Un rassemblement et une manifestation ont eu lieu sur ce thème aujourd'hui à Montpellier...Compte rendu à venir.
En jeu : un documentaire négationniste de la question palestinienne (et des souffrances qui la sous-tendent)
Le 16 juin, le directeur des programmes d'Arte écrit à Sammy Ghozlan qu'il ne diffuserait pas le documentaire sur l'antisémitisme commandé par la chaîne. Cinq jours plus tard, le film est pourtant programmé. Que s'est-il passé ? En Allemagne, la polémique a gonflé. En France, le président du CRIF s'en est mêlé. Qui a imposé cette volte-face et pourquoi ? Par Dominique Vidal et Thomas Vescovi. […]
Autopsie d’une propagande
Le problème posé par le documentaire en question, c'est qu'il ne s'agit pas d'une enquête fouillée, mais d'un simple exercice de propagande.
La meilleure preuve, c'est qu'aucune des personnalités et experts interviewés tout au long du film ne propose un point de vue différent de la thèse des auteurs. Seules s'en démarquent les ONG citées, qui se sont plaint de la déformation systématique de leurs positions, à laquelle elles n'ont eu aucun droit de réponse.
Cette absence totale de pluralisme viole les principes élémentaires du journalisme.
[…] La troisième preuve du caractère propagandistique de ce documentaire, c'est sa vision primaire du conflit contemporain entre Israéliens et Palestiniens. Incroyable, mais vrai: les auteurs ne consacrent pas une image, pas un mot à l'occupation, à la colonisation, aux spoliations, aux humiliations, aux bombardements dont Israël se rend coupable, en violation du droit international, contre les Palestiniens.
Le passage sur Gaza frôle même le ridicule. Le « régime de terreur » du Hamas dénoncé par les auteurs ne les empêche pas d’interviewer en pleine rue des dizaines de Palestiniens qui critiquent ouvertement les responsables de l’organisation islamiste. Et si la corruption constitue un fléau pour le développement du territoire (comme, soit dit en passant, en Israël, où le Premier ministre est directement mis en cause), les deux journalistes allemands semblent « oublier » la réalité de la crise humanitaire à Gaza : 57 % de la population se trouve en situation d’insécurité alimentaire et 100 000 personnes demeurent sans abri suite aux nombreuses destructions infligées par les derniers bombardements israéliens. Cliquer ici
La dernière opération militaire d’envergure de l’État sioniste « bordure protectrice » en 2014 contre le peuple de Gaza avait tué plus de 1 500 habitantEs. Les conséquences du blocus illégal et de la restriction drastique de la livraison d’électricité pourrait amener une catastrophe humanitaire tout aussi destructrice.
Selon un rapport de la Banque mondiale publié fin 2015, le produit intérieur brut (PIB) de Gaza avait chuté de 50 % depuis la dernière agression israélienne.
Un peuple debout… dans un territoire en ruines !
La situation n’a fait depuis qu’empirer : taux de chômage le plus élevé du monde (45 %), blocus qui empêche l’entrée des matériaux de construction, produits alimentaires qui connaissent le même sort... La zone de pêche « autorisée » par l’armée israélienne est réduite à 6 miles (11 km) sur des fonds marins peu poissonneux.
La crise médicale est sans précédent : l’hôpital de Gaza censé soigner 2 millions de personnes manque de tout, et le budget de la santé est passé de 4 millions d’euros à 500 000 par mois ! Certains israéliens courageux qui ne supportent pas cet apartheid font passer la frontière aux PalestinienEs gravement malades qui ne peuvent se soigner sur place.
Cette insupportable pression ne fait que renforcer la haine, mais aussi la détermination des jeunes Gazaouis qui affrontent les forces d’occupation quotidiennement aux frontières de la prison à ciel ouvert qu’Israël a fait de leur pays. Cliquer ici
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Acceptons
l’idée que l’occupation est justifiée. Disons aussi qu’Israël n’a pas
le choix. Décidons même de ne pas l’appeler une occupation. Disons
qu’elle a été reconnue par le droit international et que le monde l’a
applaudie. Prétendons que les Palestiniens sont reconnaissants de sa
présence. Reste cependant un petit problème qui continue à planer sur le
sujet : tout ceci repose entièrement sur des mensonges.
Du
début à la fin toujours repoussée, c’est un vrai tissu de mensonges. Il
n’y a pas un mot de vérité qui y soit associé. Sans ces mensonges, ce
serait tombé en décomposition depuis longtemps. Sans ces mensonges, il
est peu probable que cela aurait jamais existé. Ces mensonges, dont la
droite est fière de certains d’entre eux (« pour le bien de la Terre
d’Israël, il est acceptable de mentir »), suffisent à faire bondir de
dégoût toute personne honnête. On n’a pas besoin de ces autres horreurs
pour en être convaincu. Cliquer ici
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Enfants palestiniens lisant à la lumière de bougies à cause des coupures d'électricité à Gaza. THOMAS COEX AFP (El País 14 juin 2017)
NPA 34, NPA