castelnau. Cliquer ici
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