... Pas de quoi bousculer l'ennemi ! Et pourtant...
Correspondance NPA 34
Ce n'est pas faire insulte à ceux et celles qui ont battu le pavé aujourd'hui à 1000, 1200, peut-être plus, que de dire que rien de décisif n'aura changé dans le mauvais rapport de force qui permet au clan politique proGattaz de poursuivre son offensive. Ce serait pourtant déplacé de dire "une manif pour rien"... Il n'est pas négligeable en effet que les équipes militantes et les premiers cercles sympathisant avec elles aient fait l'expérience d'un... tous/toutes ensemble des résistant-es les plus actif/-ves. C'est par eux/elles, en effet que s'organisent, acquis précieux des temps de vaches maigres, les actions cherchant à bloquer et, pour le coup, parvenant parfois à bloquer dans les boîtes et les services, pied à pied, les attaques. C'est par ces équipes et leurs proches que le syndicalisme trouve et prouve pour l'essentiel sa raison d'être et son utilité. C'était bien qu'ils et elles occupent le terrain des rues de Montpellier : pour le moral mais aussi pour le repère offert que la table rase des oppositions aux sales coups dont rêve l'élite macro(n)capitaliste est une vue de l'esprit... Malgré les reculs...


De ce point de vue, il faut donc cesser de tourner en rond dans le cercle vicieux, sur le mode de la bonne conscience boutiquière, que, si les gens (sic) n'ont pas répondu plus massivement à l'appel des syndicats, ce n'est pas faute que ceux-ci (enfin certains) aient appelé à se mobiliser. Car il y a des appels à mobiliser qui sont, par anticipation, des formules de démobilisation car elles refusent de commencer par prendre par un bout ce qui permet de sortir de la circularité de l'impuissance qui appelle l'impuissance : le syndicalisme ne peut pas faire l'impasse de sa responsabilité dans la démobilisation actuelle qui n'est que la fille de la démobilisation qu'a provoquée, pardon pour le nouveau paradoxe, la séquence de mobilisation qui s'est refusée à mobiliser plus haut, plus fort...

Le syndicalisme tel qu'il est croit trop encore que l'auto-organisation, c'est-à-dire ce qui lui ôte le monopole de la représentation dans le temps des luttes qui veulent aller jusqu'au bout, le nie dans ses fondements alors qu'elle est la chance pour qu'il fasse la démonstration qu'il est essentiel, par les trésors d'expérience qu'il a accumulés, pour que se construise la force sociale en mesure de faire que le peuple salarié et ses allié-es se posent en alternative aux possédants !
Et ne parlons pas de ce refoulé d'un syndicalisme qui se retranche dans l'aberration de la division des tâches entre le social, dont il aurait la responsabilité, et le politique qui serait réservé aux politiques. Qui croit sérieusement que le syndicalisme tel qu'il est incapable d'inventer une stratégie pour gagner socialement ne compte pas en fait, très hypocritement, sur les politiques, ceux et celles de gauche, pour donner le débouché qu'il se refuse à donner à partir du terreau social. La preuve par Mélenchon, s'accaparant électoralistement qu'il
règlerait son compte à la loi "travail" 1 et qui, passé le triomphalisme naïf des 10 parlementaires insoumis-qui-vont-tout-faire-péter, se réveille maussade devant l'évidence que "sa" politique, légaliste, parlementariste, ne fait pas le poids face au pourtant si mal élu Macron. Et fait désormais la leçon aux syndicats sur la conduite d'une mobilisation sociale envers laquelle, pourtant, il n'avait jusque là pas émis la moindre réserve.... Et pour cause !

Syndicalistes sortez des bornages qui balisent le chemin des défaites...cassez-les et portez au peuple, dans le peuple, qu'une nouvelle phase s'ouvre, celle d'une bataille à mener pour rompre avec le capitalisme qui est une bataille qui présuppose une autre rupture : celle de soi avec soi, pour faire advenir le syndicalisme nouveau... Celui qui renoue le fil rouge d'un syndicalisme qu'on appelait de classe... Mais pour de vrai... Il faut tirer ce fil rouge... et reprendre le legs sans le répéter car les temps sont, bien entendu, différents. Mais pas autant qu'on s'affranchisse des schémas de base de la lutte sans concession face à un ennemi moins que jamais porté, pourquoi se gênerait-il, à nous faire justement des concessions.
Pour le compte rendu de la manif en lui-même, les photos sont parlantes (une vidéo est à venir) : chaleur humaine, ténacité combative, volonté de remettre ça... La base pour repartir au front...
Correspondant NPA 34 (texte et photos)
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Sur le site de Midi Libre
Le tract NPA 34 largement diffusé ce matin à Montpellier
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