16 janvier
Dans la rubrique "on prend le taureau de la corruption par les cornes"...
La CUP se positionne dans "l'affaire du Palau"
En préambule
La sentence est tombée lundi dans l'affaire dite du Palau, à savoir le Palais de la Musique de Barcelone, devenue emblématique de la corruption attachée à l'ère pujoliste de gestion "autonomique" de la Catalogne Lire ici. Deux administrateurs de cette institution sont condamnés à des peines de prison et de fortes amendes pour des détournements de fonds, pour un montant de 23 millions d'euros, réalisés entre 2000 et 2009. Une partie de cette somme a servi au financement, pour plus de 6 millions d'euros (cf les célèbres commissions à 3%, recalculées aujourd'hui à 4%, ponctionnées sur des opérations de travaux publics), du parti CDC [Convergència] auquel a succédé aujourd'hui le PDeCAT de Carles Puigdemont. L'ancien trésorier de ce parti a également été lourdement condamné hier.
Des procédures d'appel par les personnes et entités condamnées vont être ou sont déjà mises en route mais évidemment les conséquences politiques se font immédiatement sentir dans l'actuel contexte conflictuel que connaît la Catalogne. La double tentation est grande : pour les uns (les politiciens et les médias espagnolistes), celle de "mouiller", pour le discréditer, le "procés" indépendantiste, dans cette affaire de corruption. Lire La presse espagnole cherche à accréditer que l'affaire du Palau est synonyme de "procés" ; pour les autres, du côté de l'ancienne CDC, de l'ancien dirigeant de ce parti et ancien Président de Catalogne, Artur Mas, jusqu'à l'actuel "President" en exil, Carles Puigdemont, et les autres dirigeants de son parti, le PDeCAT, soit, aucune preuve de ces détournements n'a été apportée Lire ici, soit, de toute façon, le PDeCAT n'a rien à voir avec la CDC. La preuve par le basculement du premier dans l'indépendantisme alors que le second est lié à la démarche "autonomique" telle qu'instituée par la Constitution de 1978 Lire ici. Cette position du PDeCAT ne satisfait pas, c'est peu de le dire, les anticapitalistes de la CUP (lire ci-dessous). Ce qui, de fait, complique beaucoup les discussions en cours entre partis indépendantistes, au moment où se met en place le nouveau Parlement catalan, issu des élections du 21 décembre dernier, pour concrétiser la majorité absolue que leur ont reconnue les urnes.
La CUP lance un avertissement : l'investiture de Puigdemont peut échouer s'il ne s'explique pas sur l'affaire du Palau (elnacional.cat, 16 01 2018)
Junts per Catalunya, le PDeCAT et Carles Puigdemont doivent s'expliquer suite à la sentence qui est tombée, ce lundi, dans l'affaire du Palau. C'est ce qu'a demandé la porte-parole du secrétariat national de la CUP,
Núria Gibert, en conférence de presse au Parlament ce mardi. Elle a estimé que "c'est une piètre esquive que de croire que le changement de nom [de CDC à PDeCAT] suffit [à régler le problème]". Elle a ajouté : "Ils doivent s'expliquer en termes politiques et éthiques" car cela pourrait conditionner l'appui de la CUP à l'investiture du President.
Pour la porte-parole cupera, il y a là un enjeu de "santé politique" car cette affaire, avec ces commissions de 4% "qui ont été avérées et qui ont débouché sur des condamnations", résume toute une époque où le principal impliqué bénéficiait du "oui de tout le monde". Il s'agit d' une question centrale pour les anticapitalistes qui donc, a-t-elle réitéré, pourrait conditionner leur appui à l'investiture de Puigdemont.
S'expliquer, a encore dit Núria Gibert, c'est "ce qu'il y a de mieux à faire pour ceux qui veulent ouvrir une nouvelle période", en ajoutant que l'affaire du Palau "incarne tout ce que nous voulons laisser derrière nous". Elle a posé trois conditions : reconnaissance [des faits], réparation et garanties qu'ils ne se reproduiront pas. "Il faut être propre sur soi car nous tous, qui voulons consolider la nouvelle République, devons procéder en donnant la garantie de la corruption zéro".
Interrogée sur les négociations en cours pour mettre en place le Parlament ce mercredi, Núria Gibert s'est contentée de répondre que la CUP n'avait pas reçu de proposition pour intégrer le Bureau dans les termes qu'a fixé son Conseil Politique : de façon directe et sans aucune condition. Sans entrer dans les détails, elle a indiqué que JxCat [la dénomination électorale des partisans de Puigdemont, ayant décidé de prendre directement en charge la campagne électorale au lieu de la déléguer au PDeCAT] leur avait fait une proposition qui ne correspondait pas aux critères qu'ils avançaient.
Traduction NPA 34.
Cette Espagne au nationalisme brutal...
"La fierté d’être espagnol va de pair aujourd'hui avec la fierté de persécuter la liberté et avec la servilité envers les maîtres"
Cliquer ici
14 janvier
Pour une gauche qui fasse bloc avec l'indépendantisme...
... au-delà de ses divergences avec lui !
Au-delà des divergences qui peuvent exister avec le bloc indépendantiste
ou avec la nouvelle feuille de route qui serait adoptée dans cette
nouvelle phase, la gauche au niveau de l’ensemble de l’État ne peut
rester indifférente face au conflit qui oppose l’indépendantisme au
régime et, surtout, face aux menaces répressives qui se profilent contre
la majorité parlementaire confirmée le 21D dans les urnes. Sa
légitimité ne fait aucun doute et, de ce fait, prendre sa défense face
au maintien des mesures d’exception du régime doit faire partie de la
même mobilisation que celle qui vise à mettre en échec les menaces de
Montoro – alors que parallèlement augmentent les dépenses militaires au
service de l’OTAN dont l’ADN impérialiste ne se dément pas
– ainsi que les atteintes aux libertés et aux droits comme celle qui a
tragiquement coûté la vie à Mohamed Bouderbala, un migrant algérien mort
des suites de ses blessures dans le centre de rétention d’Archidona le
28 décembre dernier. Cliquer ici
13 janvier
Les propositions de la CUP
Au fil de l'actuLa CUP à Puigdemont : "Il est irresponsable de ne pas clarifier le programme à mettre en oeuvre pour les prochaines années"
La CUP exige plus de transparence politique de la part du PDeCAT et d'ERC et réaffirme, à leur intention, que ce qui importe ce sont les moyens permettant que la République devienne réalité. Et non les personnes chargées de mettre en oeuvre cette politique !
Ficelé
Le Roi, sous le regard étonné de son épouse : Aaaaah ! Bien sûr !
"Ficelé et bien ficelé"... Maintenant je comprends ! Cliquer ici
Comprendre...
L'expression qui est mise ici dans la bouche du Roi d'Espagne, est une citation de Franco qui déclara qu'à sa mort, "il fallait que tout soit ficelé, bien ficelé" ("todo atado y bien atado") pour que soit possible un franquisme sans Franco. Projet malmené par l'attentat de l'ETA qui, en 1973, tua celui qui était chargé de mettre en oeuvre ce projet, l'amiral Carrero Blanco.
Le Roi, en reprenant des mots qu'il avoue ne pas avoir compris jusqu'à maintenant, déclare sa filiation et celle de la démocratie espagnole de la justement nommée Transition avec le franquisme. Compréhension royale accélérée par les mesures "réflexe" prises contre le président, le gouvernement et le Parlement de Catalogne : le système, comme par un automatisme du "ficelage" politique brutal à la Franco, ne se révèle, dans sa pleine signification, au Roi, pourtant porteur du putsch du 155, qu'a posteriori !
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Un accès à l'indépendantisme sans péage politique !
Un accès à l'indépendantisme sans péage politique !
L'indépendantisme catalan n'est pas un nationalisme identitaire d'exclusion
Le rôle d'ERC (Esquerra Republicana de Catalunya) dans cette mutation...
"Pendant les six années [2004-2010] de gouvernement de gauche [en Catalogne] – présidés par les
socialistes Pasqual Maragall et José Montilla - plusieurs faits
importants se sont produits et ont secoué la société catalane. À partir
de 2003, Esquerra Republicana, alors menée par Josep Lluís Carod
Rovira, s’est présentée à l’électorat avec un discours que l’on pourrait
qualifier d’indépendantisme laïc : être en faveur de l’indépendance ne
signifie pas être nationaliste. Ce qui signifie que l’indépendantisme ne
requiert aucun acte de foi ou d’adhésion patriotique, et que l’on peut
être indépendantiste par simple pragmatisme. (1) L’indépendance ne doit pas
être un mécanisme d’exclusion : aucun citoyen habitant et travaillant en
Catalogne (ce qui est la définition usuelle du Catalan, établie par
Jordi Pujol à la fin du franquisme) ne doit se voir imposer de péage ou
de condition quelconque en raison de l’indépendance. Ce discours fut un
trampoline qui donna à Esquerra Republicana de magnifiques
résultats, et permit ensuite l’expansion de l’indépendantisme, sa sortie
de la marginalité et sa conversion en option politique susceptible
d’entrer en concurrence avec tout autre option. Avec en outre la valeur
ajoutée de la transgression, attractive pour l’électorat jeune,
l’indépendance n’étant pas envisagée par la Constitution. Le prix à
payer par Esquerra, pour avoir ainsi réussi à naturaliser
l’indépendance, a été la perte du monopole de l’indépendantisme dont ce
parti avait joui traditionnellement. Il le paiera probablement sous
forme de coûts électoraux. Aujourd’hui cependant, l’indépendantisme
atteint quasiment tous les espaces idéologiques en Catalogne." (Josep Ramoneda)
Une analyse poussée des résultats de la législative catalane du 21 décembre dernier a mis en évidence que cet indépendantisme "sans péage", ouvert à tous et à toutes, évoqué dans ce texte de 2010, s'est vérifié : "L’indépendantisme a plus progressé dans les localités qui ont plus
d’électeurs nés à l’extérieur de la Catalogne". Lire En Catalogne, l'indépendantisme progresse dans les zones populaires
............................
(1) C'est nous, NPA 34, qui soulignons.
Nous proposons, ci-dessous, la conclusion de cet article du journaliste et philosophe Josep Ramoneda car, écrit en février 2010, soit quatre mois avant la décision du Tribunal Constitutionnel de nettoyer le nouveau Statut d'Autonomie de la Catalogne de toute référence à la nation catalane, il pressent la catastrophe que serait une telle décision. Celle-ci est tombée en désavouant l'approbation que ce statut avait pourtant reçue du Parlement catalan, du Congrès des député-es de Madrid et, par référendum, des Catalan-es [2006]. Le PP, initiateur de cette requête auprès du TC, alors qu'il était dans l'opposition, triompha ! Un an plus tard, remportant la majorité absolue aux législatives, il constitua le gouvernement qui, malgré une profonde usure, est toujours là. Et la catastrophe politique est là aussi en Catalogne !
"Attention, nous pourrions avoir un problème" !
"Depuis la deuxième législature de José
María Aznar [chef de gouvernement du Parti Populaire de 1996 à 2004], la tension entre la Catalogne et l’Espagne a
considérablement augmenté. Aznar avait en tête un processus de
restauration qui aurait maîtrisé l’Etat des autonomies. Lorsque [le socialiste] Zapatero
arriva [en 2004], il promit de développer une idée d’Espagne plurielle, ce qui
alimenta une série de réformes de statuts dans différentes communautés
autonomes. La promesse initiale de Zapatero généra d’abord une détente
avec la Catalogne, qui dériva ensuite vers la frustration, lorsque l’on
s’aperçut que la proposition contenait davantage de limites que de
possibilités nouvelles.
Les promesses de Zapatero se sont
progressivement évaporées et le processus d’élaboration d’un nouveau
Statut et son développement postérieur se sont soldés par une série de
déceptions. Le PP a alors mené à bien une campagne très dure en
recueillant des signatures contre le Statut dans toute l’Espagne, qui
souleva de nombreux ressentiments. Les contradictions entre la Catalogne
et l’Espagne sont aujourd’hui visibles et l’éternelle question de
l’intégration de la Catalogne devient à nouveau brûlante. Une sentence
négative du Tribunal Constitutionnel pourrait aggraver la situation.
C’est pourquoi douze journaux catalans, menés par “La Vanguardia” et “El
Periódico”, ont publié un éditorial commun en faveur de la dignité de
la Catalogne, réclamant la prudence du Tribunal dans la rédaction de la
sentence, et cherchant à mobiliser au centre du pays pour éviter que les
secteurs les plus radicaux ne capitalisent une sentence défavorable.
Différentes associations d’entreprises, syndicales et sociales ont
adhéré au manifeste. Il s’agissait d’un avertissement à l’Espagne :
attention, nous pourrions avoir un problème."
12 janvier
Un lutteur andalou solidaire de la lutte de Catalogne !
Préambule
La perle du jour
"Et voilà notre Catalogne tenue d’écoper la pirogue andalouse sans aucune compensation en retour de l’Etat central espagnol. Nous nous éloignons à vitesse grand V de la généreuse Catalogne terre d’accueil pour les migrants qu’elle décrivait un peu plus haut et qui, pour le coup, ne se sent plus vraiment solidaire de sa sœur andalouse." (Compte rendu, par Podemos Montpellier, de la réunion publique de Montpellier de mardi dernier, en solidarité avec la lutte catalane, voir ci-dessous).
Pour apprécier la portée de cette phrase, relisons ce qui la précède dans ce compte rendu : "Le discours d'Anna Surra (ERC) bascule alors sur un terrain économique dont l’argumentaire se résume à : « Nous les catalans, cessons d’être les imbéciles de l’Espagne ! ». Pour étayer ce raccourci sociologique, elle prend l’exemple de l’Andalousie dont les riches « latifundios » possèdent la quasi-totalité des terres. Ils emploient des ouvriers agricoles taillables, corvéables et révocables à merci. Résultat : 40% de taux de chômage. Le plus élevé de toute l’Espagne."
L'évidence est là : alors que la représentante de l'ERC dit clairement, et l'auteur de ce commentaire lapidaire acte ces paroles, que la fiscalité de la Catalogne, comme, au demeurant, de celle d'autres Autonomies de l'Etat espagnol, ne dégage aucun argent finançant les services sociaux en faveur des pauvres, en particulier de l'Andalousie, mais enrichit...les riches propriétaires terriens (et des politiciens corrompus liés au pouvoir central) de cette même région (et d'autres)...Quand elle dit que c'est cela qu'elle refuse que finance la Catalogne, d'autant que celle-ci, pour ne prendre que cet exemple, ne parvient pas à entretenir correctement son réseau routier par défaut de ressources financières, notre rédacteur de Podemos Montpellier préfère relayer, alors que l'agression anticatalaniste est en cours, le mythe de la "Catalogne riche qui refuse de payer pour les pauvres du reste de l'Espagne". Ce que disent le gouvernement espagnol et ses relais médiatiques...
Un autre son de cloche... il est andalou !
Catalogne-Andalousie-Palestine...même combat !
(vidéo en espagnol)
Cliquer ici
Un grand merci à Guillaume, de Nîmes, pour nous avoir communiqué ces vidéos.
11 janvier
La phrase du jour
L'impasse
"L'intégration de la Catalogne dans l'Etat ne peut pas être décidée par les Tribunaux. Il n'y a pas d'alternative à la négociation politique. Il n'y a pas aujourd'hui d'espace pour cette négociation"
(Le professeur de Droit Constitutionnel Javier Pérez Royo)
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Quelles perspectives pour l'indépendantisme ?
De la nécessité d'une reformulation stratégique.
"Elle implique de lier l’agenda indépendantiste et les politiques contre l’austérité, et de défendre un processus constituant compatible avec un avenir indépendantiste et avec un avenir confédéral"
Le 21 décembre (21D) a dessiné le paysage d’une insolite mobilisation électorale, avec une participation historique de 79,04 % (il s’agit des chiffres officiels après le décompte des votes de l’étranger). Le rapport de forces entre les deux grands blocs en lice est relativement similaire à celui du 27 septembre 2015 (27S) : 2 079 340 voix (47,49 %) et 70 députés indépendantistes vs. 1 902 061 voix (43,49 %) et 57 députés partisans de l’Article 155. Et, entre les deux, un auto-proclamé modeste troisième espace, celui de Catalunya en Comú-Podem : 326 360 voix (7,45 %) et 8 députés. Au sein de chaque camp c’est un parti conservateur qui est en position hégémonique : Ciudadanos, indiscutablement, pour le bloc consitutionnaliste, face à un Parti Populaire (PP) qui s’effondre et un Parti des Socialistes de Catalogne qui, malgré une légère progression, ne parvient pas à sortir de son rôle périphérique dans la politique catalane ; et Junts per Catalunya (Ensemble pour la Catalogne), pour le bloc indépendantiste, quoique d’une façon beaucoup plus précaire et pratiquement à égalité avec l’ERC (Esquerra Republicana de Catalunya – Gauche républicaine de Catalogne). […]
Dans le cadre de la défaite subie alors qu’il avait atteint son point
culminant, l’indépendantisme a réussi à maintenir mobilisée sa base
sociale déconcertée, et il obtient son score le plus haut jusqu’à ce
jour, comparable à celui du Sí du 1er Octobre
(2 044 038 voix) et légèrement supérieur à celui des élections du 27
septembre 2015 (1 966 508 voix, 47,8 %) et à celui du Sí-Sí
lors de la consultation citoyenne non contraignante du 9 novembre 2014
(1 897 274 voix, mais le scrutin était alors différent et cela ne permet
pas de comparaisons valables). La force de l’indépendantisme tient à sa
consistance et à son endurance, mais sa faiblesse réside dans
son enlisement structurel prolongé depuis 2014. Cela n’enlève rien au
fait indiscutable qu’il a recueilli plus de suffrages que le bloc
opposé. Malgré la mauvaise gestion du gouvernement catalan lors des
événements du 1er octobre et le contre-point culminant de la proclamation de la République le 27 octobre, le peuple indépendantiste a été massivement fidèle à ses organisations politiques et sociales majoritaires de référence. […]
Le 21 décembre a vu la victoire d’un « indépendantisme sans
indépendance » selon les termes d’un analyste conservateur, Enric
Juliana[5],
d’un indépendantisme qui n’a pas pu concrétiser l’indépendance, mais
qui maintient toujours formellement le projet d’aller vers
l’indépendance, sans pour autant disposer d’aucun plan convaincant, y
compris du point de vue propagandiste (au plan stratégique, ses limites
ont toujours été manifestes).
10 janvier
Montpellier. Plein succès !
Une salle pleine à craquer... La solidarité était au rendez-vous...
Les quatre chaises vides sur la tribune avec le ruban jaune de notre solidarité en hommage aux quatre prisonniers politiques
Cliquer ici
Remarque
Dans l'article de France 3 ci-dessus, on lit que certains, dans la salle, avaient
déploré "l'expression de l'unique vision de Carles Puigdemont et le
manque de débat démocratique". On dira sobrement que cela ne s'est pas vu, lors de la circulation du micro pour que s'en servent ceux et celles qui voulaient bien s'en servir afin de s'exprimer et de poser les questions qu'ils/elles voulaient à la tribune. Expression et questions, c'est bien ce que l'on a vu et entendu.
Par ailleurs, si Laura Borràs exprimait, à la tribune, au demeurant avec beaucoup de nuances, les positions de Carles Puigdemont, tant Mireia Boya que Anna Surra ont exprimé des points de vue qui ne recoupaient pas totalement le point de vue que venait d'exprimer le President. En particulier sur l'importance des mesures sociales (par ailleurs votées par le Parlament catalan et cassées par le Tribunal Constitutionnel avec l'accord évidemment du gouvernement de Madrid). Par ailleurs ces deux dirigeantes indépendantistes ont clairement expliqué, qu'à la différence du souhait exprimé par Carles Puigdemont de négocier avec Madrid, elles ne croyaient absolument pas possible que cette négociation ait lieu. Le Gouvernement, le PP et Ciudadanos ont clairement annoncé que rien de ce que défendaient les indépendantistes n'était négociable et ne serait négocié. La preuve par les charges policières, les convocations devant les juges, les emprisonnements et l'exil. Une répression qui continue sous l'égide d'un 155 appliqué, en fait, de manière inconstitutionnelle pour destituer les instances représentatives des Catalan-es, qu'ils/elles soient ou non catalanistes ! Mais dans l'Espagne des corrompus qui imposent sacrifices sociaux et restrictions aux libertés, ceci est un détail sans importance.
La pluralité des positions du camp indépendantiste était donc clairement exprimée, hier soir à Montpellier, pour qui voulait bien y prêter attention. Pluralité toujours associée à l'idée de la nécessaire unité de ce mouvement. Car la démocratie, fondée en république, est bien de ce côté-là du conflit ouvert en Catalogne : chacun-e exprime sa différence, chacun-e recherche les termes de l'unité, sur fond d'un appui populaire qui ne se dément pas et même s'agrandit malgré les obstacles répressifs de l'espagnolisme monarchique !
La soirée d'hier aura été un grand moment, dense, émouvant mais résolument orienté à débattre et à faire une contre-information nécessaire au vu des contre-vérités dont est abreuvée l'opinion publique française sur ce que défendent les indépendantistes comme sur la réalité de la démocratie de la matraque espagnole. Voir à ce propos, ci-dessous, la vidéo projetée hier soir.
Précision : Guillaume, l'un des organisateurs de la soirée qui a pris une grande part à l'aspect pratique des choses écrit ceci : "350 chaises + des personnes debout..au fond et sur les cotés..."
Précision : Guillaume, l'un des organisateurs de la soirée qui a pris une grande part à l'aspect pratique des choses écrit ceci : "350 chaises + des personnes debout..au fond et sur les cotés..."
Correspondant du NPA 34
PS : nous lisons sur FB que Podemos Montpellier se plaint de ne pas avoir pu répondre à une critique faite par Anna Surra à la position de Podemos Espagne sur la Catalogne. Des précisions seront apportées sur le fond du sujet, on notera simplement, dans l'instant, qu'en effet, au moment où un membre de Podemos Montpellier a demandé la parole, la décision avait été prise par les organisateurs de libérer la salle pour pouvoir satisfaire aux contraintes horaires strictes imposées par les loueurs (la mairie de Montpellier). Il aurait été certainement préférable de surseoir quelques minutes à cette décision mais il est faux d'en faire le signe d'une volonté de censure. Les représentants de Podemos ont pu, petite compensation, échanger assez longuement en aparté avec Anna Surra, pendant que les présent-es s'occupaient de déplacer chaises, jouer du balai, etc. La tenue d'un meeting c'est aussi cela...
Le 1er octobre (vidéo)
PS : nous lisons sur FB que Podemos Montpellier se plaint de ne pas avoir pu répondre à une critique faite par Anna Surra à la position de Podemos Espagne sur la Catalogne. Des précisions seront apportées sur le fond du sujet, on notera simplement, dans l'instant, qu'en effet, au moment où un membre de Podemos Montpellier a demandé la parole, la décision avait été prise par les organisateurs de libérer la salle pour pouvoir satisfaire aux contraintes horaires strictes imposées par les loueurs (la mairie de Montpellier). Il aurait été certainement préférable de surseoir quelques minutes à cette décision mais il est faux d'en faire le signe d'une volonté de censure. Les représentants de Podemos ont pu, petite compensation, échanger assez longuement en aparté avec Anna Surra, pendant que les présent-es s'occupaient de déplacer chaises, jouer du balai, etc. La tenue d'un meeting c'est aussi cela...
Pour connaître la position de Podemos et de ses alliés, entre autres en Catalogne ...
Plus spécifiquement sur la Catalogne, à la veille des élections du 21 décembre : Podemos, une fuite en avant qui n'en finit pas de fuir...
Ce qui a fait très mal à Podemos
Le 155
Ce qui a fait très mal à Podemos
Le 155
Sur le panneau des lettres que le docteur ophtalmo Rajoy désigne, de sa règle, à son patient Juan
Carlos Monedero (Podemos) : L'application du 155. Elle a peut-être été nécessaire
bien qu'elle ait ouvert une porte par laquelle je vais venir vous caresser les côtes chaque fois que je voudrai.
Monedero : L'a...pplication...du 155... a... peut-être... été nécessaire... et...et....
...Bon, pas plus. Plus bas de ce que vous me montrez, je ne vois plus rien ! Cliquer ici
...................
Nous lisons chez Monedero, qui dit souvent tout haut ce que Iglesias tait, "qu'il fallait sûrement que le 155 s'applique, parce qu'ils [les indépendantistes] étaient devenus fous, le problème étant seulement la façon de l'appliquer" ! La piteuse réponse à la polémique qui s'en est suivie, sur l'inconstitutionnalité de la décision d'indépendance, a au moins le
mérite de la clarté : à Podemos, la Constitution, issue d'une
Transition totalement maîtrisée par les franquistes "modernistes",
reste, à quelques nuances près, comme pour la droite et la gauche de régime, la vache sacrée espagnoliste du moment et relègue aux oubliettes tout rappel, dans ces circonstances exceptionnelles (comme on dit Etat d'exception), sur la nécessité d'une constituante permettant de faire, mais pour de bon, du changement vers la plurinationalité revendiquée ! Lire ici"
Le 1er octobre (vidéo)
(jour du référendum d'autodétermination)
Cliquer ici
Autre vidéo (en catalan) sur le 1er octobre
Cliquer ici
David Grosclaude montre les chaises vides qu'auraient dû occuper les prisonniers politiques ...
L'incident de la soirée vite et bien réglé grâce à la vigilance d'antifascistes !
Cliquer ici
Autre vidéo (en catalan) sur le 1er octobre
Cliquer ici
David Grosclaude montre les chaises vides qu'auraient dû occuper les prisonniers politiques ...
L'incident de la soirée vite et bien réglé grâce à la vigilance d'antifascistes !
Cliquer ici
La conférence de presse
Articles de Midi Libre
Un événement largement annoncé en Catalunya
Cliquer ici
8 janvier
Podemos, Catalunya en Comú à la peine...
Note sur la difficile situation de Podemos et des "convergences municipales" (Antoine)
Dans l'article (Cataluña y el caso Mato hacen estallar las alianzas de Podemos con IU y las mareas)
de l'un des bons connaisseurs de Podemos et ses alliés, Iván Gil, est
analysée la très mauvaise passe que connaît ce courant suite à deux
événements récents importants : le conflit catalan et la démission
forcée du responsable des finances, Carlos Sánchez Mato, membre d'IU, de la mairie de Madrid
dirigée par une coalition de la "nouvelle gauche" autour de la figure de
l'indépendante Manuela Carmena.
Sur
le premier événement, la politique
niniste de Catalunya en Comú-Podem autour de la revendication d'une autodétermination négociée, a
entraîné un monumental revers électoral le 21 décembre dernier. Un sondage indique que
désormais c'est ERC qui serait majoritaire à la mairie de Barcelone,
même si Ada Colau est toujours la personnalité n°1.
Sur
Madrid, la capitulation de la maire, soutenue par Iglesias, devant les
exigences du gouvernement central de revoir à la baisse ses dépenses a
entraîné l'opposition du conseiller municipal responsable des finances
et le retrait de sa délégation (Tragédie à la grecque à la mairie de Madrid ?). Notons que, jusque là, les deux/trois
parties aujourd'hui en conflit dans la coalition Ahora Madrid, Maintenant Madrid (de
fait IU et une partie de ce qu'était Guanyem Madrid, regroupant des "indigné-es", vs
Carmena-Iglesias) était d'accord pour rembourser la dette engagée par la
précédente équipe, du PP : il y avait même une fierté à se montrer
capable de procéder en aussi bon gestionnaire de la dette. Jamais cette
coalition n'a envisagé que le non paiement partiel ou total de la dette
puisse être un vecteur puissant de mobilisation populaire... Mais voilà
la "gestionnite" a ses limites et les gros mots sont désormais lâchés :
trahison de Carmena...
On reconnaîtra que voir s'installer
la crise dans ce qui était emblématique de la nouvelle gauche, les deux
plus grandes villes d'Espagne conquises, est assez dévastateur dans la perspective
de prochaines élections municipales mais aussi générales.
Les tensions et ruptures se sont approfondies autour du conflit catalan : d'un côté une personnalité de Podemos, écartée de la direction au dernier congrès, Carolina Bescansa, n'a pas hésité à dénoncer que Podemos s'alignait sur les indépendantistes, si, si ! Compromís, nouvelle gauche du côté de la Communauté de Valence, pensait de même allant jusqu'à demander, par rebond de son refus de la demande catalane d'être alignée sur le régime fiscal avantageux du Pays Basque, que celui-ci soit ramené au niveau des autres communautés autonomes ! Résultat : Compromís n'a pas participé au soutien de la campagne des Communs/Podem à la dernière législative.
Les tensions et ruptures se sont approfondies autour du conflit catalan : d'un côté une personnalité de Podemos, écartée de la direction au dernier congrès, Carolina Bescansa, n'a pas hésité à dénoncer que Podemos s'alignait sur les indépendantistes, si, si ! Compromís, nouvelle gauche du côté de la Communauté de Valence, pensait de même allant jusqu'à demander, par rebond de son refus de la demande catalane d'être alignée sur le régime fiscal avantageux du Pays Basque, que celui-ci soit ramené au niveau des autres communautés autonomes ! Résultat : Compromís n'a pas participé au soutien de la campagne des Communs/Podem à la dernière législative.
Mais peut-être le
plus gros du conflit territorial qui percute ces alliances se situe-t-il
en Galice où les nationalistes de la Marea galega, emmenés par le
vétéran Beiras mais aussi par le maire de l'une des plus grandes villes
galiciennes, Saint Jacques de Compostelle, posent comme incontournable
un soutien à l'indépendantisme catalan. Les mots de Beiras adressés à
Iglesias sont particulièrement durs qui l'accusent de n'avoir pas
compris que "l'indépendantisme n'était pas un adversaire mais un allié
de la gauche de rupture espagnole" !
Problème aussi gros
mais à l'échelle même de l'Etat espagnol : IU se sent pousser des ailes
tant sur le cas de la mairie de Madrid où il joue les matamores sur la
nécessité de s'opposer au diktat financier du PP que sur son opposition
ouverte à l'indépendantisme catalan accusé de diviser le peuple, bref
reprenant tous les poncifs de la gauche se réclamant de l'unité sociale
et politique du peuple contre sa division nationale...
La
pire des positions est celle qui s'impose à Iglesias qui se trouve
coincé entre des positions contradictoires, irréductibles : accusé, très injustement, de
faire le jeu du souverainisme indépendantiste catalan, il est dénoncé
pour ne pas faire l'union avec lui. Tel est le résultat d'une stratégie
d'unité qui a voulu jouer au plus fin avec les contradictions profondes
qui traversaient la société de l'Etat espagnol : où l'on vérifie que les
questions nationales restent d'une explosivité incroyable pour une
gauche qui voudrait leur appliquer la quadrature du cercle d'une
position intermédiaire entre le centre et la périphérie, revenant à nier de fait le droit à
l'autodétermination de celle-ci quoique l'on dise sur la nécessité de le négocier avec le centre (qui ne veut rien entendre de cette proposition).
Le perçu des peuples "nationaux" est rarement dupe de ces faux-fuyants
qui amènent ceux qui s'en font les vecteurs a être rejetés dans le camp
des centralistes/unionistes dans l'instant où les
centralistes/unionistes exigent que l'on choisisse leur propre camp !
Si
l'on ajoute ce qui est l'échec majeur de Iglesias et son
courant, à savoir l'impossibilité de se gagner le PSOE, qui s'est aligné
sur le PP et son 155 en Catalogne, pour une coalition de gouvernement, on peut
dire que la crise est grave pour Podemos qui est orphelin de toute
crédible option de gouvernement : à l'heure qu'il est les médias se
déchaînent sur le silence d'Iglesias depuis la gifle des élections
catalanes. Ils pointent que celui qu'ils voient comme le sempiternel
donneur de leçons gauchard, est, à leur grande satisfaction, tout
simplement KO politiquement. A voir quand même. Mais il est un fait que
personne dans Podemos, verticalisme organisationnel oblige, ne s'autorise à revenir, pour suppléer à ce silence du "chef", sur un vrai bilan de ces élections. L'un des membres de la direction iglésiste de Podemos, Rafael Mayoral chargé de se
présenter devant les journalistes, au lendemain du 21 D, n'a pu dire autre chose que : il va falloir en parler ! L'idée que Podemos soit en
train de devenir, à vive allure, un parti comme les autres, voire moins
(capable de faire un putsch en interne comme on l'a vu avec Podem), est
en train de gagner les esprits.
Les sondages sont mauvais à toutes les élections à venir, situant souvent le parti à 14%. Tenons compte aussi que, dans la rivalité avec le "Podemos de droite", Ciudadanos, l'accession de celui-ci, qui a su jouer à plein d'être la relève espagnoliste du PP, au rang de premier parti de la Catalogne alors que les Communs/Podem finissaient piètres 5e, n'a rien arrangé : Ciudadanos se voit créditer de passer largement devant Podemos au niveau central, ce qui finit d'inscrire dans les esprits quelque chose de ressemblant à un début de débandade politique.
Les sondages sont mauvais à toutes les élections à venir, situant souvent le parti à 14%. Tenons compte aussi que, dans la rivalité avec le "Podemos de droite", Ciudadanos, l'accession de celui-ci, qui a su jouer à plein d'être la relève espagnoliste du PP, au rang de premier parti de la Catalogne alors que les Communs/Podem finissaient piètres 5e, n'a rien arrangé : Ciudadanos se voit créditer de passer largement devant Podemos au niveau central, ce qui finit d'inscrire dans les esprits quelque chose de ressemblant à un début de débandade politique.
Dans ces conditions, IU se prépare, en levant la voix du
revanchard après tant de déconvenues devant la montée de Podemos, à
aller seul aux élections. Anticapitalistas, qui s'est vu tailler des croupières sur Madrid, au profit d'un Errejón
postulé candidat pour la présidence de l'Autonomie de Madrid (alors
qu'il est doctrinalement peu enclin à faire alliance avec IU), est en
bisbilles avec les iglésistes sur la question de la "trahison" sur les finances de la ville.
Sans oublier que le positionnement des anticapitalistes en faveur de la république
indépendante de Catalogne les a rendus infréquentables chez nombre
d'iglésistes tout en provoquant des tensions internes avec Teresa
Rodríguez, Kichi et Podemos Andalousie que ceux-ci ont en main.
Podemos a souvent réussi à faire des "remontadas" (remontées) électorales, mais aujourd'hui on peut s'interroger sur la possibilité que soit à l'oeuvre une certaine usure de la démarche institutionnaliste, qui, après avoir déserté le terrain des luttes sociales, se voit confrontée à une lutte nationale de grande ampleur mettant en crise tout projet de 3e voie, sur fond d'un autoritarisme aggravé de l'équipe iglésiste. Disons-le, tout ceci n'est pas une bonne nouvelle pour ceux et celles qui défendent un projet d'alternative au régime corrompu de 78. Mais voilà, Podemos paie le prix d'avoir rompu depuis longtemps avec l'esprit rebelle et "rupturiste" du mouvement des Indigné-es dont il aurait pu être l'héritier "naturel". Le défi pour la gauche de rupture n'est pas de se contenter de faire des constats sur les impasses politiques de Podemos et de ses alliés mais de pointer aussi ses propres incapacités à commencer à proposer des alternatives crédibles à ces impasses !
Podemos a souvent réussi à faire des "remontadas" (remontées) électorales, mais aujourd'hui on peut s'interroger sur la possibilité que soit à l'oeuvre une certaine usure de la démarche institutionnaliste, qui, après avoir déserté le terrain des luttes sociales, se voit confrontée à une lutte nationale de grande ampleur mettant en crise tout projet de 3e voie, sur fond d'un autoritarisme aggravé de l'équipe iglésiste. Disons-le, tout ceci n'est pas une bonne nouvelle pour ceux et celles qui défendent un projet d'alternative au régime corrompu de 78. Mais voilà, Podemos paie le prix d'avoir rompu depuis longtemps avec l'esprit rebelle et "rupturiste" du mouvement des Indigné-es dont il aurait pu être l'héritier "naturel". Le défi pour la gauche de rupture n'est pas de se contenter de faire des constats sur les impasses politiques de Podemos et de ses alliés mais de pointer aussi ses propres incapacités à commencer à proposer des alternatives crédibles à ces impasses !
Antoine
7 janvier
Une partie importante du mouvement ouvrier et des mouvements citoyens et sociaux de Catalogne penche du côté de l'auto-détermination
Cliquer ici
Toujours des prisonniers politiques...
Le Tribunal Suprême a donc tranché : le vice-président de la
Généralité, Oriol Junqueras, réélu député le 21 décembre, restera en
prison.
Ecoutons ce que dit, à propos de la judiciarisation de la politique
en cours pour résoudre la question catalane, José María Mena, qui,
aujourd'hui à la retraite, a été pendant 10 ans, Procureur du Tribunal
Supérieur de Justice de Catalogne. Cliquer ici
6 janvier
Justice aux ordres !
Le dessin du jour
Le vice-président de la Généralité, Oriol Junqueras, est maintenu en prison par le Tribunal Suprême
Fractures
A gauche, Oriol Junqueras porte la pancarte "Politiques prisonniers".
A droite, la jeune femme porte la pancarte "Prisonniers politiques".
Au milieu, dans le trou, Rajoy au juge : "Continue ! Continue à creuser !..." Cliquer ici
Commentaire
Le travail d'une justice aux ordres du gouvernement consiste, outre à emprisonner pour des raisons politiques, à créer et à approfondir la fracture entre les prisonniers politiques et leurs soutiens. Le paradoxe du dessin est qu'en présentant ce travail politique de sape de la solidarité, il résout la fracture, la neutralise et lance ainsi l'appel à continuer à soutenir les prisonniers politiques.
Les élu-es des Communs...
Le courant politique du ni-ni qui a du mal à trouver sa place dans le conflit en Catalogne
Qui sont les nouveaux députés des Comuns au
parlement de la Catalogne ?
Le groupe parlementaire des
Comuns a été renouvelé avec divers nouveaux visages.
Roger Graells
04.01.2018 22:00
Avant qu’elle soit née, les
sondages prédisaient de grands résultats pour Catalunya en Comú pour les
élections au Parlement de Catalogne. La victoire d’Ada Colau à Barcelone a
propulsé une coalition des gauches qui a fonctionné dans la capitale catalane
depuis mai 2015, en pleine vague du discours sur le changement du 15-M, et
aussi dans l’État espagnol avec Podemos et Pablo Iglesias, qui ont fait
irruption au Parlement européen.
Quatre mois plus tard, lors des
élections du Parlement catalan du 27 septembre 2015, ICV-EUiA n’a pas voulu
concourir tout seul, mais s’est présenté avec Podem et Equo sous la bannière
électorale de Catalunya Sí que es Pot (CSQP). Son pauvre résultat du 27-S
– onze sièges, soit deux de moins que ceux qu’avait obtenus ICV en
2012 – a été justifié par les pressions sur la configuration de la candidature,
l’élection de la tête de liste (Lluís Rabell) et le manque de soutien de
Barcelona en Comú à la coalition.
Les désaccords entre les députés
de CSQP – spécialement entre Joan Coscubiela et Albano-Dante Fachin –
vont bientôt devenir publics, à l’occasion de diverses crises. La plus
importante a été la discussion sur le temps de parole du groupe parlementaire
lors des plénières du parlement : Fachin considérait que sa monopolisation
par Coscubiela [le porte-parole de CSQP] le privait de l’espace qu’il revendiquait
pour Podem Catalunya. Les divergences ont éclaté le 6 septembre, lors du
débat sur la loi du référendum, quand les députés de Podem et Joan Josep Nuet
(EUiA) ont quitté la séance parce que Coscubiela n’avait pas cédé la parole à
Joan Giner. Ils sont tous partis, à l’exception de Jèssica Albiach, renouvelée
comme députée.
Les Comuns ont mené une campagne
électorale marquée par la répression de l’État espagnol avec l’emprisonnement
des dirigeants de l’ANC et d’Òmnium Cultural, de huit ministres du
gouvernement, l’exil du président Puigdemont et de quatre ministres à Bruxelles
et la mise sous tutelle de l’autonomie avec l’application de l’article 155. La
polarisation des votes, conjointement à l’équidistance des Comuns entre
l’indépendantisme et le bloc du 155, a freiné l’envol de sa candidature.
Des huit députés obtenus par
Catalunya en Comú-Podem, sept sont issus de la circonscription de Barcelone
(Xavier Domènech, Elisenda Alamany, Marta Ribas, Susanna Segovia, David Cid,
Joan Josep Nuet et Jèssica Albiach) et une de celle de Tarragone (Yolanda
López). Trois renouvelés (Nuet, Albiach et Ribas), quand les cinq autres
étrennent leur mandat à la chambre catalane.
Dorénavant l’un des principaux
objectifs des Comuns sera la cohésion de leur groupe parlementaire, tout en
cherchant l’équilibre entre leurs diverses forces politiques. On peut supposer
que s’en chargeront Domènech et Alamany, qui sont les figures visibles de
Catalunya en Comú, en plus de Segovia, issue de l’entourage de Colau. Les
autres sensibilités s’éclairent avec la présence des deux coordinateurs d’ICV
(Ribas et Cid) et des deux députés de Podem (Albiach et López), en plus de Nuet
(EUiA).
Xavier Domènech i Sampere
La tête de liste est la figure la
plus connue. Les deux victoires consécutives d’En Comú-Podem en Catalogne aux
élections espagnoles l’ont propulsé comme l’architecte de la coalition des
Comuns. Historien de formation, Domènech a été un militant social et une des
personnes de confiance de Colau et d’Iglesias.
Elisenda Alamany i Gutiérrez
Coordinatrice de la communication
des Comuns, elle en est l’une des porte-parole. Alamany a été professeur de
catalan et conseillère municipale de Castellar des Vallès. Elle a été engagée
dans la Plate-forme antifasciste et dans Procés Constituent. Elle a assuré à
maintes reprises être favorable à l’indépendance.
Jèssica Albiach i Satorres
Albiach a fait partie du noyau
dur de Fachin dans Podem Catalunya, mais dès le départ elle a intégré la
coordination des Comuns, alors que Fachin a refusé d’en accepter les
conditions. Elle a travaillé dans les médias et bureaux de presse au Pays
valencien, aux Îles [Baléares] et dans le Principat. Elle a toujours été
adhérente de Podem.
Marta Ribas i Frias
Co-coordinatrice d’ICV, elle en est députée depuis 2012. Elle a travaillé comme journaliste et a été conseillère municipale de Rubí (2004-2013). Comme tous les députés écolo-socialistes [Iniciativa per Catalunya Verds], elle a été belliqueuse avec les forces indépendantistes et est abonnée au discours opposé à la République [catalane].
Co-coordinatrice d’ICV, elle en est députée depuis 2012. Elle a travaillé comme journaliste et a été conseillère municipale de Rubí (2004-2013). Comme tous les députés écolo-socialistes [Iniciativa per Catalunya Verds], elle a été belliqueuse avec les forces indépendantistes et est abonnée au discours opposé à la République [catalane].
Joan Josep Nuet i Pujals
Comme membre du bureau du
parlement catalan de la dernière législature [membre minoritaire, ayant occupé la 7e place du
bureau, réservé à la liste d’opposition la plus forte, CSQP en 2015. NdT],
Nuet a été amené à déposer devant les juges pour avoir permis débats et votes
sur le référendum. Il s’est toujours montré opposé à l’indépendance, mais a
défendu avec véhémence les membres souverainistes du bureau et les prisonniers
politiques.
Susanna Segovia i Sánchez
Issue de Barcelona en Comú. Elle
a étudié les sciences de la communication et s’est spécialisée dans la coopération
internationale et la participation citoyenne. Elle a vécu douze ans en
Equateur, et a milité dans les mouvements sociaux en faveur des peuples
indigènes et des paysans. Depuis qu’elle est revenue en Catalogne, elle fait
partie du noyau dur de Colau.
David Cid i Colomer
Homme fort d’ICV, après avoir
coordonné l’organisation de jeunesse Joves d’Esquerra Verda et aussi s’être
impliqué dans les mouvements sociaux comme la plate-forme Aturem la Guerra
[Arrêtons la Guerre] et Unitat contra el Racisme i el Feixisme [ Unité contre
le Racisme et le Fascisme]. Biologiste de formation, Cid a succédé à Joan
Herrera comme dirigeant d’ICV.
Yolanda López i Fernández
Elle est l’unique députée des
Comuns en dehors de la circonscription de Barcelone. La tête de liste de la
circonscription de Tarragone est administrative comptable. Elle a impulsé le
cercle Podem de Vendrell et a déjà fait partie de la liste d’En Comú Podem pour
les élections espagnoles. Elle a été militante dans le secteur de l’éducation
de la petite enfance.
Source en catalan :
https://www.vilaweb.cat/ noticies/qui-son-els-nou- diputats-dels-comuns-al- parlament-de-catalunya/
Traduction Pierre Granet (31)
5 janvierTraduction Pierre Granet (31)
Nous écrivions le 21 décembre sur Podemos et Catalunya en Comú
Le dessin du jour
Prisonnier politique/politique non-prisonnier !
Il tend l'urne, direction prison. Il tend la mallette, toujours à la direction de l'Etat !
Les différences
A gauche : Oriol Junqueras (vice-président de la Généralité emprisonné*) tendant l'urne du référendum du 1er octobre à une électrice. Au-dessus de sa tête la matraque du policier qui grommèle : hum !
Mécontent de son rapport politique à l'Espagne, il cherche la façon de trouver un consensus démocratique sur un autre modèle politique.
Sanction : prisonnier politique
A droite : Mariano Rajoy tend sa mallette à un "entrepreneur" qui y dépose une enveloppe ... Au-dessus de sa tête : on entend "zzzz..."
Mécontent de son rapport fiscal à l'Espagne, il agit unilatéralement en défiant la légalité (financement illégal du Parti Populaire. Le B sur le fond de la mallette est une allusion à la caisse noire, qui se dit "caja B" en espagnol, de ce parti)
"Sanction" : politique non-prisonnier
Cliquer ici
* Ce jeudi le Tribunal Suprême devait étudier sa demande de mise en liberté afin qu'il puisse siéger au Parlament où il vient d'être réélu. Il devrait donner sa décision ce vendredi.
4 janvier
Les anticapitalistes catalan-es et l'élection du 21 décembre
Anticapitalistes (Podem), Poble Lliure (CUP) et Endavant (CUP) sont
trois partis ou courants qui incarnent l'essentiel de l'anticapitalisme
catalan. Tous trois s'inscrivent, suivant leurs modalités propres mais
en relative convergence, dans la lutte pour un processus constituant
visant à l'instauration d'une république catalane indépendante. Ils ont,
comme point commun qui les distingue des autres forces
indépendantistes, la volonté de mettre au centre de la revendication
nationale, des revendications sociales permettant d'élargir la base de
l'indépendantisme vers des secteurs de la société catalane
non-indépendantistes mais prêts à en découdre avec un régime corrompu
qui, assurant l'enrichissement effréné des classes privilégiées, leur
imposent des sacrifices, entre autres, sur les salaires, l'emploi, le
logement, la santé ou l'éducation dont, au demeurant, les femmes sont
les premières à faire les frais. Leur bilan respectif des dernières
élections porte la marque de ce souci d'ouverture hors de la base
proprement indépendantiste, qui prend appui sur une autocritique de
leurs pratiques récentes et dont il restera à voir comment il
s'articulera avec la nécessité de retrouver l'unité de tous les
indépendantistes.
Une étude réalisée au lendemain de cette élection fait apparaître une tendance électorale/sociale qui pourrait renforcer ces anticapitalistes dans leur volonté d'ancrer plus socialement et plus largement qu'il n'a été fait leur démarche indépendantiste : En Catalogne, l'indépendantisme progresse dans les zones populaires
Cliquer ici pour accéder à l'article sur la position des anticapitalistes catalans.
Une étude réalisée au lendemain de cette élection fait apparaître une tendance électorale/sociale qui pourrait renforcer ces anticapitalistes dans leur volonté d'ancrer plus socialement et plus largement qu'il n'a été fait leur démarche indépendantiste : En Catalogne, l'indépendantisme progresse dans les zones populaires
Cliquer ici pour accéder à l'article sur la position des anticapitalistes catalans.
3 janvier
La CGT Occitanie pour les droits des peuples à choisir leur avenir !
"On ne saurait régler une question politique par la voie judiciaire et invoquer les formes de l'Etat de droit pour mieux en ignorer l'esprit"
Réunie les 5 et 6 décembre à Carcassonne pour sa première conférence
régionale, la CGT Occitanie fraîchement créée, issue de la fusion des
comités régionaux Languedoc-Roussillon et Midi Pyrénées a voté jeudi une
motion de soutien "aux travailleuses et travailleurs de Catalogne et leurs organisations syndicales représentatives".
230 Cgtistes, leur nouveau bureau et le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez condamnent la "répression policière" : "En
envoyant la police réprimer l'organisation du référendum et en
emprisonnant ses opposants politiques, le gouvernement Rajoy a
délibérément fourni des arguments à ceux qui voulaient une déclaration
unilatérale d'indépendance. Avec nos camarades des syndicats de
Catalogne, nous exigeons l'arrêt immédiat des détentions et actions
policières au sein des institutions catalanes. " Cliquer ici
Audio. La CGT Occitanie demande la libération des membres de l'ex-gouvernement Catalan. Entrevue audio d'une représentante des Commissions Ouvrières de Catalogne, partisane d'un référendum d'autodétermination négocié
A lire aussi le point de vue de la CGT espagnole, qui est d'inspiration libertaire, sur la grève générale du 3 octobre pour protester contre la répression policière engagée par l'Etat espagnol contre la tenue du référendum d'autodétermination du 1er octobre : cliquer ici
2 janvier
La question nationale et l'émancipation sociale
De l'actualité de certaines archives ...
(Andrés Nin, septembre 1934)
Avertissement
Nous publions ici quelques extraits d'un texte très éclairant sur la question nationale, se réclamant de Marx, Engels et des bolchéviks russes, écrit par l'un des plus remarquables dirigeants de l'anticapitalisme espagnol. Andrés Nin occupa des fonctions politiques dans le cours de la révolution russe, fut membre de la CNT anarchiste et l'un des dirigeants du POUM (Parti Ouvrier d'Unification Marxiste) dans l'Etat espagnol, une organisation révolutionnaire, située à la gauche du PCE, qui joua un rôle important pendant la guerre civile dans la lutte contre Franco. Il mourut assassiné par des agents du NKVD stalinien avec le soutien du PCE, son parti fut dissous au nom de la nécessité d'arrêter le processus révolutionnaire en cours, activateur d'une guerre populaire, au profit d'une militarisation de la lutte antifranquiste, s'appuyant sur la bourgeoisie républicaine qu'il fallait, selon le PCE, ménager.
Nous recommandons la lecture de l'ensemble du texte, qui accorde une grande place à la Catalogne et qu'il ne s'agit pas de fétichiser comme un texte sacré mais dont il convient de considérer comment, dans sa démarche générale, il est en contrepoint radical avec ce que certain-es prétendent qu'est "la" position marxiste sur les questions nationales. Il reste ensuite à évaluer où réside toujours son actualité malgré une situation politique et sociale, en Catalogne et dans l'Etat espagnol qui, aujourd'hui, a peu à voir avec ce qui prévalait alors.
---------------------
[…] Les mouvements nationaux jouent un rôle de premier plan dans le développement de la révolution démocratico-bourgeoise, ils entraînent dans la lutte des masses immenses et constituent un facteur révolutionnaire très puissant que le prolétariat ne peut pas ne pas prendre en compte, surtout dans des pays comme le nôtre, où cette révolution n'a pas encore eu lieu. Tourner le dos à ces mouvements, adopter une attitude d'indifférence envers eux, c'est faire le jeu du nationalisme oppresseur et réactionnaire, malgré les tentatives pour occulter une telle attitude derrière la façade de l'internationalisme. La position du prolétariat doit être, à ce propos, claire et concrète et s'articuler à l'objectif de resserrer les liens entre les ouvriers des différentes nations qui forment l'Etat et d'impulser la révolution pour qu'elle aille de l'avant. […]
Le prolétariat, par sa nature et par la mission que l'histoire lui assigne, est appelé à réaliser ce que ni la grande bourgeoisie ni la petite ne sont capables de faire : la révolution démocratico-bourgeoise. Il est le seul, par conséquent, à pouvoir résoudre radicalement le problème national. Mais, pour cela, il importe qu'il adopte une attitude claire et définie face à lui. La tradition du marxisme lui propose, en ce sens, une orientation précise.
Marx et Engels ont souligné maintes fois le rôle progressiste des mouvements d'émancipation nationale et, plus particulièrement, l'immense importance de la lutte de la Pologne et de l'Irlande. L'indifférence envers ces mouvements représentait, à leur yeux, un appui direct au chauvinisme oppresseur qui est à la source du pouvoir de classe de la bourgeoisie de la nation dominante. (...) Marx affirmait que "la victoire du prolétariat sur la bourgeoisie est en même temps le signal de l'émancipation de toutes les nations opprimées". […]
Le mouvement national catalan, par son contenu et par la participation des masses populaires, est, à l'heure actuelle, un facteur révolutionnaire de premier ordre, qui contribue puissamment, avec le mouvement ouvrier, à contenir l'avancée victorieuse de la réaction. D'où l'on déduit clairement quelle est l'attitude que doit adopter à son endroit le prolétariat révolutionnaire :
1/ un soutien actif au mouvement d'émancipation nationale de la Catalogne, en opposition énergique à toute tentative de la réaction pour l'attaquer.
2/ Une défense du droit indiscutable de la Catalogne à disposer librement de son destin, sans que l'on exclue son droit à se séparer de l'Etat espagnol, si telle est sa volonté.
3/ La prise en considération que la proclamation de la République catalane est un acte d'une énorme importance révolutionnaire.
4/ Se saisir du drapeau de la République catalane pour déplacer de la direction du mouvement la petite bourgeoisie indécise et portée à capituler, qui prépare le terrain de la victoire de la contre-révolution; pour faire aussi avec la Catalogne émancipée du joug espagnol le premier pas vers l'Union des Républiques Socialistes Ibériques.
Traduction de l'espagnol par NPA 34.
Le texte intégral en espagnol
Un texte, en catalan, sur Nin et la question nationale, par le nouveau député de la CUP, Vidal Aragonès : Andreu Nin i la qüestió nacional. Una aproximació
Un texte, en catalan, sur Nin et la question nationale, par le nouveau député de la CUP, Vidal Aragonès : Andreu Nin i la qüestió nacional. Una aproximació
Pour en savoir plus sur l'assassinat d'Andrés Nin, le documentaire (en espagnol) qui a fait définitivement le point Operación Nikolai. El secuestro y asesinato de Nin (1992) M. D. Genovès
Par ailleurs
1er janvier 2018
Le dessin du jour
Espagne : la démocratie du Code Pénal
Le nouvel an.
Chasser Charybde pour avoir Scylla ?
Alors que le fêtard de gauche fait dégager le Rajoy décrépit de 2017 (mis à poil par sa déroute aux élections catalanes), la fêtarde, à sa gauche, a des sueurs froides en voyant arriver Rivera, de Ciudadanos, à la nudité fraîche du divin enfant de Noël, boosté par son score catalan, qui s'annonce comme le nouveau Rajoy mais en plus clean, version Macron (la corruption arrivera plus tard et, en attendant, la même politique antisociale sera au rendez-vous). Elle s'écrie : "Eh. Ce ne serait pas cool que, pour une fois, on ne fête pas la nouvelle année mais l'année différente ? Cliquer ici
31 décembre
Cette Espagne ("royale") des juges et des policiers qui fait la leçon démocratique à la Catalogne
Année bâillon / Une mauvaise année pour la liberté d'expression
2017 : quand le Code Pénal a servi à poursuivre des twitteurs, des musiciens et des humoristes
[…] La liberté
d’expression a été limitée par le Code Pénal et cela a des conséquences au-delà des
réseaux sociaux. Des twitteurs, des musiciens ou des humoristes se sont
retrouvés sur le banc des accusés. […]
L’une des premières polémiques de l’année est venue de la sentence qui condamnait la twitteuse Cassandra à un an de prison pour ses plaisanteries sur le président du Gouvernement franquiste Luis Carrero Blanco (1). Le tribunal avait estimé que les 13 tweets incriminés de cette jeune femme étaient un acte d’humiliation envers les victimes du terrorisme. La sentence prononcée sortait le personnage public de tout contexte en oubliant qu’il avait été un dirigeant de la dictature et en le mettant au même niveau que d’autres victimes du terrorisme. […]
La majorité des accusations portent sur la supposée apologie du terrorisme, historiquement celui de l’ETA qui pourtant n’a plus tué personne depuis 7 ans, et, depuis peu, celui du djihadisme.
Autre cas qui a marqué les esprits, après celui de Cassandra, la condamnation à un an de prison (avec dispense de peine) pour César Strawberry, le chanteur du groupe Def Con Dos.
En revanche les rapeurs de ‘La insurgencia’ auront du mal à éviter la prison pour des textes de chansons que l’Audiencia Nacional estime relever de l’apologie des Grapos [membres d'un groupe d'extrême gauche qui commença la lutte armée à la fin des années 60 et mène quelques actions sporadiques encore aujourd'hui]. L’association « Juges pour la démocratie » a qualifié la sentence qui vise ces chanteurs de « triste nouvelle pour la liberté d’expression ». L’envers de la médaille dans ces condamnations est l’autocensure qu’elles provoquent. Selon le porte-parole de cette association, « Il y a un effet de découragement dans le reste de la population. Ces condamnations peuvent inciter les gens à ne plus recourir à l’humour noir ». […]
Les sentences prononcées s’inscrivent dans la jurisprudence dite bâillon, par référence à la polémique Loi de Sécurité Citoyenne qui crée un contexte général de restriction de la liberté d’expression.
Le professeur de l’université Complutense de Madrid, Héctor Fouce, signale que « le cas espagnol est particulier à cause du terrorisme qui a toujours été utilisé comme un prétexte pour opérer ces restrictions. On a ainsi fait, pendant des années, la vie impossible au groupe Soziedad Alkoholika. Il n’existe pourtant pas de droit à ne pas être offensé » comme l’a exprimé dans un de ses textes le professeur pénaliste Rafael Alcácer. « La démocratie consiste à tolérer et à être toléré ». Fouce a fait sa thèse sur la Movida madrilène [explosion culturelle alternative née à la fin du franquisme et vite intégrée politiquement et commercialement par les chantres de la Transition postfranquiste], qui participait d’une époque radicalement distincte de la nôtre, où l’objectif des films et des chansons était, précisément, de provoquer et de se débarrasser de l’image en blanc et noir du franquisme. « Y compris les gens qui n’étaient pas de gauche se sentaient dans l’obligation de lâcher du lest. On pouvait discuter de presque tout ». Aujourd’hui il est pratiquement impossible de voir à la télévision publique un groupe punk comme Las Vulpes [Les Renardes] chanter « J’aime être une salope [pute] », comme cela s’est produit en 1993 (2).
Chaque génération a ses fantasmes et joue avec eux. Le pouvoir s’en sert pour exercer un contrôle social. Dans les années 80 cela tournait autour du franquisme mais, pour Fouce, aujourd’hui ce sont des délits d’apologie du terrorisme, qui ont fait tant de morts dans l’histoire récente, qui sont l’excuse pour limiter la liberté de création et d’expression. « Quand la machine démocratique fonctionne, les choses se font en douceur. Mais si ceux qui sont au pouvoir n’ont pas de légitimité, ils utilisent d’autres méthodes. Quand ils ne peuvent pas imposer leurs arguments politiques, il n’y a plus que la répression à mettre en route ».
Les humoristes sur le pied de guerre
Ces derniers mois, l’humour aussi s’est trouvé en butte avec la justice. Eduard Biosca, de RAC-1, une radio catalane, a été mis en examen, il y a quelques semaines, pour injures parce qu’en plaisantant il a appelé « rats » les agents de police qui avaient été envoyés en Catalogne en octobre. L’acteur Toni Albà devra aussi faire une déposition devant le juge pour un scatologique jeu de mots sur la juge Carmen Lamela.
Mais s’il y a une publication qui a des relations tendues avec le pouvoir c’est El Jueves. L’équipe avait déjà subi une censure à la suite de la décision de l’Audiencia Nacional de saisir une une où l’on voyait celui qui n’était alors que le prince Felipe et son épouse en train de faire l’amour. 10 ans plus tard, le directeur de la revue, Guillermo Martínez-Vela, a été mis en examen pour injures à cause d’une vignette satirique qui disait que « la présence en continu, en Catalogne, d’anti-émeutes était en train d’épuiser les stocks de cocaïne disponibles ». Le dessinateur, don Julio, qui appartient à l’Association Professionnelle des Illustrateurs de Madrid (APIM), affirme qu’il « s’agissait d’une fake new dans une leçon sur les fake news. Maintenant même la fiction est un délit ».
Le problème ce n’est pas seulement que la liberté d’expression et de création se voit restreinte mais que cela soit accepté plus qu’avant par le public qui n’y voit pas matière à se scandaliser : « Nous tolérons plus la censure. Avant tout ceci aurait été jugé scandaleux », dit don Julio. Il y a eu un déplacement de la focalisation dans l’esprit des gens : avant on voyait ces atteintes aux libertés comme une erreur du pouvoir, maintenant on se focalise sur l’humoriste, sur son intention, le ton qu’il emploie ou la personne qu’il a offensée. Il n’y a pas qu’une plus grande fréquence des mises en examen et des condamnations, il y a aussi une hypersaturation d’informations dans les médias qui empêche d’analyser les conséquences en profondeur . Pour le dessinateur qui réfléchit sur la façon dont l’immédiateté altère la capacité critique, « il y avait une époque où les gens pouvaient réfléchir sur les sujets, avaient le temps de soupeser les nouvelles. Maintenant il y a un bombardement systématique de l’information. On n’a pas le temps de se plaindre d’une chose qu’il faut se plaindre d’une autre toute nouvelle ».
Durant le mois dernier, les dessinateurs sont sur le pied de guerre sur les réseaux sociaux contre la censure, pas seulement judiciaire mais aussi politique et économique par laquelle on soumet ceux qui osent franchir la ligne blanche. Le hashtag où ils déversent leur indignation est #HumourMenacé, une étiquette toute en génie au service de la liberté d’expression. La plateforme Nous ne sommes pas un délit a même élaboré 10 commandements pour protéger les droits que la Loi Bâillon a attaqués.
L'article original
Note du site NPA 34 : L'article ci-dessus est à mettre en parallèle avec celui-ci sur l'impunité judiciaire dont jouissent les corrompus qui dirigent l'Etat espagnol et attaquent la Catalogne : Catalogne : l'ancien juge espagnol Elpidio Silva dénonce le "coup d'état" de Madrid
Et on n'oublie pas les prisonnier/es politiques catalan-es, les exilé-es et tous ceux et toutes celles qui sont ou vont être mis-es en examen pour sécession. La justice de classe (douce pour les sien-nes/implacable avec ceux et celles qu'elle considère ses ennemi-es) fonctionne à plein dans l'Etat espagnol...
(1) L'amiral Luis Carrero Blanco était celui que Franco avait choisi pour que "le franquisme sans Franco" perdure. Son assassinat, en 1973, deux ans avant la mort du dictateur, par l'ETA a été considéré, en son temps, comme un coup de maître politique qui a profondément déstabilisé la dictature finissante. Ce dont auront profité les franquistes partisans de passer, à leurs conditions, à la démocratie en jouant de l'incapacité de la gauche antifranquiste a assumer la logique de rupture avec le système qu'accentuait l'attentat. Qu'une personne ait été condamnée en 2017 sur la base de l'affirmation que le bras droit du dictateur était une victime du terrorisme, jette une lumière crue sur le rapport que la démocratie espagnole a conservé avec la dictature dont elle a été issue ... en transition !
(2) Ce que ne dit pas l'article c'est que ce passage à la télévision publique avait soulevé un tollé qui avait amené à la démission le réalisateur de l'émission où s'étaient produites Las Vulpes.
L’une des premières polémiques de l’année est venue de la sentence qui condamnait la twitteuse Cassandra à un an de prison pour ses plaisanteries sur le président du Gouvernement franquiste Luis Carrero Blanco (1). Le tribunal avait estimé que les 13 tweets incriminés de cette jeune femme étaient un acte d’humiliation envers les victimes du terrorisme. La sentence prononcée sortait le personnage public de tout contexte en oubliant qu’il avait été un dirigeant de la dictature et en le mettant au même niveau que d’autres victimes du terrorisme. […]
La majorité des accusations portent sur la supposée apologie du terrorisme, historiquement celui de l’ETA qui pourtant n’a plus tué personne depuis 7 ans, et, depuis peu, celui du djihadisme.
Autre cas qui a marqué les esprits, après celui de Cassandra, la condamnation à un an de prison (avec dispense de peine) pour César Strawberry, le chanteur du groupe Def Con Dos.
En revanche les rapeurs de ‘La insurgencia’ auront du mal à éviter la prison pour des textes de chansons que l’Audiencia Nacional estime relever de l’apologie des Grapos [membres d'un groupe d'extrême gauche qui commença la lutte armée à la fin des années 60 et mène quelques actions sporadiques encore aujourd'hui]. L’association « Juges pour la démocratie » a qualifié la sentence qui vise ces chanteurs de « triste nouvelle pour la liberté d’expression ». L’envers de la médaille dans ces condamnations est l’autocensure qu’elles provoquent. Selon le porte-parole de cette association, « Il y a un effet de découragement dans le reste de la population. Ces condamnations peuvent inciter les gens à ne plus recourir à l’humour noir ». […]
Les sentences prononcées s’inscrivent dans la jurisprudence dite bâillon, par référence à la polémique Loi de Sécurité Citoyenne qui crée un contexte général de restriction de la liberté d’expression.
Le professeur de l’université Complutense de Madrid, Héctor Fouce, signale que « le cas espagnol est particulier à cause du terrorisme qui a toujours été utilisé comme un prétexte pour opérer ces restrictions. On a ainsi fait, pendant des années, la vie impossible au groupe Soziedad Alkoholika. Il n’existe pourtant pas de droit à ne pas être offensé » comme l’a exprimé dans un de ses textes le professeur pénaliste Rafael Alcácer. « La démocratie consiste à tolérer et à être toléré ». Fouce a fait sa thèse sur la Movida madrilène [explosion culturelle alternative née à la fin du franquisme et vite intégrée politiquement et commercialement par les chantres de la Transition postfranquiste], qui participait d’une époque radicalement distincte de la nôtre, où l’objectif des films et des chansons était, précisément, de provoquer et de se débarrasser de l’image en blanc et noir du franquisme. « Y compris les gens qui n’étaient pas de gauche se sentaient dans l’obligation de lâcher du lest. On pouvait discuter de presque tout ». Aujourd’hui il est pratiquement impossible de voir à la télévision publique un groupe punk comme Las Vulpes [Les Renardes] chanter « J’aime être une salope [pute] », comme cela s’est produit en 1993 (2).
Chaque génération a ses fantasmes et joue avec eux. Le pouvoir s’en sert pour exercer un contrôle social. Dans les années 80 cela tournait autour du franquisme mais, pour Fouce, aujourd’hui ce sont des délits d’apologie du terrorisme, qui ont fait tant de morts dans l’histoire récente, qui sont l’excuse pour limiter la liberté de création et d’expression. « Quand la machine démocratique fonctionne, les choses se font en douceur. Mais si ceux qui sont au pouvoir n’ont pas de légitimité, ils utilisent d’autres méthodes. Quand ils ne peuvent pas imposer leurs arguments politiques, il n’y a plus que la répression à mettre en route ».
Les humoristes sur le pied de guerre
Ces derniers mois, l’humour aussi s’est trouvé en butte avec la justice. Eduard Biosca, de RAC-1, une radio catalane, a été mis en examen, il y a quelques semaines, pour injures parce qu’en plaisantant il a appelé « rats » les agents de police qui avaient été envoyés en Catalogne en octobre. L’acteur Toni Albà devra aussi faire une déposition devant le juge pour un scatologique jeu de mots sur la juge Carmen Lamela.
Mais s’il y a une publication qui a des relations tendues avec le pouvoir c’est El Jueves. L’équipe avait déjà subi une censure à la suite de la décision de l’Audiencia Nacional de saisir une une où l’on voyait celui qui n’était alors que le prince Felipe et son épouse en train de faire l’amour. 10 ans plus tard, le directeur de la revue, Guillermo Martínez-Vela, a été mis en examen pour injures à cause d’une vignette satirique qui disait que « la présence en continu, en Catalogne, d’anti-émeutes était en train d’épuiser les stocks de cocaïne disponibles ». Le dessinateur, don Julio, qui appartient à l’Association Professionnelle des Illustrateurs de Madrid (APIM), affirme qu’il « s’agissait d’une fake new dans une leçon sur les fake news. Maintenant même la fiction est un délit ».
Le problème ce n’est pas seulement que la liberté d’expression et de création se voit restreinte mais que cela soit accepté plus qu’avant par le public qui n’y voit pas matière à se scandaliser : « Nous tolérons plus la censure. Avant tout ceci aurait été jugé scandaleux », dit don Julio. Il y a eu un déplacement de la focalisation dans l’esprit des gens : avant on voyait ces atteintes aux libertés comme une erreur du pouvoir, maintenant on se focalise sur l’humoriste, sur son intention, le ton qu’il emploie ou la personne qu’il a offensée. Il n’y a pas qu’une plus grande fréquence des mises en examen et des condamnations, il y a aussi une hypersaturation d’informations dans les médias qui empêche d’analyser les conséquences en profondeur . Pour le dessinateur qui réfléchit sur la façon dont l’immédiateté altère la capacité critique, « il y avait une époque où les gens pouvaient réfléchir sur les sujets, avaient le temps de soupeser les nouvelles. Maintenant il y a un bombardement systématique de l’information. On n’a pas le temps de se plaindre d’une chose qu’il faut se plaindre d’une autre toute nouvelle ».
Durant le mois dernier, les dessinateurs sont sur le pied de guerre sur les réseaux sociaux contre la censure, pas seulement judiciaire mais aussi politique et économique par laquelle on soumet ceux qui osent franchir la ligne blanche. Le hashtag où ils déversent leur indignation est #HumourMenacé, une étiquette toute en génie au service de la liberté d’expression. La plateforme Nous ne sommes pas un délit a même élaboré 10 commandements pour protéger les droits que la Loi Bâillon a attaqués.
L'article original
Note du site NPA 34 : L'article ci-dessus est à mettre en parallèle avec celui-ci sur l'impunité judiciaire dont jouissent les corrompus qui dirigent l'Etat espagnol et attaquent la Catalogne : Catalogne : l'ancien juge espagnol Elpidio Silva dénonce le "coup d'état" de Madrid
Et on n'oublie pas les prisonnier/es politiques catalan-es, les exilé-es et tous ceux et toutes celles qui sont ou vont être mis-es en examen pour sécession. La justice de classe (douce pour les sien-nes/implacable avec ceux et celles qu'elle considère ses ennemi-es) fonctionne à plein dans l'Etat espagnol...
(1) L'amiral Luis Carrero Blanco était celui que Franco avait choisi pour que "le franquisme sans Franco" perdure. Son assassinat, en 1973, deux ans avant la mort du dictateur, par l'ETA a été considéré, en son temps, comme un coup de maître politique qui a profondément déstabilisé la dictature finissante. Ce dont auront profité les franquistes partisans de passer, à leurs conditions, à la démocratie en jouant de l'incapacité de la gauche antifranquiste a assumer la logique de rupture avec le système qu'accentuait l'attentat. Qu'une personne ait été condamnée en 2017 sur la base de l'affirmation que le bras droit du dictateur était une victime du terrorisme, jette une lumière crue sur le rapport que la démocratie espagnole a conservé avec la dictature dont elle a été issue ... en transition !
(2) Ce que ne dit pas l'article c'est que ce passage à la télévision publique avait soulevé un tollé qui avait amené à la démission le réalisateur de l'émission où s'étaient produites Las Vulpes.
- Si tú me vienes hablando de amor,
- qué dura es la vida,
- cuando se hace de día,
- permíteme que te dé mi opinión:
- mira, imbécil, que te den por culo,
- me gusta ser una zorra. (x4)
Si tu viens me parler d'amour, - comme la vie est dure,
- quand le jour arrive,
- permets-moi que je te donne mon opinion :
- regarde, imbécile, va te faire mettre,
- j'aime être une salope.
Note du NPA 34 : on relèvera que le sens de la provocation libertaire à connotation sexuelle forte n'évite pas le poncif homophobe du "se faire mettre". L'ensemble des paroles (en espagnol) est à lire ici.
30 décembre
Le catalanisme a-t-il encore frappé (à la tête) ?
Vidéo. Mariano Rajoy souhaite à tous et à toutes une bonne année 2016 !
Cliquer ici
Parmi les photos de l'année 2017 selon El País
(les commentaires sont de notre cru !)
2017, la démocratie espagnole s'éclate ! T'éclate !
En Catalogne, le 1er octobre, c'était corrida électorale à l'espagnole...
Sans habit de lumière mais avec du sang, beaucoup de sang !
Le vice-président de la Généralité, Oriol Junqueras, a rendez-vous avec le juge espagnol...
La police l'attend de pied ferme... Les menottes étaient prêtes...
Gabriel Rufián, député de l'ERC catalaniste au Congrès de Madrid, exhibant en séance parlementaire les menottes qui devraient être passées à Mariano Rajoy pour corruption et bien d'autres délits...
Eh bien non, les menottes, en Espagne, c'est pour les élu-es de la Généralité et du Parlament catalan...
Cliquer ici
Le dessin du jour
L'Espagne des juges et des policiers traqueurs du quotidien...même s'il n'est pas catalan !
Sur les réseaux
La jeune femme : Bonne année !
Le juge : Insinuez-vous que certains aspects concrets de l'année en cours vous ont déplu ? Cliquer ici
Commentaire
En espagnol "las redes" désignent à la fois les réseaux sociaux et les filets. Ici les deux registres sont convoqués (comme on dit "convoqués par le juge" !) : dans l'Etat espagnol,quand on est sur les réseaux sociaux, on se retrouve vite dans les filets de la Justice et de la police !
29 décembre
Un électorat indépendantiste plus populaire !
Une tendance électorale qui casse quelques idées reçues...
Moins de voix dans les zones aisées, plus de voix dans les zones les plus pauvres...
Cliquer ici
28 décembre
La CUP fait toujours de la résistance face à la "justice" ...
Les conseillers municipaux de la CUP de Reus retrouvent la liberté après s'être refusé-es à déposer devant la juge
Le dessin du jour
Tabarnia
L'Espagne devenue Pepernia, autrement dit PPhernie
Rajoy (à gauche) : Dis un peu, le truc Tabarnia... Tu sais où ça en est ?
Son interlocuteur : Eh bien, non...
Pour comprendre
27 décembre
La justice espagnole envoie les Mossos contre la CUP...
Communiqué de la CUP
Deux conseillers municipaux de la CUP de Reus sont détenus pour avoir protesté contre le déploiement policier le 1er octobre
Quelques précisions
Des rassemblements de soutien aux deux conseillers de la CUP ont aussi eu lieu devant les mairies, entre autres, de Barcelone, Girona, Tarragona, Cervera (Lleida), Vic, Manresa, Sabadell ou Mataró (Barcelone).
Les demandes d'habeas corpus déposées par les avocats des deux détenu-es arguant qu'une détention de 19 heures attenterait à leur droit fondamental à la liberté ayant été rejetées, une requête en annulation devant le Tribunal Constitutionnel allait être déposée. Lire ici
26 décembre
Le dessin du jour
Soir de Noël, dinde royale indigeste au menu... trop de marrons !
Soir de Noël : le Roi parle à la télé, les juges gardent la main !
Grfs !
- Le ton du discours de Noël du Roi a été modéré, très en accord avec ce qu'est une monarchie moderne et démocratique !
- Grrfs bltz grpks. Blgghs ! Krrsfh grmp grfs ! Cliquer ici
Elections : résultats à digérer...
Cliquer ici
Note
Les anti-indépendantistes font 1 889 176 voix.
Les indépendantistes : 2 063 361
Et les ninistes de En Comú Podem : 323 695
24 décembre
Elections : le danger représenté par Ciudadanos
Une anomalie qui est un défi pour une gauche aujourd'hui sur le reculoir...
Ciudadanos, néolibéral à 100 % et plus à droite que le PP sur certaines questions, attire un grand nombre de voix ouvrières.
Elections : l'indépendantisme à nouveau majoritaire...
Une magistrale claque à ceux et celles qui le voyaient à l'agonie !
Vuit observacions que ens han de fer pensar després del 21-D
Huit observations qui doivent nous faire réfléchir après le 21-D
22 décembre
Unionistes unis dans la mouise...
Le catalanisme a-t-il encore frappé (à la tête) ?
Vidéo. Mariano Rajoy souhaite à tous et à toutes une bonne année 2016 !
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Parmi les photos de l'année 2017 selon El País
(les commentaires sont de notre cru !)
2017, la démocratie espagnole s'éclate ! T'éclate !
En Catalogne, le 1er octobre, c'était corrida électorale à l'espagnole...
Sans habit de lumière mais avec du sang, beaucoup de sang !
Le vice-président de la Généralité, Oriol Junqueras, a rendez-vous avec le juge espagnol...
La police l'attend de pied ferme... Les menottes étaient prêtes...
Gabriel Rufián, député de l'ERC catalaniste au Congrès de Madrid, exhibant en séance parlementaire les menottes qui devraient être passées à Mariano Rajoy pour corruption et bien d'autres délits...
Eh bien non, les menottes, en Espagne, c'est pour les élu-es de la Généralité et du Parlament catalan...
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Le dessin du jour
L'Espagne des juges et des policiers traqueurs du quotidien...même s'il n'est pas catalan !
Sur les réseaux
La jeune femme : Bonne année !
Le juge : Insinuez-vous que certains aspects concrets de l'année en cours vous ont déplu ? Cliquer ici
Commentaire
En espagnol "las redes" désignent à la fois les réseaux sociaux et les filets. Ici les deux registres sont convoqués (comme on dit "convoqués par le juge" !) : dans l'Etat espagnol,quand on est sur les réseaux sociaux, on se retrouve vite dans les filets de la Justice et de la police !
29 décembre
Un électorat indépendantiste plus populaire !
Une tendance électorale qui casse quelques idées reçues...
Moins de voix dans les zones aisées, plus de voix dans les zones les plus pauvres...
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28 décembre
La CUP fait toujours de la résistance face à la "justice" ...
Les conseillers municipaux de la CUP de Reus retrouvent la liberté après s'être refusé-es à déposer devant la juge
A leur sortie du tribunal, Llorens et Ciurana ont remercié, pour leur appui, la centaine de personnes qui les attendaient. Llorens : "Nous resterons debout pour continuer la lutte". Une autre conseillère de la CUP de Reus, Mariona Quadrada, convoquée ce vendredi devant la juge pour la même plainte de la Police espagnole, a indiqué que, comme ses camarades, elle ne se présenterait pas au tribunal. Cliquer ici
Le dessin du jour
Tabarnia
L'Espagne devenue Pepernia, autrement dit PPhernie
Rajoy (à gauche) : Dis un peu, le truc Tabarnia... Tu sais où ça en est ?
Son interlocuteur : Eh bien, non...
Pour comprendre
Tabarnia est un mot qui fait florès actuellement sur le net... Il s'agit d'un gag anti-indépendantiste qui propose que la zone riche de Tarragone-Barcelone, sur la frange côtière, qui a donné la majorité aux anti-indépendantistes de Ciudadanos, se proclame indépendante de la Catalogne sécessionniste, pour former une nouvelle Communauté Autonome, sous le nom de Tabarnia. Celui-ci est un néologisme formé à partir de Tarragone, de Barcelone et de la désinence -nya de Catalunya... Evidemment Ciudadanos a dit toute sa sympathie pour la manoeuvre mi-humoristique, mi-sérieuse mais surtout pour le discrédit des indépendantistes qu'elle créerait en les prenant au mot de leur sécessionnisme pour le tourner en dérision.
Le dessinateur Manel Fontdevila, joue, à son tour du contrepied en mettant en scène PPhernie, le pays du PP à hernies protubérantes, où les deux protagonistes emblématiques, le chef de gouvernement corrompu et son camarade chargé de sacs d'euros (les hernies), devisent sur Tabarnia... Façon de désigner qui cette sortie anticatalaniste intéresse au plus haut point et de rappeler aux humoristes tabarniastes qu'ils font diversion sur la réalité sordide qui touche tout l'Etat espagnol : une corruption exponentielle des élites politiques et économiques qui font de l'Espagne leur chasse gardée. La pochade Tabarnia fait écran sur le fait que l'Espagne n'existe plus, que nous sommes en PPhernie... On rigole, on rigole ? Lire ici, ici et ici
La crise du régime de 1978 s’aggrave mais il manque une
alternative venant de la gauche.
L'hégémonie maintenue par Puigdemont est toutefois traversée par
d’autres fissures. La création de JxC comme parti instrumental
transversal de l’indépendantisme avec un programme minimum contre
l’article 155 a permis de renvoyer à un second plan un PDeCat incapable
de se débarrasser du stigmate de la corruption ainsi que des pressions
anti-indépendantistes d’une bonne partie de la bourgeoisie catalane. Une
bourgeoisie qui, depuis les élections de 2015, avait déjà renoncé à ses
sympathies plus ou moins récentes envers le souverainisme, une chose
que certaines gauches n’ont pas su voir, ne le savent toujours pas et
qui, en fait, ne sont pas intéressées à le voir. Cela aboutit à une
limitation de la prétention de Puigdemont d’agir en tant qu’arbitre des
différentes fractions de l’indépendantisme, bien qu’il puisse s’appuyer
sur l’Assemblée nationale catalane pour structurer à moyen terme son
propre courant. Cliquer ici
27 décembre
La justice espagnole envoie les Mossos contre la CUP...
Communiqué de la CUP
Deux conseillers municipaux de la CUP de Reus sont détenus pour avoir protesté contre le déploiement policier le 1er octobre
Les Mossos d’Esquadra ont arrêté
deux conseillers municipaux de la CUP de Reus, Marta Llorens et Oriol Ciurana,
quand ils accédaient ce matin à la mairie pour y travailler, pour un présumé
délit de haine contre la police espagnole quand ils ont protesté contre le
déploiement policier dans la ville durant le Référendum du 1er octobre.
Marta et Oriol avaient refusé de déposer antérieurement.
Tant le référendum du 1er octobre
que les autres luttes qui ont surgi de l’auto-organisation populaire ces
derniers temps servent de prétexte au régime de 78 pour poursuivre une intense
campagne répressive à tous les niveaux de la Catalogne. Notre base militante et
nos élus, représentants du municipalisme compris comme un outil transformation,
sont aussi plongés dans cette vague répressive.
Par ailleurs, l’autre conseillère
municipale de Reus, Mariona Quadrada, a reçu la seconde convocation à venir
déposer le 29 décembre, à la suite de la dénonciation de la Police nationale pour avoir signé le manifeste demandant que les forces de police quittent la ville
après le 1er octobre.
Cela n’est pas un fait isolé, c’est
bien que l’État espagnol utilise tous les mécanismes politiques, policiers et
juridiques pour punir et réprimer l’indépendantisme et l’auto-organisation
populaire, comme le démontre le Rapport Minotaure des 78 [rapport de la CUP sur
la répression présenté le 12 décembre]. C'est pourquoi la Candidatura
d'Unitat Popular ne cessera pas de répéter que défendre la dignité de tout un
peuple, n’est pas un délit !
Pour dénoncer ces faits, nous appelons
à nous rassembler aujourd’hui à 20 h devant la mairie de Reus et devant les
mairies des chefs-lieux de cantons de Catalogne. Si, aujourd’hui, ils ne sont
pas sortis, nous manifesterons demain à 8 h 30 devant le palais de justice de
Reus.
Mercredi 27 décembre 2017
Source en catalan : http://cup.cat/noticia/ detenen-dues-regidores-de-la- cup-reus-protestar-pel- desplegament-policial-l1o
Quelques précisions
Des rassemblements de soutien aux deux conseillers de la CUP ont aussi eu lieu devant les mairies, entre autres, de Barcelone, Girona, Tarragona, Cervera (Lleida), Vic, Manresa, Sabadell ou Mataró (Barcelone).
Les demandes d'habeas corpus déposées par les avocats des deux détenu-es arguant qu'une détention de 19 heures attenterait à leur droit fondamental à la liberté ayant été rejetées, une requête en annulation devant le Tribunal Constitutionnel allait être déposée. Lire ici
Ce sont 14 élu-es de Reus qui sont ou ont été convoqué-es devant le juge. Sept d'entre eux/elles, le maire et des élu-es indépendantistes, le sont pour avoir écrit un manifeste le 4 octobre pour condamner la violence policière du 1er octobre, jour du référendum d'autodétermination. Ils y critiquaient aussi que les policiers anti-émeutes soient logés, dans la commune, au milieu de "nos habitant-es". Ils/elles auraient incité les propriétaires de l'hôtel qui les logeait à "faire le nécessaire pour qu'immédiatement les agents quittent les lieux". Des habitant-es de Reus avaient organisé, par ailleurs, des actions de protestation devant l'hôtel à partir du 1er octobre.
Les élu-es de la CUP ont pour principe de ne se rendre aux convocations des juges car ils/elles ne reconnaissent pas l'autorité des tribunaux espagnols.
Sont aussi poursuivis quatre pompiers pour avoir supposément utilisé du matériel du parc des pompiers de Reus pendant les rassemblements devant l'hôtel ainsi que deux responsables d'un gymnase de la ville qui auraient expulsé de leur établissement un groupe d'agents, ce que les incriminés ont contesté lors de leur déclaration devant le juge. (Tiré de Los Mossos detienen a los dos concejales de la CUP de Reus que se negaron a ir a declarar)
Des centaines de personnes protestent à Reus contre l'arrestation des deux conseillers municipaux de la CUP (vidéo)
26 décembre
Le dessin du jour
Soir de Noël, dinde royale indigeste au menu... trop de marrons !
Soir de Noël : le Roi parle à la télé, les juges gardent la main !
Grfs !
- Le ton du discours de Noël du Roi a été modéré, très en accord avec ce qu'est une monarchie moderne et démocratique !
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Elections : résultats à digérer...
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Note
La phrase de l'article ci-dessus "Catalunya en Comú-Podem [coalition de cinq formations: Catalunya en
Comú, Podem, Barcelona en Comú, Iniciativa per Catalunya Verds et
Esquerra Unida i Alternativa], qui devrait continuer à se qualifier
comme force de gauche et souverainiste malgré sa campagne électorale, a
perdu près de 43 000 voix et 3 députés." est incompréhensible. Une traduction fidèle à l'original serait "Catalunya en Comú-Podem [...], que l'on doit continuer à qualifier de force de gauche et souverainiste, malgré sa campagne électorale, a
perdu près de 43 000 voix et 3 députés." Je précise qu'ainsi traduite (et, à mon avis, il ne peut pas en aller autrement), il me semble discutable de qualifier cette organisation de "souverainiste", terme au demeurant prêtant à équivoque extrêmedroitière en français et qu'il vaudrait mieux rendre par "partisane de la souveraineté catalane". Cette coalition, refusant l'indépendantisme radical de la Déclaration Unilatérale d'Indépendance et le recours à l'article 155, a opté pour la revendication d'un référendum d'autodétermination à négocier avec le gouvernement. Position devenue illisible dans le contexte de polarisation de la situation en Catalogne et qui explique le mauvais résultat électoral obtenu. Mais il importe de remarquer qu'au nom d'un fédéralisme abstrait, dépourvu de toute approche destituante/constituante, la majorité des composantes de cette coalition, Podem en tête, suite à sa normalisation iglésiste, se prononcerait, à ce référendum d'autodétermination, contre l'indépendance. Donc pour le maintien du statu quo renvoyant aux calendes grecques la réalisation d'une fédération républicaine des peuples d'Espagne. Difficile de déceler dans ce positionnement l'embryon d'une défense sérieuse de la souveraineté catalane. Nombre d'électeurs/-trices de gauche l'ont compris et ont reporté leurs voix sur des organisations clairement engagées dans la défense de cette souveraineté nationale.
Antoine
Ce que nous voyons présent en Catalogne n’est rien d’autre que la mise
en place de deux blocs, l’un qui pèse 47,49% et l’autre 43,49%. Aucun
des deux ne disposent d’une majorité absolue en termes de suffrages
exprimés et, si référendum il devait y avoir, les juges de paix seront
sans doute les électeurs de CatComu-Podem le mouvement soutenu par
Podemos et Ada Colau dont le positionnement hors de la dualité
indépendantiste/unioniste n’a pas payé puisqu’il n’a récolté que 7,45%
des suffrages et 8 sièges. Cliquer ici
Remarques
Il y a 3 blocs en Catalogne au sortir de ces élections :
Les indépendantistes : 2 063 361
Et les ninistes de En Comú Podem : 323 695
Les indépendantistes sont donc bien majoritaires en voix (majorité relative). Et ils gagnent près de 100 000 voix en 2 ans ! Ils ont la majorité absolue au parlement catalan et il est assez amusant d'entendre, ici, en France, certain-es, qui ne trouvent rien à redire à l'absence de proportionnelle chez nous, pester contre le système électoral prévalant en Catalogne donnant une prime en sièges aux partis majoritaires dans leurs circonscriptions.
Par ailleurs, la division de l'électorat catalan en deux blocs : indépendantistes/non
indépendantistes, que font certain-es analystes, est une vieille blague politique et médiatique qui mêle
les non-indépendantistes avec les anti... La preuve de la mystification
: alors que les indépendantistes peuvent arriver à s'entendre (pas sûr
mais c'est arrivé et c'est encore possible), il est exclu que les
non-indépendantistes de En Comú-Podem fassent majorité avec
Ciudadanos+PSC+PP qui sont anti-indépendantistes ! Entre autres raisons car ils sont de la droite (PSC compris) qui est partisane des attaques sociales contre lesquelles les non-indépendantistes de En Comú-Podem se battent (sur le seul terrain institutionnel, piégé, mais c'est une autre histoire).
24 décembre
Elections : le danger représenté par Ciudadanos
Une anomalie qui est un défi pour une gauche aujourd'hui sur le reculoir...
Ciudadanos, néolibéral à 100 % et plus à droite que le PP sur certaines questions, attire un grand nombre de voix ouvrières.
Ciutadans a tout balayé dans le camp unioniste, absorbant le vote PP
presque complètement, mais mordant aussi dans l’électorat de gauche,
surtout dans la ceinture industrielle de Barcelone. Il est inquiétant
qu’un parti néolibéral à 100 %, plus à droite que le PP sur certaines
questions, puisse attirer autant de voix ouvrières. L’absence de la
gauche dans de nombreux quartiers populaires est un facteur, mais aussi
le mouvement indépendantiste, en particulier sa composante la plus
gauche, n’a pas été en mesure de dialoguer avec celles et ceux qui
canalisent leur rage sur le terrain national espagnol plutôt que sur le
terrain social. Son chef, Albert Rivera, peut avoir un tremplin
privilégié ici pour prendre une place au niveau de l’État espagnol.. Le
PSC (Partit dels Socialistes de Catalunya) est resté presque au même
niveau, rabaissant les espoirs infondées sur son candidat, Miquel Iceta.
Pedro Sanchez, le leader du PSOE n’a pas gagné grand ’chose
aujourd'hui, mais il n’a rien perdu non plus. Cliquer ici
23 décembreElections : l'indépendantisme à nouveau majoritaire...
Une magistrale claque à ceux et celles qui le voyaient à l'agonie !
Vuit observacions que ens han de fer pensar després del 21-D
Huit observations qui doivent nous faire réfléchir après le 21-D
Dans l’espagnolisme, c’est le vote utile qui a joué. L’opération d’État à
laquelle ont participé quasiment tous les relais du régime pour épauler
la victoire de Cuitadans a fait son effet. En revanche, cette histoire
n’a pas eu d’effet dans l’électorat indépendantiste. Il y a eu de
nombreuses motivations plus puissantes dans le vote des défenseurs de la
République que le vote de réaction contre Ciutadans. L’adversaire était
le coup d’État, le 155, Rajoy, Felipe VI, Millo [le délégué du gouvernement espagnol en Catalogne, l'équivalent de notre préfet], les forces d’occupation… Cliquer ici
Les intermédiaires, dehors !
Il y a plusieurs années...
Le Julian Rosell (le patron des patrons, à la tête de la CEOE, le Medef espagnol) de ces années-là à Mariano Rajoy : Nous créerons un large panel d'Espagnols dépolitisés et défendant des intérêts très basiques qui nous permette de mener nos affaires sans être gêné par personne.
Vous verrez, nous serons les maîtres...
Aujourd'hui même
Julian Rosell (ou son clone), toujours à Mariano Rajoy : En fin de compte, le large panel d'Espagnols dépolitisés et défendant des intérêts très basiques a monté son propre parti politique...
Vous pouvez préparer vos valises ! Les intermédiaires, dehors !
Note
Le nouveau parti des dépolitisés, etc. est évidemment Ciudadanos qui a construit son succès en prenant plus que largement dans l'électorat du PP de Rajoy.
Unionistes unis dans la mouise...
Plus dure fut la chute !
Le dessin du jour
Majorité indépendantiste
A gauche, sur l'écharpe d'Inés Arrimadas (Ciudadanos) on lit "Victoire aigre-douce".
Au centre, sur celle de Miquel Iceta (PSC), "Une montée à goût de descente".
Le personnage répond à sa camarade en parlant de celui qui est à sa gauche : Non, non, il ne s'est pas pendu, c'est qu'il est très grand...
A droite, sur l'écharpe de Xavier García Albiol (Parti Populaire), s'étale "Monumentale claque avec double aller-retour".
Note
On appréciera au mieux l'art de la pointe, dans ce dessin, si l'on connaît le double sens de "alto" en espagnol : grand (y compris en valeur figurée ou abstraite) et haut... Le candidat du PP présente la caractéristique physique d'être particulièrement grand.
Le dessinateur joue évidemment de la chose pour lancer l'association d'idées paradoxale et si juste politiquement : le PP, si grand parti, est tombé de toute sa hauteur en Catalogne, donc bien... bas. En effet il est bon dernier du palmarès électoral catalan (si l'on exclut les tous petits scores !) avec à peine plus de 4 % (passant de 11 député-es à 3), sans plus avoir de représentation parlementaire en tant que parti autonome à Barcelone et donc se retrouvant relégué dans le tout venant du Groupe Mixte... Le fait de masquer la tête du personnage permet d'ouvrir sur l'idée que le Grand Perdant n'est pas seulement ni vraiment l'insignifiant candidat local du PP mais le...Grand Patron national, pardon, central : Mariano Rajoy, le génial maître d'oeuvre d'une opération qui visait à achever, après lancement de la bombe 155, les vermines indépendantistes...
Proverbe espagnol
Si t'y arrives pas par les urnes, juges et flics (et armée ?) y arriveront royalement !
Il n'aura pas fallu attendre un jour...
Dès le lendemain de l'élection, la machine espagnole à réprimer a repris sa marche entamée avec le putsch du 155. Les résultats n'ayant pas permis de poursuivre le nettoyage politique espéré, voilà que le Tribunal Suprême lance une procédure contre d'autres dirigeants indépendantistes qu'il accuse d'avoir été les pilotes du processus d'indépendance (le "procés"). Parmi les personnes visées (dont la secrétaire générale de l'ERC et un ancien président de la Généralité), on trouve, pour la première fois, deux dirigeantes de la CUP, Anna Gabriel et Mireia Boya, qui nous fera l'honneur de participer à la réunion publique de Solidarité à Montpellier le 9 janvier (voir l'affiche ci-dessous)... A moins que la Justice... Cliquer ici
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