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Montpellier. Mobilisation universitaire.

150 étudiant.e.s en AG contre Macron et son monde à Paul-Valéry

Mardi 3 octobre, une assemblée générale a réuni plus de 150 étudiants à l'université Paul-Valéry, à Montpellier. Cette première véritable AG depuis la rentrée s'est prononcée clairement contre toute sélection à l'université, pour le retrait de la loi travail XXL, pour la suppression de la baisse des APL et pour la fin de l'état d'urgence. Elle a cependant été émaillée d'un incident provoqué par la direction de l'université, et que cette dernière cherche depuis à monter en épingle pour diviser les étudiants et personnels.

Consolider la dynamique, déjouer les pièges de la direction.

Après les manifestations réussies du 12 et du 21 septembre à Montpellier et dans l'Hérault, c'est au tour de la jeunesse étudiante de s'organiser en propre et de façon unitaire. L'assemblée générale de ce mardi 3 octobre, première véritable AG depuis la rentrée universitaire, a réuni jusqu'à 170 participants dans l'amphi C.



Une remise en route réussie des principes démocratiques



Organe d'auto-organisation du mouvement, l'AG s'est ouverte par un rappel sur les principes de l'auto-organisation et les modalités de vote. Après l'élection du bureau, qui a permis de renouer avec des pratiques démocratiques que le Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier (SCUM) avait tenté d'enterrer en s'imposant sans vote au bureau de la simili-AG du 21 septembre, la séance a été introduite par un temps d'information. Une première étudiante est revenue sur l'instauration par ordonnances de la loi travail XXL et ses conséquences en matière de facilitation des licenciements et de disparition des instances de représentation des salariés, sur fond de cadeaux fiscaux aux riches. Un deuxième a retracé les étapes et exposé les conséquences de la mise en place de la sélection à l'université un dispositif que le gouvernement Macron-Philippe a prévu de généraliser. La discussion qui a suivi a permis de préciser certains éléments, notamment sur la généralisation du CDD et son renouvellement à vie.



Plusieurs rendez-vous de mobilisation



Au final, l'assemblée des étudiants s'est prononcée clairement contre toute sélection à l'université, pour le retrait de la loi travail XXL, pour la suppression de la baisse des APL et pour la fin de l'état d'urgence. A l'issue d'une discussion sur les modalités de mobilisation pour les jours à venir, les étudiants réunis en AG ont décidé de rejoindre la mobilisation du 10 octobre appelée par la fonction publique, et d'appeler à en faire une journée de convergence public-privé en construisant la grève générale reconductible contre Macron et son monde: rendez-vous est donné à 10h30 sur l'esplanade du Peyrou. Les étudiants ont également appelé à rejoindre le rassemblement du soir même en soutien à l'auto-détermination de la Catalogne, ainsi que la manifestation contre l'état d'urgence qui aura lieu samedi à 15h devant la Préfecture (https://herault.demosphere.eu/rv/7392).
Enfin, il a été décidé de « fêter » comme il se doit la venue de Frédérique Vidal, qui sera présente pour inaugurer le site universitaire Saint Charles : rendez-vous est donné à 9h30 sur place pour manifester contre la sélection.
Une prochaine AG a été appelée pour le 17 octobre à 11h.



Un « incident » qui révèle la stratégie de la tension choisie par la direction de l'université



La réussite de cette AG aurait cependant pu être compromise par la direction de l'université, qui a dès le début cherché à en empêcher la tenue. Face aux 150 participants, l'administration a bien été obligée de céder ; des membres de direction ont cependant décidé de rester dans l'amphi pour surveiller ce qui pouvait se dire et se faire, et par qui.
Un vote a alors eu lieu, dont le résultat a sans appel demandé pacifiquement à la direction de quitter l'amphi. Ces derniers n'ont cependant pas bougé pendant plusieurs minutes, provoquant une augmentation palpable de la tension ; en arrachant le téléphone d'un étudiant qui filmait la scène, la direction a provoqué une bousculade au terme de laquelle ils sont enfin partis.
Patrick Gilli, président de l'université fraichement élu, a bien compris l'enjeu de la communication : moins d'une heure après la fin de l'AG, un communiqué était envoyé sur l'ensemble des mailing-lists universitaires, sur lesquelles les étudiants n'ont pas de droit de réponse, et rapportant les faits d'une façon totalement disproportionnée. L'objectif consistait clairement à cliver les étudiants et personnels pas encore mobilisés contre ceux qui le sont déjà. A l'heure où l'AG a été, pour un début de mouvement, une réussite, le président cherche en effet à étouffer dans l'oeuf toute tentative de mobilisation. L'enjeu est de taille pour lui : ce mouvement est le premier qu'il a à gérer en tant que président sur la fac, et il cherche donc à apparaître comme celui qui sait mater les étudiants.
Face aux plainte et poursuites annoncées par Mr Gilli, il est évident qu'il faut exiger le retrait total des mesures de répression, en affirmant que nous ne laisseront rien passer en matière de répression dans la suite du mouvement. Par ailleurs, si le président « rappelle à chacun et en particulier aux organisateurs, la nécessité de revenir à des pratiques démocratiques respectant les personnes », il faut évidemment l'inviter à s'adresser à l'ensemble de son équipe de direction afin que cette dernière respecte ces « pratiques démocratiques » et « les personnes », en l'occurrence les étudiants mobilisés. Mr Gilli « assure la communauté de [sa] vigilance pour que de tels actes ne se reproduisent pas » : la meilleure façon de mettre ceci en pratique, c'est de laisser les AG se tenir démocratiquement à l'avenir.

Pour retrouver les comptes-rendus et les communiqués de la mobilisation, c'est [ici->http://www.mobilisationum3.org/].



Communiqué du comité de mobilisation du 04 octobre

A la suite du communiqué envoyé le mardi 03/10 par la présidence de l’université sur l’ensemble des mailing-lists, nous, étudiant-e-s organisé-e-s en comité de mobilisation unitaire à la suite de l’assemblée générale du 21 septembre, tenons à donner notre version et à rappeler que nous, contrairement à ce que prétend Mr Gilli, sommes à l’origine de la tenue de l’AG du 03/10 et non les syndicats Solidaire et SCUM. Nous estimons que les faits imputés sont rapportés par la présidence sont mensonger. L’objectif est clair : cliver les étudiant-e-s et personnel-le-s, manœuvre habituelle de la direction de l’université.
Dès le début de cette assemblée générale, la direction de l’université a en effet tenté d’en empêcher la tenue. Nous rappelons que les étudiant-e-s présent-e-s dans l’amphi à ce moment-là cherchaient légitimement à s’organiser contre les attaques du gouvernement Macron-Philippe. Attaques allant de la généralisation de la sélection à l’université à la casse systématique de leurs droits en tant que futur-e-s salarié-e-s.
Face aux 150 étudiant-e-s présent-e-s, la direction de Paul Valéry a bien été obligée de lâcher prise en laissant l’AG se tenir. Des membres de direction ont cependant décidés de rester dans l’amphi. Evidemment, il n’était pas question pour eux de prêter main forte aux étudiant-e-s mobilisé-e-s, mais bien de surveiller ce qui pouvait se dire, se faire, et par qui.
Un vote a alors eu lieu, le résultat a été sans appel : la grande majorité des participant-e-s à l’AG ont demandé pacifiquement à la direction de quitter l’amphi. Ils/elles n’avaient en effet pas leur place dans l’AG puisqu’ils sont opposés à la mobilisation. Ces dernier-e-s sont cependant restés, s’opposant ainsi à la décision collective. Cela a alors entrainé une augmentation palpable de la tension, s’achevant par l’arrachage du téléphone d’un étudiant qui filmait la scène par un membre de la direction.
Mr Gilli nous parle alors d’un blessé léger, sans plus de précision, pour faire peur. En outre, et sans preuve à l’appui, il met en cause un « groupe d’individus extérieur à l’université ». Pour notre part, nous dénonçons une manœuvre qui a provoqué un incident dont la responsabilité incombe aux membres de la direction qui ont essayé de s’imposer en force contre la majorité des présent-e-s. Notre conception est celle d’une université ouverte à toutes et tous, et nous affirmons que nous ne ferons pas « le ménage dans nos rangs », comme l’a lancé avec mépris l’une des membres de cette direction présente ce matin-là. Nous exigeons le retrait total des mesures de répression ; plainte et poursuites ; annoncées par Mr Gilli, et affirmons notre volonté de ne rien laisser passer en matière de répression dans la suite du mouvement.
Le comité de mobilisation incite les étudiant-e-s à ne pas se laisser diviser par cette stratégie de division appliquée par la présidence de notre université : nous sommes des individus qui luttons pour nos droits.

Continuons à nous mobiliser !





Prochains rendez-vous :

  • Samedi 7 octobre : manifestion contre l’état d’urgence, à l’appel de l’assemblée générale contre l’état d’urgence. Rdv 15h à la préfecture.
  • Mardi 10 octobre : manifestation à l’appel de la fonction publique et de l’enseignement supérieur. Rdv 10h30 au Peyrou.
    L’AG étudiante appelle à en faire une journée de convergence public-privé avec grève générale reconductible, non seulement contre les attaques portées aux fonctionnaires mais aussi contre la loi travail XXL. La manif sera suivie par une AG Inter Pro.
  • Jeudi 12 octobre : rassemblement contre la sélection à l’université, à l’occasion de l’inauguration du site St Charles en présence de la ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Frédérique Vidal. Rdv 9h30 à St Charles (tram Albert 1er)
  • Prochaine assemblé générale étudiante mardi 17 octobre à 11H 

    Dom Thomas correspondante NPA34

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