Faudra-t-il se saigner pour aller à l’université ?
« Il aura fallu plus de cinq jours de grève de la faim pour que Mehdi soit admis en Master », écrit le Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier. La lutte de cet étudiant souhaitant poursuivre ses études à la Faculté de Droit de Montpellier est symptomatique du projet réactionnaire de la Macronie pour l’université. Dans la continuité des politiques menées par les gouvernements sous Hollande et Sarkozy, la sélection mise en place en Master (4ème année) puis en Licence (ParcourSup en 1ère année) est le pendant du sous-financement chronique du service public d’enseignement supérieur et de recherche (ESR). A l’opposé de notre projet d’une éducation émancipatrice et d’une recherche publique au service de touTEs, l’État français au service des patrons capitalistes continue de transformer l’ESR avec toujours plus de précarité, de concurrence et de soumission pour les personnels et les étudiantEs.
Toujours moins de financement pour accueillir les étudiantEstableauhelene
35 000 étudiantEs supplémentaires au niveau national pour cette rentrée, et la sinistre Frédérique Vidal poursuit sa politique irresponsable de précarisation des personnels enseignants, administratifs et techniques, comme dans l’ensemble de la Fonction Publique (voir graphique ci-dessous). L’évolution démographique est pourtant parfaitement prévisible et cette augmentation va se poursuivre encore quelques années (il faudrait donc construire deux nouvelles universités par an). Mais l’accès des enfants d’ouvriers et d’employés aux études supérieures est inadmissible pour les 1 % plus riches. Alors de plus en plus de bachelierEs et d’étudiantEs sont contraintEs d’arrêter leurs études, les conditions d’études se dégradent inexorablement et des filières « d’excellence » réservées aux meilleurEs sont développées. Avec un danger sanitaire inédit, nous accueillons les étudiantEs qui doivent s’asseoir par terre dans des amphithéâtres bondés et sans aération. Et après ce salopard de Darmanin fustige l’irresponsabilité des jeunes.
Loi de Programmation de la Recherche : arnaque et chantage
On aura que ce qu’on prendra !
Au contraire, notre rentrée doit être solidaire et résolument combative. Nous devons réactiver les réflexes de lutte et de mobilisation acquis l’année dernière et nous appuyer sur les outils d’organisation mis en place. Nous n’étions qu’une trentaine de collègues à nous rassembler en assemblée générale puis sur le parvis de la faculté des sciences de Montpellier (voir photo ci-dessous). Au même moment devant l’assemblée nationale, ce sont plusieurs centaines de collègues qui ont affirmé leur opposition résolue. Pour organiser la suite de la mobilisation, une réunion intersyndicale nationale aura lieu le mardi 29 septembre, et une nouvelle rencontre nationale aura lieu le 1er octobre appelée par le comité de mobilisation des facs et labos en lutte (https://universiteouverte.org/). Alors que le gouvernement Macron/Castex déverse des centaines de milliards d’euros aux entreprises capitalistes qui licencient, il est intolérable que des étudiantEs doivent mettre leur vie en danger pour faire respecter leur droit à étudier à l’université. Après Anas qui s’est immolé à Lyon en novembre 2019, après Medhi qui sort d’une grève de la faim et de la soif à Montpellier, et touTEs les autres qui souffrent au quotidien, il est urgent de convertir notre indignation en révolte. Une première étape pourrait être d’aller demander des comptes aux universitaires députés macronistes Philippe Berta et Jean-François Eliaou destableauhelene laboratoirestableauhelene et universités de Montpellier. Une autre serait d’organiser une campagne sur nos campus universitaires pour la gratuité des masques pour les étudiantEs et les personnels. C’est touTEs ensemble qu’il faut lutter, c’est touTEs ensemble qu’on va gagner !
Petit rassemblement sur le parvis de la Faculté des Sciences le lundi 21 septembre 2020
Source: Nathan SUD-Education
Romain, correspondant NPA34