Le tract du NPA 34 du 17 décembre
Après
les annonces d’Édouard Philippe mercredi dernier qui n’ont fait
que confirmer ce que l’on savait déjà, le gouvernement met
aujourd’hui la pression pour que le mouvement s’arrête cette
fin de semaine. Après la démission de Delevoye, le
pouvoir ne sait pas comment s’en sortir. Il faut savoir en
profiter !
A
qui profite le crime ?
Maire,
parlementaire, ministre de la Fonction publique sous Chirac,
médiateur de la République, président du Conseil économique,
social et environnemental… Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire
aux Retraites dans le gouvernement, affiche un bien beau cursus.
Mais il a visiblement quelques « trous de mémoire »,
oubliant d’abord sa fonction d’administrateur au sein de
l’Institut de formation de la profession de l’assurance, puis
son siège au conseil d'administration de la Fondation SNCF, puis
une dizaine d’autres mandats (comme l’a révélé le journal Le
Monde).
Au-delà
de l’itinéraire pas si singulier d’un homme de main des
capitalistes passé par le RPR, l’UMP et aujourd’hui macroniste
convaincu, le parcours de Delevoye éclaire parfaitement le fond du
projet actuel : attaquer les retraites par répartition et
toutes les solidarités afin que les grandes compagnies d’assurance,
pourvoyeuses de retraites complémentaires coûteuses, mettent enfin
la main sur le pactole de la protection sociale. Sa démission
ne change rien au projet qu'il a largement contribué à construire,
et l'on peut juste regretter qu'il n'ait pas emporté sa réforme
avec lui.
Le
pouvoir veut l’épreuve de force
Mercredi
dernier, au-delà de la répétition de mots bien galvaudés
(« égalité », « solidarité »,
« répartition », « justice »), les annonces
d’Édouard Philippe ont confirmé que le prétendu « système
universel » se traduira par une baisse des pensions (avec la
prise en compte de l’ensemble des carrières et non des meilleures
années), un allongement de la durée de cotisation (avec l’âge
dit « pivot » à 64 ans) et une « harmonisation »
par le bas avec la destruction des conventions collectives (fin des
« régimes spéciaux »).
Après
être resté sourd au mouvement de grève reconductible qui a
démarré il y a une dizaine de jours, le gouvernement demande
aujourd’hui aux agents de la SNCF et de la RATP d’arrêter la
grève pour les fêtes de fin d’année… Si cette grève est
difficile pour touTEs, à commencer pour les grévistes qui perdent
de l’argent, c’est bien ce pouvoir qui en porte la seule
responsabilité, en cherchant à imposer coûte que coûte un projet
de loi unanimement rejeté, même par les syndicats les plus ouverts
au prétendu « dialogue social.»...
Pour
le retrait du projet, amplifions la grève !
Jusqu’à
présent, les grévistes ont su éviter les manœuvres de
division du gouvernement pour enfoncer un coin dans le mouvement :
jouer les salariéEs du régime général contre celles et ceux des
régimes spéciaux ; les hommes contre les femmes (réduites au
passage au rôle de mère pour revaloriser leur pension) ; et
surtout les salariéEs plus âgé-es, non impactéEs par la réforme
contre les jeunes qui viennent ou vont rentrer dans le monde du
travail… Il faut continuer, touTEs ensemble !
La
nouvelle journée de grève nationale, ce mardi 17, s’annonce
massive. Elle doit permettre de franchir une étape vers la
grève générale : à la fois de consolider le mouvement de
grève reconductible dans les transports, de l’étendre dans des
secteurs comme l’éducation (où les quelques jours qui restent
avant les vacances scolaires doivent être marqués par la grève et
la mobilisation) ou le secteur hospitalier, et de le construire dans
de nouveaux secteurs. Avec la démission de Delevoye, le pouvoir est
fragilisé : pour dégager Macron et sa réforme des
retraites, tout reste possible.
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