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22 mars à Montpellier. Première étape réussie !


Comment réussir la suite ?

(voir ci-dessous un compte-rendu du cortège jeune)
 
Dernière minute (23 mars)

Des fachos à la fac de droit ont attaqué dans la nuit les occupantEs de l'amphi. Des étudiant-es ont dû être hospitalisé-es. Un rassemblement est en cours devant la fac de droit. A lire cet article de notre site

Le témoignage, dans la nuit d'une camarade étudiante du NPA 34 

Nous avions décidé d'occuper l'amphi de la fac de droit à Montpellier. On a eu une AG interfac la-bas après la manif et on était hyper nombreux et il y avait grave des tensions et il y a eu plusieurs bousculade pendant l'AG et le com mob. (texte complet ci-après).

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On le sentait venir dans les conversations, sur les lieux de travail et d'études, dans les médias aussi, mais si, si, la mobilisation s'est confirmée massive à Montpellier. Les syndicats avancent le chiffre de 7000, pour notre part, nous devrions avoir approché les 10 000. Ce qui ne trompe pas : c'est beaucoup plus que les manifestations, pourtant importantes, lors de la bataille contre la loi "travail" (vous vous souvenez, cette loi "socialiste" qui devait déjà beaucoup à un certain Macron).

Le nombre était donc bien là et c'est le principal succès de la journée : la CGT fournissait, comme toujours, le pôle le plus important, marchant sagement derrière son service d'ordre. Les drapeaux claquant au vent et les banderoles, parfois des slogans, pas toujours vigoureusement repris, disaient les secteurs les plus en vue (hospitaliers, cheminots - pas aussi présents cependant qu'attendu, parce que montés à la manif de Paris ? -, département, services à la personne, retraité-es, chercheurs....) et les axes revendicatifs propres mais c'est en général la politique d'ensemble du gouvernement qui était dénoncée et rejetée.

FO a bien mobilisé aussi; une petite délégation de la CFDT, quelques cadres de la CGC, un petit cortège de l'UNSA et voilà la FSU, Snes en tête, qui aura rassemblé un nombre conséquent de personnels du primaire, des collèges et lycées mais aussi de l'université. Le cortège de Solidaires était fourni et fort dynamique. La fin du défilé, à l'exact opposé de la tête bouillonnante de la manif, était tenue par une centaine de membres ou sympathisant-es de la France Insoumise, dans le corps du cortège quelques membres de Lutte Ouvrière faisaient entendre leurs voix tandis que les militant-es du NPA 34 diffusaient massivement leur 4 pages spécial mobilisation et, comme les libertaires de la CGA et de la CNT, leurs tracts.


Indéniablement cependant, c'est la forte présence des lycéen-nes et des étudiant-es qui aura marqué l'événement d'autant plus qu'ils et elles s'étaient placé-es, de leur propre chef (sic) en tête du défilé : scandant leur rejet de la sélection à l'université, dont on a vérifié qu'elle préoccupe énormément les lycéens, ils et elles ont repris fort vigoureusement les slogans revendiquant la radicalité anticapitaliste et le rejet en détestation de la police. L'allant de la jeunesse saura-t-il trouver le chemin de l'élargissement, de son organisation durable et, pourquoi pas, renouer, à sa main, avec le rôle de catalyseur d'une mobilisation générale interprofessionnelle et intergénérationnelle comme cela fut possible en un autre 22 mars de si belle mémoire ? Lire ci-dessous sur notre correspondance sur la mobilisation interfacs.

Voilà rapidement brossée la physionomie de la manifestation du jour : on dira qu'indéniablement elle a été un rendez-vous nécessaire qu'il fallait absolument réussir. Mission accomplie. Montpellier aura tenu sa place dans le dispositif national de mobilisation confirmant que la riposte aux attaques de Macron et sa bande est engagée. Mais il vaut mieux ne pas se cacher que l'essentiel reste à faire pour éviter de la rejouer/sous-jouer sur le mode "chronique d'une défaite annoncée" dont on a vu comment elle s'est écrite lors de la lutte contre la loi "travail" : personne ne devrait échapper à se poser sérieusement la question des perspectives de cette journée du 22 mars à partir d'un retour critique, nécessairement critique, sur ce qui n'a pas marché pour faire plier Hollande, Valls, El Khomri et qui autorise Macron à pousser encore plus l'avantage acquis. On ne peut, à ce titre qu'être frappé-es et assez inquiets, d'avoir constaté que le défilé montpelliérain reproduisait les cloisonnements syndicaux habituels : chacun dans son cortège, devant ou derrière celui des autres. Pratiquement aucun regroupement intersyndical émanant des lieux de travail. Si l'on retient, comme nous le faisons au NPA, que sans convergence des luttes et donc sans ses prémisses que sont les émanations unitaires et auto-organisées à la base poussant à ce que les structures supérieures travaillent leurs transversalités, les manifestations deviennent vite un couteau sans lame...

Le second point positif de la journée, l'importance des grèves, entre autres à la SNCF et dans l'Education Nationale, n'échappe pas à l'interrogation d'ensemble sur la meilleure façon de faire pour gagner enfin : être satisfait légitimement de la mobilisation du jour ne saurait amener à se satisfaire de reproduire stérilement ce qui, par le passé a montré que, face à des Sarkozy, Hollande et Macron, le refus de passer des seuils qualitatifs (relançant les dynamiques du quantitatif) dans la mobilisation met en branle imparablement le cycle de la démobilisation. Et retenons qu'il n'est jamais trop tôt, qu'il est même souvent trop tard, pour y réfléchir...


Pour le dire de façon imagée : les stratégies de mobilisation linéairement ascendante trouvent assez rapidement leur point de saturation et d'impuissance routinières qui induit le point de cassure et de chute par où tout le monde rentre chez soi ruminer l'amertume du "tout ça pour ça ?". Pourquoi donc ne pas essayer, sans croire pour autant au yaka, le schéma de la mobilisation en spirale ascendante par où la réflexion stratégique, articulée en manifestations, grèves, occupations, blocages, ouvertures, entre autres, aux usagers des services publics... assume la constante problématique d'aller chercher toujours plus haut et plus largement le rapport de force nécessaire pour répondre au niveau exact du défi que la bande d'en face nous pose ? Qui est un défi aussi à notre inventivité pour que le désormais célèbre "nous sommes tous et toutes le cheminot de quelqu'un" nous ouvre la voie vers les décloisonnements de pensées et d'actions ... incontournables pour un tous et toutes ensemble mais pour de bon !

Correspondant NPA 34
La jeunesse se mobilise !

LE 22 MARS DANS LA RUE, ET APRÈS ON CONTINUE !


La journée commence tôt.Pour les lycéenNEs et étudiantEs de Montpellier mobiliséEs sur leurs établissements, pas de grasse matinée. Blocage des lycées Guesde, Monnet et Joffre. Blocage du site Saint-Charles de l'Université Paul Valéry. Localisé en centre-ville, ce site a été utilisé par le président de l'Université, Patrick Gilli, pour contourner le blocage en y délocalisant des cours initialement prévus sur celui de la route de Mende. A la Faculté des Sciences, nous tractons dès 7h30 pour appeler personnels et étudiantEs à la grève et à rejoindre la manifestation.

Un cortège sous le soleilDépart à 9h de la Faculté des Sciences, passage par l'Université Paul Valéry, le cortège part à l’assaut du bitume montpelliérain en passant devant les établissements mobilisés. Avec les lycéenNEs, ce sont plus de 1000 personnes qui arrivent à 11h au Peyrou pour rejoindre le départ de la manifestation regroupant tous les secteurs de la fonction publique.

Nous représentons un dixième des manifestantEs, alors nous prenons la tête du cortège en passant sous le Peyrou. S'ensuit le trajet habituel et un peu lassant par la gare puis remontée par la préfecture pour revenir au Peyrou.

Assemblée Générale de lutte


Nous avions appelé à une assemblée générale intercatégorielle des deux Universités.

L'intersyndicale CGT-FO-FSU-Solidaires du supérieur avait réservé un amphithéâtre de la Faculté de Droit, rue de l'école Mage, et une cinquantaine d'étudiantEs étaient déjà présentEs sur place pour empêcher la fermeture par la direction de la Faculté. Avant d'arriver au Peyrou, on a donc esquivé les bleus et on s'est retrouvé à plus de 700 pour notre AG de lutte. 
Après un point d'information local et national, des interventions riches sur la politique antisociale de Macron et sur la nécessité de lutter ensemble pour gagner, on est passés aux perspectives. L'occupation de l’amphithéâtre a été adoptée.

Plus de détails au prochain article.

CorrespondantEs universités NPA34

Dernière minute.


Cette nuit

Des fachos à la fac de droit ont attaqué dans la nuit les occupantEs de l'amphi. Des étudiant-es ont dû être hospitalisé-es. Ci-dessous le message de SUD-Education. Un rassemblement est en cours devant la fac de droit.

Le témoignage d'une camarade étudiante du NPA 34 

Nous avions décidé d'occuper l'amphi de la fac de droit à Montpellier. On a eu une AG interfac la-bas après la manif et on était hyper nombreux et il y avait grave des tensions et il y a eu plusieurs bousculade pendant l'AG et le com mob. (texte complet ci-après).

Du coup, une fois qu'on a mis en place l'occupation, on s'était dit qu'on attendrait dans l'amphi jusqu'à ce que le doyen de la fac envoie les flics et qu'à ce moment la on sortirait de manière pacifique. Sauf que on a appris en début de soirée que le doyen n'avait pas reçu l'autorisation de la préfecture pour envoyer les flics. Du coup on a décidé que restait qui veut dans l'amphi et qu'on verrait au fur à mesure de la nuit. Certaines personnes se sont cassées dormir chez elleux et on n'était plus que 25 personnes dans l'amphi à un moment donné (je ne me souviens plus de l'heure). 

Là il y a le doyen qui rentre dans l'amphi avec ses quelques sbires, les étudiants de la fac de droit genre les Zélus (corpo de droite). Ils nous ont fixé-es pendant 5 minutes et ils sont ressortis. Quelques minutes plus tard une quinzaine de mecs débarquent dans l'amphi avec cagoules, battes, morceaux de bois et compagnie et ils ont commencé à tabasser tout le monde. J'ai réussi à me casser de l'amphi sans me faire choper et avec d'autres gens ont est allés se réfugier à la Providence (un squat pas loin), c'était le dawa total. Du coup j'ai laissé toute mes affaires dans l'amphi, donc je ne serai pas disponible par message je sais pas jusqu'à quand. 

Pour revenir à ce qui s'est passé ce soir, au niveau des blessés c'est assez chaud: trois personnes sont parties à l'hosto dont M, une étudiante en L3 théâtre présente sur la mob et c'est ça qui est chaud: elle s'est fait coincer la jambe sous les grilles à l'entrée quand il les ont baissées et elle s'est fait tazer, sur une video sur Facebook on l'entend crier à ce moment-là. Elle s'est aussi fait taper véner, elle avait un gros trou dans la tête et elle pissait le sang.
 


Par rapport au Doyen et compagnie, c'est clair et net que ça vient de lui, il y a pleins de gens qui l'ont vu ouvrir les portes aux fafs et de toute façon ils n'auraient pas pu rentrer dans l'amphi sans qu'il les y autorise (ils sont rentrés par plusieurs portes dont des portes de derrière accessible seulement par une cour). En plus de ça, un mec traînait avec le doyen et les connard de Zélus de la fac de droit qui nous avaient menacé-es plus tôt dans la soirée en disant "on vous conseille de ne dormir que d'un oeil ce soir".
Une fois qu'on a réussi à sortir tout le monde de la fac, les fafs et la présidence s'y sont enfermés. Les flics sont arrivés et n'ont pas fait grand chose dans un premier temps puis quand on a fait le tour de la fac pour choper les fafs de l'autre côté, ils nous ont suivis et ont escortés les fafs en dehors de la fac.
 

 Maintenant on va attendre demain pour voir la suite, il y a beaucoup de gens qui ont pris des vidéos du moment où on s'est fait taper. Une journaliste de France 3, qu'on a contactée, est venue et a filmé des témoignages de camarades. On espère faire tomber le Doyen de la fac. 

Bonne soirée et soutien aux camarades à Grenoble et Strasbourg qui se sont aussi fait exploser aujourd'hui à ce que j'ai lu.

Témoignage de T. 

Pour quelques photos de plus... 

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