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Hier, aujourd'hui, demain... On est là !


Dès cet été,
DANS L’HÉRAULT COMME PARTOUT
préparons l’« Acte II » de la mobilisation contre Macron et son monde !

« Le calme doit revenir dans le pays » : cette phrase prononcée par Emmanuel Macron le 20 juillet en dit long sur les craintes du gouvernement, confronté à la montée de la colère sociale. Car malgré une répression de masse, une violence d’Etat systématique et en dépit d’une propagande éhontée déversée quotidiennement dans les médias aux ordres, rien n’y fait. Le mouvement initié par les « gilets jaunes », dont les commentateurs et experts en tous genres annoncent semaine après semaine l’essoufflement, est toujours bien vivant. Plus de huit mois après son démarrage le 17 novembre 2018, et ce même en période de « pause estivale ». Dans l’Hérault, comme partout ailleurs dans le pays, la contestation du système capitaliste et du pouvoir politique qui l’incarne, mûrit, s’enracine et se manifeste sous des formes diverses.
Oui, la volonté de résister à la politique antisociale du gouvernement est toujours vivace, comme le démontrent les actions menées lors des déplacements présidentiels, de plus en plus compliqués à gérer par la bande à Castaner. Ce dernier s’évertue par tous les moyens de « fidéliser » la garde prétorienne du gouvernement, y-compris par des médailles en chocolat. Une décoration « spécial gilets jaunes » a été décernée aux plus violents, directement impliqués dans les blessures de Geneviève Legay à Nice, la mort de Zineb Redouane à Marseille ou la disparition de Steve Maia Canico à Nantes …  Après avoir nié les violences policières, Macron les encourage ouvertement.
Le 14 juillet à Paris, le plan com du gouvernement devait définitivement enterrer le mouvement et célébrer l’unité nationale retrouvée, sur fond de militarisme cocardier. Fiasco complet. Macron s’est fait copieusement huer en plein défilé, sous l’œil des médias internationaux. Et les manifestants ont montré une fois de plus que le slogan « La rue elle est à qui ? Elle est à nous ! » scandé dans les rues depuis des mois avait du sens. Celles et ceux qui dès juin parlaient des gilets jaunes au passé ont dû redescendre sur terre. Quant aux médias, ils ont tenté de justifier leur silence complice sur les mobilisations par des analyses alambiquées, avec un éditorial au titre révélateur : « Pourquoi les gilets jaunes sont revenus sur le devant de la scène » (France Info).

« Le Gilet jaune plie, mais ne … rond point »

 

Le pouvoir a pris ce retour de boomerang en pleine figure et a réagi dans un tweet aux accents de communiqué militaire : « Les forces de l’ordre ont repris le terrain et continueront de procéder à la dispersion systématique des manifestants présents sur les Champs Elysées » (Didier Lallemant, préfet de police de Paris). En plus de la répression (175 arrestations), on a atteint des sommets dans la désinformation (confusion sciemment entretenue par les médias avec les supporters de l’équipe algérienne de foot sortis dans les rues le soir  en marge demi-finale de la coupe africaine des nations). On a eu droit aussi à « l’union sacrée » pour soutenir les institutions, le mépris de classe en prime. Pour Gérard Larcher (président du sénat, LR), ce sont des « groupuscules qui contestent l’ordre républicain. Honte à eux ! ». Et pour Emmanuel Grégoire (adjoint d’Anne Hidalgo et 1er secrétaire du PS 75), ce sont « quelques dizaines d’individus, plutôt d’un profil black block », venus rejoindre « quelques dizaines de gilets jaunes ». Même le syndicat Alliance, qui répond toujours présent pour justifier la répression des manifestant, a pris un coup au moral : « Que va-t-il se passer après cet acte 36 ? Nous craignons une nouvelle escalade ».
Car il n’y a pas qu’à Paris que « l’ordre républicain » est contesté. Avec ou sans gilet, les actions de convergence des luttes et de désobéissance civile se multiplient. A Montpellier, le 14 juillet, les manifestants ont occupé les voies de chemin de fer et investi le centre commercial du Polygone en plein centre ville (un blessé). Le 15 juillet, un 117ème portrait de Macron (le 1er dans l’Hérault) était décroché et réquisitionné à la mairie d’Assas. La garde à vue de Lewis, « décrocheur » membre de l’association ANV-COP21 et gilet jaune, a été l’occasion d’une mobilisation convergente et réactive de militants écologistes, d’associations, de partis du mouvement social et de gilets jaunes. Un soutien qui devrait s’amplifier encore lors du procès à venir. Sous prétexte de « vol en réunion », le pouvoir institutionnalise le délit de « blasphème ». Le 20 juillet, un millier de gilets jaunes ont défilé dans le centre ville de Montpellier, passant devant la préfecture transformée depuis des mois en camp retranché, faisant la jonction sur l’esplanade du Peyrou avec la marche des fiertés. Le 22 juillet, comme tout le long du parcours du Tour de France, les gilets jaunes ont été visibles dans l’Hérault (les CRS ont confisqué les banderoles anti-Macron, mais n’ont pas pu effacer les slogans peints sur les 60 km de routes …).  
Depuis le début de l’été, plusieurs autres actions à l’initiative des divers groupes de gilets jaunes du département ont eu lieu ou sont prévues : opérations péage, intervention sur les plages, prises de parole au micro contre la privatisation d’ADP (Aéroport de Paris). Et surtout, des pas pour aller vers la coordination des actions et aider à la convergence des luttes ont été franchis, avec plusieurs réunions intergroupes qui se sont tenues depuis le mois de mai, dont le 1er août. L’enjeu est d’arriver à fédérer les différents terrains de résistance et regrouper toutes les forces militantes disponibles : militant(e)s du mouvement social, équipes syndicales de base, gilets jaunes … en bousculant les dirigeants des centrales syndicales nationales, pour organiser le blocage de l’économie. La crise politique et sociale s’approfondit. A Montpellier comme dans d’autres villes, après « Benalla, on est là », « La police déteste tout le monde », « Homard partout, justice nulle part », et « Où est Steve ? », un slogan est de plus en plus repris massivement dans les manifs de gilets jaunes : « Révolution ! Révolution ! »  Mais pas de raccourci possible : il faudra passer par la grève générale pour paralyser le pays.

Les combats sont devant nous : tirer les bonnes leçons pour gagner


Depuis son élection, Macron et son gouvernement ont frappé fort : loi travail 2, sélection à l’entrée de l’Université, démantèlement de la SNCF, réformes dans l’éducation nationale, fin de l’ISF, réforme du statut des fonctionnaires… Face à cela, de nombreuses résistances se sont développées. L’an dernier, cheminotEs et étudiantEs se sont mis en grève. Depuis bientôt 9 mois, les Gilets jaunes défient le pouvoir et des luttes se développent actuellement dans la santé et l’éducation. Mais cela n’a pas suffi à stopper l’offensive et un nouveau round d’affrontements avec la Macronie est devant nous !
Macron a mis la barre très haut. Il a montré qu’il préférait faire parler la matraque et les gaz lacrymogènes plutôt que de céder d’un pouce sur sa politique. Sur la forme, l’autoritarisme exacerbé est le pendant de sa politique de casse sociale qui vise à nous imposer des reculs sur tous nos droits. On ne compte plus les milliers d’arrestations et de garde à vue, les centaines de blesséEs et de mutiléEs ces derniers mois. Pour le faire plier, il faudra s’y mettre toutes et tous ensemble : en grève dans les boîtes du privé et les services publics, mobiliséEs sur les ronds-points, déterminéEs dans les facs et les lycées… La conscience que seule une mobilisation générale, par les grèves et les blocages, et la construction de liens et de cadres solides pour organiser cette riposte, permettra de l’emporter.
Macron espère qu’il va pouvoir dérouler son programme jusqu’au bout. Privatisation d’Aéroport de Paris, « réforme » des retraites (une transformation fondamentale visant à baisser nos pensions et à reculer l’âge de départ), casse des services publics, assurance chômage… Tous ces dossiers sont sur la table. Ils vont nécessiter une réponse déterminée, unitaire et majoritaire de notre camp social. Partout, nous devons nous poser la question de construire des collectifs de luttes, regroupant la gauche sociale et politique, les équipes militantes dans les services publics, dans les entreprises, dans les quartiers, et les centaines de milliers de personnes qui se retrouvent sur des bases progressistes dans le mouvement des Gilets Jaunes. Des moments forts permettant de concrétiser ces convergences sont d’ores et déjà prévus : à Biarritz le 23/26 août (sommet du G7) et à Paris le 21 septembre (manifestation nationale).
Pour toutes ces mobilisations, pour une alternative anticapitaliste et internationaliste, le NPA entend prendre toute sa part, cet été et dès la rentrée.

Correspondant(e)s NPA34



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