À la Une...

Turquie. Épidémie de répression.


La pandémie est de fait une aubaine pour de nombreux dictateurs, car elle leur permet de poursuivre leurs exactions à l'abri des regards (du moins l'espèrent-ils). Erdogan ne fait pas exception, bien au contraire, lui qui rêve d'éliminer toute opposition, en premier lieu celle issue du peuple kurde.
Vous trouverez ci-dessous le communiqué du Collectif de solidarité avec le peuple kurde de Montpelleir, dont le NPA34 est partie prenante. Ainsi que la déclaration du HDP (Parti Démocratique des Peuples).


Communiqué
du Collectif Démocratique Kurde de Montpellier

Turquie : le Covid ne peut pas masquer la dictature

Lutter contre le Covid -19 ne doit pas occulter la lutte tout aussi vitale contre les dérives des régimes dictatoriaux : Le régime d'Erdogan en Turquie multiplie les exactions contre les kurdes.

En Turquie, la mort de deux musiciens du Grup Yorum, Helin Boleck le 3 avril puis Ibrahim Göbcek le 6 mai après 321 jours de grève de la faim, emprisonnés pour « terrorisme » (pour certains pour avoir simplement chanté dans leur langue maternelle), est passée quasiment sous silence en France !
Les autorités turques ont ordonné l’arrestation, vendredi 15 mai, de quatre maires élus sous la bannière du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde) pour leurs liens supposés avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Ces 4 maires kurdes élus démocratiquement sont destitués par le pouvoir islamo- conservateur et remplacés par des fonctionnaires sur décision d'Ankara, sans aucune décision de justice.
Lors des élections municipales du printemps 2019, le HDP avait remporté 65 municipalités dans l’est et le sud-est du pays. Depuis, 45 maires HDP ont été révoqués et remplacés par des administrateurs nommés, 21 sont actuellement en prison sous l’accusation de « terrorisme ».
Sept députés du parti, dont sa figure de proue, Selahattin Demirtas, sont également en prison.
Le Collectif montpelliérain de soutien au peuple kurde demande à tous nos compatriotes de réagir en soutenant les pétitions ou initiatives de solidarité de la résistance kurde contre les dictatures qui entravent leur démarche démocratique en Turquie comme au Rojava syrien.
 
Nous demandons à nos élus et nos représentants politiques d'intervenir pour que la France et l’Europe ne restent pas sans réaction devant un tel lynchage de la démocratie !
Le 17 mai 2020
Contact : collectifdesolidariteaveclepeuplekurde@lilo.org

Déclaration du HDP
(Parti Démocratique des Peuples)

Dans une précédente déclaration (24 mars 2020) sur la saisie de nos municipalités, nous avons souligné que le gouvernement turc poursuivait sa politique pernicieuse à l’encontre des Kurdes, même dans le contexte de la crise mondiale liée à la pandémie. Le gouvernement turc profite de la pandémie pour réprimer davantage les institutions démocratiques kurdes, en particulier les municipalités. En plus de saper la démocratie locale et la volonté politique du peuple kurde, il détruit les infrastructures sociales et sanitaires déjà faibles mises en place par les municipalités, ce qui rend les villes concernées encore plus vulnérables à la pandémie.
Le 23 mars, le gouvernement a illégalement saisi huit municipalités kurdes dirigées par le HDP. Moins de deux mois plus tard, le 15 mai, jour de la fête de la langue kurde, cinq autres municipalités kurdes ont été saisies. Il s’agit de Siirt, Iğdır, Kurtalan, Baykan et Altınova, les deux premières étant des chefs-lieux de province et les autres des districts. La police turque a encerclé les municipalités avec des barricades ; nos maires ont été arrêtés après des perquisitions brutales menées à leur domicile très tôt le matin, et remplacés par des « administrateurs », qui ne sont autres pour nous que des agents coloniaux.
Ces dernières saisies portent à 45 le nombre des municipalités du HDP auxquelles le gouvernement turc a assigné des administrateurs depuis les élections locales du 31 mars 2019 où le HDP a remporté 65 municipalités. En outre, 6 comaires du HDP se sont vu refuser leur mandat au lendemain de ces élections, au prétexte qu’ils avaient antérieurement été licenciés par décret-loi pris dans le cadre de l’état d’urgence. Au total, ce sont donc 51 mairies qui ont été saisies.
À ce jour, 21 comaires kurdes élus en mars 2019 sont derrière les barreaux et 5 en garde à vue. Par ailleurs, des dizaines d’anciens maires HDP élus en 2014 sont toujours emprisonnés.
Tout comme dans les cas précédents, ces nouvelles arrestations et nominations de tuteurs ne sont justifiées par aucune décision de justice. Il s’agit de mesures administratives prises par le ministère de l’intérieur. Les accusations portées contre nos maires sont typiques : « soutien au terrorisme ». Dénuées de tout fondement, elles servent juste de prétexte à la destruction des municipalités kurdes.
Comme nous avons déjà eu l’occasion de le souligner, nous luttons simultanément contre deux virus, le COVID 19 et l’autoritarisme raciste dirigé contre les Kurdes et leur volonté démocratique, autrement dit, deux graves problèmes de santé publique.
Une fois de plus, nous appelons la communauté internationale, le Secrétaire général du Conseil de l’Europe, le Congrès des pouvoirs locaux et régionaux et le Comité des régions de l’UE en particulier, ainsi que nos partis frères et tous les tenants de la démocratie à élever la voix et agir contre ces politiques racistes du gouvernement turc qui tente d’ériger le “régime de tutelle” en norme.

Consultez les articles par rubrique


CORONAVIRUS

LUTTES SOCIALES
FÉMINISME
ANTIRACISME ANTIFASCISME
>


SOLIDARITÉ MIGRANTS
ÉCOLOGIE
JEUNESSE ENSEIGNEMENT


POLITIQUE LOCALE
DÉBATS
POLITIQUE NATIONALE


INTERNATIONAL
RÉPRESSION
NPA