Montpellier à l’heure de la révolution russe avec Olivier…
Ce vendredi premier décembre, malgré la concurrence de nombreux événements locaux, malgré le froid vif, 120 personnes environ, majoritairement militantes politiques, syndicales ou associatives, se sont retrouvées en centre ville pour écouter Olivier Besancenot renouer le fil rouge qui nous rattache à cet événement… capital dans l’histoire du mouvement ouvrier. Capital mais tellement décrié et finalement relégué, sinon dans l’oubli, du moins dans des recoins eux-mêmes plus trop revisités des consciences militantes, y compris parmi les plus actives, les plus radicales, et même les plus anticapitalistes… Oui, Olivier l’a rappelé en introduction, la contre-offensive bourgeoise en France et dans « le monde occidental », après les frayeurs des années 60, a pris appui sur les accusations de totalitarisme portées contre l’imprésentable URSS du goulag, de la toujours plus sénile caste dirigeante et de l’hypertrophiée couche bureaucratique qui lui servait d’étroite base sociale. La chute de cette aberrante « patrie du socialisme », en laquelle plus trop personne dans les peuples du monde ne croyait a fini de briser l’idée de révolution qui était pourtant à l’origine de tout dans l’événement fondateur d’octobre 17.
Avec sa verve et sa vivacité habituelles, son pouvoir de conviction mâtiné de dérision, Olivier, comme il l’a entrepris dans son dernier livre, a fait revivre le rouge de ce fil altéré, voire cassé, qui nous reliait quand même et malgré tout à l’action des bolchéviks mais surtout, et c’est probablement l’essentiel du message porté par notre camarade, des millions d’ouvriers, de soldats et, si, si, de paysans, en délibération autonome et créative des soviets. Ah, les soviets, devenus, avant même cette contre-révolution thermidorienne d’où est venue la cassure des cassures, la bête noire des possédants de Russie et de partout et qui taraudent encore les esprits dans le camp d’en face, si l’on en croit ce qu’ils écrivent en cet anniversaire de l’événement… Le fait est qu’Olivier ne nous a bercé-es dans aucune imagerie d’Epinal russo-révolutionnaire… C’est bien en son sein que la révolution a vu naître son grand négateur et il importe de comprendre les raisons d’alors qui pourraient d’être les raisons de demain, si nous n’y réfléchissons pas en toute lucidité, qui font qu’une révolution aussi populaire en ses premiers instants peut basculer aussi impitoyablement anti-populaire.
L’entrevue, sur les difficultés de nos actuelles mobilisations sociales, qu’à l’occasion de sa venue à Montpellier, Olivier a donnée au site libertaire Rapports de force, est à retrouver en cliquant ICI.