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Contre le L.I.E.N., on lâche rien !

 

Ce samedi 20 novembre au matin, un embouteillage inhabituel avant l'entrée de Saint-Gély-du-Fesc : ce sont les militants de SOS Oulala et leurs soutiens qui distribuent des tracts aux automobilistes pour les informer et les convaincre de dire « Non au L.I.E.N et à l'urbanisation du Nord de Montpellier. » Certains portent autour du cou les photos des espèces amenées à disparaître, seps strié, psammodrome algire et autre loutre d'Europe, si le LIEN est réalisé.



Comme nous l'avons décrit dans un article précédent http://npaherault.blogspot.com/2021/11/pour-larret-des-travaux-du-lien-projet.html la liaison intercantonale d'évitement Nord de Montpellier est un vieux projet des années 80, autant dire du monde d'avant, de méga-périphérique au Nord de Montpellier qui entraînerait déforestation, destruction des terres agricoles et de 115 espèces protégées. A l'heure où les politiques, y compris le président du conseil départemental, Kleber Meskida, communiquent à tout va pour sauver le climat et la biodiversité, ça fait désordre.


De prime abord, on pourrait penser intuitivement que ce lien va fluidifier le trafic routier. Les spécialistes des mobilités expliquent qu'il n'en est rien : le désengorgement grâce à une rocade est un argument faux. Les raisons : le trafic induit généré par ce type de voies « l’infrastructure finit quasi systématiquement par attirer un nombre de véhicules supérieur à ce qu’avait prévu le modèle. »1, et l'effet « aspirateur à camion », appel d'air au trafic international de marchandises.

Le lien va en outre inéluctablement entraîner une hausse des prix du foncier dans le secteur obligeant les candidats habitants à s'éloigner de plus en plus de Montpellier... effectuant de plus en plus de kilomètres matin et soir pour venir travailler : contre productif.

La logique reste celle d'une expansion urbaine incessante, de l’accélération des flux et des rythmes de vie et d'une concurrence dans la compétition urbaine.

Le lien c'est aussi de l'argent public qui va alimenter les intérêt privés de grands groupes industriels et leurs actionnaires, 100 millions d'euros qui pourraient être investis ailleurs, par exemple dans le social, première compétence obligatoire du département (personnes âgées, RSA, protection de l'enfance...)


Des alternatives existent : réduire le trafic routier par d'autres offres de transports (voies de bus réservées, voies cyclistes protégées), avoir une politique de développement du fret ferroviaire pour le transport de marchandises, dynamiser d'autres villes que les métropoles. Il est aujourd'hui vital de développer l'agriculture dans les ceintures vertes autour des villes.



Après la distribution de tracts, la centaine de participants a ensuite cheminé à pied, pour avoir une vision d’ensemble de la zone menacée de destruction, surplombant les travaux de l'échangeur de Saint Gély, traversant bois et garrigues pour arriver à destination, malgré une interdiction du passage signifiée par la présence de la gendarmerie, sur les lieux de l'ancienne ZAD, expulsée manu militari il y a quelques jours sur les ordres du très réactionnaire préfet Moutouh. Plusieurs haltes ont rythmé la marche, pendant lesquelles le collectif SOS Oulala, a apporté pédagogiquement les arguments.

Une délégation des gilets jaunes de Gignac, et des militants d'Avignon qui s'opposent à un projet de même type, comme dans de nombreuses autres villes, ont exprimé leur soutien par leur présence et ont appelé à une convergence.


Les présent.e.s, pour certains militants de divers collectifs écologiques, de syndicats et partis politiques, mais pas seulement, sont bien conscient que seule une mobilisation massive pourra faire abandonner ce projet mortifère.


Rendez vous a été donné samedi 27/11 pour une conférence à la mairie de Grabels, qui sera suivie d'autres dates de mobilisations, en particulier les 9 et 16 décembre pour soutenir les expulsés de la ZAD qui comparaissent au tribunal.

Mais d'ores et déjà, on se réjouit de fêter prochainement comme il se doit la victoire du collectif Oxygène contre un projet de supermarché sur des terres agricoles à Saint Clément de Rivière, pour se rappeler, s'il en était besoin, que la lutte, parfois, finit par être victorieuse.

Correspondante NPA34

1https://reporterre.net/La-folie-des-projets-routiers-continue-malgre-de-farouches-luttes-locales

L'article du Poing sur le même sujet : Contre le L.I.E.N., toujours sur le terrain


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