... et on continue !
Evidemment
ce ne fut pas seulement, ni même principalement, une soirée de
ressourcement psychologique pour lutteurs sociaux éprouvés par les aléas des batailles menées, encore moins
de ressassement des bons moments passés... Non, l'affaire est autrement
sérieuse : au sortir de ce qu'il faut bien appeler deux défaites
consécutives, celle du grand mouvement social contre la Loi "travail" 1
et celle d'une séquence électorale qui va déboucher sur l'instauration,
entre autres gravissimes attaques, d'une Loi "travail" 2 achevant la
précédente, le chantier de la remobilisation est incontournablement à
l'ordre du jour.
Il n'y a aucun paradoxe, encore moins aucune incongruité, à prendre la mesure des défaites récente et présente et à poser que l'heure est venue de reprendre là où tout s'est arrêté dans la lutte contre la loi El Khomri; à commencer par le constat que la pause dans l'action induite par la ratification parlementaire de cette loi par un dernier coup de 49.3 et l'échec, assez largement prévisible, de l'idée que les élections pourraient changer quelque chose à cet état de fait, ramènent le curseur sur le terrain de la relance du mouvement social. Lequel mouvement social est un mouvement politique pour peu qu'on veuille bien assumer que là se trouve la clé du succès. Et cela même s'il reste, et la chose n'est sûrement pas simple, à tirer, sans faux-fuyants, le bilan de ce qui n'a pas permis de gagner en 2016 sur la mère de toutes les autres victoires, le retrait du projet de Loi "travail" 1.
Voilà ce qui probablement, d'une façon ou d'une autre, devait traverser l'esprit de nombre de celles et ceux qui ont répondu à l'appel à se réunir, premier indice que cela démarre fort, lancé par le regroupement Résistance 34, un inattendu panel de forces politiques, syndicales et associatives (1), pas toujours enclines à travailler ensemble, certaines étant investies encore sur le terrain électoral que d'autres ont ouvertement boudé.
Après une introduction à plusieurs voix faisant le point sur la situation créée par l'avènement au pouvoir du macronisme et l'intervention de représentants de BDS 34, de Migrant-es Bienvenu-es et du collectif contre l'Etat d'urgence, la parole fut donnée à Richard Abauzit. Reconnu spécialiste du droit du travail qui, au coeur du mouvement de 2016, avait beaucoup contribué à socialiser la critique de la Loi "travail" 1, il est revenu en synthèse, mais en en pointant les points décisifs, sur la nouvelle loi mise en chantier, délibérément cachée aux électeurs et électrices mais dont des fuites dans la presse ont permis de cerner l'extrême dangerosité ! On retrouvera ci-après l'intervention de Richard ainsi que celles qui ont ouvert la soirée.
Pendant le débat sur les perspectives à donner à cette première initiative, on aura noté la volonté générale de continuer la pédagogie informative et analytique sur la politique à venir afin de vaincre le scepticisme sur les possibilités de gagner par une nouvelle mobilisation : faire prendre la mesure de l'ampleur des dégâts sociaux mais aussi politiques à venir reste un préalable à tout travail de relance de l'action. En somme l'information est le premier palier de l'action. Mais il est aussi important de considérer que celle-ci ne peut pas se nourrir de la croyance qu'il suffit de savoir pour agir. Commencer à poser les jalons de rassemblements, de manifestations, de prises de contact avec les structures syndicales à tous les niveaux mais en accordant une place de choix aux instances locales, est la condition sine qua non pour que l'effet d'information engagé cristallise dans un passage rapide à l'acte, c'est-à-dire à l'action, susceptible de faire boule de neige.
A ce titre deux dates posent ces repères d'information-action : ce lundi 19 juin, les organisations de Résistance 34 appellent à participer au rassemblement montpelliérain du Front Social 34 qui lui-même s'inscrit dans l'appel national du Front Social à mobiliser partout ce même jour. Objectif : le refus de toute Loi "travail" mais aussi de son corollaire répressif de criminalisation des mobilisations sociales telles que la pérennisent la reconduction de l'état d'urgence et la volonté d'en inclure les principales dispositions dans le droit commun !
Par ailleurs le vendredi 30 juin Résistance 34 organise la réoccupation à 18h de l'Esplanade et de la Place de la Comédie à Montpellier avec la tenue d'ateliers débats thématiques et réflexion sur les modes d'action, sur le contenu aussi de ce nous défendons ... et qui ne peut se résumer à seulement résister !
Voilà qui traduit l'idée partagée dans cette réunion qu'il faut se mettre en mouvement et émettre dès maintenant le maximum de signaux que les ordonnances de l'été pourraient bien participer de l'erreur fatale pour un président, un gouvernement et une assemblée nationale dépourvus de toute légitimité ... électorale (c'est dire !) et surtout sociale !
Antoine
(1) Assemblée citoyenne des 1ère et 8ème circonscriptions du 34, la Collective 34, CGA 34, CGT Educ'Action 34, CGT précaires Montpellier, CNT ESS 34, Ensemble! 34, FI, NPA 34, PCF 34, PG 34, Sud Chimie 34, Sud Education 34, Sud PTT
Agenda : Prochaine réunion de l'Appel mardi 20 à 18h au local du NPA34
Pour tout contact appelaresistance34@gmail.com.
L’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République annonce des jours douloureux pour le monde du travail, pour les chômeurs, chômeuses, les précaires, pour la jeunesse, pour les sans-papiers, les migrant.es, les réfugié.es. Ne nous payons pas de mots c’est un gouvernement de droite au service du patronat que nous avons en face de nous. Oui, c’est un président qui n’a aucune légitimité au regard des votes qui se sont portés sur lui au premier tour de l’élection et qui, à la faveur d’un appel à faire barrage au FN au second tour, s’est retrouvé élu avec; notons-le, un taux d’abstention et de votes blancs, record. Oui, ce président est illégitime et les votes qui se sont portés au 2nd tour sur lui ne sont en rien une adhésion à son programme. Le taux d’abstention inédit sous la Vème république pour un 1er tour des élections législatives le confirme. Macron, c’est le produit d’une « gauche » de gouvernement qui a depuis longtemps abdiqué face au capitalisme et a mené une politique de droite. Et ne l’oublions pas, Macron est de ceux qui ont été à la manœuvre dans le gouvernement Hollande-Valls et il est notamment l’inspirateur de la loi El Khomri de casse du code du travail.
Il n'y a aucun paradoxe, encore moins aucune incongruité, à prendre la mesure des défaites récente et présente et à poser que l'heure est venue de reprendre là où tout s'est arrêté dans la lutte contre la loi El Khomri; à commencer par le constat que la pause dans l'action induite par la ratification parlementaire de cette loi par un dernier coup de 49.3 et l'échec, assez largement prévisible, de l'idée que les élections pourraient changer quelque chose à cet état de fait, ramènent le curseur sur le terrain de la relance du mouvement social. Lequel mouvement social est un mouvement politique pour peu qu'on veuille bien assumer que là se trouve la clé du succès. Et cela même s'il reste, et la chose n'est sûrement pas simple, à tirer, sans faux-fuyants, le bilan de ce qui n'a pas permis de gagner en 2016 sur la mère de toutes les autres victoires, le retrait du projet de Loi "travail" 1.
Voilà ce qui probablement, d'une façon ou d'une autre, devait traverser l'esprit de nombre de celles et ceux qui ont répondu à l'appel à se réunir, premier indice que cela démarre fort, lancé par le regroupement Résistance 34, un inattendu panel de forces politiques, syndicales et associatives (1), pas toujours enclines à travailler ensemble, certaines étant investies encore sur le terrain électoral que d'autres ont ouvertement boudé.
Après une introduction à plusieurs voix faisant le point sur la situation créée par l'avènement au pouvoir du macronisme et l'intervention de représentants de BDS 34, de Migrant-es Bienvenu-es et du collectif contre l'Etat d'urgence, la parole fut donnée à Richard Abauzit. Reconnu spécialiste du droit du travail qui, au coeur du mouvement de 2016, avait beaucoup contribué à socialiser la critique de la Loi "travail" 1, il est revenu en synthèse, mais en en pointant les points décisifs, sur la nouvelle loi mise en chantier, délibérément cachée aux électeurs et électrices mais dont des fuites dans la presse ont permis de cerner l'extrême dangerosité ! On retrouvera ci-après l'intervention de Richard ainsi que celles qui ont ouvert la soirée.
Pendant le débat sur les perspectives à donner à cette première initiative, on aura noté la volonté générale de continuer la pédagogie informative et analytique sur la politique à venir afin de vaincre le scepticisme sur les possibilités de gagner par une nouvelle mobilisation : faire prendre la mesure de l'ampleur des dégâts sociaux mais aussi politiques à venir reste un préalable à tout travail de relance de l'action. En somme l'information est le premier palier de l'action. Mais il est aussi important de considérer que celle-ci ne peut pas se nourrir de la croyance qu'il suffit de savoir pour agir. Commencer à poser les jalons de rassemblements, de manifestations, de prises de contact avec les structures syndicales à tous les niveaux mais en accordant une place de choix aux instances locales, est la condition sine qua non pour que l'effet d'information engagé cristallise dans un passage rapide à l'acte, c'est-à-dire à l'action, susceptible de faire boule de neige.
A ce titre deux dates posent ces repères d'information-action : ce lundi 19 juin, les organisations de Résistance 34 appellent à participer au rassemblement montpelliérain du Front Social 34 qui lui-même s'inscrit dans l'appel national du Front Social à mobiliser partout ce même jour. Objectif : le refus de toute Loi "travail" mais aussi de son corollaire répressif de criminalisation des mobilisations sociales telles que la pérennisent la reconduction de l'état d'urgence et la volonté d'en inclure les principales dispositions dans le droit commun !
Par ailleurs le vendredi 30 juin Résistance 34 organise la réoccupation à 18h de l'Esplanade et de la Place de la Comédie à Montpellier avec la tenue d'ateliers débats thématiques et réflexion sur les modes d'action, sur le contenu aussi de ce nous défendons ... et qui ne peut se résumer à seulement résister !
Voilà qui traduit l'idée partagée dans cette réunion qu'il faut se mettre en mouvement et émettre dès maintenant le maximum de signaux que les ordonnances de l'été pourraient bien participer de l'erreur fatale pour un président, un gouvernement et une assemblée nationale dépourvus de toute légitimité ... électorale (c'est dire !) et surtout sociale !
Antoine
(1) Assemblée citoyenne des 1ère et 8ème circonscriptions du 34, la Collective 34, CGA 34, CGT Educ'Action 34, CGT précaires Montpellier, CNT ESS 34, Ensemble! 34, FI, NPA 34, PCF 34, PG 34, Sud Chimie 34, Sud Education 34, Sud PTT
Agenda : Prochaine réunion de l'Appel mardi 20 à 18h au local du NPA34
Pour tout contact appelaresistance34@gmail.com.
Le compte rendu de la CGA : Résistance face au gouvernement Macron : un premier rendez-vous réussi qui en appelle d'autres !
Introduction à la réunion débat du
vendredi 16 juin : Résistance !
L’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République annonce des jours douloureux pour le monde du travail, pour les chômeurs, chômeuses, les précaires, pour la jeunesse, pour les sans-papiers, les migrant.es, les réfugié.es. Ne nous payons pas de mots c’est un gouvernement de droite au service du patronat que nous avons en face de nous. Oui, c’est un président qui n’a aucune légitimité au regard des votes qui se sont portés sur lui au premier tour de l’élection et qui, à la faveur d’un appel à faire barrage au FN au second tour, s’est retrouvé élu avec; notons-le, un taux d’abstention et de votes blancs, record. Oui, ce président est illégitime et les votes qui se sont portés au 2nd tour sur lui ne sont en rien une adhésion à son programme. Le taux d’abstention inédit sous la Vème république pour un 1er tour des élections législatives le confirme. Macron, c’est le produit d’une « gauche » de gouvernement qui a depuis longtemps abdiqué face au capitalisme et a mené une politique de droite. Et ne l’oublions pas, Macron est de ceux qui ont été à la manœuvre dans le gouvernement Hollande-Valls et il est notamment l’inspirateur de la loi El Khomri de casse du code du travail.
Mais il ne s’agit plus aujourd’hui de
s’attarder sur le caractère illégitime de son élection, même si, par-delà son
hétérogénéité, le total des votes blancs et de l’abstention a du sens politique.
Pour celles et ceux qui avaient regardé d’un peu près le programme de Macron
se dessinait déjà en creux un projet de société dont le maître mot est la
flexibilité, l’ubérisation, le retour de la soumission totale du travailleur à
son patron dans une négociation individuelle et la destruction des solidarités.
Ne nous y trompons pas, derrière la
pseudo-modernité du « jeune homme », relayée tambour battant par
les médias, c’est par une vague de régressions sociales et de mesures
liberticides que nous allons être submergés. Et à marche forcée, vite par les
ordonnances, afin de tenter de juguler toute tentative de résistance.
Le code du travail, les salaires, l’assurance
chômage, la protection sociale, l’éducation, les services publics en général,
la restriction des libertés avec le renforcement de l’Etat d’urgence, les
politiques migratoires, rien ne va échapper au rouleau compresseur
réactionnaire et ultra libéral du pouvoir en place.
Les mesures annoncées dans
ces différents domaines forment un tout : l’avènement d’une société basée
sur la précarisation, l’individualisation, la concurrence et la limitation de
nos libertés.
Nous prendrons juste quelques exemples,
Richard reviendra sur un des points phares de la feuille de route du
gouvernement, les attaques contre le code du travail et ses prolongements, que
nous avons choisi de développer aujourd’hui pour informer et comprendre pour
mieux construire la résistance.
Car l’attaque va se poursuivre contre
« le coût du travail » avec le soutien de l’investissement privé par
une baisse de l’impôt sur les sociétés, la fin du RSI et la transformation du
CICE en allégement de charges pérennes.
Quant au financement de la protection
sociale, notamment l’assurance chômage, le choix est assumé qu’elle soit moins
financée par les cotisations sociales sur le travail et plus par l’impôt avec
une hausse de la CSG payée essentiellement par les salariés.
Services publics : santé,
éducation, des coupes sombres sont déjà annoncées à hauteur de 120 000 emplois…
L’attaque contre la santé va passer par
une poursuite et une amplification des dispositions prises par Marisol Touraine :
élargissement des Groupes Hospitaliers de Territoire, rationalisation des
services, autrement dit réduction voire fermeture des services de proximité. Ou
encore, permettre « une meilleure régulation des marchés » des
régimes obligatoires et complémentaires…
Dans le domaine de l’Education le
nouveau ministre n’est pas un inconnu, il a déjà œuvré comme recteur et comme directeur
de l’ESSEC (école très sélective) notamment…au programme : autonomie des
établissements, y compris pour le recrutement des personnels. Les annonces, comme celle du dédoublement
pour les seuls CP et CE1 des écoles placées en Zone d’Education Prioritaire, sans
moyens, risquent fort de se traduire par la suppression de postes ailleurs.
Quant au décret sur les rythmes
scolaires, qui permet de déroger selon les communes au calendrier scolaire
annuel, il aggravera les inégalités sur le territoire.
Sur les politiques migratoires tous les
signaux vont dans le même sens, la continuité de celles menées par Hollande et
Sarkozy, des politiques inhumaines car, tant que les causes des départs n’auront
pas disparu, les arrivées se poursuivront. Le ministre de l’intérieur Collomb
compte bien aussi appliquer le règlement Dublin III et précise que les
personnes dont la demande d’asile relève d’un autre Etat membre doivent être
réadmises dans cet Etat. Cette disposition prévoit la limitation de la clause
de souveraineté qui permet à un Etat de traiter une demande d’asile. Les
camarades du collectif Migrants Bienvenue 34 interviendront pour expliquer les
conséquences de ces politiques. Mais très clairement cela signifie la poursuite
des expulsions et des drames que nous connaissons.
Il y a un dernier domaine extrêmement
préoccupant, celui de l’Etat d’urgence et de la restriction des libertés et
notamment celle de manifester et nous voyons bien le rapport entre le
renforcement de dispositions liberticides avec les thématiques évoquées
précédemment: la volonté de criminaliser
le mouvement social et d’empêcher toute contestation. Nous avons déjà vu ces
mesures à l’œuvre durant la mobilisation contre la COP 21 ou contre les
manifestations contre la loi travail avec l’utilisation des assignations à
résidence. La future loi antiterroriste et de renforcement de la sécurité
intérieure doit être présentée en conseil des ministres le 21 juin. Il s’agit
d’inscrire dans le droit commun les dispositions de l’Etat d’urgence notamment
les perquisitions administratives et les assignations à résidence et donc de
marginaliser le juge judiciaire au profit du juge administratif. L’état
d’exception déjà devenu permanent devient la règle. Ainsi l’administration
préfectorale pourra décider sur la foi d’une simple information des services de
renseignement de perquisitionner n’importe quel citoyen sous prétexte que son comportement pourrait constituer
une menace pour l’ordre et la sécurité publique sans contrôle a priori d’un
juge…On pourra aussi évoquer la création de la Task force qui, sous couvert de
renforcer la lutte antiterroriste, va être une arme de plus de fichage des
populations et en particulier, on peut le craindre, de celles et ceux qui
s’opposeront aux politiques du gouvernement.
Plus que jamais il y urgence à se
mobiliser et la marche va être haute pour construire un rapport de force …Il y
a là une responsabilité énorme du mouvement syndical ; nous restons sur
deux défaites contre la réforme des retraites, contre la loi El Khomri. Pour
autant même pendant la séquence électorale, les luttes n’ont pas été absentes
car les plans de licenciements, les plans de fermetures d’entreprise n’attendent
pas le calendrier électoral…Whirpool, GM&S, Tati, Commerces, sans parler des
luttes contre les conditions de travail…
Des convergences se mettent en
place. Nous devons y être attentifs et être prêts à soutenir ces luttes
et toutes les initiatives qui permettront de construire ce rapport de force.
Nous restons disponibles aussi pour nous inscrire dans les appels des
organisations syndicales à se mobiliser.
Nous souhaitons aussi être force
d’initiative unitaire et montrer qu’il n’y a pas de fatalité, qu’un autre monde
est possible, nous ne baissons pas les bras. Cette réunion est un premier pas dans
la résistance.
D’autres rendez-vous sont à venir. Le
débat de ce soir permettra aussi d’envisager la suite et nous ferons aussi des
propositions.
GUERRE SOCIALE, mode
d’emploi (Richard Abauzit)
Quand Macron a jugé nécessaire d’aller rencontrer les salariés de
Whirpool en grève, il a demandé un « hygiaphone »
pour leur parler. Ce n’est sans doute pas seulement son ignorance de l’objet
idoine, le mégaphone. Cela a sans doute à voir avec ses déclarations sur les
ouvrières illettrées des abattoirs Gad et avec un point de son programme pour
les présidentielles où il prévoit de sanctionner les « incivilités » dont les « crachats » par des « amendes immédiates et dissuasives »
alors que, EN MEME TEMPS, son
programme prévoit la création d’un droit à l’erreur pour, je cite pour
l’exemple pris, « un
employeur qui oublie de déclarer à l’URSSAF la prime de Noël qu’il verse à ses
salariés ».
Les buts et les moyens de la guerre
Macron est un évangéliste du marché qui nage, selon
la formule de Marx, dans les eaux glacées du calcul égoïste. Il ne fait
qu’appliquer le programme de
toujours du capitalisme, l’accumulation du profit par quelques uns, et qu’on
peut résumer quant aux buts par la formule T.G.V :
Travailler plus (i.e faire travailler plus), Gagner moins (faire travailler
pour le moins cher possible), Virer le plus vite et avec le minimum de frais.
Une nouveauté
cependant : le programme présidentiel de Macron et ce qu’on peut déjà
savoir des ordonnances à venir va plus loin qu’un nième rabotage de
ce qu’il reste de droits sociaux. Il est question de leur suppression totale
pour aller, numérisation aidant, vers une société que Macron a défini comme une
société « sans statuts ». Un oxymore qui désigne précisément la
situation des travailleurs ubérisés : pas de limitation à la durée de
travail, pas de revenu minimal, pas de sécurité sociale et un licenciement sur
simple déconnexion. Esclaves ou domestiques, la marche arrière nous conduit ici
au début du XIXème siècle, où la violence sociale se déployait à l’ombre
de la violence policière.
Autre nouveauté, et les fonctionnaires et
contractuels qu’on a peu vus dans les manifestations contre la loi travail
devraient rouvrir leurs yeux, les Fonctions
publiques rentrent dans cette dissolution et seront, comme en Grèce, sans
doute en première ligne de la démolition programmée.
Quant aux moyens de réalisation de ces objectifs permanents, ils
n’ont pas varié : armer les employeurs et EN MEME TEMPS désarmer ceux qu’ils exploitent. Citons, outre la
démolition bien avancée de la médecine du travail, de l’inspection du travail
et des prud’hommes, l’affaiblissement constant des moyens et de l’indépendance
des représentants du personnel qui va être aggravée dans les ordonnances à
venir par la mise en pièce des CHSCT et la mise en place d’un référendum auprès
des salariés pour contourner les syndicats qui en méritent encore le nom.
Revue de détail
Pour les buts, l’analyse des lois déjà passées 1, des projets patronaux
aussi précis qu’anciens, des exigences du conseil d’administration des
multinationales (Commission européenne), du programme présidentiel 2 et des fuites sur la
préparation des ordonnances 3
permet de décrire précisément le TGV programmé.
La loi travail avait prévu la réécriture complète du Code du travail sur
le principe révisionniste (au sens négation du droit du travail) suivant :
plus de loi, l’accord d’entreprise fera la loi (un code du travail par
entreprise) ; à défaut d’accord d’entreprise, la branche professionnelle
fera la loi ; en l’absence de tout accord, il y aura un droit minimal par
décret, et le projet d’ordonnance stipule que ce droit pourra être moins
favorable que le droit actuel.. La loi travail avait réécrit la partie durée du
travail et prévoyait deux années pour le reste du Code. Un an après, Macron
devance juste l’appel.
T :
Il y aura sans doute une nouvelle tentative de
supprimer, si possible, ou de contourner la durée
légale du travail, dont il faut
marteler qu’elle n’est que le seuil à partir duquel on calcule les heures
supplémentaires qui doivent être payées plus cher. Les dissimuler et les payer
moins cher (10% de majoration au lieu de 25%) comme le permet la loi travail ne
leur suffit pas. Pour arriver à 0%, il est probable que sera réutilisée la ruse
de la commission Badinter (un temps inscrite dans le projet de loi travail), reprise
dans les déclarations de Fillon et de Macron au début des
présidentielles : chaque entreprise dira s’il elle choisit une durée
« normale » (néologisme de
la commission Badinter) différente de 35 h (39, 40, 45 par exemple) et les
heures supplémentaires éventuelles seront décomptées au-delà de cette durée
« normale ».
Si on ajoute l’exonération prévue des cotisations
sociales sur les heures supplémentaires, voilà qui rendra ces heures moins
chères que des heures normales. Epuisement pour les uns, chômage pour les
autres.
Il y aura également de nouvelles
libertés pour les employeurs : horaires de travail, pauses, fractionnement du repos quotidien et hebdomadaire (sous
couvert de « télétravail »),
services publics extensibles (« Nous élargirons les horaires d’ouverture des
services publics pour les adapter aux contraintes des usagers : certains
services publics ouvriront le samedi et en soirée » ; « Nous ouvrirons les
bibliothèques en soirée et le week-end »). Sans doute aussi verra-t-on revenir la question de l’allongement de la durée du travail pour les enfants :
Macron, tout comme le PDG d’Air France était scandalisé que ce point trop
symbolique ait été, devant la mobilisation, retiré de la loi travail.
G :
Gagner moins. En commençant par l’apprentissage,
car ce qui est prévu symbolise assez bien la société programmée. Macron a prévu
de supprimer les contrats d’apprentissage en les fusionnant avec les contrats
de professionnalisation, en supprimant au passage les limites d’âge. Apprenti
tout au long de sa vie, c’est le retour au Moyen Age.
Pour les salaires et retraites, il faut distinguer les salaires nets des
salaires bruts.
Salaires nets : pour le Smic, il
pourra être question de revoir les indexations comme la commission Badinter en
avait ouvert la possibilité. Pour les salaires
minima des conventions collectives définis par les grilles de
classification elles mêmes basées en partie sur la qualification (de même les
grilles de la fonction publique) le programme présidentiel de Macron prévoit de
les remplacer par des accords d’entreprise : « C’est seulement à défaut d’accord
d’entreprise que la branche interviendra. Ainsi, les conditions de travail et
les salaires notamment seront négociés au plus près du terrain ».
Sur ce point essentiel (qu’on
pense à la Grèce ou les conventions collectives ont été supprimées et à
l’Espagne où leur couverture se réduit à grande vitesse), le gouvernement
avance masqué dans les parodies de concertation qui vont durer jusqu’à mi juillet.
Pour les fonctionnaires, l’équivalent de cette évolution s’écrit ainsi :
« Nous mettrons fin à l’évolution uniforme des
rémunérations de toutes les fonctions publiques afin de mieux prendre en compte
les spécificités de chacune »
Salaires bruts : i.e les cotisations sociales versés à la sécurité sociale, la partie vitale pour ceux qui n’ont pas ou
plus de travail : privés d’emploi, malades, accidentés du travail,
retraités. Ce dont on parle c’est 470 milliards d’euros. Macron prévoit de
réduire la Sécurité sociale en miettes, le gâteau étant récupéré par les assurances
privées, mutuelles et fonds de pension.
Aux dizaines de
milliards d’exonérations de cotisations sociales actuelles, Macron prévoit
notamment d’ajouter la suppression des cotisations
salariales maladie et chômage, la pérennisation
du CICE sous forme
d’exonérations permanentes de 6 points, la suppression
de toute cotisation sociale pour tous les salariés au Smic (1800 euros par
an et par salarié, un cadeau fabuleux qui va contribuer à augmenter le nombre
de personnes payées au Smic).
Pour les retraites, l’instauration prévue d’un
seul régime (par points) est la garantie d’un avenir caractérisé par une baisse
considérable des retraites, les fonctionnaires en premier, et un basculement
inévitable vers la fin des retraites par répartition.
Qui va payer ce que les patrons ne paieront plus : essentiellement les
salariés, retraités et fonctionnaires par l’augmentation prévue de la CSG et tout le monde par la baisse de la prise en charge des soins et
des médicaments et la baisse des
indemnités chômage qui vont de plus être à la charge des contribuables. Sur
ce point, le nombre de personnes inscrites à Pôle emploi devrait exploser,
toute la population, salariée ou non salariée, devant selon Macron y avoir
accès. Et il ne faut pas compter sur les cotisations des indépendants, dont
Macron prévoit l’affiliation au régime général de Sécurité sociale mais EN MEME TEMPS une baisse de leurs
cotisations sociales (« 500 euros
de moins par an pour un revenu de 3000 euros nets par mois »)
V :
Pour licencier vite, sans motif,
et à pas cher, beaucoup a déjà été fait (lois Sapin, Rebsamen, Macron, El
Khomri). Macron prévoit d’en rajouter plusieurs couches :
- Inscription dans le contrat de travail des motifs
autorisant le licenciement. Le salarié
va signer dès l’embauche l’acceptation de son futur licenciement !
- Nième définitions du licenciement pour motif économique, du
périmètre de reclassement, des critères de priorité, des catégories
professionnelles, accroissement du seuil pour l’obligation de faire un PSE, et
nième réduction des délais pour saisir les prud’hommes pour
licenciement sur ce motif (de deux ans à un an et maintenant à deux
mois !) ;
- Contrat de
travail unique : CDI de
projet, de mission ; CDD dont les cas de recours, la durée maximale et le
nombre de renouvellements pourront être décidés par l’entreprise
- « Démissions » qui ne coûteront pas un centime et que les
employeurs pourront beaucoup plus facilement obtenir qu’aujourd’hui grâce à la
promesse (sous conditions) de l’indemnisation au chômage des démissionnaires.
Un rêve pour les employeurs.
- Des indemnités
pour licenciement abusif plafonnées. Sachant que l’alourdissement des procédures aux
prud’hommes, encore une œuvre de la loi Macron, a déjà fait chuter de 40 % le
nombre des saisies des prud’hommes par les salariés...
La société sans statuts et sans droits
Le sort de la Fonction
publique est programmé ainsi : resteront fonctionnaires ceux dont la fonction est de faire baisser les
têtes : flic, militaire, juge. Pour les autres, recrutement sous contrat, une technique lourdement éprouvée à France Telecom et à la Poste. Et pour ces
nouveaux contractuels le droit
applicable sera celui du privé.
Ce qui tombe bien, car les
services publics, outre la fonte
programmée des effectifs qui vont les transformer en interfaces informatiques, vont
voir accélérer leur transformation en
entreprises. Citations du programme de Macron pour en apprécier les saveurs
à venir :
« Chaque service accueillant du public (hôpital, école,
tribunal, caisse d’allocations familiales...) devra afficher, trimestriellement
au moins, ses résultats en termes de qualité de service sur la base
d’indicateurs concrets (délai de traitement d’un dossier, qualité de l’accueil
au guichet, taux de remplacement des enseignants à l’école...). Les usagers
seront associés à leur définition »
« Nous demanderons à chaque lycée professionnel et université
de publier ses résultats (débouchés, salaires, etc.) sur les 3 dernières années »
« L’action publique gagnerait à s’ouvrir beaucoup plus à
l’expérience de profils variés issus de la sphère de l’entreprise »
Pour le privé,
la société sans statuts est déjà en route et Macron y a pris sa part : les modifications du code civil
introduites par la loi Macron et une ordonnance du 10 février 2016 portant
réforme des contrats ont permis un début d’extinction du droit du travail par
la légalisation de faux indépendants, les travailleurs
ubérisés. Cette délinquance patronale, qui consiste à s’asseoir sur les
droits conquis par les salariés depuis bientôt deux siècles, est aussi vieille
que le capitalisme, mais il était jusqu’ici possible – au moins théoriquement –
de faire requalifier ces faux contrats commerciaux en vrais contrats de travail
et la triche restait limitée. Les
employeurs peuvent désormais ambitionner d’en finir avec le salariat – au
sens des garanties collectives qui lui sont attachées.
Ils le peuvent d’autant plus que depuis1995 se met en place dans l’Union
européenne, la France jouant un rôle moteur en ce domaine, la transformation du marché du travail en
marché des travailleurs, salariés ou non salariés : il s’agit de la
mise en concurrence de tous contre tous par le truchement de fichiers
numériques. De la maternelle à l’entreprise ou l’administration, ces fichiers
sont des CV numériques :
scolaires et préprofessionnels, ils ont pour nom « LPC »
(« LSUN » depuis deux ans), « LSL », « FOLIOS » ;
professionnels et couvrant formation initiale et continue, ils se nomment
« EUROPASS » au niveau européen depuis 2004, « PASSEPORT
D’ORIENTATION, DE FORMATION ET DE COMPETENCES » en France depuis 2014. Ce
dernier fichier est inclus dans le fichier CPF (Compte Personnel de Formation),
lui-même partie du fichier CPA (Compte Personnel d’Activité), tous logés sur un
serveur de la Caisse des dépôts et consignations depuis 2014. Depuis 2017, un
nouveau fichier a été ouvert sous le nom de PNDS (Portail National des Droits
Sociaux, sur un serveur de la Caisse Centrale de Mutualité Sociale Agricole)
pour enregistrer des « comptes »
individuels relatifs aux droits assurance maladie, chômage, retraite, famille, logement
et autres. Une fabrique d’esclaves sous chaîne électronique.
En résumé, si la guerre sociale n’est pas nouvelle,
son ampleur aujourd’hui nous oblige : tous ensemble et EN MEME TEMPS.
1.
Analyse de la loi
Macron :
https://blogs.mediapart.fr/richard-abauzit/blog/181214/projet-macron-en-route-pour-lesclavage https://blogs.mediapart.fr/richard-abauzit/blog/050315/loi-macron-apres-l-assemblee-nationale-c-est-pire ;
Analyse de la loi Rebsamen :
https://blogs.mediapart.fr/richard-abauzit/blog/260515/rebsamen-jusquau-bout-de-lani ; Analyse de la loi El Khomri :
2.
Analyse du programme
présidentiel de Macron : https://blogs.mediapart.fr/richard-abauzit/blog/140517/macron-derviche-tourneur-autour-d-un-axe-fixe-0
Texte de contribution à l'élaboration d'un tract du Front Social 34 (Antoine)
Pour un Front Social contre
les ordonnances du gouvernement En marche...ou crève !
Le « jupitérien» Macron et sa bande de social-killers ont annoncé la couleur : ils veulent foudroyer ce qu’il nous reste comme droits sociaux et les libertés que l’état d’urgence a pourtant largement écornées.
Une loi « travail » XXL
Leur objectif immédiat, au sortir des élections, c’est de finir le sale boulot de la « socialiste » El Khomri : la philosophie, défendue, entre autres, par la Commission Européenne, de la baisse du « coût du travail », autrement dit celle de la hausse des profits patronaux, est, pour eux, appelée à s’imposer sans partage.
Pour ce faire l’entreprise, là où, l’actuel rapport de force joue à plein en faveur du capital, serait plus que jamais le lieu où se concluraient les accords déterminant les conditions de travail. Au nom de cette consolidation de « l’inversion de la hiérarchie des normes » chère au précédent gouvernement, les patrons pourraient par exemple convoquer eux-mêmes des référendums pour faire passer leurs mauvais coups : les syndicats en seraient réduits à regarder passer le train de mesures antisociales !
Sur la base de ce coup de force faisant exploser en vol l’imposture qui voudrait que lesdits syndicats soient des « partenaires sociaux » appelés à cogérer le plus harmonieusement possible les rapports au travail, les macronistes s’affichent ouvertement lutte de classes : tout pouvoir à la réalisation des profits ! Et à ce titre ils n’hésitent pas à envisager de reconfigurer radicalement les instances de représentation syndicale, afin de finir de boucler la boucle de leur neutralisation, en les piégeant dans les logiques d’entreprise.
L’entreprise fait la loi ! L’état d’urgence est sa matraque!
Le champ d’application de la réforme du code du travail initiée l’an passé par les « socialauds » s’en trouverait désormais élargi au maximum avec la précarisation des CDI en introduisant dans le contrat d’embauche des motifs de licenciements préétablis sur des critères de performance ou de résultats laissés bien entendu à l’appréciation des patrons ! Des indemnités de licenciements pourraient être fixées en-dessous des barèmes légaux avec le recours à des préavis raccourcis, des périodes d’essai à la carte, des congés familiaux revus à la baisse. Les CDD seraient, quant à eux, purement et simplement négociables au niveau de l’entreprise…
Parmi les mesures plus choc que choc envisagées, l’apparition d’un plafonnement des indemnités prud’homales pour licenciement abusif (sic), qui avait dû être sorti de la loi El Khomri, revient en force ! Les Conseillers prud’homaux et le juge se retrouveraient ligotés par la disposition législative qui évidemment limiterait à la baisse le montant des indemnisations auxquelles pourraient prétendre les salarié-es concerné-es.
Par ailleurs, l'accès aux indemnités de chômage ou au RSA serait encore plus un parcours du combattant afin de contraindre les précaires à accepter n'importe quel emploi sous-payé et n'importe où. La détermination des salaires serait aussi basculée à l’échelle de l’entreprise où se vérifierait la possibilité de supprimer des primes mais aussi, en allant plus au fond des choses, celle de fixer le montant des salaires en-dessous des minima de la convention collective ! Et, à y être, pourquoi ne pas se mettre à discuter du Smic ? Le travail de nuit et le droit de retrait en cas de danger au travail se verraient également impactés par cette politique patronale intégriste ! Tout ceci n’est qu’un aperçu des mauvais coups préparés : par exemple les cotisations salariales pour la maladie et le chômage supprimées, c’est la mort de la Sécu qui est programmée. C’est toute la protection sociale qui serait passée à la moulinette capitaliste. Les pensions de retraite seraient en particulier gravement amputées par une augmentation de la CSG leur faisant supporter un transfert vers les salaires des actifs : augmenter (si peu !) les salaires des pauvres par les pauvres sans toucher aux revenus du capital, ce Macron, qui a fait ses classes dans la banque, avant de sévir sous la houlette de Hollande et Valls, est décidément un génie du cynisme patronal !
Enfin, en fidèle…radicalisé des choix sécuritaires du gouvernement sortant, il envisage d’inclure dans le droit commun un état d’urgence dont tout démontre qu’il ne sert à rien pour lutter contre le terrorisme mais tellement pour restreindre ce qu’il reste formellement des libertés publiques. En fait tout se tient : cet état d’urgence, vecteur des plus incroyables violences policières, est l’outil idéal pour museler toujours plus les oppositions aux contre-réformes sociales envisagées tout en développant le ciblage des musulman-es suspecté-es d’être les fourriers du terrorisme : pour diviser et casser toute possibilité de mobilisation populaire d’ensemble !
Construire un Front Social
Face à ce rouleau compresseur, avançant masqué le temps des élections pour mieux en nous écraser par la suite, il importe de faire converger salarié-es, précaires, sans-emplois, sans-logements, mal logé-es, migrant-es, habitant-es des quartiers populaires… pour relancer dès maintenant les luttes.
Le Front Social que nous construisons travaille à cette convergence incontournable et, à cette fin, s’organise en assemblées ouvertes aux individus comme aux syndicats, aux collectifs et aux composantes du mouvement social.
Le Front Social veut ainsi contribuer avec d’autres à organiser les ripostes aux politiques antissociales et liberticides mises dans les tuyaux de ce gouvernement. En sachant que ces ripostes appelées à converger se préparent dans les luttes locales, dans les boîtes, les services, dans les quartiers sur des revendications précises. En sachant aussi que nous devons reprendre les rues et les places pour porter efficacement celles-ci !
Rejoignez le Front Social 34. Nous en ferons ensemble, tous ensemble, l’un des outils contribuant à reprendre la lutte là où le mouvement contre la loi « travail » de l’an dernier, l’a laissée ! Mais cette fois, sur la base du bilan de ce mouvement et, vu la terrible élévation du niveau de l’attaque, l’objectif c’est se donner les moyens de gagner !
Front Social 34 –Assemblée des Luttes
Le « jupitérien» Macron et sa bande de social-killers ont annoncé la couleur : ils veulent foudroyer ce qu’il nous reste comme droits sociaux et les libertés que l’état d’urgence a pourtant largement écornées.
Une loi « travail » XXL
Leur objectif immédiat, au sortir des élections, c’est de finir le sale boulot de la « socialiste » El Khomri : la philosophie, défendue, entre autres, par la Commission Européenne, de la baisse du « coût du travail », autrement dit celle de la hausse des profits patronaux, est, pour eux, appelée à s’imposer sans partage.
Pour ce faire l’entreprise, là où, l’actuel rapport de force joue à plein en faveur du capital, serait plus que jamais le lieu où se concluraient les accords déterminant les conditions de travail. Au nom de cette consolidation de « l’inversion de la hiérarchie des normes » chère au précédent gouvernement, les patrons pourraient par exemple convoquer eux-mêmes des référendums pour faire passer leurs mauvais coups : les syndicats en seraient réduits à regarder passer le train de mesures antisociales !
Sur la base de ce coup de force faisant exploser en vol l’imposture qui voudrait que lesdits syndicats soient des « partenaires sociaux » appelés à cogérer le plus harmonieusement possible les rapports au travail, les macronistes s’affichent ouvertement lutte de classes : tout pouvoir à la réalisation des profits ! Et à ce titre ils n’hésitent pas à envisager de reconfigurer radicalement les instances de représentation syndicale, afin de finir de boucler la boucle de leur neutralisation, en les piégeant dans les logiques d’entreprise.
L’entreprise fait la loi ! L’état d’urgence est sa matraque!
Le champ d’application de la réforme du code du travail initiée l’an passé par les « socialauds » s’en trouverait désormais élargi au maximum avec la précarisation des CDI en introduisant dans le contrat d’embauche des motifs de licenciements préétablis sur des critères de performance ou de résultats laissés bien entendu à l’appréciation des patrons ! Des indemnités de licenciements pourraient être fixées en-dessous des barèmes légaux avec le recours à des préavis raccourcis, des périodes d’essai à la carte, des congés familiaux revus à la baisse. Les CDD seraient, quant à eux, purement et simplement négociables au niveau de l’entreprise…
Parmi les mesures plus choc que choc envisagées, l’apparition d’un plafonnement des indemnités prud’homales pour licenciement abusif (sic), qui avait dû être sorti de la loi El Khomri, revient en force ! Les Conseillers prud’homaux et le juge se retrouveraient ligotés par la disposition législative qui évidemment limiterait à la baisse le montant des indemnisations auxquelles pourraient prétendre les salarié-es concerné-es.
Par ailleurs, l'accès aux indemnités de chômage ou au RSA serait encore plus un parcours du combattant afin de contraindre les précaires à accepter n'importe quel emploi sous-payé et n'importe où. La détermination des salaires serait aussi basculée à l’échelle de l’entreprise où se vérifierait la possibilité de supprimer des primes mais aussi, en allant plus au fond des choses, celle de fixer le montant des salaires en-dessous des minima de la convention collective ! Et, à y être, pourquoi ne pas se mettre à discuter du Smic ? Le travail de nuit et le droit de retrait en cas de danger au travail se verraient également impactés par cette politique patronale intégriste ! Tout ceci n’est qu’un aperçu des mauvais coups préparés : par exemple les cotisations salariales pour la maladie et le chômage supprimées, c’est la mort de la Sécu qui est programmée. C’est toute la protection sociale qui serait passée à la moulinette capitaliste. Les pensions de retraite seraient en particulier gravement amputées par une augmentation de la CSG leur faisant supporter un transfert vers les salaires des actifs : augmenter (si peu !) les salaires des pauvres par les pauvres sans toucher aux revenus du capital, ce Macron, qui a fait ses classes dans la banque, avant de sévir sous la houlette de Hollande et Valls, est décidément un génie du cynisme patronal !
Enfin, en fidèle…radicalisé des choix sécuritaires du gouvernement sortant, il envisage d’inclure dans le droit commun un état d’urgence dont tout démontre qu’il ne sert à rien pour lutter contre le terrorisme mais tellement pour restreindre ce qu’il reste formellement des libertés publiques. En fait tout se tient : cet état d’urgence, vecteur des plus incroyables violences policières, est l’outil idéal pour museler toujours plus les oppositions aux contre-réformes sociales envisagées tout en développant le ciblage des musulman-es suspecté-es d’être les fourriers du terrorisme : pour diviser et casser toute possibilité de mobilisation populaire d’ensemble !
Construire un Front Social
Face à ce rouleau compresseur, avançant masqué le temps des élections pour mieux en nous écraser par la suite, il importe de faire converger salarié-es, précaires, sans-emplois, sans-logements, mal logé-es, migrant-es, habitant-es des quartiers populaires… pour relancer dès maintenant les luttes.
Le Front Social que nous construisons travaille à cette convergence incontournable et, à cette fin, s’organise en assemblées ouvertes aux individus comme aux syndicats, aux collectifs et aux composantes du mouvement social.
Le Front Social veut ainsi contribuer avec d’autres à organiser les ripostes aux politiques antissociales et liberticides mises dans les tuyaux de ce gouvernement. En sachant que ces ripostes appelées à converger se préparent dans les luttes locales, dans les boîtes, les services, dans les quartiers sur des revendications précises. En sachant aussi que nous devons reprendre les rues et les places pour porter efficacement celles-ci !
Rejoignez le Front Social 34. Nous en ferons ensemble, tous ensemble, l’un des outils contribuant à reprendre la lutte là où le mouvement contre la loi « travail » de l’an dernier, l’a laissée ! Mais cette fois, sur la base du bilan de ce mouvement et, vu la terrible élévation du niveau de l’attaque, l’objectif c’est se donner les moyens de gagner !
Front Social 34 –Assemblée des Luttes
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Avec seulement 16 % des suffrages des électeurs et électrices
inscrit.e.s au premier tour, Macron est assuré d’une majorité écrasante à
l’Assemblée – plus de 400 sièges sur 577 – qu’il va utiliser pour mener
une offensive sans précédent contre les droits sociaux et
démocratiques. Le NPA tient, une nouvelle fois à dénoncer le caractère
antidémocratique de ce mode de scrutin uninominal à deux tours et à
défendre la proportionnelle intégrale. Cliquer ici
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NPA 324, NPA