Sur le terrain, le confinement résultant de la COVID-19 a permis aux professeurs de constater, dans leur grande majorité, ce qu’ils pressentaient depuis longtemps : l’enseignement à distance et l’auto-apprentissage à domicile, notamment via les technologies digitales de communication, ne peuvent être, au mieux, que des pis-aller imposés par des circonstances exceptionnelles ou un complément occasionnel à l’enseignement « présentiel ». Les immenses efforts consentis par beaucoup d’entre eux pour maintenir une relation pédagogique avec leurs élèves, que ce soit par mail, par visioconférence ou au moyen d’une plate-forme dédiée au e-learning, n’auront en effet pas empêché la rupture du lien social, l’avalanche de décrochages et le creusement des inégalités sociales.
Selon les partisans de l’école numérique, la responsabilité de ce triste bilan serait à chercher dans le manque de moyens informatiques dont disposent les établissements et dans le déficit de formation à l’usage correct de ces technologies par les enseignants. Pour ces défenseurs d’une prétendue « modernité éducative », il fallait profiter pleinement de la crise pour « veiller à ce que toutes les écoles participent à (un) mouvement général de transformation pédagogique vers un enseignement à distance de qualité ».[1] Paraphrasant Henri IV, ils promettent que, si Dieu le permet, ils veilleront à ce qu’il n’y ait point d’enfant d’ouvrier en notre école capitaliste qui n’ait PC ou tablette sur son banc.[2]
Classe inversée
Le confinement a aussi donné un coup de pouce à une autre doctrine à
la mode : celle de la « classe inversée » ou « pédagogie inversée ». Une
autre ? Pas vraiment, car une symbiose naturelle semble s’être
développée entre cette pédagogie et les stratégies de digitalisation de
l’enseignement. Pour la suite, cliquer ici
Malgré les promesses de Jean-Michel Blanquer, la situation en cette rentrée est non seulement toujours aussi catastrophique, mais encore pire que les précédentes. Dans le premier degré, les fermetures de classes se sont poursuivies à un rythme effréné. Ainsi, dans le 94, plusieurs classes ont été fermées dans des écoles, à Cachan, Champigny-sur-Marne, L’Haÿ-les-Roses, plusieurs jours après la rentrée. Dans bien des classes, le nombre d’élèves dépasse les 26. Cliquer ici