Vendredi 23 février 2018
Alors
que l’offensive sanglante du dictateur turc Erdogan contre le canton
kurde d’Afrin entre dans son deuxième mois, le régime Assad et son allié
russe ont intensifié leurs bombardements contre la Ghouta orientale.
Les
400 000 habitantEs de la zone, assiégés depuis 2013, subissent depuis
trois semaines un véritable déluge de fer et de feu, avec des
bombardements massifs qui atteignent habitations, écoles, marchés,
hôpitaux…
On dénombre des centaines de mortEs et des milliers de
blesséEs, et les témoignages qui parviennent de la zone sont sans
ambigüité quant à l’étendue du massacre. Dans la Ghouta comme dans la
zone d’Idlib, les témoignages indiquent en outre que les attaques à
l’arme chimique seraient en pleine recrudescence, avec notamment des
bombardements de barils de chlore largués depuis des hélicoptères de
l’armée. Cliquer ici
Le peuple syrien au piège des rapports de force internationaux
La Russie elle-même a à plusieurs reprises appelé l’UE à financer la
reconstruction de la Syrie. Poutine a beaucoup de culot parce que la
Russie a acquis une position selon laquelle, s’il devait y avoir une
reconstruction de la Syrie, elle y jouerait un rôle clé. Moscou voudrait
que les Européens financent la reconstruction de la Syrie avec des
entreprises russes qui empochent la part du lion des contrats.
Mais cela n’arrivera pas parce que les Européens ne débourseront pas d’argent sans un feu vert américain qui ne sera donné qu’une fois que Washington sera convaincu que l’Iran ne tirera pas profit de la situation. Dans les conditions actuelles, l’Iran s’assurerait aussi, nécessairement, une part importante du marché. Donc, la reconstruction ne sera pas vraiment à l’ordre du jour tant que tout ce puzzle politique ne sera pas résolu.
Mais cela n’arrivera pas parce que les Européens ne débourseront pas d’argent sans un feu vert américain qui ne sera donné qu’une fois que Washington sera convaincu que l’Iran ne tirera pas profit de la situation. Dans les conditions actuelles, l’Iran s’assurerait aussi, nécessairement, une part importante du marché. Donc, la reconstruction ne sera pas vraiment à l’ordre du jour tant que tout ce puzzle politique ne sera pas résolu.
La Russie essaie d’établir un cadre politique pour la Syrie de
l’après la guerre. Ils ont commencé à le faire dès la fin de 2016, peu
avant que Trump n’inaugure sa présidence. Le Kremlin s’attendait à ce
qu’il tienne sa promesse de nouvelles relations avec la Russie, mais
pour l’instant ce n’est pas le cas, car l’establishment de Washington a
réagi avec une position fortement anti-russe. Quoi qu’il en soit, Trump
ne parviendra à aucun accord avec les Russes à moins qu’ils n’acceptent
de cesser de coopérer avec l’Iran en Syrie et de repousser ses forces
hors du pays.
Pour Trump, le scénario idéal serait de conclure un accord avec
Poutine, de confier aux Russes de s’occuper de la Syrie à condition
qu’ils évacuent l’Iran. En échange de cela, les États-Unis pourraient
supprimer les sanctions à l’encontre de la Russie et lui accorder
quelques concessions en Europe. Mais ce n’est manifestement pas à
l’horizon pour le moment. Cliquer ici
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