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Acte XII à Montpellier

« Nous sommes borgnes,

mais le gouvernement est aveugle »

Semaine après semaine, une évidence s’impose : ni la répression, ni la propagande, ni la désinformation, ni les injonctions du gouvernement, ni même l’enfumage XXL du « grand débat » ne calment la colère des gilets jaunes. Ni même la météo exécrable qui s’est abattue sur Montpellier ce samedi 2 février. 
Répondant à l’appel des différents « ronds points » du département, les gilets jaunes se sont retrouvés à 14 h place de la Comédie. Un aller et retour vers la préfecture, où 4 cars de CRS réquisitionnés faisant le planton bloquaient les accès, a mis tout le monde de bonne humeur : preuve que le pouvoir est de plus en plus inquiet de cette mobilisation qui s’enracine. Rien de tel pour se mettre en jambe. Car la marche décidée à l’AG hebdomadaire avait fixé Odysséum, temple des grands groupes capitalistes dits  « de la grande distribution », comme objectif. Malgré la pluie qui est tombée sans discontinuer, plus de 2000 manifestants très déterminés (selon la presse locale), ont traversé la ville, perturbant la circulation et bloquant les trams. 
Les forces de l’ordre se sont faites discrètes et pour une fois n’ont pas agressé les manifestants. 
Au fil des semaines, les slogans se font de plus en plus insistants : « Macron démission ! », « Castaner en prison ! ». Les gilets, parfois décorés de dessins, deviennent porteurs de messages clairs : « Jojo, gilet jaune, un de ceux qui ne sont rien, et qui n’a pas un pognon de dingue ». Histoire de montrer à Macron et compagnie que le vaste mouvement de fond de contestation du capitalisme n’est pas près de s’arrêter. Arrivés en trombe par car à Odysséum, les CRS ont renoncé à gazer et sont restés planqués à l’écart. Les allées ont résonné aux cris de centaines de manifestants scandant « Les vieux dans la misère, les jeunes dans la galère … on n’en veut pas, de cette société-là ! » et « Macron démission ! » (voir vidéo). Respectant les consignes idiotes de la préfecture, les commerces ont enfermé leurs clients dans les magasins. Au retour vers le centre ville, les concerts de klaxon des automobilistes bloqués sur la voie rapide, qui souvent agitaient aussi des gilets en soutien, ont réchauffé le coeur des manifestants, qui distribuaient des flyers d’appel à la grève générale.
Oui, Macron, Castaner et Compagnie ont du souci à se faire. La mobilisation ne faiblit pas, bien au contraire ! Et ce ne sont pas les 92228 tirs de LBD revendiqués fièrement par Castaner à fin janvier qui intimident les manifestants. Le préfet, de son côté, en est réduit à des déclarations délirantes sur le « parti communiste maoiste », qui selon lui noyauterait les gilets jaunes de Montpellier. La vérité est tout autre : après 3 mois de mobilisation, de discussions et de répression, les gilets jaunes sont devenus révolutionnaires, au sens où ils veulent en finir coûte que coûte avec le régime monarchique de la 5ème république et l’injustice sociale..
Castaner se rendra le 4 février à Montpellier pour rencontrer Saurel, le maire de Montpellier, le préfet de l’Hérault, le procureur de la République et le directeur départemental de la sécurité. Le gouvernement, isolé, n’a plus que la carte répressive et la militarisation pour protéger les intérêts des 1% les plus riches face au reste de la population. Plus que jamais nous devons rester déterminé.es pour obtenir l’interdiction des armes de guerre dites « intermédiaires », pour exprimer notre solidarité à toutes les victimes de la répression, pour exiger une amnistie pour tous les condamnées … Quant au projet de loi liberticide dit « anticasseurs », il ne doit pas aboutir !
Dans ce contexte de crise de régime, la grève générale appelée pour le 5 février sera une étape importante vers la convergence des luttes.

Plus que jamais, il ne faut rien lâcher !  

Correspondant NPA34

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